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Intel lance la 2ème vague de sa 8ème génération

Publié le 03/04/2018 à 12:11 par Guillaume Louel

Six mois après le lancement des premiers Coffee Lake en octobre dernier (et une disponibilité longtemps tendue), c'est aujourd'hui qu'Intel lance officiellement le reste de sa gamme dite "Core 8ème génération".

Pour rappel, six références avaient été lancées :

Nous vous renvoyons vers notre test pour plus de détails sur ces puces mais l'on vous rappellera les grandes lignes : cette 8ème génération apporte l'arrivée d'un nouveau die 6 coeurs sur le haut de gamme, mélangé à des modèles 4 coeurs utilisant les dies Kaby Lake lancés début 2017. Architecturalement, côté CPU et GPU, on reste sur ce qui avait été proposé avec Skylake lancé en 2015, sans changements. Le tout est toujours fabriqué en 14nm. Côté cartes mères, les six références ont été lancées avec une "nouvelle version" du LGA1151 qui requiert un "nouveau" chipset Z370 qui était identique au Z270 et Z170 qui lui ont précédé.

Côté processeurs desktop, Intel complète aujourd'hui sa gamme avec trois nouvelles références 65W, dont deux modèles six coeurs (sans HyperThreading), les Core i5-8600 et Core i5-8500 qui se différencient par leur fréquence. Un core i3-8300 (Kaby Lake) est également lancé, il vient se placer entre les 8100 et les 8350K lancés en octobre dernier.

En sus de ces références, Intel lance également six modèles "T" annoncés en 35W.

Côté chipset, les choses se compliquent un peu plus côté nomenclature chez Intel ! Le constructeur lance ce qui devrait être les déclinaisons abordables du Z370, à savoir les H370, H310, Q370 et B360. Sauf que celles ci sont basées sur un (vrai) nouveau chipset !

Et les nouveautés sont importantes puisque l'on retrouve (enfin !) pour la première fois chez Intel une gestion native de l'USB 3.1 (le vrai, Gen2 à 10 Gb/s) :

Jusque six ports 3.1 sont présents dans la puce, l'autre nouveauté principale étant l'intégration du WiFi 802.11ac ainsi que du Bluetooth directement dans le chipset, quelque chose qui pourra être pratique.

Notez que la segmentation Intel limite le nombre de ports USB 3.1 en fonction des modèles, mais tous ont droit au WiFi (ce qui ne veut pas dire que les constructeurs de cartes mères le proposeront systématiquement, si le contrôleur WiFi est bien intégré au chipset, il faut tout de même une puce RF additionnelle qui se place dans un slot M.2 , une occasion pour les constructeurs de cartes mères de rajouter une segmentation !). La déclinaison Z de ce chipset (le Z390) n'arriverait que plus tard dans l'année avec le "refresh" de "Coffee Lake".

Côté mobile, Intel renouvelle également une partie de sa gamme en lançant des modèles 6C/12T en 45W. On pointera l'arrivée d'un "nouveau" turbo appelé Thermal Velocity Boost. Selon la description du constructeur, il s'agit d'une fonctionnalité qui de manière opportuniste peut augmenter la fréquence de 200 MHz si le processeur est à une température inférieure à 50°. Cela permet à Intel d'annoncer un bien optimiste 4.8 GHz en fréquence turbo max sur un coeur pour sa référence haut de gamme qui, pour fêter cet événement, utilisera la nomenclature Core i9.

On notera enfin, côté branding, qu'Intel va utiliser le + derrière le nom de ses processeurs pour promouvoir les plateformes qui intègrent sa solution "Optane". Un choix original sachant qu'Intel met toujours Optane en avant pour accélérer les disques durs plateaux traditionnels. La présentation du constructeur évoque des machines disposant et d'un SSD, et d'un disque à plateau et d'Optane pour l'accélérer, ce qui ne nous semble pas concerner un grand nombre de plateformes mobiles. Reste à voir comment cela apparaîtra en pratique chez les OEM.

Vous pourrez retrouver l'intégralité de la présentation du constructeur ci dessous :

 
 

Nouvelle faille de sécurité de l'Intel ME !

Tags : AMD; ARM; Intel; SGX; USB;
Publié le 21/11/2017 à 11:20 par Guillaume Louel

Pour la troisième fois cette année, Intel vient d'annoncer une nouvelle série de failles  qui touche son système Management Engine. Pour rappel, l'Intel Management Engine est basé sur un coprocesseur indépendant et un firmware (basé sur le microkernel MINIX  comme s'en émouvait son créateur, Andrew S. Tanenbaum, qui interpellait il y a quelques jours  Brian Krzanich pour le manque de courtoisie de la société).

