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AMD lance les Bristol Ridge desktop OEM

Publié le 05/09/2016 à 17:50 par Guillaume Louel

Après avoir annoncé les versions mobiles en juin, AMD lance aujourd'hui la version desktop de ses APU de "7ème génération", les Bristol Ridge. Le lancement s'est fait par le biais d'un simple communiqué de presse  en ce jour férié aux Etats-Unis.

Le lancement est pourtant important puisque c'est en simultanée la première apparition de la nouvelle plateforme AM4 d'AMD, qui acceuillera non seulement les Bristol Ridge, mais également les Zen Summit Ridge. Une apparition toute relative puisque ce lancement est réservé aujourd'hui uniquement aux OEM.

Par rapport aux APU desktop précédentes (Kaveri/Godavari), on trouve un peu plus de changement que côté mobile, en grande partie parce que Carrizo (duquel Bristol Ridge est très très proche) n'avait pas été décliné sur le socket FM2+.

On reste bien entendu sur l'architecture Bulldozer, mais dans sa version Excavator contre SteamRoller précédemment, tandis que côté graphique on passe à la version 3 de GCN. De quoi proposer des gains d'efficacité par rapport a Kaveri... lancé début 2014.

Cela permet à AMD de faire baisser le TDP : bien que l'on reste en 28nm, ces nouvelles APU sont annoncées pour 65 watts. Le modèle le plus haut de gamme, l'A12-9800 est cadencé à 3.8/4.2 GHz pour ses deux modules (4 coeurs), et 1108 MHz pour les 8 CU côté graphique. Des versions 35 watts sont également lancées.

Les Bristol Ridge sont pour rappel des SoC et intègrent entre autre 8 lignes PCIe Gen3, la gestion de quatre ports USB 3.0 ainsi que 2 SATA et deux lignes PCIe Gen3 supplémentaires pouvant être utilisées pour des ports NVMe. AMD lance en simultanée deux chipsets, les A320 (!) et B350 qui rajoutent des ports USB, y compris des ports 3.1 ainsi qu'un plus grand nombre de ports SATA et de lignes PCIe. Un modèle spécifique "Enthusiast" sera annoncé plus tard, on l'imagine à l'occasion de la sortie de Zen.

AMD indique que ces puces seront disponibles dans un premier temps uniquement dans des configurations HP et Lenovo, et que d'autres OEM suivront.

Le communiqué de presse évite par contre la question d'une disponibilité de ces puces en dehors des OEM, ce qui élude la question du prix (la liste de prix d'AMD  n'a pas encore été mise à jour au moment ou nous écrivons ces lignes).

Vous pouvez retrouver l'intégralité de la présentation ci-dessous :

 
 

Bristol Ridge, un Carrizo en AM4 en attendant Zen

Publié le 10/12/2015 à 11:11 par Marc Prieur

En mai 2015, AMD avait annoncé ces projets pour 2016 côté PC de bureau avec l'arrivée d'un Socket AM4 commun à une nouvelle génération d'AMD FX basés sur l'architecture Zen ainsi qu'à une 7è génération d'APU également déclinée sur mobile sur l'actuel format FP4.

 
 

S'il faudra attendre au mieux la fin 2016 pour voir débarquer les AMD FX Zen (Summit Ridge), la 7è génération d'APU pourrait inaugurer le nouveau Socket AM4 dès le second trimestre 2016. Des documents confidentiels d'AMD publiés par Benchlife  nous en apprennent plus sur cette génération dont le nom de code est Bristol Ridge, il faut toutefois garder en tête que ces documents sont un peu anciens puisqu'ils sont datés d'août.

