Les derniers contenus liés aux tags Zen et Vega

AMD réalise (enfin) un bénéfice annuel

Publié le 31/01/2018 à 15:23 par Guillaume Louel

AMD a également annoncé hier ses résultats pour le quatrième trimestre 2017. Sur cette période, la société a réalisé un chiffre d'affaire de 1.480 milliard de dollars, en hausse de 34% par rapport à la même période l'année dernière. La société enregistre un bénéfice de 82 millions, des résultats légèrement supérieurs aux attentes des marchés.

Sur l'année 2017, AMD a réalisé un chiffre d'affaire de 5.329 milliards, en hausse de 25% par rapport à 2016. La société enregistre surtout pour la première fois depuis un moment un bénéfice net sur l'année, de 179 millions. AMD est également confiant sur 2018 s'attendant à une progression des ventes de plus de 10% ("double digit").

C'est bien évidemment Ryzen et Vega qui poussent les résultats de la firme, AMD ne détaille pas la ventilation entre CPU et GPU, indiquant simplement une hausse combinée de sa branche "Computing and Graphics" de 54% sur l'année 2017 par rapport à la précédente. La CEO estime qu'un tiers (!) de cette croissance est due à la "blockchain".

Côté "Entreprise", AMD évoque une hausse bien plus modeste de 3% sur l'année. Lisa Su se félicitant d'avoir signé de nouveaux contrats et continué les phases de qualification chez certains clients au quatrième trimestre.

Pour la question de Spectre et Meltdown, Lisa Su a repeté que Meltdown n'est pas applicable à ses architectures. Pour Spectre Variante 1, AMD dit continuer a travailler avec ses partenaires pour des patchs au niveau des systèmes d'exploitation. Pour la Variante 2, Lisa Su estime qu'elle est plus difficile a exploiter sur les processeurs AMD (que sur d'autres), mais que des microcodes seront déployés conjointement à des mises à jour de systèmes d'exploitation. Similairement à Brian Krzanich hier, Lisa Su indique que des changements ont été effectués au niveau du design de Zen 2 pour limiter les failles "similaires à Spectre", sans s'avancer plus dans les détails.

On pointera sur Zen 2 que l'échantillonnage auprès des clients commencera plus tard dans l'année (le lancement étant prévu pour l'année prochaine).

AMD dévoile ses futurs APU Ryzen+Vega

Publié le 26/10/2017 à 15:00 par Guillaume Louel

AMD a décidé de présenter aujourd'hui la prochaine mouture de ses APU que l'on connaissait sous le nom de Raven Ridge. Il ne s'agit cependant pas d'un lancement, ceux qui ont la mémoire longue se souviendront que les roadmaps d'AMD évoquaient 2017 pour le lancement de Raven Ridge mobile. En pratique c'est au mieux en toute fin d'année, pour ne pas dire début 2018 qu'il faudra attendre l'arrivée de ces puces destinées aux PC portables.

Sur le papier c'est tout de même un petit événement puisqu'il s'agit du second die Zen d'AMD, une chose à laquelle on ne s'attendait presque plus après que le constructeur ait décliné son die Zeppelin avec les Ryzen 7/5/3, de curieux "portables", et des versions serveurs elles mêmes déclinées en desktop très haut de gamme !

Cette fois ci pas de doute, c'est bien un nouveau die que nous propose AMD même si ses éléments constitutifs nous seront familiers :

A gauche, on retrouve un CCX, c'est à dire un groupe de quatre coeurs x86 Zen. On peut comparer cette structure directement à celle que l'on retrouve sur les Ryzen.


[ CCX Raven Ridge ]  [ CCX Zeppelin ]  

La netteté des photos diffère mais l'on reconnaît bien dans les coins les quatre coeurs qui ne changent pas dans leur structure. L'architecture ne bouge pas, et l'on retrouve toujours 64 Ko de cache L1 (instructions, et 32 Ko pour les données) et 512 Ko de cache L2 dans chaque coeur. La différence vient dans la structure régulière au milieu, plus large sur Zeppelin.

