Dell 2407WFP-HC : le test !

Publié le 02/10/2007 par
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Rendu des couleurs
Le Dell 2407WFP-HC est un écran wide gamut. De par nos expérience passées, ce point génère aujourd'hui chez nous plus de peurs que d'excitations. Les écrans Samsung testés rendaient des couleurs un peu folles, impossibles à régler et même à calibrer ! Il en résultait, sur le 226CW comme sur le 245T, des rouges d'une vivacité extrême, absolument pas naturelle.

Avant même de lancer la sonde sur le 2407WFP-HC, nous avons démarré par un test pratique. Voici quelques mois que je travaille sur un 2407WFP v4, calibré. Nous avons rebasculé sur un profil de base, sRGB, puis nous avons remplacé l'écran ancienne génération par le nouveau.

Et là : rien de spécial. Le passage de l'un à l'autre s'est opéré dans le moindre souci, sans que les images en souffrent. Et pour cause, le test suivant, celui des mesures de couleurs, a confirmé que les couleurs de base du moniteur reçu sont justes d'emblée, sans aucun réglage particulier. Le Dell 2407WFP-HC est le premier écran wide gamut juste immédiatement. Pourtant, la sonde le confirme bien, son gamut est bel et bien étendu. Comme quoi, ce n'est pas une fatalité que d'afficher des couleurs ultra saturées sur ces écrans.

Les tests, les mesures

Comme d'habitude, nous avons mesuré l'écart de couleurs entre celles idéales et celles réellement affichées à l'aide d'une sonde. Cela nous donne une valeur dite DeltaE 94 moyen qui, à force d'habitude, nous parle, mais c'est encore le cas de peu de monde. Nous nous proposons depuis peu une nouvelle manière de présenter les résultats, synthétique, fonction de nos mesures mais compréhensible de tous et en un seul coup d'oeil. La fidélité des écrans n'est régie par aucune norme pour l'instant, les constructeurs sont libres de dire et faire ce qu'ils veulent (voir la saga du Samsung 226BW...), nous avons mis en place la notre. Elle ne vaudra que chez nous mais qu'importe : nous espérons faire avancer le schmilblick.

Nous compilons donc désormais les écarts de couleurs mesurés avec le gamut trouvé ; nous en tirons un nouveau système de notation de A+ à F-, et moins encore si nécessaire. Plus on monte dans l'alphabet, plus l'écran sera fidèle. Un écran A+ sera forcément un écran aux couleurs justes d'emblée, dès la sortie d'usine donc, avec un DeltaE moyen inférieur à 2, et dont le gamut sera étendu. Appliqué aux 24 pouces, cela donne :


Le nouveau Dell s'en sort un peu moins bien donc que le précédent. Effectivement, l'ancien en v4 avait été mesuré avec un dE moyen à 2,3, le nouveau est à 3,6. C'est toujours un excellent résultat, l'un des meilleurs, mais ses couleurs sont tout de même un peu mois justes d'emblée.

Le tableau ci-dessus ne vient pas remplacer les explications détaillées habituelles. Donc pour ceux que ça intéresse, voici la traditionnelle plongée dans les résultats (à noter que nous avons déporté cette fois les mesures d'homogénéité des dalles dans les pages dédiées à chaque écran)...

Le rendu des couleurs est mesuré avec le colorimètre LaCie BlueEye Pro, en fait un colorimètre Gretag couplé avec une suite logicielle développée par LaCie.

Pour rappel, nous en tirons notamment une valeur nommée DeltaE, représentante de l’écart entre la couleur affichée et celle mesurée. Plus DeltaE est grand, moins l’écran est fidèle. Voici plus précisément comment interpréter les graphiques ci-dessous :
- Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
- 2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
- 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
- Delta E < 1 : c’est parfait.

DeltaE par défaut


On retrouve des résultats conformes au tableau des classes proposé plus haut. On comprend ici que les "A" attribués l'ont été à des moniteurs dont le dE moyen est inférieur à 2,5 de base.

