AMD/ATI : fusion et Fusion

Publié le 25/10/2006 à 12:30 par
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L'acquisition d'ATI par AMD est aujourd'hui finalisée, l'occasion pour AMD, à travers une conférence de presse, de nous en dire plus sur l'évolution de sa nouvelle gamme de produits tant à court terme qu'à moyen terme. L'occasion également pour nous de nous entretenir avec Phil Hester et Bob Drebin, respectivement CTO (Chief Technology Officer) d'AMD et d'ATI qui tous les deux ont une vision assez ouverte de l'évolution de leur technologie tout en lui donnant une direction claire.


Phil Hester et Bob Drebin, les CTOs d'AMD et d'ATI

Pour les 2 hommes, le MPU, soit l'Intégration du GPU dans le CPU ne fait maintenant plus aucun doute, il s'agit d'une évolution logique. Les GPU sont devenus de grosses unités de calcul et regrouper toutes les unités de calcul principales d'un ordinateur dans la même puce a du sens. Une partie de ce qui se trouve autour de ses unités (gestions de sorties VGA, DVI, HDMI etc) resterait par contre dans le chipset, pourquoi pas dans le southbridge avec les reste des entrées/sorties. Par contre, interrogés sur la possibilité de voir apparaître une puce Radeon sur Socket de manière à lui permettre de prendre place directement sur la plateforme Torrenza, les 2 CTO nous ont répondu qu'il ne s'agissait pas d'une solution envisagée pour le moment puisqu'elle aurait un coût de développement très important sans amener d'avantage significatif par rapport à une carte graphique en PCI Express.

L'intégration du PCI Express dans le CPU est par contre envisagée pour permettre un accès plus efficace aux GPUs externes. Car si l'intégration du GPU est programmée, la mort des cartes graphiques ne l'est pas puisqu'une puce dédiée permettra toujours d'offrir de meilleures performances et plus de possibilités. La mort du haut de gamme n'est donc, elle, pas au programme comme pouvait le craindre certains. AMD précise par ailleurs que la compétition avec Nvidia à ce niveau restera aussi féroce qu'aujourd'hui même si à d'autres niveau (plateforme etc.). Nvidia sera un partenaire très important, tout du moins au départ puisqu'il paraît évident qu'à termes AMD préférera pousser la vente de ses chipsets et de ses GPUs plutôt que ceux de Nvidia. Ce dernier devra alors réagir, peut-être en se rapprochant d'Intel ou encore en développant son propre CPU comme le laissent entendre certaines rumeurs bien que Jen Hsun Huang, le CEO de Nvidia, ait récemment déclaré que ce n'était pas la préoccupation de Nvidia.


Une centaine de personnes provenant tant d'AMD que d'ATI travaille au développement de cette nouvelle architecture qui regroupera CPU et GPU et qui porte le nom de code Fusion. Une tâche qui prendra du temps, 2 à 3 ans, pour que la technologie soit au point mais également pour que les ingénieurs apprennent à travailler ensemble, et à connaître les technologies de l'autre entité. Pour AMD il s'agira d'assimiler le massivement parallèle des GPUs alors que pour l'ex-ATI il s'agira plutôt d'améliorer les unités de calcul de manière à les rendre plus fiables (les GPU actuels produisent beaucoup plus de petites erreurs que les CPUs) mais également plus proches des normes IEEE. Une nouvelle extension au jeu d'instructions x86 pourrait par ailleurs voir le jour pour faciliter l'utilisation de ce MPU. Ensembles, AMD et ATI espèrent que Fusion se traduira en une évolution positive à tous les niveaux pour le marché avec des produits plus efficaces, au niveau des coûts, des performances et de la consommation.

Un problème évident vient à l'esprit lorsque l'on pense à Fusion : la bande passante mémoire. Comme vous le savez les GPUs en consomment énormément et c'est un frein à leur performance une fois intégrés dans le chipset. Pourquoi en serait-il autrement dans un CPU ? Selon AMD l'utilisation d'un contrôleur mémoire très efficace et d'une série de caches/buffers adaptés devrait permettre de placer la barre relativement plus haut.


Autre point abordé : le massivement multicore. Pour AMD, la course à celui qui a le plus de cores est en train de remplacer la course au mégahertz ce qui n'est pas beaucoup mieux. Il ne s'agit pas de proposer le plus de cores mais une solution la plus adaptée via le nombre nécessaires de cores. Autrement dit, AMD envisage un nombre plus réduit de cores que ce que ne laisse envisager Intel. Il ne faudra donc pas oublier de regarder ce dont sont capables les cores parallèlement à leur nombre. Le multicore représente pour AMD une approche modulaire à la conception d'un CPU puisqu'il sera possible de placer un nombre plus ou moins important de certains blocs pour créer un CPU haut de gamme ou un CPU adapté aux jeux vidéo, ou aux serveurs etc.

Enfin, concernant les marques, ATI ne disparaît pas. Nous continuerons donc de parler d'ATI Radeon. Par contre les chipsets ainsi que les puces Imageon et Xilleon passent sous la marque AMD. Notez que le site d'ATI  vient d'être relooké aux couleurs d'AMD.

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