Comparatif 19'' LCD : 8, 12, 16, 25 ms

Nec LCD 1970GX

Charade. Mon premier est le fruit du travail des équipes R&D de Nec. Mon deuxième est une dalle 8 ms. Mon troisième est une technologie Sony pour la partie luminosité et filtres. Mon tout : est l’écran LCD1970GX, une petite merveille qui va faire craquer plus d’un joueur.


Ergonomie


Magnifique ! L’écran est beau, les bords de la coque sont fins. Et puis, il a :
- un hub USB 2 ports sur le côté gauche (pratique pour les clés USB),
- une double interface DVI / analogique
- un plateau tournant sous le pied pour faciliter son orientation vers un tiers,
- un pied ajustable en hauteur,
- un guidage des fils à l’arrière pour éviter qu’ils traînent partout.


Il ne lui manque finalement qu’un mode pivot, un système de fixation simple au mur et une garantie "zéro pixel mort".

NB : la "technologie" OptiClear présente consiste à renforcer le rétroéclairage et à ajouter un filtre sur la dalle qui focalise la lumière dans une seule direction, face à l’écran pour renforcer la luminosité perçue par l’utilisateur situé pile en face. Cela présente quelques avantages, un éclat supérieur des couleurs, une sensation de relief, mais aussi un inconvénient majeur : un effet miroir très dérangeant dans certaines conditions.

Rendu des couleurs

Le 1960GX n’est clairement pas un écran destiné aux graphistes. Trop lumineux. Nous nous en tiendrons donc aux tests à une température de couleur de 6500K, recommandée pour un usage mixte : un peu de jeu, de vidéo, de travail...

Avec ses pré-réglages proposés

L’écran propose quatre pré-réglages accessibles directement via un bouton RESET/DV Mode en face avant du moniteur. A chaque pression on passe successivement du DV Mode OFF à DV 1, 2 et 3. En principe, chaque mode devrait avoir son usage. Le 1 pour les jeux, le 3 pour les films, etc. Dans la pratique, utilisez le OFF dans les textes, le 1 pour les jeux et oubliez les autres.

Nec met très en avant la luminosité de son écran, théoriquement de 400 cd/m². Cette donnée en fera bondir plus d’un. Quel intérêt peut-on trouver à proposer une telle luminosité quand les CRT, qui font toujours pour beaucoup référence en matière de rendu des couleurs, ne montaient jamais au dessus de 100 cdm² ? Réponse : pour rendre les couleurs plus éclatantes. Le fait est que les siennes sautent aux yeux. Passé au colorimétre, l’écran s’avère travailler avec un blanc à 361 cd/m² ! Forcément, pousser à ce point le rétroéclairage a son revers de médaille : le noir tire sur le gris fonçé (il est à 0,51 cd/m²). Cela gênera les graphistes, pas les autres.



Comment lire le graphique ? En abscisse : de 0 (noir) à 100 (blanc).
Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
Delta E < 1 : c’est parfait.

Attendez vous à être surpris par le rendu de cet écran. Travailler et jouer avec une telle luminosité, des couleurs si éclatantes demandera à coup sur un temps d’adaptation. Surtout si vous aviez avant un CRT. Cet aspect si brillant pouvant en déranger, nous avons choisi ne passer outre les réréglages proposés et d’ajuster luminosité et contraste à la main.

Réglage manuel

Un curseur coincé entre le bouton Menu et Select permet de régler manuellement la luminosité et le contraste. Après quelques essais, nous en sommes venus à un contraste de 40 et une luminosité de 60. Cette fois, le blanc était à 231 cd/m², le noir à 0,35 cd/m² et la courbe de fidélité des couleurs restait correcte :



Angles de vision

C’est un écran TN, et pas l’un des meilleurs pour les angles, malgré ce qu’en disent ses caractéristiques. En hauteur, descendre 10° sous la verticale du moniteur assombrit déjà considérablement l’image. Dans l’autre sens, quand on prend de la hauteur, mieux vaut ne pas s’en écarter de plus de 35°. A notre goût, l’angle vertical n’est donc que de 45°. On est très loin des 155° revendiqués.

Latéralement, l’image reste bonne jusqu’à 40° de chaque côté, acceptable jusqu’à 60°. Au delà, entre l’effet miroir de la dalle et sa perte de luminosité, c’est inexploitable. Angle de vision horizontal utile : 120°, au lieu de 170° dans ses caractéristiques !

Nous y reviendrons dans un prochain article, tout cela vient en fait de la méthode de mesure utilisée pour établir ces angles. Vous commencez à être habitués, elle est particulière et à notre avis trompeuse.

Jeux


C’est excellent ! Comme nous l’avions déjà constaté sur le Sony HS-74P, équipé d’une technologie équivalente, le 1970GX bénéficie d’un effet de profondeur saisissant dans les jeux. Les montages, les ravins, le décors dans son ensemble prend du volume et vous immerge dans le jeu. C’est déjà un premier motif de satisfaction auquel on peut encore ajouter la très bonne réactivité de ce moniteur. La rémanence est très, très faible. Du meilleur niveau. Comparable à celle des écrans Hyundaï et Samsung 913N présents sur ce même comparatif, et c’est normal : c’est la même série de dalles. C’est une TN Samsung 8 ms. Il y avait de fortes chances de tomber dessus : il n’y à notre connaissance que ce constructeur coréen capable de produire des dalles TN aussi rapides.

Au final, c’est un écran taillé pour tous les types de jeux, FPS compris.

Vidéo


Argh !!! cet écran n’est absolument pas fait pour la vidéo. Les bandes noires autour de l’image deviennent un miroir parfait dans lequel toute l’assistance se voit, ses angles de vision sont très faibles et le fourmillement est très, très marqué.

Verdict

Le LCD1960GX est un LCD pour joueurs intensifs exclusivement. Pour cet usage, il est quasiment parfait et devrait vous combler. Car il est très difficile d’imaginer son rendu tant qu’on n’est pas passé dessus. Et chose rare, il affiche très bien les jeux ET il bénéficie d’une ergonomie poussée.

En revanche, ne l’achetez pas si vous comptez surtout travailler dessus, et encore moins si vous espériez lire des films dessus.

Reste un souci, son prix. Près de 700 € pour un 17 pouces aujourd’hui, c’est trop cher. A ce prix, on trouve d’excellents 20 pouces, comme nous l’avons souligné dans notre dernier comparatif LCD. Et puis si vous n’êtes pas un accroc à l’effet miroir, il y a même le L90D+ de Hyundaï et le 913N de Samsung qui, utilisant la même dalle, sont bien plus abordables. Nec ne cherche pas à faire un carton avec cet écran mais à séduire les joueurs les plus exigeants. Nous rajouterons "et les plus fortunés" étant donné le prix actuellement indiqué par NEC, en espérant qu’il baisse rapidement.



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