 
 

D'après ces documents Bristol Ridge est très proche, pour ne pas dire identique, à Carrizo, puisqu'il intègre jusqu'à 4 cœurs x86 Excavator et 8 CUs GCN 1.3. Ce n'est pas du point de vue des fonctionnalités qu'il faudra chercher les nouveautés mais plutôt côté fréquence puisqu'en FP4 la version la plus rapide fonctionne pourrait atteindre 3.7 GHz côté x86 et 900 MHz côté GPU contre 3.4 GHz et 800 MHz pour Carrizo. Le support de la DDR4, déjà présent sur Carrizo puisque officialisé sur la version Pro, est également de la partie en sus de la DDR3 mais il se limite à la DDR4-2400. AMD démultipliera au passage les versions puisque si Carrizo se contente de quelques modèles avec des TDP configurables entre 12 et 35W il y'aura cette fois des versions 12-15W et d'autres 25-45W.

Côté AM4, seule la DDR4 sera supportée et Bristol Ridge devrait être décliné en versions 35 et 65W, ces dernières ayant un TDP configurable entre 45 et 65W. Les fréquences seront poussées un peu plus loin puisqu'en 35W AMD a pour projet d'avoir au mieux à 3.1 GHz de base, 3.5 GHz en Turbo côté CPU et 900 MHz pour le GPU et en 65W à 3.6 GHz de base, 4.0 GHz en Turbo côté CPU et 948 MHz pour le GPU. Par rapport à Kaveri la fréquence CPU est donc un peu moins haute puisqu'on est à 3.9 / 4.1 GHz sur un 7870K, ce qui devrait être compensé par un IPC plus important, alors que le GPU profite d'un gain de 9.5%. Là encore la DDR4 se limite au mode DDR4-2400 mais il est probable que des modes plus rapides soient accessibles via overclocking.

Vous l'aurez compris, Bristol Ridge semble n'avoir de 7è génération que le nom et n'être qu'un refresh de Carrizo destiné à avoir une cible un peu plus large en termes de fréquence et de TDP. Un tour de passe-passe marketing destiné à dépasser Intel qui en est avec Skylake à sa 6è génération de Core ix (Nehalem, Sandy Bridge, Ivy Bridge, Haswell, Broadwell, Skylake) depuis 2008 alors que si on se limite aux APU haut de gamme AMD en est depuis 2011 à sa 4ème génération (Llano, Trinity, Kaveri, Carrizo), ce qui semble être un problème pour le marketing AMD. Certes, il faut occuper le terrain en attendant Zen, mais est-il vraiment nécessaire d'user de tels artifices ?

Zen, Socket AM4 et HBM : AMD parle d'avenir

Publié le 06/05/2015 à 21:12 par Guillaume Louel

A l'occasion de sa conférence dédiée aux analystes financiers, AMD a dévoilé un certain nombre d'informations sur ses produits à venir pour cette année mais également pour 2016. Si l'on pourra toujours regretter le manque de détails sur certains sujets, on aura trouvé la confirmation d'un grand nombre d'informations, ainsi que plusieurs nouvelles.

Carrizo : APU Mobile 6ème génération
Pour ce qui est de l'avenir proche, AMD a tout d'abord confirmé l'arrivée de sa nouvelle génération d'APU baptisée Carrizo pour les plateformes portables, qui sera connue sous l'appellation marketing d'APU « 6th generation ». Un comptage assez « libre » puisque les Kaveri qu'elle remplace représentaient la troisième génération d'APU (après Llano et Trinity, quatrième en comptant Richland qui n'était pas une vraie génération). Toute ressemblance avec la ligne marketing actuelle d'un autre constructeur qui lancerait cette année lui aussi « sa » sixième génération est évidemment fortuite !

Si techniquement Carrizo remplacera les Kaveri en version mobile, il peut être vu comme le fils spirituel de Kaveri et de Kabini. Côté processeur on retrouve en effet la dernière évolution du concept des modules Bulldozer d'AMD, avec Excavator, mais à la différence de Kaveri il s'agit, tout comme Kabini, d'un SoC qui inclut son chipset gérant USB 2.0, USB 3.0 et SATA 6Gbps. Le fait qu'il s'agisse d'un SoC nous vaut probablement le non-lancement de cette puce en version desktop, AMD n'ayant pas développé de SKU dépourvu de la partie chipset pour le rendre compatible avec sa plateforme FM2+. Cette dernière se contentera des Godavari à l'été.

