Comparatif : 18 LCD 15 pouces

Publié le 24/09/2001 par
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Les avantages du LCD
Son premier argument, le plus évident : l´encombrement. Pieds compris, ceux testés prendront moins de 20 cm de profondeur sur votre bureau. Ils trouvent ainsi facilement leur place sur des espaces réduits. Certains peuvent même, en raison de leur poids plume, être accrochés au mur. On en arrive alors à leur second argument : le design.

Les constructeurs, pleinement conscients de s´adresser à une clientèle à la pointe des technologies capables de préférer un 15 pouces LCD quand ils pourraient s´offrir – pour le même prix – un excellent 19 pouces CRT (voir notre comparatif à ce sujet), fignolent cet aspect et déclinent leurs moniteurs dans différents coloris. Il y en a des blancs, classiques, des gris, des noirs, des bleus, etc. Et il y a ceux qui offrent en plus un système multimédia intégré (comprenez par là, des baffles) ou encore un HUB USB.
Il convient d´ailleurs de rappeler qu´un 17 pouces CRT offre en fait une surface d´affichage comparable à celle d´un 15 pouces LCD.

Autre atout : la consommation d´énergie réduite, de l´ordre de 30 W pour un moniteur LCD contre 100 – 150 W pour son analogue CRT.

Enfin, le talon d´Achille du moniteur CRT est son blindage. Inexistant, il rend l´écran sensible à tous les champs magnétiques environnants. Très efficace, l´écran devient extrêmement lourd – 30 Kg pour certains – et plus coûteux. Le moniteur LCD, dont le principe de fonctionnement ne repose pas sur un rayon émis et dévié vers l´écran, se pose en solution idéale dans ce cas car non concerné par ce problème. L´affichage sera toujours bon, quelque soit l´environnement extérieur.
Quelques idées préconçues, vraies, ou fausses
"Les moniteurs LCD sont moins bien que les CRT, ils ne supportent que du 75 Hz en rafraîchissement contre 100 Hz pour les autres".

Verdict : Non sens sur un LCD ! Les moniteurs LCD et CRT fonctionnent suivant deux principes totalement différents.

Dans un CRT, un faisceau d´électrons vient balayer l´écran. Plus souvent ce faisceau viendra dessiner l´image sur la dalle, meilleur sera l´affichage et plus haute sera la fréquence de rafraîchissement. D´où l´importance de ce critère.

Sur un moniteur LCD, l´image est fixe. Les transistors décident d´allumer ou d´éteindre les diodes de l´écran, individuellement, suivant l´image envoyée par la carte graphique. Une image fixe, plan arrêté dans un film ou le Bureau de Windows, laissera les mêmes pixels (ou diodes) RVB allumés ou éteints. Une image en mouvement, jeu, scène d´action dans un film, obligera les transistors à s´allumer et à s´éteindre très rapidement pour permettre l´affichage de toutes les images. La valeur reflétant la qualité d´un LCD à afficher plus ou moins rapidement les images n´est donc pas la fréquence de rafraîchissement, mais le Temps de réponse. Or, c´est bien dommage, mais cette valeur n´est que rarement communiquée dans les caractéristiques d´un moniteur. C´est pourtant, avec le taux de contraste et le nombre de couleurs prises en charge, l´une des plus importantes.
La valeur indiquée dans le taux de rafraîchissement a pourtant deux raisons d´être. D´elle dépend la position de l´image à l´écran. Jouez dessus, faites passer votre moniteur de 75 à 60 Hz, ou encore à 20 Hz ou à 80 (s´il le supporte) et votre image bougera légèrement vers la droite, vers la gauche, vers le haut ou vers le bas. Quoi qu´il en soit, sa qualité sera toujours la même. Seconde raison : mettons que pour une raison X ou Y vous ayez besoin de déconnecter votre LCD pour le remplacer par un CRT. Avec une valeur à 75 Hz en 1 024 x 768, puisque c´est la valeur la plus communément utilisée, vous n´aurez rien d´autre à faire que de débrancher votre écran et de le remplacer par l´autre. Tous les CRT sont aujourd´hui censés parfaitement supporter le 75 Hz à cette résolution. A vous, dans un second temps, d´ajuster ces paramètres à votre goût.

