Intel Broadwell-E : i7-6950X, 6900K et 6800K en test

Publié le 08/08/2016 par
Imprimer

Conclusion

Avec l'i7-6950X, Intel propose le premier processeur 10 coeurs pour PC de bureau en gamme Core i7. De quoi prendre le large en terme de performance à condition bien entendu que le logiciel soit capable d'en tirer parti, faute de quoi on peut bien entendu s'exposer à des déceptions d'autant que les fréquences sont en contreparties contenues. Le support officiel de la DDR4-2400 ne change pour sa part pas grand-chose, puisqu'en pratique il était tout à fait possible d'aller au-delà de la limite à la DDR4-2133 sur les Haswell-E. Grâce au passage en 14nm, le tout se fait dans une enveloppe thermique qui n'évolue pas et on ne peut donc que saluer cette évolution.

Mais cet aspect technique est gâché par une grille tarifaire positionnant ce nouveau modèle Extreme Edition à 1596$ en version OEM, contre 999$ habituellement. Un tarif jamais vu depuis longtemps, digne de l'époque ou le Pentium II 300 avait été lancé à 1981$ … soit 2995$ d'aujourd'hui si on prend en compte l'inflation. Si le passage en 14nm a permis à Intel de produire un die 10 coeurs de seulement 246mm², là où le die 8 coeurs précédent faisait 355,5mm², ce gain est en grande partie annulé par la hausse du coût de production du 14nm qu'Intel tente de masquer par des graphiques à échelle logarithmique. Reste qu'on pouvait donc s'attendre à un tarif identique, et par conséquence à un 8 coeurs également qui aurait nettement glissé sous les 999$.

Il n'en est malheureusement rien, et après quasiment 2 ans Intel n'offre donc aucun gain en termes de rapport performance/prix sur la gamme LGA 2011-v3 alors que le prix de l'i7-6950X parait bien élevé par rapport au gain applicatif moyen face au 6900K (11% de gain moyen - et 20% en pointe - contre un prix 57% plus élevé). Il est bien entendu facile de pointer du doigt le manque de concurrence, mais alors qu'il a été pendant de longues années un moteur pour le marché PC Intel semble aujourd'hui se contenter de la lente baisse des ventes du PC qu'il subit pourtant de plein fouet, préférant augmenter les marges sur ce segment, quitte à licencier, plutôt que d'essayer de le redynamiser en proposant des évolutions annuelles plus significatives pour les clients ce qui motiverait plus facilement l'upgrade. Bien sûr, la question des usages nécessitant un surplus de puissance important par rapport à l'offre actuelle se pose, mais il s'agit un peu de la question de l'oeuf ou de la poule.

Cette déception vis-à-vis du positionnement tarifaire de l'i7-6950X s'étend donc à toute la gamme, certes dans une moindre mesure. Le gain de performance face à l'ancienne gamme est minime, de l'ordre de 4 à 7% en applicatif (et quasiment rien en jeu), malgré une fréquence légèrement supérieure et une nouvelle micro-architecture qui du coup n'apporte qu'un gain d'IPC très faible. Après overclocking, les fréquences atteintes étant pour l'instant plus faibles que sur Haswell-E, ces nouveaux processeurs perdent tout avantage côté performances alors qu'ils sont légèrement plus chers, de 23 à 38$, que leurs prédécesseurs. Une situation ubuesque d'autant que c'est le processeur le moins onéreux et a fortiori le plus intéressant, le 6800K, qui voit son tarif le plus augmenter face au 5820K.

Cette hausse tarifaire de quasi 10% ne suffit pas à rendre l'i7-6800K inintéressant, à 434$ le ticket d'entrée pour 6 coeurs reste raisonnable si on compare à l'i7-6700K à 327$, même si il faut bien entendu ajouter le surcoût lié à la carte mère. On a en sus droit à la DDR4 sur 4 canaux, et si certains peuvent regretter le bridage à 28 lignes PCIe Gen3 c'est plus que ce qu'offre la plate-forme LGA-1151 et suffisant sauf à vouloir faire du 3-way SLI / CrossFire.

Au-delà de l'i7-6800K, vous l'aurez compris à moins d'avoir un besoin impératif d'un niveau de puissance que seul Intel peut offrir à travers cette gamme, il nous semble nécessaire d'attendre le retour d'un minimum de concurrence plutôt que de céder aux sirènes des Core i7-6900K et 6950X. 21 mois et un process après le lancement du LGA 2011-v3, ces nouveaux processeurs ne changent donc pas la donne, que ce soit pour ceux qui comptaient passer sur ce Socket ou ceux qui voulaient simplement en profiter pour mettre à jour leur processeur… et c'est bien dommage !

Vos réactions

Top articles