Côté nouveautés, le GPU est annoncé comme 40% plus rapide que celui d'un « Core i5 » ce qui ne veut pas dire grand-chose. On notera des évolutions côté décodage puisque AMD indique avoir doublé – a taille de batterie égale – le temps de lecture de vidéos 1080p stockées localement. On notera enfin l'arrivée du décodage HEVC (H.265, le prochain standard de compression vidéo), comme évoqué en février.

Le lancement des Carrizo s'effectuera « ce trimestre » même si en général les plateformes mobiles sont annoncées plusieurs semaines en amont de leur disponibilité effective dans le commerce.
Radeon Mobile M300 et GPU HBM

En parallèle de Carrizo, AMD annonce dès aujourd'hui l'arrivée de sa gamme de GPU M300 dédiées aux plateformes portables. On regrettera que le constructeur soit passé trop rapidement sur le sujet puisqu'il n'a donné aucune information concrète sur les modèles lancés, des informations qui devraient suivre sous peu.

Le constructeur a par contre confirmé, côté desktop, l'arrivée ce trimestre de nouveaux GPU desktop. Le nom de ces puces n'est pas indiqué même si l'on devine qu'il s'agit des R300, et plus particulièrement de Fiji.

Ce qu'AMD a confirmé, par contre, c'est la présence de mémoire HBM pour remplacer la mémoire GDDR5 ! L'information avait déjà filtrée la semaine dernière et comme noté à l'époque, AMD utilisera un silicon interposer pour interfacer la mémoire et le GPU. AMD n'a pas encore dévoilé la fréquence de la HBM utilisée mais a indiqué obtenir un rapport performances/watts multiplié par trois par rapport à la GDDR5, et 50% d'économie d'énergie par rapport à la GDDR5. Des chiffres qui devraient se révéler sous peu !

AMD a insisté fortement sur l'autre intérêt de la HBM, outre ses performances et sa consommation, la possibilité de créer des cartes plus compactes. On s'attend donc à voir des cartes moins longues pour la génération R300 utilisant de la mémoire HBM. On notera enfin qu'a plusieurs reprises AMD a parlé de « on package cache » pour décrire la mémoire HBM, plutôt que de GPU RAM. Un point qui n'est surement pas anodin.

 
 
2016 sera l'année du FinFET
Restons sur le sujet des GPU pour évoquer 2016. Sur ce point AMD est clair, on verra arriver en 2016 des GPU « FinFET », comprendre fabriqués en 14/16nm. AMD annonce une efficacité de son architecture GCN doublée en matières de performances par watts par rapport à l'actuel (ce qui, vu le passage du 28nm au 14/16nm parait dans la lignée des gains que l'on peut attendre). Ces puces accueilleront une seconde génération de mémoire HBM ainsi qu'une « accélération » pour la réalité virtuelle/réalité augmentée.
Retour au Zen ?
Mais bien évidemment, l'un des points les plus intéressants de la présentation d'AMD concerne le futur de ses gammes processeurs et APU. AMD a officiellement annoncé sa nouvelle architecture x86 baptisée Zen. Il s'agit de la première « nouvelle » architecture x86 produite par AMD depuis le retour de Jim Keller chez AMD après son passage remarqué chez Apple ou il a dirigé les équipes qui ont produit notamment le SoC armv8 64 bit A7. AMD est resté assez vague sur les détails, nous promettant pour bientôt un « deep dive » dans les détails de l'architecture, mais a tout de même confirmé les grandes lignes, et ses ambitions, là encore grandes.

