Comparatif photo : téléphones portables

La photo sur téléphone prête souvent à sourire. Peut-on décemment appeler ça de la photo ? Ça, ces petites vignettes avec si peu de couleurs, aucun piqué, sur lesquelles on peut à peine deviner s´il s´agit d´un homme ou d´une femme sur la capture ? Ces critiques, courantes, ont un goût de déjà vu. Elles étaient déjà d´actualité quand sortirent les premiers appareils photo numérique. Bien sur, les premiers modèles étaient mauvais. Mais avec le temps, ils se sont bonifiés jusqu´à atteindre un niveau de performance comparable pour certains reflex à celui des appareils argentiques.

Le monde de la téléphonie traverse une passe comparable. Sauf qu´ils réécrivent l´histoire en version accélérée. Il leur aura suffit de 2 ans (le premier Nokia photo, le 7650, date d´août 2002) pour atteindre la qualité mégapixel. Et les constructeurs parlent déjà de 2 mégapixels pour Noël et 3 mégapixels en 2005.

Pour l´heure, ce qui se fait de mieux est donc le capteur 1 mégapixel, présent dans le Nokia 7610 disponible depuis juin au "doux prix" (hors abonnement) de 600 euros environ ! Ouch ! La facture fait mal. En photo numérique pure, pour ce prix, on trouve désormais de superbes 5 mégapixels avec zoom optique 6X et plus. Rien à voir avec une simple résolution 1280 x 1024, sans zoom ni flash.

Pour ce premier comparatif, nous avons sélectionné trois téléphones récents. Attention, ce comparatif ne vise pas à opposer les qualités audio ou la sensibilité de ces téléphones. Nous ne testons ici que leurs fonctions photo. La problématique suivie est : ces appareils peuvent-ils remplacer un photoscope d´entrée de gamme ou un jetable argentique ?

Les appareils testés



Le Nokia 6610i est décrit par Nokia comme "l’équilibre parfait entre le style et la performance". En plus d´un écran "riche en couleur" (hum, 4096 couleurs…), le 6610i propose entre autres fonctions astucieuses une radio intégrée, un convertisseur de devises et mesures ainsi que deux jeux.

Le Nokia 7610 capture des photos de 1 megapixel et des vidéos qui peuvent durer jusqu´à 10 minutes. Il dispose d´une mémoire interne de 8 Mo ainsi que d´une carte RS MMC de 64 Mo. Cette mini carte est livrée avec un petit adaptateur capable de transformer la carte RS MMC en une simple MMC, lisible via n´importe quel lecteur de cartes. Pratique pour transférer des images ailleurs que chez soi, quand on ne dispose pas du câble de connexion USB nécessaire. La lecture des séquences est assurée par le logiciel intégré RealOne. Il est également compatible Bluetooth, il dispose de commandes vocales et de nombreuses applications, y compris pour faire de petits montages des films enregistrés pour leur ajouter une bande son par exemple. Parfait. Il est donc très riche, mais ce qui nous intéresse aujourd´hui, ce sont ses capacités photo seulement.

Dernier appareil sélectionné, le Samsung SGH-D410 dispose d´un véritable écran couleur : 262 K couleurs, contre 65 K pour le Nokia 7610 et 4 K pour le 6610i. En revanche, ses photos sont plus petites qu´avec le 7610 : VGA (640 x 480 pixels). Les fonctions supplémentaires proposées sont assez classiques : calculette, 4 jeux, réveil, calendrier, convertisseur…

A qui se destinent ces appareils ? Si l´on s´en tient aux critères marketings des constructeurs, ces téléphones visent une clientèle plutôt jeune, branchée, qui souhaite conserver des instantanés sans forcément faire de l´art. Les clichés enregistrés sont des photos "bloc-note", témoins d´un instant que l´on souhaite partager entre amis.
Or justement, cette définition approche beaucoup celle des appareils photo d´entrée de gamme de Konica Minolta. Si l´on prend le nouveau X21, son format carré, extra plat, parfait pour les poches, vise à peu de chose près la même clientèle. Bien sur, il ne fait pas téléphone. Mais il coûte moins de 200 €, il intègre un capteur 2 megapixels et un zoom optique 3X.