"On ne peut ni jouer ni regarder de DVD sur un LCD".

Verdict : Vrai et Faux.

Petit calcul. Les temps de réponse des moniteurs testés aujourd´hui sont le plus souvent de 50 ms. 1 / 0.05 = 20 images / seconde. Dans l´hypothèse où une série d´images inverses – RVB allumés une fois, éteints la fois suivante, allumés, etc. – devaient être affichées, un moniteur LCD ne pourrait proposer que 20 images par seconde. Ce qui poserait problème aussi bien pour les jeux que pour les DVD. Fort heureusement, vous n´êtes jamais dans ce cas. Il n´y a dans les faits qu´une partie de l´image qui est redessinée. Les DVD, 25 images par secondes, seront ainsi généralement correctement affichés. En revanche, le problème reste entier pour les jeux. Pas pour ceux du type Sim City où le nombre d´images par seconde n´a pas besoin d´être très élevé, mais les adepte des Quake like, qui auront bichonné leurs machines jusqu´à les doter des meilleures cartes graphiques pour des taux de fps les plus hauts possibles, seront eux frustrés. Effet de rémanence prévisible et à craindre, qui se traduira par des effets de flou lors des mouvements rapides. On y revient donc : le temps de réponse est très important. Montez en gamme, ces temps diminuent. A 40 ms, vous obtenez du 25 images par seconde. DVD excellent, jeux encore moyen.

Autre souci : ces moniteurs contiennent 1 024 * 768 * 3 pixels / transistors physiques rouges, verts et bleus. Or la résolution employée sur les DVD est de 704 x 576 pixels. En d´autres termes, l´écran va interpoler l´image pour, malgré tout, l´afficher en 1 024 de largeur. A lui de le faire le plus correctement possible en appliquant un ratio de 1 024 / 704 = 1,454545... S´il le faisait parfaitement, l´image pourrait au mieux encore gagner en précision. Au pire, les pixels calculés seront faux et l´image s´en trouvera dégradée. Je vous rassure néanmoins : dans la pratique, on ne se rend pas compte de ce qui se passe en interne et la lecture des DVD est le plus souvent très correcte.
Ce qui a déjà été amélioré
Quelques points, outre leur prix, refroidissaient encore les éventuels acheteurs. A commencer par la légendaire rémanence de ces écrans telle que l´utilisation d´un LCD avec des jeux ou des DVD était impossible, Cf ci-dessus. Ces moniteurs extra plats se retrouvaient donc cantonnés à un usage bureautique pur. Les technologies évoluant, nombre de moniteurs sont censés bénéficier de transistors plus rapides à s´allumer et à s´éteindre. Inutile donc de vous appuyer sur l´éventuelle mauvaise qualité de votre écran, pourtant seulement âgé de 3 ans : les nouveaux sont censés être mieux. A nous de le vérifier.

Souci majeur sur les LCD : le nombre de couleurs affichables. S´il est encore fréquent de rencontrer des moniteurs avouant piteusement n´en afficher que 262 K, voire moins, il en est heureusement d´autres, de plus en plus nombreux, à en revendiquer 16 millions (soit 256 couleurs pour le rouge, 256 couleurs pour le vert, 256 couleurs pour le bleu). C´est d´ailleurs le cas pour tous les écrans testés aujourd´hui, sauf un.