Il s'agit du cache L3 qui a été divisé par deux, chaque coeur ne disposant que d'un slice de 1 Mo de ce L3 partagé au lieu de deux, pour 4 Mo au total pour ce CCX (contre 8 sur le CCX Zeppelin).

"Vega10"

La partie droite du die, en bleu représente le GPU intégré et côté architecture AMD utilise Vega, sa dernière révision de son architecture graphique lancé avec les Vega64/56 cet été.

Le nombre de blocs d'unités de calculs (CU) est évidemment plus réduit, on visualise 11 CU sur le die mais en pratique les modèles annoncés par AMD ne disposeront que de 8 ou 10 CU actif (contre 64 et 56 pour les Vega... 64 et 56 !).

Pour le reste AMD ne donne pas de détails, on note que les capacités des codecs sont identiques aux Vega desktop (décodage 60 FPS en 4K, encodage H.264/H.265 à 120 FPS en 1080p, 60 FPS en 1440p et 30 en 4K), par contre les possibilités de piloter des écrans semblent réduites, on se limitera à 60 Hz sur des écrans 4K externes (en SDR ou HDR), et 4K au maximum en 60 Hz SDR pour la dalle pilotée par le portable.

On notera qu'AMD annonce Raven Ridge comme "prêt" pour le streaming 4K, évoquant Netflix. On sait qu'en général les DRM utilisés par certaines plateformes requièrent des fonctionnalités de cryptage avancées. AMD n'en a pas dit plus sur le sujet pour l'instant.

Infinity fabric et Turbo revus

Nous avons longuement parlé de ce qu'AMD appelle l'Infinity Fabric avec Zen et Vega, les deux puces l'utilisant. C'est sans surprise donc que l'on retrouvera une interconnexion de ce type sur Raven Ridge.

A l'image de Ryzen, les contrôleurs mémoires et les interconnexions PCIe sont reliées à cette fabric par ou vont transiter les données jusqu'au CCX. De la même manière, le bloc Vega y est relié tout comme les blocs d'encodage/décodage vidéo et les sorties écran. Outre les données qui y transitent (Data Fabric), une couche de contrôle/monitoring est présente et elle sert en partie à la gestion des Turbo qui a été améliorée.

D'abord sur la partie CPU. Là où l'on disposait d'une fréquence turbo tous coeurs, et d'une turbo si deux coeurs actifs sur Desktop, AMD annonce utiliser un nouvel algorithme plus opportuniste pour choisir la fréquence de fonctionnement. En pratique, la fréquence "réelle" d'un coeur dépend de multiples facteurs, la consommation et la température sont des facteurs qui peuvent limiter la fréquence par exemple, tout comme la charge utilisée (Prime95 consomme plus que Cinebench par exemple). Ce qu'AMD annonce, c'est que pour Raven Ridge les paliers seront beaucoup plus flexibles et chaque coeur pourra avoir sa fréquence la plus appropriée en fonction de tous les critères pris en compte. Cela nous semble surtout être une reconfiguration du fonctionnement de Zen plus qu'autre chose sur ce point, mais nous pinaillons.

En pratique AMD s'aligne surtout sur les pratiques d'Intel ou sur mobile, la fréquence est excessivement variable (pour ne pas dire le TDP) et dépend de tout y compris du châssis du portable. La granularité annoncée, par pas de 25 MHz par coeur est cependant un avantage intéressant sur le papier qu'il faudra confirmer (Ryzen également règle sa fréquence par paliers de 25 MHz).

En pratique c'est la manière dont les Turbo CPU fonctionnent par rapport à ceux de Vega qui est intéressante. Le TDP de la puce est commun et partagé entre CPU et GPU et 5 couples de fréquences/tensions (4 pour les coeurs, un pour le GPU) sont évaluées toutes les millisecondes.

