Comparatif : 5 NAS Raid 5

Publié le 03/03/2008 par
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Rappel sur le Raid
Avant d’aller plus loin, rappelons brièvement en quoi consistent les volumes Raid et quels sont les principaux modes utilisés (on parle de niveaux) par les Nas testés ici.

Acronyme de Redundant Array of Inexpensive Disks, la technologie Raid consiste à créer un seul et unique volume de stockage à partir de multiples disques durs. En clair, cela signifie que configurés en Raid, tous les disques sont vus comme un seul par Windows. Le fait d’utiliser plusieurs disques présente plusieurs avantages – notamment en termes de performances – mais le principal réside dans la possibilité de mettre en place des stratégies de sécurisation de données.

La plus évidente, baptisée Raid de niveau 1 (que l’on abrège Raid 1), fonctionne avec deux disques. Les données sont écrites simultanément sur chaque unité : en cas de panne d’un disque, le second continue de fonctionner et aucune information n’est perdue. En contrepartie, la capacité maximale du volume Raid n’est égale qu’à la moitié de la capacité totale des deux disques (et encore, à condition qu’ils soient de taille identique : dans le cas contraire, la capacité du volume égale celle du plus petit disque). Les performances sont, en théorie, équivalentes à celles d’un système à disque unique, en lecture et écriture.

Il s’agit de la solution bête et méchante, certes efficace, mais limitée à deux disques. On pourrait certes créer des volumes Raid 1 avec quatre disques (ou six, huit…), mais cette solution n’est pas optimale : au mieux, vous perdez toujours la moitié de la capacité totale, au pire, les disques de rab ne sont utilisés que pour répliquer le premier… Bref, il y a mieux à faire !

Mieux, c’est le Raid 5, qui permet d’utiliser un grand nombre d’unités tout en conservant la sécurité des données. La seule contrepartie consiste à « sacrifier » la capacité d’un disque dur ; celle-ci sera utilisée pour consigner les informations de parité servant à reconstruire les fichiers en cas de panne d’une unité. Evidemment, la mise en place d’un volume Raid 5 n’est possible qu’à partir de trois disques durs. La capacité du volume se voit donc égale au total des disques moins un (1 To pour trois disques de 500 Go, par exemple).


Autre avantage, le fait de répartir les données sur plusieurs disques permet d’observer des gains de performances à la fois en lecture et en écriture. C’est logique : au lieu d’écrire 1 sur un disque dans un temps donné, par exemple, on écrit 1, 2 et 3 sur trois disques dans le même temps ou presque. En théorie tout du moins. Car dans la pratique, le calcul (et, dans une moindre mesure, la lecture) de la donnée de parité réclame des ressources considérables. Du coup, alors que l’on pourrait observer un gain de performances systématique par rapport au Raid 1, c’est le plus souvent l’inverse qui se produit ! C’est d’ailleurs là que ressort la principale faiblesse des Nas testés ici : les processeurs intégrés en brident très largement les performances. Le seul contre-exemple est fourni par Thecus qui, en intégrant un Celeron M sur son N5200BR Pro, offre effectivement des performances supérieures en Raid 5 qu’en Raid 1.

Bref, les Raid 1 ou 5 permettent donc de se protéger contre la panne d’un disque. Sauf que lorsque celle-ci survient, vous devez vous trouver sur place afin de remplacer au plus tôt l’unité fautive (ou acheter un disque au plus vite). Et dans l’intervalle, le système n’est plus protégé contre une nouvelle panne ! Si c’est un risque que vous ne souhaitez pas courir, au moins deux solutions s’offrent à vous :

