Matrox G1600

Comme vous le savez déjà, Matrox n’était pas présent lors du CeBIT ... tout du moins officiellement. En effet, si Matrox n’avait effectivement pas de stand sur le salon a proprement parlé, ils avaient toutefois donné rendez vous à certains journalistes dans une suite non loin du CeBIT. Le but de ce rendez-vous privé était bien entendu la présentation en avant première de leur futur chip graphique connu sous le nom Parhelia.

Première information, son nom définitif ne sera ni Parhelia, ni G800. En effet, le G800 correspond à une puce qui a été abandonnée il y a bientôt un an. Lors de sa sortie commerciale cet été, le Parhelia empruntera donc le nom de G1600. Côté caractéristiques, Matrox semble en avance sur ATI et NVIDIA puisque le Parhelia sera la première puce 100% DirectX 9.0. Elle supportera donc les Pixel Shaders 2.0, les Vertex Shaders 2.0 ainsi que le rendu 40 bits et le Displacement Mapping, une fonction qui renvoie les N-Patches et autre Truform aux oubliettes.

En ce qui concerne les spécifications techniques du GPU en lui-même, il est composé de 88 Millions de transitors gravés en 0.13 Micron par TSMC (pour changer). La fréquence de fonctionnement se situe entre 300 et 400 MHz, selon les versions. Pour ce qui est de la mémoire, Matrox innove puisqu’il s’agira non pas d’un bus 128 bits mais d’un bus 256 bits. Bien entendu un tel bus est plus difficile à câbler sur la carte, mais il offre avec les puces actuelles une bande passante doublée alors que ATI tout comme NVIDIA attendrons la DDR-II l’année prochaine pour disposer d’une bande passante similaire. Bien entendu Matrox ne laissera pas la 2D de côté, et le G1600 gérera de base 4 écrans.

Côté fréquences, il y aura trois versions du G1600 :

- G1600L : GPU à 300 MHz, 128 Mo de DDR 256 bits 200 MHz, 500 €
- G1600M : GPU à 350 MHz, 128 Mo de DDR 256 bits 250 MHz, 650 €
- G1600H : GPU à 450 MHz, 256 Mo de DDR 256 bits 300 MHz, 1000 €

Ne vous fiez pas à la fréquence de la mémoire, car il ne faut perdre de vue que du fait d’un bus 256 bits à 200 MHz on dispose d’une bande passante équivalente à de la DDR 400 MHz chez les concurrents ... et qu’a 300 MHz il s’agit donc d’un équivalent 600 MHz ! Les prix sont de leur côté assez élevés, mais la version ‘L’ (pour Light) se placera en face du GeForce4 Ti 4600 alors que les versions ‘M’ (pour Middle) et ‘H’ (pour High) n’aurons clairement pas de concurrence.

Pour preuve, Matrox nous a fait une démonstration du G1600H, ou plutôt d’une carte offrant des performances équivalente à cette dernière. Dotée d’un design assez spécial, cette carte était en fait dotée de trois G1600 bétas à 200 MHz, ce qui selon Matrox équivaut au G1600H final à 450 MHz. L’autre puce recouverte d’un radiateur gère le quadri-écran (il y a deux sorties haute densité sur lesquelles on connecte deux cables VGA en Y), alors que la puce se situant entre les trois G1600 s’occupe de la réparation des taches entre les trois GPU. Il est à noter que Matrox n'a pas voulu nous dire si une carte utilisant plusieurs G1600 sortira sur le marché.

Autant vous le dire tout de suite, nous avons été bluffés par les performances de la bête ! En effet, sur un Pentium 4 3 GHz prêté par Intel à Matrox nous avons pu atteindre les 358.7 fps à Quake III en 1600*1200 32 bits, et un score de 15288 au 3D Mark 2001. Il est à noter que pour une raison inconnue il ne s’agissait pas de la version SE, ce qui peut laisser penser que Matrox rencontre quelques problèmes à émuler les Pixel Shaders 1.4 via son moteur Pixel Shaders 2.0. Matrox nous a également fait la démonstration de démos 3D fonctionnant à 360 degrés (90 degrés d’angle de vision par écrans) sur 4 écrans ... l’immersion est totale, et le fps est plus qu’acceptable en OpenGL tout comme en Direct3D.

Vous l’aurez compris, le retour de Matrox dans le petit monde de la 3d haute performance devrait faire du bruit ... rendez vous cet été !