Ce système fait ainsi tourner un certain nombre de modules , certains optionnels et livrés avec certains modèles de chipset uniquement (comme les fonctionnalités iAMT qui visent la gestion des parcs informatiques d'entreprise), d'autres non (la validation du processeur, chipset et microcode par exemple, ou des vecteurs d'implémentation de DRM comme le PAVP  et SGX). Le propre du ME est d'être fonctionnel en permanence (du moment que la carte mère est alimentée), d'avoir un accès total au système et de ne pas être désactivable par l'utilisateur, ce qui en fait un vecteur d'attaque particulièrement dangereux en cas d'accès au kernel MINIX.

Un tweet  il y a deux semaines de cela avait montré une faille de la sorte avec un accès complet obtenu en mode local via un port USB. Cette faille est l'une de celle corrigée aujourd'hui par Intel dans sa mise à jour  (il y en a d'autres dont une avec accès distant mais qui nécessite une authentification locale, même si elles sont jugées moins importantes). Contrairement à certaines failles pointées plus tôt qui ne touchaient que les systèmes utilisant les modules AMT, cette faille touche tous les systèmes Intel à partir de la génération Skylake (ME version 11) qui sont donc tous potentiellement vulnérables (l'implémentation actuelle présentée requiert l'activation du mode USB DCI dans le BIOS).

Pour pouvoir s'en prémunir, il faudra passer par une mise à jour de BIOS (certaines mises à jour de BIOS peuvent inclure une mise à jour du ME, quelque chose de généralement optionnel sur la plupart des cartes mères modernes qui vous proposent d'effectuer une mise à jour simple, ou également du ME), et donc qu'un BIOS existe pour sa plateforme ce qui ne sera pas le cas des plus anciennes qui ne sont plus supportées (par Intel ou les constructeurs de cartes mères). Tout au plus, Intel fourni un outil pour détecter la version du ME.

A défaut, ces utilisateurs pourront regarder du côté de me_cleaner  qui tente de limiter au maximum la taille du firmware en désactivant la plupart des modules de l'IME, tout en gardant à l'esprit que cela ne résoudra pas la totalité des failles (comme la faille USB ci-dessus).

Ces failles de sécurité à répétition montrent les craintes légitimes que l'on peut avoir sur ce système implémenté par Intel sur toutes ses plateformes et le côté quelque peu trivial avec lequel le constructeur adresse les failles qui le touche. Contrairement au microcode des CPU, diffusable à grande échelle par Intel via des mises à jour de BIOS mais aussi des mises à jour des systèmes d'exploitation, la mise à jour du ME est beaucoup plus complexe. Elle requière au minimum la collaboration de deux acteurs, Intel et un OEM (dont les pratiques de suivi des mises à jour peuvent être variables, particulièrement dans le monde des PC portables), ainsi qu'une action non triviale de l'utilisateur. Ce n'est pas une pratique que l'on peut légitimement accepter pour un tel niveau de criticité.

Il faut enfin noter que si Intel est pointé (une nouvelle foi et à raison) du doigt, en grande partie par son obscurantisme durant des années sur les capacités réelles de l'IME, les dernières plateformes d'AMD disposent aussi d'un système équivalent, et pas plus documenté (on sait tout au plus qu'il s'agit d'une implémentation/variante du Trustzone d'ARM ) via son PSP  qui n'est pas non plus désactivable.

Quels chipsets pour Cannon Lake ?

Publié le 07/08/2017 à 14:16 par Guillaume Louel

La semaine dernière, nous évoquions les caractéristiques des futurs processeurs Coffee Lake d'Intel. Pour rappel, cette gamme fabriquée en 14nm reprend l'architecture de Skylake/Kaby Lake, mais en augmentant le nombre de coeurs présents (on passe de 4 à 6 sur le haut de gamme). Le lancement de ces puces est pour rappel prévu pour la rentrée, alors qu'a l'origine on l'attendait l'année prochaine.

Il n'est pas commun qu'Intel avance de la sorte une sortie de processeurs dans ses roadmaps, et si l'on peut disserter sur la raison, c'est surtout les conséquences qui sont intéressantes, particulièrement sur les cartes mères qui supporteront, ou non, ces nouvelles puces.

Car si les Coffee Lake utiliseront le même socket (LGA1151) que les actuels Skylake et Kaby Lake, la question de leur compatibilité avec les actuelles cartes mères Z170/Z270 reste particulièrement floue. La semaine dernière, le compte Twitter d'Asrock a fait parler de lui en indiquant que Coffee Lake réclamera de nouvelles cartes mères Z370. Un tweet rapidement retiré par Asrock pour une information que nous n'avons pas pu confirmer à 100% de notre côté.

