Les nouveaux 30 pouces : Dell et Samsung

Publié le 13/03/2007 par
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Rendu des couleurs
Le rendu des couleurs est mesuré avec le colorimètre LaCie BlueEye Pro, en fait un colorimètre Gretag couplé avec une suite logicielle développée par LaCie.

Pour rappel, nous en tirons notamment une valeur nommée DeltaE, représentante de l’écart entre la couleur affichée et celle mesurée. Plus ce DeltaE moyen est grand, moins l’écran est fidèle. Voici plus précisément comment interpréter les graphiques ci-dessous :
- Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
- 2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
- 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
- Delta E < 1 : c’est parfait.

A chaque fois sont étudiés 18 patchs de couleurs, 16 résultats sont rapportés dans les graphiques.

La sonde confirme très vite ce qui nous a sauté aux yeux dès la mise sous tension : l'écran Samsung est correctement réglé de base - il est même pré-calibré, quand le Dell part dans des couleurs trop saturées. Le 3007WFP ne s'en sort mieux par défaut que dans un contexte : ses photos monochromes rendent mieux d'emblées, les gris sont plus neutres. Encore une fois, la sonde l'a elle aussi remarqué :

IPS 6 ms : Dell 3007WFP-HC

S-PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 305T

Soit concrètement sur les gris :

IPS 6 ms : Dell 3007WFP-HC

S-PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 305T


De tels écrans devraient de toute façon être calibrés, en espérant que les variations de couleurs et de luminosité sur la dalle soient ensuite minimes, pour qu'on n'ait pas des couleurs justes seulement au milieu (voir page suivante pour le test d'homogénéité).

Après calibration l'écran Dell redevient parfaitement juste sur tous les tons, preuve qu'il lui manque une pré-calibration de la dalle en usine.

En fait, l'écran Dell reprend l'avantage si l'on considère en plus le gamut des moniteurs :

IPS 6 ms : Dell 3007WFP-HC

S-PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 305T

Ces gamuts expliquent un peu pourquoi le rendu couleur du Dell semblait si excessif par défaut. Outre le fait qu'il n'était pas pré-calibré, sauf sur les gris éventuellement, le 3007WFP-HC sait afficher des nuances bien plus intenses que les autres écrans, du fait de son gamut étendu.

Pour les professionnels de l'image, un tel espace affichable peut se révéler très pratique, pour ne pas dire que ça risque de devenir indispensable en un temps record. Les réflex proposent de plus en plus souvent de ne sortir de l'espace sRGB classique, au profit de l'Adobe RGB. Sur un écran normal, vous ne percevriez pas le gain. Les écrans wide gamut sont capables d'afficher les nouvelles couleurs gagnées. Cela joue ensuite sur l'impression.

Vous avez remarqué toute une série d'espaces délimités dans les gamuts rapportés ci-dessus. Il y a le triangle noir, qui correspond à l'espace affichable des écrans testés. Il y a l'orange, de référence, le sRGB. Et il y a l'espace biscornu blanc, dit ISOCoated. C'est l'espace des imprimantes pro. Il déborde du sRGB. Le risque avec un écran classique, c'est par exemple de travailler une image prise en Adobe RVB, de la corriger sur un écran sRGB classique – et donc de toucher sans s'en rendre compte à des nuances en dehors de cet espace. À l'écran, on ne voit qu'un aplat qui ne bouge pas. Mais l'imprimante, si elle est effectivement calée sur l'ISOCoated, sortira un dégradé que vous ne voyiez pas, et qui peut être altéré. Les écrans wide gamut vous évitent de travailler en aveugle sur ces tons extrêmes.

Reste maintenant à voir si les couleurs sont aussi belles et riches sur l'ensemble de la dalle. Ce n'est pas gagné. Pour rappel, nous avions mesuré des écarts jusqu'à 50% de luminosité sur la première génération d'écrans 30 pouces Dell et Apple. Alors, des progrès ont-ils été réalisés, comme Dell le fait savoir depuis quelques mois ?
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