Outre le rendu des couleurs, on peut aussi s'intéresser à un point qui préoccupe de plus en plus tout le monde : la profondeur du noir des moniteurs. Nous avons recueilli nos mesures à luminosité constante, 200 cd/m² dans le blanc.

Profondeur du noir (cd/m²) avec un blanc à 200 cd/m²


Le Dell 2407WFP-HC récupère le titre d'écran au noir le plus profond, qui avait été récemment conquis par surprise par un écran TN, alors que les PVA sont d'habitude les champions de cette catégorie. Les choses reviennent dans l'ordre.
La plupart des moniteurs sont sous la barre des 0,30 cd/m². Tous sont donc au moins "corrects". Ces résultats aboutissent aux taux de contrastes suivants :

Taux de contraste mesuré à 200 cd/m² dans le blanc (xxx:1)



En fait, à chaque fois nous étudions 18 patchs de couleurs, dont 16 résultats sont rapportés dans les graphiques suivants :

PVA 6 ms : Dell 2407WFP-HC

Contrairement au Samsung 245T, non seulement le Dell 2407WFP-HC est bien réglé d'entrée, mais en plus il n'a aucune couleur délirante - hormis le bleu. Toutefois, comme nous l'expliquons en page suivante, la gêne réelle sur cette couleur est minime, voire nulle. L'oeil est bien moins sensible sur ces niveaux de gamme que sur un gris par exemple. Voici en effet à gauche les couleurs visées, à droite celles reproduites par l'écran :


L'intensité du bleu varie sensiblement, mais il reste bien bleu. Ce n'est pas comme un gris qui tirerait vers le rose et gênerait vraiment. Il y aura donc parfois des rendus un peu surprenants si vous ne touchez pas aux réglages, mais rien d'excessif. Cela interviendra en plus sur les couleurs extrêmes seulement.

Bilan : le rendu global est à notre avis suffisamment naturel ! Mais il est un peu moins juste que celui de la v4 du précédent modèle Dell testé. Il n'empêche : chez les wide gamut, c'est à ce jour le meilleur résultat que nous ayons rencontré... avec une petite réserve sur le niveau de noir par défaut.


PVA 6 ms : Dell 2407WFP rev.4


TN 3 ms : Iiyama Prolite B2403WS


TN 5 ms : Samsung SyncMaster 245B


PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 245T


MVA 8 ms : ViewSonic VX2435wm



L'écran 2407WFP-HC au départ est assez lumineux, proche des 300 cd/m². Ainsi réglé, le noir mesuré est à 0,40 cd/m² ! Pas besoin de la sonde pour détecter qu'il est délavé. Il faut jouer sur la luminosité pour revenir à un niveau plus décent. Nous avons opté pour du 200 cd/m² – c'est certes plus lumineux qu'un CRT, mais c'est confortable et correct pour tous les types d'usage (jeux, films, bureautique, photo...) pour du LCD. Descendre de 30% en luminosité dans le blanc induit une baisse de 50% sur le noir qui dans notre cas est passé à 0,21 cd/m². Soit au final un contraste tout simplement superbe !

Réponse à une question récurrente : calibrer un écran implique l'utilisation d'une sonde de calibration. Ajuster les paramètres via l'OSD n'est qu'un simple réglage, le plus souvent insuffisant car les écarts de couleurs varient d'une teinte à l'autre. Si parfois on a trop de bleu dans les clairs, on peut avoir du rouge en excès dans les sombres, ou vice et versa. Or, quand on diminue un peu le niveau de rouge sur un écran, on le fait sur toutes les nuances – sur celles qui comportent effectivement trop de rouge, mais sur les autres aussi. On ne fait que modifier les équilibres, que déplacer les déséquilibres. La calibration hardware, elle, ré-écrit entièrement la table de couleurs utilisée par la carte graphique. C'est mieux, mais ça coûte cher. Une bonne sonde coûte dans les 300 euros. Du coup, on préfère nettement quand les écrans justes d'entrée.
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