Comme on pouvait s'y attendre, le concept de modules disparait et l'on retrouve des cœurs plus classiques sans partages de ressources utilisant un design totalement neuf et taillé « pour les hautes performances ». Les cœurs Zen utilisent également le SMT qui permet à chaque cœur de disposer de deux threads hardware (à l'image de l'HyperThreading d'Intel). Un processeur Zen 8 cœurs aurait donc 16 threads logiques. Le constructeur annonce de facto un gain d'IPC de 40% pour un core Zen par rapport à un core de son architecture Excavator. Autre point sur lequel AMD est passé très rapidement, la question des caches, décrits comme nouveaux, à bande passante élevée et à latence basse.

 
 


La stratégie du constructeur pour le lancement de ces puces est là encore intéressante puisque le constructeur reconnait avoir mis de côté ces dernières années ses gammes CPU pures (FX). L'architecture Zen sera donc déployée, en premier, sur une nouvelle génération de processeurs FX dépourvus de GPU intégrés et disposant d'un nombre de cœurs « élevé ». AMD est ambitieux pour ces nouveaux FX puisque le constructeur parle à plusieurs reprises dans ses présentations de « compute leadership ». AMD n'a pas précisé de date pour l'instant pour le lancement de ces puces, se contentant d'un large 2016.

Dans un second temps, AMD lancera également une « 7ème génération » d'APU qui utilisera elle aussi des cœurs Zen. Des APU qui seront lancées à la fois en version mobile et en version desktop, mais l'on retiendra surtout qu'AMD profite de Zen pour unifier ses sockets : APU et CPU utiliseront tous deux un nouveau socket baptisé AM4 pour une plateforme unique qui supportera à la fois la mémoire DDR3 et la mémoire DDR4.

AMD lancera également des puces Zen sous la forme d'Opteron pour les plateformes serveurs haute performances ou le constructeur évoque une « bande passante mémoire disruptive » qui peut laisser penser que le constructeur pourrait, pour certaines versions serveurs, proposer quelque chose d'original – pourquoi pas de la mémoire HBM.

 
 
Seattle et K12 : ARM en retard
Un mot pour terminer sur l'autre volet de l'activité serveur d'AMD, annoncé il y a un an de cela, l'arrivée chez la marque de puces ARM. Ce sera finalement le cas pour la seconde moitié de l'année avec le lancement des SoC Opteron A1100 « Seattle » basés sur des cœurs génériques ARM Cortex A57 64 bit.

En ce qui concerne la génération suivante, les K12 qui représenteront la première architecture ARM « custom » d'AMD, il faudra attendre un peu. Annoncé pour 2016, cette architecture ne débarquera finalement qu'en 2017 tandis que le projet Skybridge qui devait proposer au choix des cœurs Puma+ ou Cortex A57 semble avoir été mis de côté.

Dans une situation financière difficile, AMD utilise cette opportunité pour présenter aux investisseurs – on peut le comprendre - une vision optimiste de ses projets. On ne peut s'empêcher d'apprécier le fait qu'une nouvelle architecture x86 soit présentée, et qu'elle ne semble pas uniquement réservée aux APU sur lesquels le constructeur avait tout misé ces dernières années. Les ambitions autour de CPU « hautes performances », marché longtemps délaissé, semblent également aller dans le bon sens, tout comme on se félicitera de l'arrivée d'une unification des plateformes desktop.


Se posera cependant la douloureuse question de l'exécution qui a jusqu'ici souvent fait défaut à AMD. Il suffit de regarder la roadmap ARM ci-dessus, dévoilée l'année dernière là encore aux investisseurs, et qui en pratique a été décalée d'un an avec le lancement de Seattle cette année, et du K12 uniquement en 2017. La roadmap AMD telle que présentée aujourd'hui aussi bien côté APU que CPU ne laisse que peu de marge à la marque pour rater son coup. Un retard identique sur la roadmap Zen placerait AMD dans une situation extrêmement compliquée. Si par contre le constructeur arrive à atteindre réellement ses objectifs, on pourrait voir enfin, en 2016, un retour de la compétition dans un monde du x86 en stagnation ces dernières années.

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