L'idée est de pouvoir dynamiquement allouer plus de fréquence sur le GPU lorsque nécessaire et la rediriger côté CPU. Ce type d'optimisation n'est pas nouveau, même Intel pratique ce genre d'arbitrage mais ils ne sont pas toujours très précis. La qualité des mesures des sondes (de consommation, de température, de charge) est souvent le facteur limitant, plus que l'algorithme en lui même.

 
 

Le système de régulation de tension, avec une tension commune en provenance de la carte mère puis répartie entre différentes régions (séparant celles indispensables au rafraîchissement écran, plutôt bien vu) permettent un gating très fort de la puce, 95% du GPU peut être désactivé selon AMD.

La consommation au repos ou "presque" repos est primordiale pour un PC portable. AMD, nous l'avions remarqué lors de notre test de Ryzen, semblait déjà avoir fait un travail large sur la question qui ouvrait la voie a quelque chose qui, sur le papier, pourrait être extrêmement compétitif sur mobile. Les quelques détails donnés par AMD aujourd'hui nous confortent sur cette idée même s'il faudra attendre de pouvoir juger en pratique !

Côté performances, AMD se compare à l'un des Core i7 Kaby Lake Refresh (pas le meilleur) en 15W, le Core i7 8550U. Pour rappel, ce refresh pousse à quatre le nombre de coeurs dans ce TDP chez Intel, ce qui est une nouveauté par rapport aux générations précédentes. On vous rappellera la prudence nécessaire devant tout chiffre fourni par un constructeur d'autant que le TDP est assez variable !

Deux références sont pour l'instant annoncées par AMD, un Ryzen 7 2700U ainsi qu'un Ryzen 5 2500U. On retrouve dans les deux cas quatre coeurs avec SMT, la différence se faisant sur les fréquence (jusque 3.8 GHz contre 3.6 GHz pour le R5) et sur la configuration GPU, 10 CU d'un côté pour 8 de l'autre. La fréquence Turbo maximale pour le GPU passe également de 1300 MHz à 1100 MHz.

En bref

Après être venu attaquer frontalement Intel sur le desktop avec les Ryzen et Threadripper, AMD souhaite faire la même chose sur l'important marché des PC portables, en s'attaquant au segment porteur des CPU 15W.

Sur le papier, le mélange d'un Ryzen au Turbo recalibré avec un GPU Vega peut être tout à fait compétitif face à l'offre d'Intel. Le lancement précipité de Kaby Lake Refresh, passant de deux à quatre coeurs la partie CPU sur ces modèles chez Intel se comprend aujourd'hui assez bien. Elle remonte significativement la compétitivité côté CPU par rapport aux générations précédentes en dual core sur les tâches multithreads, même si la question des fréquences réelles tous coeurs actifs sera discutable.

Côté IGP, le "Refresh Refresh" que sont les Core 8000U d'Intel ne change rien du tout depuis Skylake et l'on peut penser que cette déclinaison de Vega peut faire significativement mieux. Reste que côté mobile, les spécifications techniques sont très théoriques. Le TDP configuré, la qualité du châssis et du refroidissement tout comme de l'intégration joue un rôle important sur les performances "réelles" d'une machine qui peuvent, à CPU égal, varier assez grandement.

Le plus gros problème pour AMD reste cependant les OEMs dont il dépend pour l'adoption, ou non de ses puces mobiles. Un problème qui fait qu'AMD n'est aujourd'hui qu'assez peu présent, hors entrée de gamme et dans des configurations souvent repoussantes, dans les catalogues des constructeurs (qui varient en plus assez fortement entre les régions pour ne pas dire d'un pays à l'autre). AMD annonce trois partenaires, Acer, HP et Lenovo sans préciser de disponibilité réelle (certains modèles, dans certaines régions, pourraient être disponibles pour les fêtes de fin d'année).