– certains Nas proposent d’adjoindre un disque dit « spare » (de rechange) aux volumes Raid 1 et Raid 5. En clair, il s’agit d’un disque vide qui ne sert à rien, sauf en cas de problème : il est alors immédiatement utilisé pour reconstruire le volume Raid 1 ou Raid 5, et la sécurité des données se voit alors de nouveau préservée. Lors du remplacement de l’unité défectueuse, le nouveau disque deviendra automatiquement spare à son tour. Evidemment, cela implique d’utiliser trois disques pour le Raid 1, et un minimum de quatre pour le Raid 5, sans que cela n’augmente la capacité totale du volume par ailleurs.
– le Raid 6 offre, lui, une tolérance de panne de deux disques. Son principe est à peu près le même que celui du Raid 5, sauf qu’il sacrifie deux disques au stockage des informations de parité (dont le calcul s’avère par ailleurs nettement plus complexe). Avec des grappes Raid de petites dimensions, comme c’est le cas pour les Nas testés ici, le Raid 6 ne présente pas d’intérêt particulier en regard d’une solution Raid 5 + spare. D’autant que les performances sont moins bonnes…

Dans la pratique et sauf besoin spécifique, les Nas testés ici sont conçu pour être utilisés en Raid 5. Tous gèrent cependant – au moins – un troisième niveau de Raid, un peu à part, car il met en avant la performance au détriment de la sécurité. Baptisé Raid 0, ce mode réparti les données sur tous les disques. En théorie, l’augmentation des taux de transferts est quasiment mathématique : presque deux fois plus rapide avec deux disques, trois fois plus avec trois, etc.

Bref, c’est super, mais ce mode soulève un problème de taille, à tel point que nous le déconseillons vivement. La défaillance du moindre disque, en effet, engendre la perte de toutes les données du volume ; sachant qu’avec quatre disques, vous vous exposez à un risque de pannes quatre fois plus élevé qu’avec un seul, le danger n’est pas négligeable !

Enfin, certains Nas offrent de créer un volume Raid 10 : concrètement, il s’agit d’un volume Raid 0 à deux unités, chaque unité étant elle-même constituée d’un volume Raid 1 à deux disques. Il faut donc impérativement quatre disques pour réaliser ce système. Un tel volume résiste alors à la panne de deux disques, à la condition expresse que lesdits disques ne soient pas dans le même Raid 1. Sinon, évidemment, tout est perdu.

Et quand au mode Jbod, il ne s’agit pas d’un niveau de Raid à proprement parler : les disques sont simplement mis bout à bout pour créer un volume unique. Aucune tolérance de panne n’est proposée (même si, au contraire du Raid 0, la défaillance d’un disque n’engendre pas la perte de toutes les données) et les performances ne sont pas améliorées.

Capacités annoncée et réellee
On le comprend donc, la capacité disponible est donc directement liée au niveau de sécurité recherché. Mais par ailleurs, et ce n’est plus un secret pour personne, les Gigaoctets annoncés par les constructeurs de disques durs ne se traduisent jamais, une fois le disque formaté, par autant de capacité disponible. A partir d’un même nombre d’octets physiquement disponibles, par exemple 500 milliards, un constructeur annoncera 500 Go et Windows environ 465 Go…

La recette de ce tour de passe-passe est connue depuis longtemps : les constructeurs comptent « en 1000 » (1 Ko = 1000 octets, 1 Mo = 1000 Ko, etc.) alors qu’il faudrait compter « en 1024 » pour obtenir un résultat informatiquement correct. La règle veut, en effet, que 1 Ko égale 1024 octets et non 1000 octets (et ainsi de suite : 1 Mo = 1024 Ko, etc.). Et sur de grosses capacités, cette légère subtilité produit un écart véritablement significatif !

Ecart d’autant plus amplifié qu’on le cumule avec la « perte » d’espace engendrée par l’usage des technologies Raid. C’est ainsi que, configuré en Raid 5, un Nas affichant fièrement 2 To ne proposera qu’environ… 1,36 To réels, soit grosso modo 68,2% de la capacité annoncée !


Voici un tableau récapitulant, par capacité annoncée de disque dur, la capacité réelle disponible pour les niveaux de Raid proposés. Notez qu’il ne s’agit que d’un calcul théorique : la capacité exacte proposée dépend non seulement de celle exacte des disques, mais aussi de la place utilisée par le Nas lui-même pour les fichiers du système d’exploitation (plusieurs dizaines, voire centaines, de mégaoctets selon les modèles).
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