NVIDIA 6200 et TurboCache

Publié le 15/12/2004 à 15:03 par
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NVIDIA lance ce jour une nouvelle ligne de cartes graphiques, les GeForce 6200 équipées du TurboCache. Derrière cette dénomination se cache en fait une technologie dont le but est d’optimiser l’utilisation de la mémoire centrale en tant que mémoire vidéo. ATI travaille pour rappel sur une technologie similaire, l’HyperMemory.

Pour ce faire, les principales innovations se font à deux niveaux. Le premier, c’est la combinaison d’une mémoire dédiée et d’une zone en mémoire centrale qui est allouée dynamiquement en fonction des besoins de la carte. Gros avantage, en dehors de la 3D la carte n’utilise pas la mémoire centrale. La mémoire reste donc libre à 100% pour le reste de la machine, que ce soit en terme de quantité ou de vitesse.

L’autre innovation se situe au niveau de la vitesse d’utilisation de cette mémoire centrale. Du fait d’une utilisation optimale de l’interface PCI Express x16, NVIDIA indique ainsi pouvoir atteindre 4 Go /s dans un sens comme dans l’autre, soit une bande passante cumulée de 8 Go /s.

Il faut toutefois noter que selon NVIDIA, certains chipsets ne permettent pas d’atteindre de telles performances et que les solutions Intel sont par exemple limitées à 3 Go dans le sens chipset vers carte graphique et 1 Go /s dans le sens inverse. Du coup, en pratique NVIDIA annonce qu’une GeForce 6200 TurboCache peut être 20% plus rapide sur chipset nForce4 que sur chipset Intel i915.

Le GeForce 6200 « TC », précédemment connu sous le nom de NV44, reprends pour sa part les caractéristiques du GeForce 6200 classique qui est un 6600 castré. On retrouve donc 4 pixel pipelines et 3 vertex engines, le tout cadencé à 350 MHz. Les fonctionnalités de la gamme GeForce 6 sont bien entendu intégrées, à savoir le Shader Model 3.0 ainsi que le moteur vidéo PureVidéo, qui devrait (enfin !) bientôt être utilisable.

Plusieurs déclinaisons du GeForce 6200 TC seront trouvables :

- Avec 16 Mo de DDR-SDRAM en 32 bits à 350 MHz (2.8 Go /s)
- Avec 32 Mo de DDR-SDRAM en 64 bits à 350 MHz (5.6 Go /s)
- Avec 64 Mo de DDR-SDRAM en 64 bits à 350 MHz (5.6 Go /s)

Les cartes 16 Mo pourront adresser un total de 128 Mo de mémoire (dont 112 Mo en mémoire centrale), tout comme les 32 Mo, contre 256 Mo pour les cartes 64 Mo. En terme de tarif, selon NVIDIA France, les prix publics de XFX sont par exemple de 74 € pour la carte 16 Mo et 89 € pour la carte 32 Mo. Qu’en est-il des performances ? En fait le TurboCache semble offrir des performances "correctes" (pour de l’entrée de gamme) puisque les versions 16 et 32 Mo se comparent selon NVIDIA respectivement à des X300 SE et X300 128 Mo, avec un avantage souvent important pour le 6200 TC 32 Mo face au X300. De son côté, ATI indique des performances similaires entre une Radeon X300 SE 32 Mo HyperMemory et une X300 SE 128 Mo (cf. cette news).


Bien entendu seul un test de notre part permettra de confirmer ceci, mais faute de mieux on s’en contentera pour le moment. Dans l’absolu les performances ne sont toutefois pas révolutionnaires et il est de notre point de vue important, à partir du moment où l’on veux jouer un minimum de manière confortable (c'est-à-dire en 1024*768 de manière fluide), de ne pas trop économiser sur la carte graphique. Avec ce type de carte, ce sont plus des résolutions telles que 800*600 qui sont accessible, ce qui n’est pas terrible – surtout sur un LCD à l’interpolation médiocre.

D’un point de vue pragmatique l’avantage de ce type de technologie est de réduire l’importance du coût de la mémoire sur les cartes graphiques d’entrée de gamme. L’avantage pour les fabricants de puces est évident puisque cela leur permet de mettre une puce plus chère sur une carte qui aura au final le même coût, soit des revenus pour eux et non pour les fabricants de mémoire. Pour l’utilisateur, qui dit puce plus chère dit généralement puce plus performante et fonctionnelle, ce qui est également un plus à partir du moment ou les technologies HyperMemory et TurboCache sont assez performantes.

En fait le vrai point sensible de ces produits se situe au niveau des dénominations. En effet un GeForce 6200 TurboCache avec 16 Mo de DDR-SDRAM en 32 bits à 350 MHz aura la dénomination officielle de « NVIDIA GeForce 6200 with TurboCache supporting 128MB @ 10.8 GBps ».

Premier point, les 128 Mo. Bien entendu il s’agit de la mémoire adressable par le GPU, mais 112 Mo sont constitués de mémoire centrale. C’est pourtant ce chiffre de 128 Mo qui sera mis en avant sur les boites, ce qui pourrait induire en erreur quelqu’un croyant acheter même si il est indiqué que c’est la taille mémoire « supportée » et non pas « embarquée ».

Second point, les 10.8 Go /s. Pour arriver à ce chiffre, NVIDIA cumule la bande passante de la mémoire sur la carte, 2.8 Go /s, avec la bande passante du PCI Express, 8 Go /s. Hors dans le cadre de l’utilisation de mémoire centrale comme mémoire vidéo, on n’arrivera jamais à ce chiffre puisque un nForce 4 veux dire un Athlon 64 soit de la mémoire PC-3200, et donc 6.4 Go /s dans le meilleur des cas, sans même prendre en compte le fait que le processeur a également besoin de bande passante mémoire et que la carte à besoin de bp PCI-E pour d’autres choses. De plus, dans le cadre d’une configuration à base de chipset Intel, NVIDIA indique lui-même que cette bande passante passe de 8 à 4 Go /s.

Reste qu’au-delà de ces considérations ce sont bien entendu les performances finales qui sont les plus importantes. De ce côté, le GeForce 6200 TurboCache est prometteur puisqu’il devrait permettre d’offrir un meilleur rapport performance / prix sur les cartes d’entrée de gamme, ce qui n’est pas un luxe ... mais ce qui n’est certainement pas suffisant pour en faire des cartes assez performantes pour le jeu.

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