Sans leur adhésion, les mérites techniques de Raven Ridge resteront bien théoriques. On pourra peut être se faire une idée de cette adoption ou non par les OEM d'ici au CES avec toute la prudence nécessaire sur les configurations exactes proposées !

Vous pouvez retrouver l'intégralité de la présentation d'AMD ci dessous :

 
 

AMD utilisera le 12nm de GloFo en 2018

Publié le 21/09/2017 à 12:16 par Guillaume Louel

GlobalFoundries vient d'annoncer par un communiqué de presse  le lancement à venir d'un nouveau process, baptisé 12LP.

Il s'agit d'une variante de l'actuel 14LPP FinFET du constructeur qui permettra d'améliorer la densité de 15% et d'augmenter les performances de 10%. Il s'agit bien entendu de la réponse de GlobalFoundries au "12nm" de TSMC et au tout frais "11LPP" de Samsung.

La société ne donne pas de date ferme sur la disponibilité, mais le communiqué inclut une citation de Mark Papermaster, CTO d'AMD qui déclare qu'AMD "introduira de nouveaux produits clients et graphiques basés sur le 12nm de GlobalFoundries en 2018".

Les roadmaps d'AMD mentionnaient en effet une version de Zen en "14nm+" avant Zen 2 prévu en 7nm. Côté graphique, les roadmaps d'AMD incluaient aussi une version 14nm+ de Vega (avant Navi en 7nm). Dans tous les cas, AMD dispose désormais de l'option d'utiliser d'autres fondeurs s'il le souhaite pour certains produits, même si la société ne semble pas l'avoir utilisée jusque maintenant.

Pour rappel, le 7nm de GlobalFoundries, assez ambitieux, est prévu au mieux pour fin 2018.

Résultats AMD, Ryzen début mars

Publié le 01/02/2017 à 15:03 par Frédéric Cuvelier

AMD a présenté cette nuit ses résultats financiers pour le dernier trimestre 2016. Encourageants, ces derniers permettent à la firme de Sunnyvale de se donner du temps du point de vue de ses finances, et d'entrevoir 2017 plus sereinement.

Après un troisième trimestre qui affichait déjà une jolie hausse du chiffre d'affaires par rapport à 2015 (+23%), AMD réalise donc trois derniers mois tout aussi probants : les revenus passent à 1,106 milliard de dollars, soit 15% de mieux que durant le dernier trimestre 2015.

Et alors que Lisa Su a, depuis son arrivée, orienté une grande partie de la stratégie de son entreprise vers les serveurs, c'est bel et bien la branche Computing and Graphics (les CPU, APU et GPU) qui réalise le plus joli score, avec des revenus qui bondissent de 28% par rapport à l'exercice précédent.

Et s'il faut relativiser cette performance par les pertes que cette entité du groupe continue d'accumuler (21 millions de dollars supplémentaires ce trimestre), la tendance est à la diminution de ces pertes, qui étaient de 99 millions de dollars en 2015, à la même époque.

Paradoxalement, la branche Entreprise and Semi-Custom déçoit, alors qu'elle engrange un bénéfice opérationnel de 47 millions de dollars. Ce chiffre est en effet en recul de 20% par rapport à 2015.

Au global, ce trimestre est l'occasion pour AMD d'atteindre un quasi-équilibre financier, puisque la firme n'accuse que de légères pertes, à hauteur de 3 millions de dollars, contre 49 millions en 2015, à la même époque.

L'année 2016 se termine donc sous des auspices plutôt cléments pour AMD, qui s'apprête à sortir Ryzen et Vega dans les semaines et mois à venir. La firme a d'ailleurs précisé que Ryzen serait lancé (et disponible) début mars et a confirmé que Vega arriverait au second trimestre, ce que laissait sous entendre le premier semestre annoncé jusqu'alors.

