Comparatif photo, 4 mégapixels

Sony DSC-P73

Disponible pour à peine plus de 300 euros, le Sony DSC-P93 offre un design à notre avis plus séduisant que les appareils sous les 280 euros. La question qui se pose est la suivante : si l’on cherche un appareil économique, faut-il rallonger son budget de 50 euros pour prendre un Sony ?

Sans se fier aucun test, beaucoup seront tentés de franchir le pas sur la simple réputation d’excellence du constructeur japonais. Ils n’auraient pas tord. C’est à croire que Sony, même en "entrée de gamme", ne peut pas se résoudre à proposer des produits "bas de gamme". Tant mieux !

Comme d’habitude chez Sony, les couleurs sont très claquantes. C’est un trait commun à tous leurs appareils, du premier prix au 8 mégapixels. Ceux qui cherchent des photos assez fidèles devront systématiquement diminuer la saturation de leurs photos. Ici, le vert des pelouses tend au fluo, le bleu du ciel de Paris rivalise haut la main avec celui des tropiques. Quand on sait que les imprimantes jet d’encre, et plus encore les laboratoires traditionnels, ont tendance à renforcer les couleurs, mieux vaut limiter les dégâts et traiter un peu les photos avec un logiciel de retouche d’image.

Pour ce qui est de la qualité des photos, à ce prix, il ne faut tout de même pas s’attendre à trouver un concurrent du A80 (proposé pour sa part à près de 500 euros). Ici, les images sont bruitées dès les 100 ISO. Autant dire que quand les conditions lumineuses sont mauvaises et que l’appareil passe (en mode auto) à une sensibilité de 250 ISO, le niveau de bruit, encore supérieur, devient gênant. La faute revient sans doute en partie au capteur retenu : un CCD 1/2.7", au lieu du 1/1.8" présent dans le Canon PowerShot A80.

Le DSC-P73 ne rivalise donc pas avec les appareils à plus de 400 euros, mais bien avec ceux d’entrée de gamme signés Kodak, Fuji, Olympus et Samsung. Dans cette série, il excelle surtout par sa réactivité, un cran devant tout le monde. C’est même le plus rapide des appareils présents dans ce comparatif, tous prix confondus. Il est bien un peut lent au démarrage, 2,7 secondes, mais il embraye vite derrière : 1 seconde entre deux photos, 0,5 secondes pour la mise au point. C’est un vrai plaisir de travailler avec.

Dès lors, on lui pardonne les quelques défauts relevés précédemment. On en viendrait presque à oublier également le piètre rendu vidéo en VGA standard, le seul mode accessible avec la carte mémoire livrée. Pour accéder au mode VGA Fine, il faut une carte plus rapide, et plus onéreuse. Sans cette carte, il faut se contenter d’une qualité à peine meilleure que les "meilleures" vidéos réalisées en 320 x 240. Pas fameux…

En revanche, c’est celui qui, parmi les appareils économiques, propose le plus de fonctions avancées. Alors qu’en mode automatique, l’appareil se contente de deux sensibilités, 100 et 250 ISO, en manuel vous avez le choix entre 100, 200 et 400 ISO.


En plus du mode P, utilise pour modifier seulement une option, vous avez la possibilité de passer en mode M, et cette fois d’accéder à toutes les fonctions. Deviennent modifiable notamment la vitesse des prises de vues et l’ouverture. Puisque vous en avez la possibilité, modifiez donc ces deux paramètres au gré de vos envies. Toutefois, on vous prévient, la manipulation est un peu fastidieuse. Une fois la sensibilité choisie, sortez du Menu d’options, appuyez sur le bouton au centre des boutons directionnels puis, avec les commandes haut et bas réglez la vitesse, avec celle de droite et gauche ajustez l’ouverture. Mieux vaut ne pas être pressé.
Le plus important de toute façon, c’est que l’option M soit disponible. Alors ne nous montrons pas trop difficiles.

Au final, c’est donc un pari réussi pour Sony. Voici un appareil "pas cher" tout à fait recommandable. Sa bouille est sympathique, son boîtier est agréable, facile à utiliser, l’écran de visée est de bonne qualité, les options sont nombreuses. Les photos sont très correctes. Bref, si vous ne voulez pas vous ruiner, si vous comptez imprimer surtout des 10 x 15 cm, le P73 sera un bon choix.


PS : Sans doute est-ce la faute à pas de chance, nous avons reçu un modèle un peu défectueux. Par cinq fois sur la soixantaine de photos réalisées pour les tests, l’appareil a enregistré une photo ou une vidéo corrompue, illisible sur l’ordinateur.