LCD 22 pouces : 3ème fournée !

Publié le 26/10/2007 (Mise à jour le 06/12/2007) par Vincent Alzieu

Rendu des couleurs

Comme d'habitude, nous avons mesuré l'écart de couleurs entre celles idéales et celles réellement affichées à l'aide d'une sonde. Cela nous donne une valeur dite DeltaE 94 moyen qui, à force d'habitude, nous parle, mais c'est encore le cas de peu de monde. Nous nous proposons depuis peu une nouvelle manière de présenter les résultats, synthétique, fonction de nos mesures mais compréhensible de tous et en un seul coup d'oeil. La fidélité des écrans n'est régie par aucune norme pour l'instant, les constructeurs sont libres de dire et faire ce qu'ils veulent (voir la saga du Samsung 226BW...), nous avons mis en place la notre. Elle ne vaudra que chez nous mais qu'importe : nous espérons faire avancer le schmilblick.

Nous compilons donc désormais les écarts de couleurs mesurés avec le gamut trouvé ; nous en tirons un nouveau système de notation de A+ à F-, et moins encore si nécessaire. Plus on monte vers le A dans l'alphabet, plus l'écran sera fidèle. Un écran A+ sera forcément un écran aux couleurs justes d'emblée, dès la sortie d'usine donc, avec un DeltaE moyen inférieur à 2, et dont le gamut sera étendu.

Double Aïe. Et l'on se rend compte ici qu'on ne peut pas rassembler tous les avantages sur un seul écran.

Le Iiyama E2201W est réactif, il n'a pas de retard dans les images mais les couleurs par défaut sont imparfaites.

Le ViewSonic VX2255wmb propose les couleurs les plus justes d'entrée, il n'a que peu de retard à l'image mais c'est un 5 ms. Il compense cette lacune par une ergonomie de haut niveau.

Opter pour un Samsung 2232BW, c'est comme jouer à la roulette russe. Suivant la série sur laquelle on tombe, on trouve soit un rendu des couleurs très juste (un niveau B+ pour le modèle S – pour dalle Samsung), c'est rare ; tout autant d'un E. Hormis les dalles alternatives utilisées par Samsung, nous ne recevons plus d'écran aussi mal réglé par défaut ! Et pourtant, Samsung assure proposer la même qualité dans les deux versions. A vous de juger.

Un bon point sur le Iiyama : en passant la luminosité sur 79, le contraste à 30, le rouge 94, le vert 91 et le bleu à 98 ; l'écart moyen est alors passé à 3.6, avec une amélioration visible à l'oeil. Et l'évaluation finale passe de C+ à B-. Mieux !

Dans le même ordre d'idée, pour dépanner ceux qui malheureusement tomberaient sur les dalles C, nous avons étudié les 2232BW de plus près en proposant à un lecteur (merci Alexandre) de nous amener son produit. Et là, nous avons compris pourquoi certains parlaient d'une dominante de bleu, et d'autres de rouge. Du noir et tons clairs il tire sur le bleu, de clair à blanc sur le rose. Pratique pour régler les couleurs ! Sur des modèles hauts de gamme (très hauts de gamme), il arrive qu'on puisse régler indépendamment les dominantes. Sur un produit économique comme celui-ci, n'en rêvez pas. Nous avons alors joué des réglages, auto et manuels, pour finalement arriver à la conclusion que le meilleur réglage est en Mode Personnalisé / Couleurs Chaudes. Si l'on reprend notre tableau précédent, ainsi réglé le 2232BW C devient un écran de classe C+. c'est déjà beaucoup mieux !

Le tableau ci-dessus ne vient pas remplacer les explications détaillées habituelles. Donc pour ceux que ça intéresse, voici la traditionnelle plongée dans les résultats (à noter que nous avons déporté cette fois les mesures d'homogénéité des dalles dans les pages dédiées à chaque écran)...

Le rendu des couleurs est mesuré avec le colorimètre LaCie BlueEye Pro, en fait un colorimètre Gretag couplé avec une suite logicielle développée par LaCie.

Pour rappel, nous en tirons notamment une valeur nommée DeltaE, représentante de l’écart entre la couleur affichée et celle mesurée. Plus DeltaE est grand, moins l’écran est fidèle. Voici plus précisément comment interpréter les graphiques ci-dessous :
- Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
- 2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
- 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
- Delta E < 1 : c’est parfait.

