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Notre confrère de blogeee  a publié quelques informations issues d'une présentation Nvidia a propos de Kal-El, la puce ARM Cortex A9 quadruple cœur de Nvidia qui portera le nom commercial de Tegra 3. Retirés depuis du site de Nvidia, ces slides évoquent la présence d'un cinquième cœur additionnel.

Cadencé à une fréquence plus basse, ce cœur fonctionnerait de manière indépendante et serait utilisé pendant les périodes de faibles charges, par exemple pour l'exécution des divers services résidents sur les tablettes et smartphone (vérifications réseau, etc). L'intérêt est bien évidemment de ne pas avoir à rallumer le reste de la puce quadruple cœur pour ces tâches, et donc économiser de l'énergie lorsque le périphérique est en quasi-veille.

Une idée intéressante sur le papier qui devrait mitiger le surplus de consommation que l'on peut attendre d'un quadruple cœur Cortex A9 (Kal-El/Tegra 3 utilise comme Tegra 2 le 40nm de TSMC). Texas Instrument avait cependant annoncé une idée similaire en juin dernier lors de la présentation de son OMAP4470 . Dans ce cas, deux cœurs Cortex M3 cadencés à 266 MHz sont ajoutés à la puce dans le même but de réduction de l'énergie en quasi-veille. L'implémentation exacte utilisée par Nvidia pour son cœur additionnel n'est pas encore connue.

La gamme Tegra de Nvidia devrait se renouveler en deux temps cette année. Si l’on en croit cette roadmap, Nvidia devrait annoncer sous peu une révision de Tegra 2, baptisé Tegra 2 3D. Deux modifications notables sont évoquées, une augmentation de la fréquence de 200 MHz pour la partie ARM, et le support des écrans 3D pour la partie GPU.

Les specifications de Tegra 3 sont également évoquées avec le passage attendu à une version quadri cœurs de l’architecture ARM Cortex A9. La fin de l’année est évoquée, date qui semble correspondre avec les annonces d’autres détenteurs de la licence ARM qui avaient évoqués la fin de l’année comme Freescale et son iMX 6 . Marvell a déjà présenté un processeur ARM quad core avec son Armada XP , mais visant plutôt les applications d’entreprises embarquées (NAS, etc).

2011 devrait être une année très importante pour Nvidia avec l’arrivée annoncée, enfin, de nombreux produits basés sur une puce Tegra 2 qui englobe un GPU Nvidia et deux cores ARM Cortex A9 cadencés à 1 GHz. Depuis le rachat de PortalPlayer en 2006 et l’annonce de l’Apex 2500 en 2008 (qui deviendra Tegra 1), Nvidia n’a pas ménagé ses efforts pour percer dans le monde des MIDs (Mobile Internet Devices), sans grand succès cependant. Il faut dire que la concurrence y est rude, avec par exemple Qualcomm et Texas Instruments, et que les cycles de développements sont relativement longs au niveau des smartphones. Ceux-ci demandent également une maîtrise parfaite de la consommation, ce qui a pu poser problème avant que Tegra ne soit pleinement optimisé dans ce sens. Des fabricants hésitants et la longue gestation des tablettes n’ont bien entendu pas aidé.

Annoncé il y a tout juste un an, lors du CES 2010, Tegra 2 occupait la majeure partie du stand de Nvidia, sous de nombreuses formes. Nvidia a tout d’abord gagné de marchés importants avec plusieurs fabricants de voiture tels qu’Audi, BMW et Tesla, qui vont architecturer leur système multimédia, voire même des tableaux de bords virtuels, autour du SoC Tegra 2.

Ensuite, les projets de tablettes Tegra 2 se multiplient. Difficile de dire s’ils se concrétiseront tous, l’industrie étant toujours en train de tester le marché, mais quoi qu’il en soit, la plupart des projets actuels basés sur Honeycomb (Android 3.0), optimisé pour les tablettes, reposent sur du Tegra 2 puisqu’il s’agit de la plateforme de référence pour laquelle a opté Google. L’inverse est également vrai, ce qui explique que ces tablettes tardent à arriver.


L’Asus EeePad Transformer.
Dans l’état actuel des choses, nous avons cependant pu observer tout et n’importe quoi sur le CES avec des modèles bien finis (EeePad Transformer, Motorola Xoom) mais également avec d’autres à l’interface extrêmement lente et des écrans de piètre qualité. Il s’agit là d’un point déterminant dans le succès et l’intérêt d’une tablette, or de nombreux fabricants ont du mal à avoir accès à des écrans de bonne qualité (contraste, luminosité, angle de vision), ce qui condamne de nombreux designs à l’échec.


Avec une sortie HDMI, les smartphones Tegra 2 peuvent faire office de media center plutôt efficace avec la plupart des formats vidéos.
Enfin, des smartphones Tegra 2 pointent le bout de leur nez chez LG (Optimus 2x) et chez Motorola (Atrix 4x et Droid Bionic). Notre brève prise en main a été plutôt concluante, Tegra 2 faisant partie de ces SoCs qui réduisent encore d’un cran la distance qui sépare les smartphones des PCs. Ces smartphones profitent également de l’expertise de Nvidia dans le jeu vidéo, que ce soit au niveau technologique ou des relations avec les développeurs pour pouvoir se transformer en consoles de jeu relativement performantes. Reste à voir si des smartphones haut de gamme pourront arriver à toucher un public qui sera sensible à cet argument et si l’autonomie sera suffisante. Une question à laquelle Nvidia évite de répondre en se retranchant derrière le fait qu’il s’agit là d’une caractéristique liée aux choix du fabricant (batterie, écran…).