Radeon Instinct et Vega : AMD mise sur l'IA

Publié le 12/12/2016 à 15:30 par Damien Triolet

AMD a décidé de suivre la voie de Nvidia en mettant en place une stratégie spécifique pour conquérir le marché émergent de l'intelligence artificielle. La société compte pour cela sur un écosystème ouvert, sa future architecture GPU Vega et sur des synergies avec la plateforme serveur Zen.

Lors de l'AMD Tech Summit qui s'est tenu la semaine passée, AMD a présenté sa stratégie par rapport au marché émergent de l'intelligence artificielle, ou intelligence machine, qui passe en l'état actuel des choses principalement par le deep learning. Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises, rappelons simplement qu'il s'agit d'une part d'entraîner un réseau de neurones numériques (par exemple à faire la différence entre en chien et un chat en cherchant des points commun entre des milliers de photos identifiées) et d'autre part de déployer ce réseau en vue d'une exploitation pratique (par exemple ne distribuer de la nourriture qu'aux chiens).

L'entraînement d'un réseau tout comme son exploitation, ou inférence, a besoin de puissance de calcul et représente une opportunité pour les accélérateurs de tous types dont bien entendu les GPU. L'accélération du deep learning est d'ailleurs actuellement dominée par Nvidia qui, en plus d'un écosystème logiciel complet, propose des produits spécifiques pour l'entraînement et pour l'inférence, particulièrement dans le cadre de la conduite automatisée qui représente un débouché prometteur.

Les GPU proposés par AMD sont également adaptés à ces tâches, et sont déjà exploités dans une certaine mesure, mais pour aller plus loin une initiative spécifique était nécessaire. C'est là qu'intervient Radeon Instinct avec de nouveaux accélérateurs positionnés vers ce marché, un écosystème logiciel plus complet et une future architecture GPU, Vega, qui va proposer quelques optimisations utiles.

Grossièrement la gamme de Radeon Instinct s'inscrit dans la continuité des FirePro S, les accélérateurs dédiés aux serveurs, mais avec un positionnement stratégique retravaillé pour coller à un marché en pleine explosion. Les 3 nouvelles cartes dédiées à l'accélération prennent ainsi les noms de Radeon Instinct MI6, MI8 et MI25, MI étant une référence à Machine Intelligence et le nombre qui suit une référence à leur puissance de calcul. Serveur oblige il s'agit dans tous les cas de solutions passives.

La Radeon Instinct MI6 est équivalente à une Radeon RX 480 avec un GPU Polaris 10, une puissance de calcul de 5.7 Tflops, une bande passante de 224 Go/s et une consommation annoncée à moins de 150W. Le modèle MI8 est pour sa part dérivé de la Radeon Nano et propose 8.2 Tflops et 512 Go/s pour une consommation de moins de 175W.

C'est bien entendu la Radeon Instinct MI25 qui est la plus intéressante, même si elle ne sera pas disponible directement puisqu'il s'agit d'un futur accélérateur basé sur le GPU Vega 10. Cet accélérateur offrira une puissance de calcul de 25 Tflops, mais attention, il s'agit de calcul au format FP16 via le support du packed math.

Tout comme Nvidia le fait sur le GP100 et le Tesla P100, AMD a conçu ses nouvelles unités de calcul de manière à ce qu'elles puissent exécuter au choix soit des instructions FP32, soit un vecteur de 2 instructions FP16. De quoi doubler la puissance de calcul lorsqu'une précision réduite est suffisante, en opposition aux Radeon récentes qui ne supportent le format FP16 qu'au niveau du stockage dans les registres, mais pas au niveau des unités d'exécution.

AMD parle également de High Bandwidth Cache and Controller. Sachant que Vega supportera la mémoire HBM2, cela semble indiquer qu'elle sera exploitée en tant que cache et donc possiblement en complément d'un autre type de mémoire, le tout piloté par un nouveau contrôleur.

