Athlon 64, 10 ans déjà

Tag : AMD;
Publié le 23/09/2013 à 14:50 par
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Le 23 septembre 2003, AMD lançait officiellement ses Athlon 64 3200+ et Athlon 64 FX-51, respectivement sur Socket 754 et 940 (cf. dossier). Ces processeurs inauguraient la gravure 130nm SOI chez AMD et intégraient des technologies innovantes telles que l'intégration du contrôleur mémoire au sein du processeur (il était jusqu'alors déporté sur le chipset) ainsi que l'AMD64 ISA, une extension 64 bits du x86.

Repris ensuite par Intel sous le terme EM64T quasiment un an plus tard (cf. actualité), l'AMD64 ISA était plus qu'un symbole pour une société qui dans les années 80 fabriquait des processeurs mis au point et portant un copyright d'Intel. Après une première tentative côté jeu d'instruction avec le 3DNow sur le K6-2 en mai 1998 (cf. test), l'émancipation du Socket Intel avec les Athlon K7 lancés en août 1999 (cf. dossier) ou encore le gain de la (ridicule) course au GHz en mars 2000 (cf. dossier), faire évoluer l'ISA x86 - dans le bon sens - était un acte majeur pour se présenter comme un concurrent à part entière d'Intel.


A l'époque Intel avait sorti un Pentium 4 Extreme Edition, un Xeon MP avec 2 Mo de cache L3, de quoi maintenir une avance dans le domaine applicatif et limiter les dégâts dans les jeux dans lesquels AMD avait l'avantage.

L'Athlon 64 allait poser les bases d'une domination d'AMD sur le marché du processeur x86 hautes performances alors qu'Intel peinait avec son architecture Netburst dont l'itération Prescott (février 2004, cf. dossier) était décevante. Cette domination allait se confirmer en juin 2005 avec le lancement d'Athlon 64 X2 (cf. dossier) bien plus convaincants que des Pentium D qui n'avaient pour eux qu'une tarification plus agressive.

Cette domination n'a toutefois jamais permis à AMD d'inverser pleinement la tendance sur un secteur dominé par Intel, avec seulement à de rares occasions plus de 20% du marché des processeurs x86 global, alors que chez des revendeurs de pièces détachées "neutres" AMD était à 80% !

Pour conserver son emprise sur le monde PC, Intel a durant cette période usé de comportements anti-compétitifs sur le plan commercial afin de garder la mainmise sur le marché OEM, ce qui lui a notamment valu une amende de 1,06 milliards d'Euros par la Commission Européenne en mai 2009 (cf. actualité). Sous le coup de diverses plaintes de la part d'AMD, Intel s'engagea finalement en novembre 2009 à verser 1,25 milliards de $ durant 5 ans à AMD en échange de l'abandon des poursuites (cf. actualité).

Au-delà de l'aspect commercial, Intel limitait également l'avantage des Athlon 64 via ses compilateurs avec un dispatcher qui exécutait un code non vectoriel (x86 seulement, sans SSE/SSE2) sur les processeurs concurrents, ce qui lui avait valu une enquête de la FTC qui a abouti en août 2010 à un "simple" accord (cf. flux).

Si certains chiffres peuvent paraître importants, il ne faut pas oublier que ces pratiques ont permis à Intel de sécuriser un business qui lui permet de retirer 2 à 3 milliards de $ de bénéfice net chaque trimestre. Certes, AMD aurait été bien incapable avec sa seule usine de l'époque située à Dresde en Allemagne de fournir ne serait-ce que la moitié des ventes de PC, mais il est évident que sa part de marché aurait dû aller nettement au-delà des 20% ce qui lui aurait donné de tout autres moyens financiers.

Cela aurait-il été suffisant pour mieux encaisser l'arrivée de l'excellent Core 2 Duo, lancé en juillet 2006 (cf. dossier) et qui même chez les revendeurs a fait repasser Intel au-dessus des 50% dès 2007, alors que dans le même temps AMD dépensait 5,6 milliards de $, dont 4,2 en cash, pour acquérir un ATI qui allait être dévalué dès l'année suivante (cf. ici et ) ? Rien n'est moins sûr car si l'argent aide, il ne fait pas tout et au-delà des problèmes purement financiers qui ont entraîné la cession des usines à GlobalFoundries en 2008 (cf. actualité), AMD n'a jamais pu renouveler le coup de maître de l'Athlon 64 avec les architectures K10 et Bulldozer.

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