Deux slides vraisemblablement issus d'une roadmap Intel ont été publiés ce week end sur un forum chinois . S'ils sont authentiques, les informations contenues sont pour le moins... intrigantes.

Selon cette présentation, Intel proposera deux chipsets pour Coffee Lake-S (la version desktop), le premier serait un Z370 qui porterait le doux nom de Kaby Lake Refresh PCH (!) et comme son nom l'indique, il s'agit du même chipset que l'on connaît sous le nom de Z170 et Z270, avec le support activé des Coffee Lake.

Mais il ne s'agit en pratique que d'un chipset d'interim puisque le "vrai" chipset de Coffee Lake, celui qui était prévu pour son lancement (avant qu'il soit avancé) et qui porte le nom de Cannon Lake PCH (les roadmaps du constructeurs ont été amplement chamboulées...) n'arrivera qu'en début d'année prochaine.

Ce nouveau chipset est particulièrement important puisqu'il apportera, enfin, le support natif de l'USB 3.1, ainsi qu'une gestion du WiFi et du Bluetooth. D'autres nouveautés semblent intégrées avec la gestion de Thunderbolt 3.0 et de DP1.4 (vraisemblablement par les ports natifs USB 3.1, quelque chose dont on se doutait avec l'ouverture du standard Thunderbolt annoncé il y a peu par Intel), mais aussi un contrôleur SDXC 3.0 ainsi que des nouveautés sur l'interface audio. Le slide met en avant la gestion d'un C-State C10 (censé être présent depuis Skylake ) et du "Modern Standby"  (lui aussi censé être présent mais pas forcément géré de manière complète).

Il est assez cocasse de voir que le Z370 ne sera donc pas un chipset "Séries 300", et l'on voit ici surtout les conséquences des bouleversements de roadmaps de dernière minute du constructeur. Reste que si le Z370 est effectivement basé sur le PCH de Skylake et Kaby Lake, le discours d'Intel pour justifier la nécessité d'un "nouveau" chipset pour ses CPU sera intéressant à écouter... Et si la rétrocompatibilité est effective, on pourra se demander où est le besoin de lancer un chipset éphémère qui ennuiera bien probablement les constructeurs de cartes mères et les revendeurs !

Brix Kaby Lake pour Gigabyte

Publié le 10/10/2016 à 13:02 par Guillaume Louel

La marque vient de lancer de nouvelles déclinaisons de ses mini PC Brix. Comme pour les générations précédentes, on y retrouve des CPU Intel de gamme U (15 watts, anciennement dédiée aux Ultrabook). Sans surprise donc, ce sont des processeurs Kaby Lake U qui sont utilisés, ces derniers ayant été lancés fin août.

Gigabyte utilise les trois références U proposées par Intel, à savoir le Core i3 7100U (2.4 GHz, pas de turbo), le Core i5 7200U (2.5/3.1 GHz) et le Core i7 7500U (2.7/3.5 GHz).

Six modèles sont lancés , chaque processeur étant proposé dans deux châssis qui diffèrent par la présence ou non d'un emplacement pour disque 2.5 pouces. Ces modèles "S" (qui se distinguent par un "H" dans leur référence...) sont plus hauts, 4.68 cm contre 3.44 cm. Tous les modèles mesurent 11.2cm x 11.9cm en largeur/longueur.

 
 

Pour le reste les caractéristiques sont communes. Côté ports on retrouve en façade deux ports USB 3.1, dont un Type-C. Les deux ports sont reliés à un contrôleur Asmedia. Un port casque 3.5 est également présent.

A l'arrière on retrouve deux ports USB 3.0 (via le chipset), un Gigabit Ethernet (contrôleur Intel) ainsi que deux sorties vidéo (un MiniDP 1.2 et un HDMI 2.0).

A l'intérieur on retrouve deux slots mémoire SO-DIMM DDR4 (jusque DDR4-2133) ainsi qu'un slot M.2 (8cm de long) pour placer un SSD. Un autre slot est déjà occupé par la carte WiFi Intel AC3168 incluse.

La disponibilité et les prix ne sont pas encore précisés pour l'instant. Vous pouvez retrouver les caractéristiques des modèles sur le site du constructeur .

IDF: Alpine Ridge et Thunderbolt 3

Publié le 21/08/2015 à 00:05 par Guillaume Louel

Au milieu des sessions sur l'USB 3.1, Intel présentait également Thunderbolt 3. Pour rappel, Thunderbolt 3 a été annoncé l'année dernière par Intel et utilise lui aussi le connecteur USB Type-C.

