AMD franchit un seuil inquiétant

Publié le 10/12/2007 à 16:15 par
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La valeur de l'action AMD ne cesse de descendre et ce de façon quasi-ininterrompue depuis presque deux ans, au point que la valeur de la firme, soit $5.02 milliards, est désormais inférieure au prix payé pour ATI: $5.4 milliards dont 4.3 milliards en cash. Alors qu'une action AMD valait jusqu'à $42.42 début février 2006 soit 6 mois environ avant l'annonce du rachat du père des Radeon, elle ne vaut désormais aujourd'hui plus que $9.05.

Comment la société a-t-elle pu en arriver là? Pertes de parts de marché? Prix de vente moyens en baisse? Marges réduites? Retard dans la sortie des produits? Synergies négatives engendrées par le rachat? Endettement excessif? Abus de position dominante de la part d'Intel? Perte de confiance des investisseurs? A vrai dire, c'est plus ou moins une combinaison de tous ces facteurs, l'un entraînant parfois l'autre. Certains chiffres sont pour le moins éloquents: le chiffre d'affaire trimestriel de Nvidia, qui ne produit pourtant pas de CPUs, représente désormais plus de 68% de celui d'AMD.

Une chose est certaine: le rachat d'ATI plombe les comptes. AMD ne détenait plus que 19.1% des parts du marché des GPUs au troisième trimestre alors que la société a du émettre des emprunts obligataires peu avantageux pour pouvoir rembourser un prêt de la banque Morgan Stanley de $2.5 milliards contracté pour financer ce rachat, et continuer à fonctionner.

Pour l'instant, le seul résultat tangible de cette opération pour les consommateurs est que les chipsets Radeon Xpress pour la plateforme Intel ont pratiquement disparu et le projet Fusion, soit l'intégration du GPU dans le CPU, ne se concrétisera pas avant fin 2008 au plus tôt. En interne, on observe surtout le départ de plusieurs dirigeants de la société dont Dave Orton, l'ex-CEO d'ATI.

Tout ne va pas si mal pour autant : les parts de marchés CPUs de la firme au troisième trimestre étaient de 23.5% sur un marché en croissance, les pertes décroissent, de même que la charge de la dette. En outre, Mubadala, société émirati, a réinjecté un peu d'argent frais moyennant 8.1% du capital et le gouvernement allemand subsidie dans la mesure du possible les projets de développements d'AMD. Enfin, les enquêtes en cours de la Commission Européenne et des autorités anti-trust japonaises sur un possible abus de position dominante de la part d'Intel pourraient obliger ce dernier à se montrer moins agressif envers son concurrent. Mais en attendant, le Phenom ne convainc guère et l'action baisse inéxorablement.

Espérons qu'AMD et ceux qui pourraient s'intéresser à la société pourront trouver une solution et rendre à nouveau la firme plus compétitive sans trop attendre, autrement ce sont les consommateurs qui pourraient bien en faire les frais...

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