Computex: Glofo et les transistors en pétrole

Publié le 02/06/2010 à 10:36 par
Imprimer

Ce n’est bien entendu pas par hasard que Globalfoundries a choisi le Computex pour parler de ses plans et de ses ambitions. S’attaquer à TSMC, un de héros nationaux, avec pragmatisme et assurance sur ses propres terres est un message clair.


Douglas Grose, CEO de Globalfoundries, et Ibrahim Ajami, CEO d’ATIC, présentent un wafer fabriqué en 28 nanomètres.

Le fond souverain ATIC (Advanced Technology Investment Company) d’Abu Dhabi, qui a créé Globalfoundries sur base des usines d’AMD, était beaucoup plus visible cette année et son CEO, Ibrahim Ajami, a assuré une grande partie de la présentation. En l’écoutant expliquer sa stratégie, il devient vite évident que Globalfoundries est dans une situation très particulière qui justifie cette assurance. ATIC a des objectifs à long terme. Actuellement, Abu Dhabi vit principalement des revenus du pétrole, mais ces ressources ne sont pas infinies et l’émirat compte en partie sur une reconversion dans les nouvelles technologies pour son futur.

L’industrie des semi-conducteurs est très difficile. Au fur et à mesure que les technologies de fabrications évoluent, les coûts en R&D et en équipements de production explosent, à tel point que les petits acteurs déclarent tous forfait les uns après les autres. Seul un volume de production énorme permet encore de rentabiliser les technologies récentes. Pour Abu Dhabi, il s’agit là d’une opportunité. Très peu d’acteurs ont les reins assez solides que pour s’y risquer encore compte tenu des capitaux énormes qu’il faut y engouffrer, or les capitaux ne manquent pas dans l’émirat dont le but est justement de leur trouver une exploitation utile pour le futur. Un futur qui passe par la création d’un cluster technologique de haut niveau dans l’émirat. 3 km de terrains proches de l’aéroport ont déjà été sélectionnés par ATIC pour la première phase du développement de ce cluster.

La création de Globalfoundries permet à ATIC d’acquérir énormément de connaissances dans ce domaine et de développer une présence incontournable tant au niveau technologique que de la fabrication des puces électroniques. Il semble d’ailleurs évident qu’à terme une usine Globalfoundries sera créée à Abu Dhabi. Si la vision d’ATIC pour 2030 et au-delà entraine en partie un transfert technologique des Etats-Unis vers le Moyen-Orient, ce qui ne plait pas à tout le monde, elles donnent à Globalfoundries la possibilité de se développer sereinement qu’aucun autre partenaire n’aurait pu lui donner.

En ce qui nous concerne, nous sommes bien entendu impatients de voir ce que donnera le premier GPU fabriqué par Globalfoundries, ce qui pourrait arriver dès l’an prochain. Succès ou échec, cela ne changera cependant en rien la volonté d’ATIC de donner les moyens à Globalfoundries de prendre place au cœur de son projet ambitieux.

Vos réactions

Top articles