ASUS overclocke sans prévenir

Publié le 04/08/2004 à 18:02 par
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ASUSTeK vient de publier un communiqué  sur la propension à l’overclocking de ses dernières cartes mères basées sur les chipsets i915P et i925X, telles que les P5AD2 Premium et P5GD2 Premium. Le constructeur parle notamment du PEG (PCI Express Graphics) Link Mode qui se trouve dans le bios de ses dernières cartes, et qui a été pointée du doigt hier par Gigabyte (cf. The Inquirer ), qui accusait ASUSTeK de tricherie.


Cette option permet en fait à la carte mère d’overclocker le processeur et la mémoire de la carte graphique depuis le bios de la carte mère. ASUSTeK indique que ses ingénieurs ont réglé au mieux les paramètres disponibles (Auto, Slow, Normal, Fast, Faster) pour chaque carte PCI Express afin d’avoir la meilleure stabilité possible, sans donner plus de détails sur les overclockings effectués en pratique.

Si une carte graphique supporte généralement sans problème un overclocking de quelques pourcents, il reste dommageable qu'ASUSTeK ait attendu les commentaires de Gigabyte sur cette fonctionnalité pour s’expliquer, le manuel des cartes ne décrivant pas l’utilité de l’option PEG Link Mode (« Sets the PCI Express graphics card link mode »). Or, si on overclocke à l’insu de l’utilisateur une partie de son PC au-delà des spécifications constructeurs, un minimum est de l’en informer, d’autant que des problèmes ne sont pas inévitables. De plus, ASUSTeK n’indique pas comment cette fonction interagit avec un overclocking manuel. Ces deux overclockings s’additionneront-ils ?

Enfin, le plus problématique reste que les mesures des performances dans le cadre d’un comparatif de cartes mères sont faussées, puisque les meilleures performances dans les applications 3D de plates-formes basées sur ces cartes mères ne seront pas liées à un bios plus optimisé ou un meilleur design de la carte mère mais une fonctionnalité overclockant automatiquement et sans prévenir (jusqu’à aujourd’hui) la carte graphique, chose qui peut être faite par d’autre voix sur les autres cartes.

Il y’a un peu plus d’un an, nous avions déjà connu un problème similaire avec MSI, qui avait introduit un overclocking dynamique du processeur selon la charge au sein de ces cartes mères, overclocking qui gonflait artificiellement les scores obtenus par la carte dans les benchmarks. Auparavant les tentatives de « tricherie » dans les benchmark étaient plus limitées, avec par exemple un FSB à 202 MHz au lieu de 200 MHz par défaut, histoire de grapiller un petit pourcent.

Conséquemment au tollé qui s'en était suivi, MSI avait décidé de désactiver par défaut l’overclocking automatique, laissant à l’utilisateur son libre arbitre, et nous espérons que ASUSTeK en fera autant via un futur BIOS pour ses cartes mères i915P/i925X.

Dans tous les cas, ces overclockings plus ou moins cachés traduisent clairement les problèmes qu’ont les différents fabricants de cartes mères à se distinguer des autres d’un point de vue des performances. Est-ce pour autant une solution ? Ce n’est pas notre avis, et cela entraîne d’ailleurs une surenchère entre les fabricants – nous en voulons pour preuve les cartes mères de test en provenance de divers constructeurs qui implémentaient un overclocking dynamique similaire à celui « inventé » par MSI, voire dans certains cas uniquement pour les cartes envoyées à la presse (et Gigabyte en fait ironiquement partie). Si tous les constructeurs l’implémentent, ils seront au même niveau, avec le risque en plus, alors autant s’en passer !

Voilà en tout cas qui pourrait nous permettre de faire quelques tristes parallèles entre nos PC et certains sportifs ...

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