Le niveau de contraste posait lui aussi problème. Avec des spécifications à 200 : 1, comme c´était encore il y peu le plus souvent le cas, et comme ça l´est d´ailleurs encore sur certains écrans, la qualité d´affichage s´en trouvait très réduite. A titre de comparaison, les moniteurs CRT revendiquent des niveaux compris entre 300 : 1 et 700 : 1. Or, ça y est, il y a des moniteurs LCD "économiques" en 300 : 1, dont le Sony SDM-M51D, ou encore le CTX PV505, un 350 : 1.
Ce qu´il reste encore à faire
On y revient une fois de plus : le prix reste bien-sur un élément déterminant dans l´achat d´un matériel. Or, si celui-ci tend à baisser régulièrement depuis le début de l´année, il risque d´en être autrement d´ici Noël et l´an prochain. Les constructeurs de dalle ont récemment annoncé leur intention de remonter leurs prix. Cette hausse prévue devrait en fait être compensée par la production plus massive de moniteurs. Il n´en demeure pas moins que la valse des étiquettes que nous connaissons depuis quelques mois devrait se calmer et que nous devrions assister sous peu à une stabilisation des prix. Certains constructeurs n´en démordent pourtant pas : ils annoncent avoir l´intention de proposer des modèles affichés sous les 3000 F TTC à la fin de l´année. A voir s´ils déclencheront une suivi massif de leurs concurrents ou s´il s´agira de cas isolés. A noter tout de même qu´on compte parmi ces protagonistes Samsung et Iiyama, deux acteurs majeurs du marché.

La résolution est un autre point faible de ces moniteurs. S´il en existe certains capables de monter jusqu´en 1280 x 960, ce n´est pas le cas ici. Les moniteurs d´entrée de gamme se contentent pour leur part d´un affichage en 1024 x 768 pixels. Et même ci quelques uns des moniteurs testés permettent de passer à des résolutions supérieures, 1920 x 1440 pour certains, ils le font à l´aide d´une interpolation très dégradante. Car il n´y a toujours physiquement que 1 024 x 768 x 3 transistors à l´écran. Faire tenir une image dont la résolution est initialement de 1 600 x 1 200 points revient à la découper, plus ou moins intelligemment, mais toujours avec une perte d´information.

Les taux de contrastes, même ceux des écrans d´entrée de gamme, s´améliorent. Celui du CTX par exemple atteint les 350 : 1. En revanche, les infographistes et d´une manière générale tous les utilisateurs soucieux de manipuler des images requièrent une qualité d´affichage proche de la photo. Qualité que vous n´obtiendrez qu´avec des taux de contrastes supérieurs à 500 : 1. On en est encore loin.

Enfin, les moniteurs testés aujourd´hui sont presque tous connectés au PC via une prise VGA RVB classique, analogique. La raison en est simple : ils intègrent tout en standard un convertisseur analogique / numérique dont certains pourraient se passer étant donné que les cartes graphiques dotées d´une sortie DVI, soit fournissant un signal directement en numérique, sont aujourd´hui courantes. Le convertisseur dans ce cas est inutile puisque le signal s´en trouve une première fois converti par la carte en analogique, puis reconverti par l´écran en numérique. Avec les risques de perte qu´une double conversion comporte. Conséquence de cette intégration : le prix s´en ressent sensiblement, + 500 à 1 000 F selon les estimations pour ce convertisseur. Avantage néanmoins : vous n´avez pas besoin de changer votre équipement pour connecter votre écran.

Alors bien sur, les constructeurs peuvent encore avancer deux arguments pour s´en défendre. Le premier : toutes les cartes graphiques ne sont pas dotées de l´interface adéquate, ce qui pourrait obliger les utilisateurs à changer leur équipement. Vrai, mais de plus en plus de cartes proposent désormais cette extension. 2ème argument : trois standards numériques se font / faisaient concurrence. Le DVI, le plus couramment répendu aujourd´hui, P&D et DFP. Les constructeurs attendaient donc qu´un standard l´emporte clairement sur les autres. Quand on sait que le premier, DVI, autorise des résolutions jusqu´à 1 920 x 1 080 contre seulement 1 280 x 960 pour les deux autres, il ne fallait pas être sorcier pour deviner qui s´imposerait. D´autant qu´à condition d´utiliser un adaptateur, il est possible d´utiliser un moniteur P&D ou DFP sur une carte DVI.
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