AMD Radeon R9 Fury : Sapphire Tri-X et Asus Strix en test

Publié le 13/07/2015 (Mise à jour le 14/07/2015) par
Imprimer
Conclusion
Avec quelques "si" au niveau du timing et des parts de marché, la situation pour AMD et les Radeon R9 Fury aurait pu être totalement différente. Si AMD avait pu écouler tout le stock de son GPU Hawaii l'an passé pour le remplacer par le GPU Fiji et non le proposer en parallèle... Si AMD avait pu lancer son nouveau GPU avant le GM200 de Nvidia et non après…

Mais la réalité est plus compliquée pour le GPU Fiji. Au vu du timing de son arrivée et de ses performances dans les jeux actuels, en-deçà des espérances générées par ses spécifications, le positionner par rapport à la concurrence ainsi que par rapport à son prédécesseur est délicat. Un véritable jeu d'équilibriste auquel s'essaye tant bien que mal AMD avec la Radeon R9 Fury.

Ainsi, si nous ne concentrons nos observations que sur les GeForce GTX 980, la Radeon R9 Fury ne s'en tire pas trop mal. Elle devance globalement la carte de référence de Nvidia de 8% en 1440p et monte à 17% en 4K. Les résultats restent également corrects face aux GTX 980 overclockées telles que la G1 Gaming de Gigabyte : performances similaires en 1440p et petite avance en 4K. Il est néanmoins logique d'être un petit peu déçu de ne pas voir AMD en faire plus que s'aligner sur le rapport performances/prix d'une solution lancée par Nvidia il y a 10 mois. Mais ce n'est pas là le plus gros problème de la Radeon R9 Fury.


Son plus gros problème c'est le GPU Hawaii. Les Radeon R9 390X et ses petites sœurs sont autant d'épines dans le pied de cette seconde carte graphique conçue autour du GPU Fiji. La R9 Fury n'est que 5 à 10% plus performante qu'une R9 390X alors que son tarif grimpe de 33%, de 450 à 600€, et que sa mémoire vidéo tombe de 8 à 4 Go, ce qui pourrait limiter la durée de vie, notamment pour celui qui envisage de passer au CrossFire par la suite. Et si 4 Go sont suffisants, les R9 290X qui sont toujours sur le marché proposent un rapport performances/prix encore un cran au-dessus. Il y a bien trop peu d'écart entre les différentes solutions haut de gamme proposées actuellement par AMD. Et ce n'est pas le décodeur H.265, principale nouvelle fonctionnalité de Fiji, qui fera passer le surcoût alors que le HDMI 2.0 et le HDCP 2.2 ne sont pas supportés.

Si AMD ne tente pas de renforcer l'attrait des Radeon R9 Fury via une tarification plus agressive, c'est probablement parce que la faible production laisse penser que toutes les cartes trouveront preneur sans trop de difficultés. Car au fond, le joueur qui a une préférence pour le camp Radeon et ne jure pas que par le rapport performances/prix sera difficilement déçu par la R9 Fury : en dehors de quelques options récalcitrantes dans certains jeux, elle permet de jouer en 1440p dans d'excellentes conditions.


Et le principal partenaire d'AMD sur ce lancement, Sapphire, est parvenu à très bien maîtriser la bête sur les plans des températures et des nuisances sonores, tout du moins si nous faisons fi du coil whine qui peut venir gâcher la fête. Le ventirad Tri-X de la R9 Fury est probablement le plus efficace à être jamais passé entre nos mains, certes bien aidé par la HBM et un PCB court qui lui permet de gagner en volume et en efficacité. Un ventirad que nous sentons d'ailleurs frustré de ne pas pouvoir s'illustrer en overclocking : face à un GPU Fiji peu coopératif sur ce plan et sans possibilité d'augmenter sa tension il n'a pas vraiment l'occasion de sortir les muscles.

L'autre interprétation de la R9 Fury est proposée par Asus dans la gamme Strix. Une solution qui souffre malheureusement de la comparaison avec celle de Sapphire : 50€ plus chère et équipée d'un ventirad nettement moins performant. Pas de quoi changer notre avis global donc : pour séduire un public plus large que les fans inconsidérés de la marque, AMD devra sans aucun doute revoir sa tarification. Mais au vu des faibles volumes de production, il n'est pas dit que cela soit nécessaire… Ce qui d'ailleurs n'est pas une mauvaise chose, une bonne gestion de l'offre et de la demande fait partie des éléments qui permettront à AMD de repartir sur un meilleur pied pour sa gamme de 2016.
Vos réactions

Top articles