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Computex: Fiji se cache, les partenaires se préparent

Publié le 02/06/2015 à 19:55 par Damien Triolet

Lors de cette première journée de salon, nous avons bien entendu cherché à apercevoir une Radeon à base de GPU Fiji. Sans succès malheureusement, contrairement à d'autres médias. Plusieurs fabricants nous ont précisé que des échantillons non fonctionnels étaient bien présents sur le salon mais réservés, en principe, aux gros clients d'AMD.


Nous avons pu apprendre que les noms de code internes de ces futures cartes graphiques, puisque deux modèles sont prévus, sont Radeon R9 Fury XT et Radeon R9 Fury. Notre interlocuteur à ce sujet nous a précisé ne pas être certain qu'il s'agirait bien du nom final de cette carte graphique, mais ce n'est pas impossible qu'il s'agisse là de la marque retenue par AMD.

Enfin, plusieurs fabricants nous ont confirmé que si le plus gros modèle serait proposé exclusivement par AMD dans un premier temps, soit avec son système de refroidissement à base de watercooling, le plus petit recevrait directement des designs personnalisés. Un partenaire nous a indiqué une annonce dès le lancement et un autre une disponibilité commerciale de sa carte personnalisée qui interviendrait probablement 1 mois après le lancement d'AMD, en précisant que la mémoire HBM ne compliquait pas tant que ça son développement.

Au niveau des performances, par contre, les partenaires d'AMD restent prudents et préfèrent ne pas s'avancer à supposer que la plus grosse carte Fiji sera capable de battre une GTX 980 Ti, même s'ils espèrent que ce sera le cas pour relancer une compétition dont l'absence nuit au marché de la carte graphique, surtout en Europe et aux Etats-Unis. Dans tous les cas, au vu de nos discussions, il semble évident que la carte du positionnement "meilleur rapport performances/prix" ne soit pas exclue pour l'instant. AMD essaye de garder autant que possible le secret à ce niveau et travaille actuellement d'arrache-pied sur diverses dernières optimisations au niveau des pilotes.

Computex: Nvidia: pas besoin de watercooling, ni de HBM

Publié le 02/06/2015 à 17:13 par Damien Triolet

Jen Hsun Huang, qui était de passage à Taiwan pour y rencontrer ses clients les plus importants, en a profité pour rencontrer une poignée de journalistes lors d'une table ronde. Sans annonce particulière au programme, il s'agissait surtout pour le CEO de Nvidia de réaffirmer la confiance qu'il place dans ses produits et dans la stratégie de la société, au cœur de laquelle se retrouve le jeu vidéo.

Le GPU, ce processeur conçu avant tout pour faire tourner les jeux 3D aussi bien que possible, est comme vous le savez au cœur de la stratégie de Nvidia. Jen Hsun Huang explique cependant que si ce point n'a pas changé depuis la fondation de la société, c'est la manière de délivrer ces technologies sur le marché qui a progressivement évolué au cours des 10 dernières années.

Nvidia ne se contente plus de vendre simplement des puces aux OEM qui a leur tour les revendent à travers des machines complètes ou des cartes graphiques. Ce modèle a fonctionné pendant quelques temps, c'est d'ailleurs ici-même à Taiwan qu'à force d'insistance, Nvidia est parvenu à percer le marché en signant ses premiers gros clients. Mais il n'a pas fallu longtemps pour que Nvidia en veuille plus : avoir plus de contrôle pour proposer des solutions à plus forte valeur ajoutée, pouvoir délivrer des solutions complètes et développer directement de nouveaux marchés.

Même si cela n'a pas fonctionné à chaque fois, l'échec du côté des smartphones en témoigne, Nvidia compte bien continuer dans cette voie, par exemple au niveau du cloud, de l'automotive ou encore du deep-learning. Jen Hsun Huang est par contre très clair quant au fait qu'il ne compte pas changer son approche du marché de la carte graphique grand public pour les commercialiser en direct. Le réseau de partenaires actuel est crucial pour alimenter ce vaste marché. Comme le résume le CEO de Nvidia : "Il y a des joueurs dans de petits villages chinois qui se font livrer à dos d'âne. Je ne maîtrise pas ce canal de distribution." Pas question de prendre de risque avec le marché fructueux des GeForce.


Et à ce niveau, le CEO semble avoir confiance dans ses derniers produits. En référence à peine voilée à la concurrence, il a ainsi déclaré que "Maxwell n'avait pas besoin de watercooling" et que "son interface mémoire était extrêmement efficace même s'il n'y avait pas eu de communication très poussée sur tous les détails". Comprenez par là que Jen Hsun Huang estime que Maxwell n'a pas plus besoin de la mémoire HBM que du watercooling. Et de préciser estimer qu'il était de toute manière encore trop tôt pour une fabrication en volume, un point qui est évidemment abordé différemment si l'on contrôle 80% ou 20% de parts de marché. A voir si le GPU GM200 pourra réellement tenir tête au GPU Fiji d'AMD.

Avec le recul Jen Hsun Huang estime que l'orientation retenue pour Maxwell représente probablement l'une des meilleures décisions stratégiques prises dans l'histoire de Nvidia. Chaque architecture est le fruit de nombreux compromis et faire celui de l'efficacité énergétique a été payant alors que les technologies de fabrications adaptées aux GPU ont stagné. En contrepartie, il nous semble évident que Nvidia a pris la décision de délaisser quelque peu le GPU computing le temps d'une architecture (et nous ne pensons pas simplement au calcul double précision), en faisant le pari, pas trop risqué, que son écosystème CUDA était suffisamment fort pour ne pas créer un boulevard pour la concurrence.


Là où le CEO de Nvidia déborde par contre peut-être d'optimisme, c'est au sujet de la console Shield. Il indique ainsi qu'il serait déçu s'il ne parvenait pas à reproduire le succès des GeForce sur ce marché en ayant écoulé des dizaines voire des centaines de millions d'unités au bout de quelques années, rien que ça.

Une déclaration quelque peu tempérée dans la foulée puisqu'il précise qu'il n'y a pas d'objectifs insensés pour ce qui n'est qu'une première tentative. Dans l'immédiat, le message donné à ses équipes est de produire la meilleure solution possible et de travailler avec Google pour s'assurer qu'Android soit une solution robuste pour le jeu vidéo. Construire un business avec de très gros volumes est une tâche qui lui reviendra par la suite, en misant notamment sur les relations privilégiées avec les développeurs qui découlent de la position de force de Nvidia sur PC.

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