Computex: Nvidia Tegra contre l'Atom

Publié le 02/06/2008 à 20:13 par
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Juste avant l'ouverture officielle du salon, Nvidia a organisé une conférence de presse lors de laquelle une nouvelle marque a été dévoilée : Tegra.


Rob Csongor, Vice President Corporate Marketing et Michael Rayfield, General Manager de la Mobile Business Unit, ont dévoilé Tegra.

Tegra est le nom qui sera dorénavant donné aux "computer-on-a-chip", soit aux systèmes totalement intégrés sur une seule et même puce et destinés aux smartphones, aux MIDs (Mobile Internet Device) et aux netbooks (EeePC-like). L'APX 2500, destiné aux smartphones, annoncé en février, qui intègre un processeur ARM11, un processeur vidéo et un GPU compatible OpenGL ES / Direct3D Mobile, change ainsi de nom et devient Tegra APX 2500.

Par ailleurs, Nvidia décline le même composant en Tegra 650 et Tegra 600 qui sont donc similaires mais avec des fréquences différentes, revues légèrement à la baisse pour le Tegra 600 (processeur ARM11 à 700 MHz au lieu de 750 MHz) et revues à la hausse pour le Tegra 650 (800 MHz).

Les Tegra 600 et 650 supporteront des résolutions plus élevées sur leurs sorties DVI et VGA qui étaient limitées sur l'APX 2500. Tous supportent le format 720p, tant en sortie, qu'en décodage et qu'en encodage. Le Tegra 650 pousse jusqu'au support du 1080p en sortie et en décodage. C'est que les Tegra 650 et 600 ne visent plus les smartphones, mais bien les MIDs et les netbooks. Au lieu d'essayer de dériver un produit pour l'intégrer dans un format plus petit, Nvidia a opté pour le chemin inverse : prendre une base destinées aux smartphones en se disant que tout compte fait elle est capable de bien plus que cela et l'intégrer dans des systèmes plus gros.


Le but est de profiter des avantages de la faible consommation d'un composant adapté aux smartphones dans un format qui ouvre plus de possibilités, en terme d'écran pour regarder des vidéos ou en terme de clavier pour pouvoir faire un petit peu de bureautique en voyage, comme avec un EeePC. Nvidia ne s'en cache pas : la gamme Tegra est là pour s'opposer directement à l'Atom d'Intel sur ces marchés.

Tegra souffre d'un défaut important, il n'est pas compatible x86 puisqu'il repose sur un processeur ARM, il ne pourra donc pas accueillir Windows XP par exemple ni les applications x86. Il faudra se contenter de Windows CE 6.0. Par contre Tegra, étant totalement intégré sur une même puce, il offre une consommation nettement plus faible que l'Atom (Nvidia parle de 10x moins) et est à l'aise avec les vidéos HD, contrairement à ce qui se passe du côté Intel. Nvidia a donc un produit qui selon nous n'est pas concurrent mais différent, même si dans le contexte actuel tout est bon pour alimenter la bataille entre les ennemis en devenir.

Reste à voir si en pratique Nvidia arrivera à faire accepter sa solution aux fabricants de MIDs et de netbooks et surtout si les produits finaux offriront un réel plus par rapport aux solutions actuelles. Il est pertinent par exemple de se demander si le support du décodage des films HD est réellement utile sur une machine équipée d'un petit écran ?

Entre flop et succès la frontière est souvent très mince pour ce genre de produit, même si Tegra s'inscrit dans la mouvance démarrée par l'iPhone et l'EeePC. En attendant, pour un journaliste voyageant régulièrement il est difficile de résister à la promesse d'un système qui permette de regarder des vidéos, de surfer sur le net et de faire de la bureautique avec un confort acceptable pendant plus de 30h sur une seule batterie !


Un prototype très économe en énergie basé sur une coque d'EeePC mais fonctionnant sur un système Tegra dont vous pouvez voir la taille minuscule de la "carte-mère" (sans les connectiques) avec le processeur Tegra entouré des différentes mémoires.

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