Intel Core 2 Duo

Publié le 22/06/2006 par et
Imprimer
L’après Netburst
Lors de l’abandon de Netburst, Intel s’est retrouvé dans une situation très proche de celle de 2001 lors de la définition du successeur à l’architecture P6. Le passage par la case Netburst a cependant changé les impératifs de 2001. Le nouveau cahier des charges qui en a découlé constitue le fondement même de Core.

  • Netburst a montré qu’il était désormais de plus en plus difficile de dessiner une micro-architecture évolutive sur le long terme (entendez plus de 5 ans), toute prévision étant accompagnée de trop d’incertitudes et d’inconnues. Pour succéder à Netburst, il ne s’agit donc plus d’investir dollars et espoirs dans le design d’une toute nouvelle architecture. La nouvelle politique consiste à faire évoluer par pas successifs une architecture existante et déjà performante en l’état.

  • Intel doit de plus se débarrasser de la mauvaise image de gouffres en énergie qu’ont acquis ses processeurs. Place donc aux processeurs économes, chauffant peu, et peu bruyants à l’utilisation.

  • Plus question de maintenir une architecture parallèle pour la plate-forme mobile, il faut désormais une architecture commune à toutes les plate-formes.
  • A la lecture de ces nouvelles spécifications, les regards se sont naturellement tournés vers l’architecture Mobile. Elle a le mérite d’exister et d’avoir évolué en parallèle au Netburst, intégrant ainsi à P6 les innovations introduites par Netburst sur desktop (bus quad-pumped, SSE2). En outre, l’emploi d’un pipeline court la rend économe en énergie. Tout est là ou presque pour faire de Mobile le successeur idéal de Netburst. De plus, Mobile bénéficie d’une très bonne réputation auprès des utilisateurs, qui ne regrettent que le cantonnement de son utilisation sur la plate-forme du même nom. A tel point que les tentatives pour l’adapter sur les ordinateurs desktop se multiplient, et ce malgré la volonté d’Intel de protéger Netburst d’une chute trop rapide, le temps que la relève arrive.

    En application du nouveau cahier des charges, Mobile va ainsi bénéficier de quelques améliorations pour la rendre plus performante afin de la rendre capable de mener la barque Intel sur les trois plate-formes PC. L’architecture Core est née !
    Retour à une architecture unifiée
    Si le choix de Mobile comme fondation de la nouvelle architecture Core répond à l’exigence de créer une architecture économe en énergie, il reste à l’adapter aux conditions d’économie de production, ce qui signifie la rendre capable de subvenir aux besoins des plate-formes non mobiles. La démarche est originale, car jusqu’alors les processeurs mobiles étaient adaptés des versions desktop et non l’inverse.

    Le retour à une architecture unifiée pour les trois plate-formes représente bien sûr un intérêt économique de production pour le fondeur, mais aux dires d’Intel facilite également le travail des développeurs qui n’auront dès lors plus à se soucier d’optimiser leurs programmes pour plusieurs micro-architectures aux exigences différentes … du moins tant qu’ils restent dans la gamme Intel !
    Et de fait, une architecture commune signifie des optimisations génériques et non plus spécifiques à tel ou tel processeur. A titre d’exemple, la non généralisation des extensions 64 bits a certainement représenté un frein dans l’utilisation de ce nouveau mode d’exploitation, jusqu’alors non présent sur l’architecture Intel Mobile. Core offre ainsi en standard aux développeurs :
  • Les jeux d’instructions SSE, SSE2, SSE3 et les nouvelles instructions Supplemental SSE3.
  • l’EM64T.
  • la technologie de virtualisation.
  • Il aurait été bienvenu d’ajouter le dual-core dans cette liste, hélas Intel prévoit de décliner l’architecture Core sur des modèles mono-core. Dommage !


    Architecture Core au sein du Conroe
    Priorité à l’IPC
    Bien que performante, Mobile ne creuse pas un écart assez important dans ce domaine face aux derniers modèles basés sur Netburst, et surtout face à l’Athlon 64. Core a pour ambition de reprendre la palme de la performance sur plate-forme desktop, et doit donc faire évoluer Mobile dans ce sens.

    Core bénéficie d’un découpage du pipeline de traitement en 14 étapes, là où Mobile en comporte 12. Une telle profondeur limite la fréquence maximale de fonctionnement, et à défaut d’aller chercher la performance sur la longueur, c’est sur la largeur qu’on été portés tous les efforts afin d’obtenir un IPC élevé.

    Core hérite du moteur d’exécution dynamique Out-Of-Order de Mobile, mais innove en étendant sa capacité de traitement. Chaque noyau d’exécution de Core permet ainsi de charger, de décoder, d’exécuter et de sortir jusqu’à 4 instructions par cycle, là où Mobile ne peut en fournir que 3. Core introduit ainsi le 4-wide dynamic execution engine.

    L’augmentation du débit d’instructions constitue un facteur d’accélération en soit, mais offre également au moteur OOO une fenêtre d’instructions plus large, facilitant ainsi son travail de gestion des dépendances, et par là-même son efficacité. C’est, rappelons-le, ce même souci d’optimisation du travail de l’OOO qui a motivé l’implémentation de l’Hyper-Threading au sein de Netburst.

    Un moteur d’exécution plus large sous-entend des unités de calcul en mesure de digérer un débit d’instructions supérieur en comparaison à Mobile, et à ce titre les unités de calcul de Core ont fait l’objet de toutes les attentions.
    Vos réactions

    Top articles