Techniquement, Thunderbolt 3 repose sur ce que l'USB-IF appelle « l'alternate mode », un mode de fonctionnement alternatif qui permet, après négociation, de reconfigurer les quatre canaux de données présents dans les câbles USB Type-C.

L'alternate mode est déjà utilisé pour la gestion du DisplayPort au travers de l'USB. Un autre mode alternate est reconnu aujourd'hui par l'USB-IF, le MHL développé par le MHL Consortium . Le MHL vise plus particulièrement à résoudre les questions de connectivité avec les téléviseurs et autres périphériques grand public, ainsi que l'électronique embarqué dans les automobiles.


Une différence fondamentale entre DisplayPort, MHL et Thunderbolt 3 est que dans le cas des deux premiers, il s'agit de standards ouverts. Pour cela, l'USB-IF a crée une nouvelle classe d'identifiants (les SID) qui peuvent être partagés par les constructeurs qui adhèrent au standard.

Thunderbolt 3 est différent car il s'agit d'une norme propriétaire d'Intel, ce qui veut dire qu'Intel n'utilise pas de SID, mais des VID classiques (Vendor ID). Pour faire simple, seul Intel pourra développer des contrôleurs Thunderbolt à l'avenir car le mode alternatif ne peut s'activer qu'entre des périphériques qui disposent de SID ou de VID identiques. On ne s'attendra donc pas a voir Intel proposer des licences à d'autres constructeurs de contrôleurs USB à l'avenir.


Thunderbolt 3 ajoute également un mode réseau peer to peer, qui est également possible avec l'USB 3.1, mais qui réclame un support dans le système d'exploitation. Un interlocuteur de Microsoft nous a confirmé que Windows 10 ajouterait sous peu un mode réseau via USB, ce qui est une magnifique nouvelle !

D'un point de vue technique, l'idée de Thunderbolt pour rappel est de faire passer des lignes PCI Express, dans le cas du 3, au travers de l'USB, une des rares choses (voir notre article précédent) qui n'a pas été standardisée par l'USB-IF. Interrogé sur le sujet, la question a pourtant bel et bien été envisagée. Dell, HP, et d'autres constructeurs de PC portables avaient commencé à développer un standard ouvert et interopérable en mode alternatif, qui aurait pu être utilisée pour standardiser le fonctionnement de docks par exemple.

Malheureusement l'effort n'a pas abouti et aujourd'hui la seule option pour faire passer du PCI Express par l'USB est Thunderbolt. Officiellement, l'USB-IF ne s'intéresse pas au développement d'une alternative même s'ils ont indiqué que la porte reste ouverte « si il y a de la demande ».


Le contrôleur USB 3.1/Thunderbolt 3 Alpine Ridge d'Intel

Aujourd'hui un seul contrôleur Thunderbolt 3 est « disponible », l'Alpine Ridge d'Intel. En pratique la disponibilité n'est pas encore effective et si Gigabyte a annoncé quelques cartes mères Z170 avec ce contrôleur, elles ne sont pas disponibles aujourd'hui.


La très très lourde Z170 G1 Gaming de Gigabyte dont même les ports SATA Express sont recouverts de métal !

Nous avons croisé quelques cartes sur le stand de Gigabyte mais en ce qui concerne la disponibilité, il semblerait au mieux qu'elle soit effective le mois prochain (Intel n'a pas voulu préciser officiellement mais la disponibilité d'ici un mois a été évoqué par un ingénieur dans les allées).


En pratique l'intérêt de Thunderbolt pourra se faire pour des docks, c'est le cas d'un portable MSI qui était montré avec un dock externe qui en plus d'avoir divers ports incluait un GPU graphique mobile AMD. Ce dock gère en même temps l'USB-PD pour charger le portable.


Une autre option montrée est un cas que l'on a vu de nombreuses fois au fil des années, celui d'utiliser une carte graphique desktop avec un portable. Un boitier de ce type était montré avec une Radeon R9 270 a l'intérieur. En pratique on reste limité à une connexion PCI Express x4.


Globalement notre avis ne change pas sur Thunderbolt. Si l'idée de partager des lignes PCI Express est excellente, Thunderbolt ne fait que fragmenter le futur écosystème de l'USB 3.1/Type-C. La stratégie d'Intel sera très probablement contre-productive a l'avenir et si le constructeur se vante dans ses présentations du fait que seul ses ports Thunderbolt 3 gèrent « toutes » les options de l'USB Type-C, en pratique cela ne fait qu'ajouter à la confusion. D'autant plus problématique quand ses propres contrôleurs sont en retard !

Il serait salutaire que l'USB-IF poursuive son effort de développement d'un standard d'encapsulation du PCI Express ouvert, pour mettre un terme définitif à l'aventure propriétaire Thunderbolt.

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