Des dalles trop économiques ?

Publié le 18/09/2007 par
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Retour à la technique : d'où vient le problème ?
Il faut alors revenir aux bases des LCD : de quelle couche peut donc provenir ce défaut ? En fouillant en ligne, voici le schéma le plus complet sur lequel nous avons mis la main. :


Toutefois, par déduction on en vient vite à éliminer toutes les couches proposées sur le schéma ci-dessus. Le fait qu'en plaçant notre regard bien face à un point assure un affichage juste indique les filtres polarisants font bien leur travail, que les cristaux liquides tournent dans toutes les zones correctement, que les backlight émettent leur lumière de manière homogène...

Il faut donc chercher ailleurs.

En fait, tous les schémas trouvés en ligne correspondent aux écrans TN. Or depuis quelques années la technologie a évolué, pour devenir TN + Film, le Film en question servant à augmenter artificiellement les angles de vision des écrans. Avec eux, les angles sont passés de 90 à plus de 150°. Mais qu'il est difficile de trouver un schéma qui rapporte leur présence ! Partant sur cette piste, on constate que le nom complet de ce "progrès" est Twisted Nematic + retardation film, et qu'un des derniers ajouts sur les dalles TN a consisté à apposer un "Beam Steering optical Film" (BSF), un film qui va fractionner le faisceau pour ouvrir les angles.

Quand on sait dans quelle direction chercher tout devient alors plus simple. Quelques requêtes plus tard...

Lors de la 21ème conférence internationale  sur les cristaux liquides qui s'était tenue en juillet 2006 à Keystone (Colorado USA), l'une des sessions était justement consacrée à ce film, sur la base de travaux réalisés par les équipes techniques des dalles LG-Philips épaulées par les laboratoires de deux universités coréennes. Le principe nous semble néanmoins valable pour toutes les dalles TN modernes. Il s'agit là d'un schéma technique à destination des plus techniques, excusez donc le côté "pas très grand public" du dessin. Il y a moins de couleurs que sur le précédent. Il faut interpréter. Mais à la fin, on remarque la couche dite BSF et ses répercussions.


L'ajout de cette couche BSF par dessus le dernier filtre polarisant a pour première conséquence de diminuer très sensiblement le niveau de luminosité capté face aux cellules. Dans cet exemple précis, on passe sur la dalle de 264 candélas / m² à 140 cd/m² ! En compensation, la zone sur laquelle ces équipes techniques estiment l'image "bonne" a vu sa surface s'étendre de plus de 25 %, leur mesure de contraste faisant passer les angles de 50 à 80° en latéral et de 20 à 60° en vertical. Soit si l'on ajoute haut / bas, gauche / droite des angles finaux de 160° / 120°, qui correspondent effectivement à ce que nous mesurons sur les dalles TN actuelles (leurs mesures sont plus dures et à notre avis plus justes que la norme ISO, qui aboutit depuis peu pour sa part à 170°/160°).

En revanche, alors qu'on imagine que ces équipes ont tâché de proposer le filtre de la meilleure qualité possible, on voit bien sur le schéma que les angles de vision ne sont pas complètement homogènes. La courbe des angles de vision n'est pas parfaitement symétrique. Sur une telle dalle ce sera peu sensible, mais de toute évidence le rendu des couleurs variera légèrement si l'on déplace son regard sur la dalle.

Le problème rencontré sur l'écran Iiyama nous semble lié à ce filtre. Nous craignons sérieusement que sous prétexte d'aller vers toujours plus d'économies, dans le but louable de réduire les coûts de production et le coût final pour le consommateur, les fabricants de dalles en viennent à poser des films d'une qualité insuffisante sur certaines dalles économiques, sujettes ensuite à de sérieux problèmes dans la diffraction de la lumière qui partirait un peu n'importe comment.

Nous avons commencé à nous ouvrir de ce problème aux équipes techniques des constructeurs. Ce raisonnement paraît logique, cohérent, probable à certains, mais il faudra attendre la traduction de cet article en anglais pour que les équipes techniques en Corée, en Chine, au Japon, en prennent plus ample connaissance et puissent revenir vers nous.
A nous de travailler maintenant
Dans tous les cas, voici un point que nous surveillerons particulièrement lors de nos prochains essais et qui, si il est difficilement détectable avec des simples mesures puisqu’indétectable par une sonde, se repère via notre "outil" de base : nos yeux !

Des témoignages recueillis sur les forums dans un peu toutes les langues, il ressort que pour l'instant seuls certains écrans équipés de dalles TN seraient affectés de ce problème d'homogénéité variable. C'est assez logique, dans la mesure où le film soupçonné d'en être à l'origine n'est appliqué que sur les TN justement. Les technologies rivales n'en ont à priori pas besoin, les angles des dalles MVA, PVA, ASV et plus encore IPS sont bien plus ouverts d'emblée.
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