Enfin, AMD donne une première information concernant la consommation de ce futur GPU haut de gamme. Il est question de moins de 300W mais au vu des chiffres communiqués pour les autres Radeon Instinct, c'est à priori 300W et pas moins pour Vega 10. C'est similaire au Tesla P100 et il restera à voir si les déclinaisons orientées vers les joueurs pousseront la limite de consommation vers le haut comme pour la Radeon Fury X, ou la limiteront comme pour la (GeForce) Titan X.

Pour atteindre 25 Tflops en FP16, et donc 12.5 Tflops en FP32, plusieurs options sont possibles, mais la plus probable est un GPU composé de 4096 unités de calcul cadencée à +/- 1.5 GHz. Enfin, lors de la présentation de ces cartes, Liam Madden de Xilinx a précisé voir beaucoup d'intérêt dans le format 8-bit, ce qui laisse penser qu'un certain niveau de support est présent à ce niveau, comme le fait Nvidia sur ses GPU Pascal dédiés à l'inférence (autres que le GP100). A noter qu'AMD mentionne des NCU, ce qui signifie probablement New Compute Unit et d'autres améliorations peuvent donc être au programme.

Pour accompagner ces accélérateurs, l'aspect logiciel est évidemment crucial. AMD se base à ce niveau sur sa plateforme ROCm dédiée au calcul hétérogène et qui est déjà en partie optimisée pour l'accélération des frameworks principaux dédiés au deep learning, tels que Caffe, entre autre grâce à la prise en charge depuis quelques temps du code CUDA (via des outils de portage). AMD proposera également MIOpen au premier trimestre 2017, une réponse au cuDNN de Nvidia et donc une librairie dédiée à l'accélération par ses GPU des routines les plus courantes liées au deep learning. Autant pour ROCm que pour MIOpen, AMD insiste sur une approche open source pour convaincre les développeurs.

Enfin, AMD fait part de son intérêt pour les interconnexions nouvelles qui vont permettre d'aller au-delà des limitations du PCI Express 3.0, et sur la possibilité de fournir une plateforme complète sur base de serveurs Zen. De tels serveurs sont déjà prévus chez SuperMicro (SYS 1028GQ-TRT), Inventec (G888, 100 Tflops avec 4 MI25 et rack de 3 petaflops avec 120 MI25) et Falconwitch (PS1816, 400 Tflops avec 16 MI25).

Nous avons profité de notre présence sur place pour interroger Raja Koduri sur l'opportunité d'apporter des modifications spécifiques pour le deep learning à l'architecture de ses GPU. Comme à son habitude le chef de file du Radeon Technology Group s'est montré très pragmatique. Si quelques petites touches peuvent être utiles, les algorithmes évoluent beaucoup trop rapidement pour des modifications de grande ampleur.

Et de préciser que face à une approche très brute force du deep learning il n'est pas impossible de découvrir un beau matin une technique totalement différente qui réduira à néant certains travaux précédents. Face à cela, Raja Koduri estime que la flexibilité et les performances de base de son architecture, et surtout de son compilateur, restent garants de la pertinence de ses GPU dans le domaine de l'intelligence machine. Si des architectures spécifiques à certains algorithmes ont été développées par différents acteurs, il ne pense pas que cela ira plus loin que des implémentations de type FPGA, tout du moins à court et moyen termes.

 
 

Enfin, terminons par préciser qu'un prototype de Radeon Instinct était déjà en démonstration la semaine passée et était occupé à entraîner un réseau. Impossible cependant d'observer la carte de plus près que ce que n'offre notre cliché, AMD ayant pris soin de camoufler la moindre ouverture du boîtier qui l'embarquait.

Aucune information précise n'a été communiquée sur la disponiblité du GPU Vega 10 et de la Radeon Instinct MI25, AMD se contentant de parler du premier semestre 2017, ce qui revient en général à exclure le premier trimestre. Il faudra donc patienter encore quelques mois avant de voir débarquer ce GPU très attendu, même si d'ici là quelques aspects techniques devraient être dévoilés.

Vous pourrez retrouver l'intégralité de la présentation d'AMD ci-dessous :

 
 

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