DeltaE par défaut

Le graph ci-dessus est directement lié à celui des notes alphabet, il n'y a pas de surprise. Il y a le ViewSonic en tête, ceux avec un dE moyen aux alentours de 3 ensuite, et les autres, à plus de 4 après. Parmi tous ces écrans, seul le Samsung 226CW est un écran dit wide gamut, ce qui pour le coup n'est pas un avantage ici. Samsung ne propose pas de basculer au wide gamut au sRGB facilement, ce qui dénature partiellement les couleurs affichées, et donc les photos. De plus, notre sonde – pourront compatible wide gamut – a échoué dans la calibration de ce moniteur. Elle a tout bien réglé sauf les rouges extrêmes, dont l'intensité est restée excessive et gênante.

Rapport au 2232BW C, avec ses réglages par défaut on trouve le dE rapporté ci-dessus. Après correction manuelle, il descend à 4,4.

Outre le rendu des couleurs, on peut aussi s'intéresser à un point qui préoccupe de plus en plus tout le monde : la profondeur du noir des moniteurs. Nous avons recueilli nos mesures à luminosité constante, 200 cd/m² dans le blanc.

Profondeur du noir (cd/m²) avec un blanc à 200 cd/m²

Plus le noir est profond, proche de 0, mieux c'est. La sensation de contraste des images sera supérieure sur ces moniteurs. Encore faut-il que les couleurs de ces écrans soient justes ensuite, pour qu'on puisse vraiment en profiter. Bons scores donc de Belinea et Nec surtout donc, qui combinent un rendu des couleurs correct et un noir profond. Bon point aussi pour le Samsung 2232BW série S pour la même raison. A noter que la version C ne démérite pas sur ce test de profondeur du noir. D'ailleurs,d 'une manière générale, vous verrez par la suite que cette fois, hormis cette histoire de rendu des couleurs par défaut, les deux versions sont pour ainsi dire identiques. A propos de cette version C encore, des utilisateurs se sont plaints sur le forum d'avoir trouvé des écrans avec des forts soucis de bleeding, de backlights formants des halos lumineux sur les côtés supérieur et inférieur de leur moniteurs. Nous avons bien vérifié ce point sur les deux versions de 2232BW passées entre nos mains, donc pour rappel l'une sort du commerce : aucun n'en était affecté.

Au passage, en réponse à quelques mails reçus : nous mesurons l'homogénéité lumineuse des écrans de manière systématique. Mais j'ai pris la liberté de ne pas intégrer ce test au comparatif, sauf dans deux cas : un résultat particulièrement hors norme (dans le bon ou le mauvais), ou/et si l'écran vise les graphistes pro. Ce test pose souci dans la mesure où il donne une impression fausse. Par exemple, pensez-vous qu'un écran avec 30% d'écart de luminosité sur la dalle soit une catastrophe, et qu'un autre à 20 % sera de ce fait bien meilleur ? Ça semble logique au premier abord, mais c'est faux. Même des yeux experts la plupart du temps n'y voient que du feu. 30% d'écart, c'est assez courant et personne en le remarque. Les écrans pour pro du graphisme sont eux plus souvent à 15% d'écart. Autre problème que me pose ce test : son résultat dépend complètement de très nombreux facteurs? Quand a-t-on un souci d'homogénéité ? Quand il y a un défaut de fabrication du fait d'une pression trop forte au moment de la fermeture de la dalle par exemple (rare), mais le plus souvent, c'est quand il y a des chocs lors du transport. L'homogénéité de la dalle est assurée par des réflecteurs, des miroirs en quelque sorte, chargés de répartir correctement la lumière à partir des 2 à 16 backlights de la dalle. Les choc modifient légèrement leur position, et donc leur efficacité. Quand interviennent les éventuels chocs ? Lors du transport : de l'usine au bateau, du bateau au magasin, du magasin à chez vous, chez vous. Sachant que les deux dernières étapes sont généralement les plus problématiques. A la fin, on en vient donc à douter de ce qu'on mesure réellement avec cette capture des états lumineux en différents points... Fin de la parenthèse, retour à nos tests !

La plupart des moniteurs sont sous la barre des 0,30 cd/m². Tous sont donc au moins "corrects". Ces résultats aboutissent aux taux de contrastes suivants :

Taux de contraste mesuré à 200 cd/m² dans le blanc (xxx:1)

Il n'y a pas de mauvais résultats. Tous sont à plus de 600:1 en contraste, c'est très bon ! Ce résultat illustre à notre avis très bien la progression générale de la qualité sur l'ensemble des moniteurs proposés.

En fait, à chaque fois nous étudions 18 patchs de couleurs, dont 16 résultats sont rapportés dans les graphiques suivants :