LCD 19'' : Belinea 10 19 20 et BenQ FP91V

Publié le 20/09/2005 par
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Belinea 10 19 20
Nous allons dire un tas de bonnes choses du très attendu 10 19 20 (annoncé en mai dernier). Pourtant, il nous faut commencer par une critique. Le 10 19 20 pose des problèmes analogues à ceux rencontrés sur le VP191b. C’est un nouveau vieil écran. Comme ViewSonic, Belinea a la très mauvaise habitude de conserver les mêmes noms d’écrans au fil des années alors que la dalle à l’intérieur change. Ils n’y vont d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère : il a été un temps en dalle TN, visiblement un autre en PVA, puis en MVA ancienne génération avant d’intégrer aujourd’hui une S-MVA rapide, à 8 ms.

Heureusement, trois points permettent d’identifier ce moniteur des précédentes versions. Son design a été revu (changement de pied entre autre). Sa référence précise ensuite change : si 10 19 20 est son nom, son prénom (sa référence interne chez Belinea) est 111919, et elle est précisée sur l’emballage du produit. Enfin, ses caractéristiques n’ont plus rien à voir avec celles du précédent moniteur (contraste, temps de réponse). Fin de la parenthèse.


Le nouveau 10 19 20 doit tout le bruit à son sujet d’un part au fait qu’il intègre la dalle qui équipera prochainement le ViewSonic VP930, le remplaçant du VP191b. Il s’agit d’une dalle de type S-MVA avec un temps de réponse de 8 ms et un taux de contraste de 1000:1, d’autre part à son prix, un peu plus abordable que celui pratiqué par ViewSonic (mais un peu seulement, on attendait une différence plus franche).
Ergonomie


C’est un écran ajustable en hauteur (il coulisse d’ailleurs particulièrement bien), doté un mode pivot, des entrées DVI et analogique et d’un transformateur secteur interne. Ce dernier point devient heureusement courant sur les écrans.


Le mode pivot présente un intérêt surtout quand l’écran vient en second moniteur sur un système bi-écran. Il peut être très intéressant d’en conserver un en mode paysage et de basculer l’autre en mode portrait, pour la rédaction de textes et la navigation dans les pages web, optimisées la plupart du temps pour du 1024 x 768, ou moins. En pivot on passe en 1024 de large pour 1280 de haut. Lire les pages ainsi s’avère très confortable. Toutefois, mieux vaut ne pas être du genre à tout le temps installer de nouvelles applications sur son poste. Il est assez courant que la configuration portrait saute suite à l’installation d’un logiciel. Passer son temps à rectifier les orientations est vite lassant.


Pour être au top de l’ergonomie du moment, il lui manque des hub USB et FireWire, des entrées vidéo type Péritel, YUV, S-Vidéo, un capteur de luminosité capable d’ajuster automatiquement au mieux les couleurs, etc.

Dernier point, l’OSD est relativement facile à utiliser, il permet d’ajuster facilement les couleurs à notre préférence.

Rendu des couleurs
Les modes 6500 K et sRVB proposés par défaut sont assez proches. Le premier est plutôt un peu meilleur dans les noirs, le second l’emporte sur les couleurs vives. Pour notre part, on préfère le sRVB mais c’est affaire de goût. Voici ce que l’analyse de ce mode donne (le 6500 K est vraiment très proche) :



Comment lire le graphique ?A gauche le gammut, c’est l’espace colorimétrique qu’est capable de reproduire l’écran, comparé avec l’espace sRGB (celui traditionnellement utilisé entre autre sur les appareils photo numériques). On ne parle pas là de fidélité mais de couleurs reproductibles.
Pour la fidélité il faut se référer au graphique de droite, le DeltaE est une mesure de la différence entre chaque couleur demandée et celle restituée, pondérée par la sensibilité de l’oeil humain.
Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée. 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle. Delta E < 1 : c’est parfait.

On est loin de ce dont est capable d’entrée un écran professionnel comme l’Eizo S2110W, pourtant ce résultat est dans la bonne moyenne. Il n’est pas rare que certaines des barres atteignent et dépassent un DeltaE à 10. C’est d’ailleurs le cas de l’écran BenQ testé en page suivante.

Ce résultat est d’un niveau comparable aux mesures établies sur le VP191b. Le 10 19 20 s’avère meilleur dans les sombres, mais moins doué sur les tons intermédiaires. Au final, aucun des deux ne l’emporte, sauf si l’on s’attache en plus à ce que la température de couleur soit bien respectée. À 6500K et en sRGB, la température de couleur réelle est de 6000 K. C’est un peu plus chaud, un peu plus rouge que ce qu’on voulait. Ce n’est pas vraiment un défaut dans la mesure où certains préféreront ces paramètres, mais ce n’est pas ce qu’on avait demandé.

Comme d’habitude, nous avons ensuite calibré le moniteur. Et là :


C’est malheureux que tout le monde ne puisse pas réaliser cette opération. Le rendu après calibration n’a rien à envier à celui des moniteurs dédiés aux professionnels des arts graphiques. On arrive à un blanc à 175 cd/m² pour un noir à 0,3 cd/m², soit un taux de contraste mesuré de 600:1. C’est bien, c’est élevé mais pas tout à fait au niveau des 1000:1 annoncés. La mesuré donnée par Belinea doit être établie avec un niveau de luminosité supérieur.
Angles de vision

Contrairement aux écrans TN, voir l’écran d’en bas ne fait pas virer l’image au noir. Elle reste visible sous tous les angles. Maintenant, visible ne veux pas dire "excellente". Les couleurs restent fidèles sur 45° environ à droite, à gauche, en haut et en bas. Soit sur 90° horizontalement et latéralement. Au delà, comme on le voit sur nos photos prises avec 50° d’angles, les couleurs perdent un peu de leur intensité.

Sur ce point, les dalles S-PVA de Samsung testées dernièrement font mieux. Les dalles IPS aussi.

A noter que ce résultat est très proche de ce dont le VP191b est capable.
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