Intel Core i7 et Core i5 LGA 1155 Sandy Bridge

Lecture vidéo
A l’image des autres solutions du marché, les IGP d’Intel prennent évidemment en charge de manière matérielle le décodage des vidéos. Le but n’étant pas d’aider les processeurs - même les modèles double cœurs d’entrée de gamme peuvent décoder de manière logicielle le flux AVC HD d’un BluRay - mais surtout de permettre de réduire la consommation de la puce (et donc d’améliorer l’autonomie sur les portables).

La génération précédente gérait déjà les décodages MPEG2, VC1 et AVC (H.264) de manière matérielle. Cependant Intel a poursuivi ici son implantation d’unités fixes. Là où les opérations de Motion Compensation et de Deblocking étaient traitées par les unités d’exécution, les Sandy Bridge utilisent désormais des unités fixes pour ces étapes de décodage.

Les modifications matérielles apportées par Intel à son architecture Sandy Bridge ne sont pas transparentes et nécessitent des changements dans les logiciels de lecture. A titre d’exemple, la version publique de Media Player Classic HomeCinema qui permet le décodage H.264 par l’IGP sur les générations précédentes détecte ici correctement notre Sandy Bridge, mais le résultat est un amas d’artefacts.

Intel nous a cependant fourni deux applications compatibles Sandy Bridge, PowerDVD 10 et Total Media Theater 5 dans des versions beta adaptées. Nous avons pu vérifier sur la première le bon fonctionnement du décodage accéléré de divers formats, y compris H.264 sur des fichiers MKV 720p et 1080p. A noter qu’Intel semble avoir corrigé l’un des défauts que l’on avait constaté précédemment, l’accumulation temporaire de fourmillements dans certaines zones sombres. Soit le bug à été corrigé, soit le denoising – activé par défaut dans les drivers d’Intel – est beaucoup plus efficace. Son réglage par défaut est un peu agressif, avec pour contrepartie de très légèrement flouter les scènes très bruitées comme nous avons pu le constater dans HD HQV.

La majorité des options liées au décodage vidéo tiennent à une gestion correcte de l’entrelacement, un faux problème pour les BluRay dont les pistes principales sont heureusement progressives. Sur des sources de très bonne qualité, les différences sont imperceptibles et tiennent plus au choix du réglage du denoising que d’autre chose. A noter qu’Intel propose dans ses pilotes une correction automatique des tons de peau. Désactivé par défaut, l’option nous semble assez peu efficace. Son intérêt l’est d’autant moins, une fois de plus, qu’avec des sources de bonne qualité la nécessité d’effectuer des corrections est limité. On classera dans la même catégorie l’option de correction dynamique du contraste, similaire à ce que l’on trouve sur certains téléviseurs LCD.

Parmi les bugs précédemment relevés, une dégradation de l’image lors de la lecture accélérée d’un BluRay dans une résolution inférieure à sa résolution native (downscaling). Il semble ici corrigé sous Total Media Theater 5. Par contre, comme le note nos confrères de
Home Media 
, la lecture vidéo reste imparfaite sur des sources à 23,976 img/s puisque ces dernières sont lu à 24 Hz et non 23 Hz, ce qui entrainera un micro-saccade, pas forcément visible pour les non avertis, toutes les 40 secondes.
Encodage vidéo : Intel Quick Sync
Derrière le nom marketing Quick Sync, Intel met en avant la possibilité offerte aux développeurs d’utiliser leur IGP pour réaliser des tâches d’encodage vidéo. A l’image de ce qui est possible de réaliser via CUDA sur un GPU Nvidia ou Stream sur un GPU AMD, il est possible d’utiliser une partie des unités matérielles pour réaliser un encodage vidéo. L’équivalent de Stream/CUDA pour Intel dans le cas de l’encodage et du décodage vidéo passe par le MediaSDK . Il s’agit d’une API permettant aux développeurs d’utiliser les fonctions codec aussi bien de manière logicielle que matérielle. Libre aux développeurs d’utiliser les morceaux qui les intéressent.

