Lucid Virtu MVP: mode spécial benchmark & XLR8

Publié le 11/07/2012 à 19:01 par
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Durant le Computex, nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec Lucid au sujet du dossier que nous avions consacré à Virtu MVP, une solution logicielle destinée à profiter de la présence de deux GPU de marques différentes dans un même système, ce qui est particulièrement le cas de la plateforme socket 1155 d'Intel. Pour rappel, sa composante dénommée HyperFormance ne nous avait pas vraiment convaincue puisqu'elle ressemblait avant tout à une triche pour augmenter les scores 3D Mark.


HyperFormance consiste à annuler le rendu complet des images qui ne seront pas affichées (parce que le niveau de fps est trop élevé). Or nos observations sous 3D Mark avaient mis en lumière un comportement différent : toutes les images étaient dédoublées (affichées 2x) avec entre temps une modification du compteur de fps de l'interface superposée sur les images. Difficile de ne pas qualifier de tricherie une telle pratique, et pourtant Futuremark avait décidé de ne pas s'y opposer en se contentant de d'indiquer du bout des lèvres faire en sorte que les résultats ainsi obtenus ne soient pas pris en compte dans le classement officiel.

Lucid n'était bien entendu pas ravi de notre dossier et plusieurs discussions assez tendues ont eu lieu avec les responsables de la société qui réfutaient nos résultats sans pour autant avancer d'arguments percutants. Le mois passé, à Taipei, nous avons cependant pu en parler de vive voix avec Moshe Steiner, le CEO de Lucid.

Un mode spécial benchmarks
Contrairement à nos interlocuteurs précédents, il a d'emblée voulu éviter de tourner autour du pot en nous précisant que tout cela était un malentendu : deux versions d'HyperFormance ont été mises en place dans Virtu MVP. Or en focalisant notre attention sur le cas de 3D Mark, nous sommes tombés sur la version "spéciale" d'HyperFormance dédiée à simuler dans les benchmarks une représentation des gains que la technologie peut apporter dans les jeux. Un raccourci que la société aurait préféré éviter mais sans lequel il aurait été difficile de convaincre les fabricants de cartes-mères… Cette version spéciale d'HyperFormance est activée dans tous les 3D Mark ainsi que dans Unigine.

La version classique, utilisée pour les jeux, ne s'enclenche cependant jamais sous les 60 fps, ou plus précisément sous le taux de rafraîchissement, Virtu MVP utilisant ce dernier comme paramètre. Elle fonctionne ainsi bien comme prévu en essayant d'augmenter la réactivité de l'affichage avec un succès variable suivant les cas.

Ce qui est difficilement compréhensible c'est que Futuremark n'ait pas bronché puisqu'utiliser un mode spécial pour ses benchmarks est en pratique interdit par sa charte… et encore plus quand ce mode spécial manipule ainsi les images qui sont censées être calculées. Il nous semble évident que tout le poids d'Intel, qui supporte Lucid, a ici retenu les ardeurs habituelles de Futuremark lorsqu'il s'agit de se protéger de toute tricherie…

Au final, Lucid tient à insister sur le fait que quoi que l'on puisse penser de son fonctionnement dans certains benchmarks, HyperFormance est réellement et correctement fonctionnel dans les jeux, tout du moins s'ils sont supportés puisqu'un profil est nécessaire.

XLR8
Lucid nous a également fait la démonstration des dernières avancées concernant XLR8, une version de son ensemble de technologies optimisée pour les systèmes équipés d'un seul GPU et plus particulièrement simplement d'un core graphique intégré. Le but de XLR8 est d'améliorer autant que possible le confort de jeu sur des systèmes peu véloces sur le plan graphique, par exemple un Ultrabook qui doit se contenter de l'IGP Intel.


En plus de HyperFormance (peu utile vu que ces machines ne vont en général pas au-delà de 60 fps) et de Virtual V-Sync qui fluidifie légèrement le rendu et évite les cassures dans l'image (tearing), Dynamix est en cours de finalisation. Cette troisième technique consiste à réduire dynamiquement (image par image) la résolution de certaines surfaces de rendu (render targets our RT), de manière à essayer de maintenir un certain niveau de fps.

Par rapport à une réduction fixe de la résolution de rendu, Dynamix permet, outre le côté dynamique, de préserver certains éléments de la baisse de résolution. L'exemple classique serait de conserver l'interface en pleine résolution et de réduire la qualité du reste de l'image, c'est ce que font déjà certains jeux tels que ArmA 2 et ses dérivés.


Lucid disposait de deux démonstrations. La première concernait Diablo III sur un Ultrabook. Très saccadé et peu agréable sans Dynamix, avec cette technologie, il passait à +/- 30 fps pour un confort de jeu suffisant. En contrepartie, la qualité baissait quelque peu, mais cela restait acceptable vu que l'interface et le HUD restait en pleine résolution. Nous avons par contre été moins convaincus par Battlefield 3 qui gagnait en fluidité mais perdait vraiment beaucoup en qualité.

Lucid espère finaliser Dynamix dans les prochains mois et supporter un maximum de jeux, là aussi un profil spécifique étant nécessaire. Actuellement une démonstration de Dynamix est déjà disponible pour Skyrim. Si Lucid peut arriver à supporter rapidement un maximum de gros hits et à rendre jouables sur Ultrabook ces jeux, certes au prix d'une qualité en baisse, Dynamix sera probablement la composante la plus intéressante de Virtu MVP pour les joueurs. Et c'est promis, Dynamix ne sera pas activé sur 3DMark !

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