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G-SYNC passe sur mobile, sans module !

Publié le 01/06/2015 à 10:29 par Marc Prieur

Nvidia vient d'annoncer la version mobile de G-SYNC. A l'instar de la version PC de bureau, le principe est de synchroniser le rafraîchissement de l'écran avec le rendu de l'image par la carte graphique ce qui permet surtout d'améliorer la fluidité sous 60 fps sans subir de tearing comme en V-Sync off. Un principe qui prend donc tout son sens sur des portables qui ne peuvent profiter des GPU les plus rapides et donc les plus gourmands.


La grosse différence de G-SYNC Mobile c'est, comme nous le savions déjà depuis les fuites qui avaient eu lieu fin janvier, qu'il ne nécessite pas de module propriétaire avec un scaler maison à l'inverse de ce qui se passe sur les écrans G-SYNC. Nvidia pilote ici directement la dalle à travers le protocole eDP. Pour rappel depuis de nombreuses années l'eDP permet de contrôler la fréquence de rafraichissement de la dalle, une technologie qui transposée au DisplayPort classique a donné Adaptive Sync qui est utilisé par AMD pour FreeSync.

A l'instar de la version classique, G-SYNC Mobile disposera d'un algorithme afin de faire varier l'overdrive en fonction de la vitesse de rafraichissement, un passage obligé pour ne pas souffrir du ghosting si cette dernière est trop éloignée de la vitesse maximale comme c'est le cas sur les premiers écrans FreeSync. On ne sait par contre pas encore si G-SYNC Mobile dupliquera les images sous la limite basse de la plage de rafraichissement de l'écran afin d'améliorer la fluidité.

La contrepartie à G-SYNC Mobile c'est qu'il est incompatible à ce jour avec Optimus. La dalle doit donc être connectée directement au GPU alors qu'avec Optimus elle est interfacée avec l'iGPU, le GPU GeForce passant par son intermédiaire uniquement en cas de charge le nécessitant. Malgré les efforts faits du côté de la consommation au repos et en charge légère sur les GPU récents, un iGPU reste plus efficace et cela entraînera une autonomie moindre pour les portables G-SYNC Mobile dans un usage bureautique/lecture vidéo, sauf si le fabricant décide de câbler les deux possibilités sur la carte-mère, ce qui ne devrait pas être le cas.


Si un module G-SYNC n'est pas nécessaire il faudra tout de même que les constructeurs de portables passent par un système de qualification auprès de Nvidia qui permettra de s'assurer notamment que la dalle offre un niveau de qualité suffisant. Mais cette qualification est payante et probablement accompagné d'un système de redevance dont le montant reste inconnu. ASUS, Clevo, Gigabyte et MSI annoncent déjà des portables compatibles, attention pour certains au moins il s'agit de modèles spécifiques vu la désignation. Nous devrions assister à l'occasion du Computex à quelques démonstrations, et nous pourrons alors demander quelques éclaircissements à Nvidia.

En effet plus globalement l'arrivée de G-SYNC mobile pose bien entendu des questions du côté des PC de bureau. Si en l'absence de scaler gérant l'Adaptive Sync issu de l'eDP le module G-SYNC était nécessaire, G-SYNC Mobile prouve qu'il n'est plus nécessaire au moins depuis les derniers GPU Maxwell. Cela va à l'encontre de ce que Nvidia nous avait affirmé lors de la présentation des GTX 980 et 970, et à la même époque Nvidia avait démenti l'éventualité d'un support d'Adaptive Sync sur GeForce suite à une rumeur allant dans ce sens.

Aujourd'hui rien ne semble s'opposer à l'arrivée d'un "G-SYNC 2.0" pour PC de bureau sans module. Le cas échéant, connaissant Nvidia on peut toutefois s'attendre à ce que l'usage soit bien moins permissif que chez AMD qui autorise l'utilisation d'Adaptive-Sync sur tout écran supportant la technologie, avec comme c'est le cas sur Mobile un système de qualification… et de redevance ! On pourrait alors voir arriver des écrans supportant une fréquence de rafraîchissement variable sur les GPU AMD et Nvidia, mais seul Nvidia tirerait un bénéfice immédiat de leur vente...

