Intel Core i7-4960X : Ivy Bridge-E débarque sur LGA 2011

Publié le 09/09/2013 par
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Alors qu'il a fallu à Intel 10 mois entre la sortie des Sandy Bridge et celle des Sandy Bridge-E, c'est plus de 16 mois après l'arrivée le passage en 22nm sur LGA 1155 que le LGA 2011 a enfin droit à son "Tick" Ivy Bridge, les Ivy Bridge-E. N'est-ce pas un peu tard alors que l'architecture suivante, Haswell, a déjà fait son apparition il y a deux mois ? C'est ce que nous allons voir au travers du test du Core i7-4960X !
22nm, DDR3-1866 et PCI-Express 3.0
Ivy Bridge-E reprend les améliorations apportées sur Ivy Bridge, avec notamment quelques optimisations architectures destinée à augmenter l'IPC (le nombre d'instructions pouvant être exécutées par cycle d'horloge), mais surtout avec le passage d'une gravure 32nm à un 22nm avec de nouveaux transistors dit Tri-Gate.


Le contrôleur mémoire a également été optimisé afin de supporter plus facilement la gestion de mémoires DDR3 haute fréquence. Officiellement toutefois ceci se traduit en pratique seulement par la gestion de la DDR3-1866 avec une barrette par canal (DDR3-1600 avec deux), contre DDR3-1600 dans tous les cas sur SNB-E. Cette mémoire est toujours gérée sur 4 canaux, ce qui permet au-delà de la bande passante de disposer de 8 DIMM et d'un maximum de 64 Go de mémoire, le double des plates-formes LGA 115x.

Ce n'est pas le seul point sur lequel est nettement plus généreux puisque comme les prédécesseurs les IVB-E intègrent pas moins de 40 lignes PCI-Express avec un contrôleur très flexible pouvant répartir ces lignes sur un maximum de 10 ports (en x4 donc). Un avantage certains, surtout dans le domaine professionnel pour qui voudrait cumuler les périphériques PCI-Express ayant de gros besoins de bande passante, comme des cartes graphiques utilisées pour le GPGPU. Pour une utilisation plus "classique" par contre, les plates-formes Z77/Z87 qui permettent de gérer nativement 2 ports en x8/x8 ou 3 ports en x8/x4/x4 sont suffisantes grâce au PCI Express 3.0.

Puisqu'on parle du PCI Express, sachez que les Core i7 basés sur les IVB-E sont cette fois pleinement compatibles avec cette dernière version. Les Core i7 SNB-E étaient en effet limités officiellement à la version 2.0, alors que les Xeon basés sur les mêmes puces étaient 3.0. Avec une carte AMD PCI Express 3.0, c'est toutefois la vitesse de ce bus qui était utilisée par défaut, mais pas avec une carte Nvidia, le constructeur se limitant aux spécifications officielles d'Intel. Il faudra d'ailleurs attendre de futurs pilotes GeForce pour que le PCI Express 3.0 soit activé par défaut, pour l'instant c'est le 2.0 comme sur SNB-E.
Une "petite" puce, toujours 6 cœurs au mieux
Pour les Core i7 SNB-E, Intel utilisait un die commun avec les Xeon qui embarquait pas moins de 8 cœurs et 20 Mo de cache L3, gravés en 32nm sur une surface de 435mm². Alors que les Xeon 22nm intégreront jusqu'à 12 cœurs et 30 Mo de cache L3, Intel a décidé de ne pas augmenter le nombre de cœurs de la gamme Core i7 IVB-E. On reste donc à six cœurs, et plutôt que de fabriquer une grosse puce qui sera à moitié castrée Intel a logiquement décidé de mettre au point une déclinaison spécifique intégrant 6 cœurs et 15 Mo de L3.


Il en découle une puce d'une taille réduite drastiquement, 257mm² pour 1,86 milliards de transistors contre 435mm² et 2,27 milliards de transistors pour la génération précédente. A titre de comparaison Sandy Bridge fait 216mm², Ivy Bridge 160mm² et Haswell dans sa version utilisée sur LGA 1150 est à 177mm². On revient en fait à une taille proche du Gulftown, le premier 6 cœurs lancé en 2011, qui était à 248mm². Chez AMD un Deneb (Phenom II X4 45nm) fait 258mm², contre 315mm² pour un Vishera 32nm (FX AM3+)

La gamme est composée comme suit, les chiffres pour la colonne Turbo étant les coefficients utilisés avec 1/2/3/4/5/6 cœurs actifs. Ces processeurs seront disponibles à compter de demain 10 septembre :


Comme d'habitude on retrouve donc un modèle phare qui fait office de vitrine, c'est ici le 4960X qui est vendu à un prix prohibitif. La fréquence de base gagne 100 MHz par rapport au 3970X malgré un TDP qui revient à 130W, par contre on ne note pas de gain au niveau du Turbo maximal sur un cœur ou six cœurs. Le comportement est par contre légèrement sur des intermédiaires, avec une baisse de 100 MHz sur 2 cœurs actifs mais un gain de 100 MHz sur 3 cœurs actifs par rapport à son prédécesseur.

L'i7-4930K gagne 200 MHz sur sa fréquence de base par rapport à l'i7-3930K, mais cela masque un écart moins important lorsque le Turbo est enclenché comme c'est généralement le cas. Généralement le gain n'est que de 100 MHz, avec par contre une perte de 100 MHz sur 2 cœurs !

Enfin le l'i7-4820K dispose contrairement à l'i7-3820 d'un coefficient multiplicateur libre en montée, un bon point même si ce n'était pas trop dommageable puisque la plate-forme LGA 2011 permet d'overclocker par le bus. La fréquence de base augmente de 100 MHz, les fréquences atteintes en Turbo sont identiques.
Compatibilité X79, mais pas chez Intel !
Côté cartes mère les LGA 2011 en X79 Express sont compatibles à condition de disposer d'un bios à jour… ce qui ne sera pas les cas des cartes mères Intel, un comble ! Intel explique ainsi que sa DX79SI ne sera pas compatible car elle n'a pas passé le process de validation interne. A contrario ASRock, ASUS, Gigabyte et MSI ont déjà mis en ligne des bios compatibles. Bien entendu on peut toujours supposer que la validation Intel est plus stricte, mais rien ne le prouve et la situation est pour le moins ubuesque pour ne pas dire plus !


Il convient d'ailleurs de préciser que sans un bios à jour, une carte mère LGA 2011 sur laquelle on place un Ivy Bridge-E ne démarre pas. Si le bios n'est pas à jour, ce qui est possible même sur une carte neuve puisque les bios Ivy Bridge-E sont assez récentes, il conviendra donc de mettre à jour le bios avec un processeur Sandy Bridge-E, ce qui n'est pas des plus pratiques. ASUS permet d'outrepasser ce problème grâce à sa fonction USB Bios Flashback qui permet à la carte mère de flasher son bios depuis une clef USB de manière autonome, sans même avoir besoin de processeur.


Après 22 mois, il faut noter que le X79 Express n'est plus vraiment au goût du jour, puisque seuls 2 de ses 6 ports SATA fonctionnent en 6 Gb/s et qu'il ne gère pas nativement l'USB 3.
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