D’un point de vue technique, lorsque l’on utilise l’accélération IGP, Sandy Bridge se démarque d’abord par son décodage de l’image source (dans le cas d’un transcodage) qui s’effectue par ses nouvelles unités fixes, donc rapides. Du point de vue de l’encodage, si certains blocs fixes existent, le gros du travail (Motion Estimation, etc) reste effectué sur les unités d’execution de l’IGP.

Intel nous a fourni deux applications compatibles avec la dernière version de son MediaSDK, tout du moins en ce qui concerne la partie accélération matérielle. Il s’agit de version beta de MediaEspresso de Cyberlink et de Media Converter d’Arcsoft, des applications de transcodage qui servent principalement à convertir un fichier volumineux (BluRay, etc) en un format adapté à un périphérique (téléphone portable, tablette, etc…). Il ne s’agit pas d’effectuer un encodage de très haute qualité dans les deux cas.

Nous avons utilisé MediaEspresso afin de comparer les temps d’encodage tout en regardant les différences de qualité éventuelles. Le logiciel ne permet pas une très grande marge de manœuvre lorsqu’il s’agit de configurer les options d’encodage avancé. Impossible de choisir entre une ou plusieurs passes ou du niveau de profil H.264 utilisé, les options se limitent à un simple choix du bitrate. Pour notre test nous avons réencodé une vidéo 720p (1280x720) en 640x480 (en gardant l’aspect ratio 16/9) à un bitrate de 3 Mbps.

Il est possible dans MediaEspresso de choisir le niveau d’accélération que l’on souhaite. Aucun, décodage accéléré, encodage accéléré, et décodage + encodage accéléré. Nous avons testés ces quatre scénarios, en désactivant les options d’amélioration de la qualité d’image proposées par MediaEspresso afin de ne pas désavantager l’une ou l’autre des solutions.

Avant d’introduire les résultats, nous devons insister sur le fait que nous avons obtenus quatre fichiers d’une taille à peu près comparable mais non identique. Il en va de même pour la qualité, chose que nous allons décrire ci après. Les temps d’encodages doivent donc être considérés avec circonspection.


A lire le graphique, on peut entendre que l’usage de l’accélération matérielle de Sandy Bridge permet de diviser le temps d’encodage par trois sur le Core i7-2600K. Notez également que si l’on parle d’encodage accéléré, le processeur est toujours mis à contribution. Le temps processeurs dans les trois modes accélérés était pour information de 83%, 38% et 23%.

Qualitativement parlant, les résultats ne sont définitivement pas identiques. Nous avons effectué un crop sur une frame encodée, de haut en bas vous trouverez l’image source, encodée en mode CPU, décodage IGP, encodage IGP, et décodage + encodage IGP.



Sachant que la vidéo originale disposait d’un bitrate à peine supérieur à celui choisi, dans les quatres cas on ne peut pas dire que la qualité de l’image finale soit au niveau attendue (on passe tout de même de 1.1 Go sur la vidéo source en 720p à « seulement » 990 Mo en 480p !). Ensuite, il semble net à nos yeux que MediaEspresso utilise un path logiciel complètement différent lorsque l’on utilise une version purement processeur ou accélérée (complètement ou partiellement). Des aberrations chromatiques tirant sur le rouge apparaissent sur la partie droite de l’image (première planche en partant du milieu) dans les trois versions accélérées. On suppose que le MediaSDK d’Intel n’est utilisé qu’en cas d’accélération (partielle ou complète) et qu’un autre path est utilisé pour la version processeur.

Mais même si l’on isole les cas « MediaSDK », les trois images ne sont pas strictement identiques. Au final, la version purement processeur nous semble clairement d’un autre niveau. Même si l’on peut la trouver légèrement plus floutée, la différence est sensible en lecture vidéo avec beaucoup moins d’artefacts.

En clair, si effectivement Intel propose avec Sandy Bridge une accélération apparente de l’encodage vidéo, en pratique la bibliothèque sur laquelle elle repose ne semble pas forcément au niveau des meilleures options logicielles présentes, y compris celle, pourtant modeste, intégrée dans MediaEspresso.
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