G-Sync sur portable... sans module G-Sync ?

Publié le 31/01/2015 à 17:20 par Damien Triolet

Décidément, Nvidia en prend pour son grade en ce début 2015. Après l'affaire des GeForce GTX 970 et de leur mémoire, c'est une nouvelle polémique qui est en train d'enfler : G-Sync pourrait fonctionner sans l'onéreux module imposé actuellement par Nvidia. Tout du moins dans le monde mobile…

L'histoire part d'un utilisateur nordique d'un portable Asus qui suite à des problèmes s'est vu remettre un pilote beta par le support technique du fabricant taiwanais. Cet utilisateur n'a pas tardé à partager ces pilotes GeForce 346.87 sur le forum ROG (ils n'y sont plus disponibles) et un autre utilisateur, équipé d'un portable de la série G751, qui intègre une GeForce GTX 970M, a voulu lui aussi les essayer. Et là surprise, le popup qui s'affiche à la première détection d'un écran G-Sync… s'est affiché.


G-Sync, ce mode d'affichage qui repose sur une fréquence de rafraîchissement variable pour améliorer la fluidité, était bel et bien devenu fonctionnel. C'est ce qu'ont pu vérifier nos confrères de PC Perspective , qui disposaient justement de ce portable Asus dans leurs labos. Ils précisent cependant que des bugs d'affichage sont présents, notamment quand le niveau de fps est faible ou quand il y a un gros ralentissement du système.

De quoi bien entendu nous poser des questions puisque Nvidia nous toujours affirmé que G-Sync ne pouvait fonctionner sans son module ou sans un scaler qui intègre l'équivalent de son module. Pour rappel, le module G-Sync embarque un FPGA Altera Arria V et 768 Mo de DDR3. Bien entendu, il n'y a rien de tel dans un portable, et nos confrères ont désassemblé celui d'Asus pour s'en assurer.

La réponse de Nvidia a été de confirmer que G-Sync mobile est bel et bien en préparation et que le pilote leaké est un pilote beta confidentiel qui a été fourni à ses partenaires en vue de valider son fonctionnement sur certaines futures machines. De toute évidence, ce pilote beta ne dispose pas encore de protection afin de n'autoriser l'activation de G-Sync que sur les solutions qui ont été validées, ce qui fait qu'il fonctionne à peu près sur d'autres machines.

Le fait est que Nvidia confirme de cette manière que G-Sync peut fonctionner sans l'onéreux module G-Sync, ce qui va à l'encontre de ce qui nous a été dit par le passé. Lors de la présentation des GTX 980 et 970, nous avions d'ailleurs interrogé Nvidia spécifiquement concernant la possibilité pour ces GPU Maxwell de disposer d'un moteur d'affichage plus avancé capable de prendre en charge G-Sync sans module. La réponse avait été claire : ce n'est pas possible et il n'y a pas de différence à ce niveau. Certes, Nvidia peut probablement se targuer d'avoir intelligemment joué sur les mots pour pouvoir justifier par une pirouette ses précédentes déclarations, mais sur le fond il est difficile de ne pas avoir l'impression que Nvidia nous a menti au sujet de G-Sync à un moment ou à un autre. A la même époque Nvidia avait démenti l'éventualité d'un support d'Adaptive Sync sur les GeForce suite à une rumeur allant dans ce sens.


