La calibration d'écran, de 0 à 100 €

Publié le 12/06/2006 par
Imprimer
Coût : 0 €. Rien.
On commence par ce que fait tout un chacun avec son écran : on l’allume et c’est tout. Nous le laissons chauffer pendant au moins une heure et demi, le temps que les couleurs se stabilisent. Puis nous avons mesuré les couleurs, ou plus exactement les coordonnées Lab de 18 couleurs de base.

Voici comment interpréter les graphiques ci-dessous :
Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
Delta E < 1 : c’est parfait.


En l’occurrence ici, ce n’est pas parfait du tout. L’écran colle bien au gamut sRVB, mais ça ne lui suffit pas pour être fidèle. La température de couleur est trop basse, les tons gris sont assez mal rendus, les tons pastel laissent à désirer.

Voici plus en détail ce que ça donne sur les tons de gris, le niveau de l’écart entre l’affiché (en haut) et le mesuré (en dessous).

La deuxième ligne est parfaitement grise. Si ce n’est pas le cas sur votre écran : il est mal réglé.
Les tons gris sont encadré de noir d’un côté, de blanc de l’autre.
On a donc 6 valeurs analysées en tout du noir au blanc.

Il n’y a pas besoin d’avoir de si bons yeux que cela pour se rendre compte que le gris n’est pas gris, qu’il y a une dominante évidente de bleu et qu’on manque un peu de rouge.
La conversion des couleurs trouvées en RVB, ce qui est quand même plus facile à interpréter que les valeurs Lab, confirme la chose. Voici sous forme de graphique les niveaux décomposées en RVB avant calibration et les couleurs idéales :

Rendu par défaut :

Rendu idéal :

On peut aussi s’intéresser aux écarts relatifs d’une couleur à l’autre :


C’est exactement ce qu’on avait deviné au départ : manque de rouge uniformément, trop de bleu uniformément. On a du mal à croire qu’un tel rendu est volontaire, qu’il en est qui préféreront les couleurs d’avant à celles qu’on devrait en réalité afficher. Sans même regarder des photos en noir et blanc, pensez au rendu dans les scènes sombres des films et des jeux...

On passe maintenant à la couleur :

Rendu par défaut :
Rendu idéal


Effectivement, la dégradation des couleurs est peut-être volontaire, comme nous l’indiquait Samsung. On remarque que les couleurs du haut, celles affichées par défaut, sont toutes un peu plus vives, un peu plus pêchues que celles idéales. Et comme le graph l’indiquait en haut, ce sont les tons pastel qui marquent les plus gros écarts. Visuellement, c’est assez évident.
Maintenant, transposez ces écarts sur les photos affichées sur votre écran. Comment peut-on retoucher finement des couleurs quand on a de tels écarts entre l’affiché et la réalité ? C’est plus qu’un risque, c’est une certitude, on dégradera parfois des tons en les corrigeant.

Il est intéressant de mesurer les écarts de couleur par composante et par couleur. Les barres au dessus de la ligne médiane (le zéro) sont les couleurs surprésentes, celles en dessous celles qui manquent.


De 1 à 12 les différents patchs de couleur rouge, vert, bleu, cyan, magenta...

Les écarts sont logiques par rapport à ce que nous avions trouvé dans les tons gris. Globalement, on a trop de bleu et on manque de rouge. C’est une fois de plus le cas ici.
Vos réactions

Top articles