Au départ, le module G-Sync de Nvidia était bien entendu nécessaire en l'absence de scaler gérant l'Adaptive Sync, mais est-ce toujours bien le cas aujourd'hui ? En contrôlant d'une part l'affichage au niveau du GPU et d'autre part au niveau de l'écran, Nvidia peut s'assurer d'un résultat optimal, et a probablement des opportunités pour apporter d'autres améliorations. Dans ce cas, nous pouvons imaginer que Nvidia ait décidé de ne supporter le rafraîchissement variable qu'à travers son module de manière à ce que G-Sync soit synonyme de qualité optimale, quitte à ce qu'il ne puisse être exploité que par une minorité de joueurs. Et ce en opposition à la possibilité de supporter G-Sync à travers l'Adaptive Sync standardisé de VESA, comme le fait AMD avec FreeSync, qui permettra de toucher un plus grand nombre de joueurs, certes avec un résultat qui variera peut-être plus d'un écran à l'autre.

Sans possibilité d'y intégrer un module G-Sync, trop cher et assurément trop gourmand, le portable a demandé à Nvidia d'opter pour une stratégie différente. Le compromis a donc été de se passer du module et de piloter directement la dalle à travers le protocole eDP qui intègre toutes les possibilités de l'Adaptive Sync, même si nous ne savons pas exactement comment Nvidia l'exploite. Il est possible pour Nvidia de se justifier en expliquant que sur un portable il est plus aisé de connaître exactement la dalle embarquée et ses caractéristiques et donc de n'autoriser G-Sync que sur celles qui proposent des caractéristiques idéales. Mais au vu du relativement faible nombre de moniteurs G-Sync disponibles sur le marché, nous ne voyons pas en quoi il n'aurait pas été possible d'en faire de même sur desktop.

De quoi nous demander si tout cela n'est pas au fond une histoire de gros sous. Le module G-Sync, même si ce n'est pas sa seule utilité, fait en quelque sorte office de licence pour ce mode d'affichage. Autoriser l'utilisation du rafraîchissement variable sur tous les écrans Adaptive Sync, même dans une version simplifiée et avec des résultats disparates, reviendrait à rendre G-Sync gratuit.

Ce n'est pas dans les habitudes de Nvidia, souvenez-vous par exemple de 3D Vision et de tout l'aspect logiciel qu'il implique. Nvidia estimait que cet aspect logiciel représentait une valeur supplémentaire et une licence 3D Vision pour en profiter était incluse dans son kit de lunettes 3D. Du coup quand les TV 3D sont arrivées avec leurs propres lunettes, Nvidia a proposé 3DTV Play à 39.99$, une licence à activer dans les pilotes pour pouvoir jouer en 3D sur sa TV sans avoir acheté le kit de lunettes 3D Vision. On peut également citer le SLI qui n'est activable que sur les cartes mères pour lesquelles le constructeur a payé une licence à Nvidia, contrairement au CrossFire.

Dans le monde mobile c'est bien entendu beaucoup plus simple que pour la 3D puisque Nvidia peut par exemple demander directement un supplément à Asus pour le support de G-Sync, comme il le fait pour le SLI. Un supplément qui n'a bien entendu du sens que si Nvidia n'autorise l'activation de G-Sync que sur certains portables, par exemple à travers une clé dans le BIOS. Pour en savoir plus, nous devrons bien entendu attendre une communication officielle de Nvidia, qui interviendra probablement au moment du lancement de G-Sync mobile. Il faudra alors que Nvidia justifie l'absence de support de l'Adaptive Sync sur les écrans externes qui arrivent, ce qui risque d'être l'occasion d'un discours des plus alambiqués.

La fréquence de rafraîchissement variable est très utile, Nvidia a été le premier à le démontrer en pratique avec G-Sync. Mais il est regrettable qu'il soit de plus en plus évident, pour qui en douterais encore, que la stratégie de Nvidia n'ait pas été d'essayer de la rendre disponible au plus grand nombre. Il faut dire que dans un sens, la promesse de G-Sync, de FreeSync et d'Adaptive Sync est de pouvoir jouer confortablement avec un niveau de performances inférieur, ce qui pourrait se traduire par des mises à jours plus espacées des cartes graphiques ou par l'achat d'un modèle un cran inférieur. Aller dans ce sens n'est pas dans l'intérêt économique d'un acteur qui domine largement le marché…

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