BenQ FP241WZ : 1er LCD avec balayage

Publié le 23/11/2006 (Mise à jour le 09/01/2007) par
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BFI : ce qui se passe vraiment
Ce système peut surprendre au premier abord, quand on n’en a jamais entendu parler. Justement, ce n’est pas notre cas. Cette configuration n'est pas tout à fait le BFI décrit par BenQ dans ses docs, en revanche elle est très proche d’une technologie concurrente, le MPA de Samsung.


Le constructeur coréen l’avait décrit sur le CeBIT dernier, en présentant un pouces basé sur une dalle PVA. Le principe : introduction d’un balayage artificiel par extinction successive des néons placés derrière la dalle. Ça ressemble, non ? Que penser donc de ce moniteur équipé d'une technologie si similaire à celle de Samsung ? Il y a soit eu une très mauvaise interprétation de ceux à l’origine des docs techniques, soit revirement étonnant du labo d’AU Optronics, soit - troisième hypothèse - adaptation de la technologie Samsung au détriment de celle d’AU, en retard ou pas au point.

Toutefois, il ne s’agit pas exactement d’un MPA complet. La technologie Samsung introduit en effet un deuxième volet, absent du BFI actuel. Chez Samsung, les écrans sont des 120 Hz. Les images reçues à 60 Hz sont doublées deux fois, pour que la fréquence de rafraîchissement introduite ne soit pas de 60 mais de 120 Hz.

Autre subtilité : BenQ profite en principe du passage au noir d’un segment pour commencer à dessiner dessous un bout de l’image suivante. L’idée, c’est que l’utilisateur ne souffre plus de la rémanence liée au temps de montée. Zone allumée : image 1. On éteint un des 16 segments. Pendant ce temps noir de 1 / 60 Hz / 16 néons = 1 millisecondes, l’image 2 commence à se dessiner, et donc la précédente à s’effacer. Le tube du rétro-éclairage se rallume, miracle, si la réactivité des cristaux suivait l’image 2 serait dessinée et la précédente effacée. En fait, ce temps de 1 ms est un peu court au regard des cristaux actuellement utilisés dans cette dalle. Il peut diminuer un peu la sensation de rémanence liée au temps de montée, mais pas encore l’effacer complètement.

Voici maintenant en image le fonctionnement tel que nous l’avons compris (soit dit en passant, personne chez BenQ n’a confirmé ces points, la version officielle est celle des images noires pleines) :

L’écran est divisé en 16 zones horizontales, de 75 lignes chacune, avec derrière chaque un "néon", un tube CCFL. Appelons T la mesure de temps.


A T = 0, le processeur plonge la première zone, celle la plus au dessus, dans le noir alors que les 15 autres restent allumées, avec l’image affichée.

T = 1, la zone 1 est toujours dans le noir, le processeur va chercher en mémoire – sur l’écran – une tranche de l’image suivante et envoie la commande d’affichage aux cristaux.

T = 2, les cristaux ont affiché ou finissent de dessiner la deuxième image, le processeur rallume le backlight 1 sous la zone 1, et éteint celui sous la zone 2.


On entre alors dans une boucle, qui consiste à dessiner un bout d’image sur un écran noir, à dessiner dans le noir la tranche d’image suivante, à rallumer, éteindre la zone en dessous, et ainsi de suite jusqu’à la zone 16, en bas du moniteur. Une fois la zone 16 dessinée, on éteint la zone 1 et on dessine l’image suivante.

Une fois en zone 16, on éteint la zone 1 et on passe à l’image suivante.



Cet affichage est donc progressif. A chaque fois, 15 des 16 zones sont allumées pendant qu’une est dans le noir. Comme on l’a vu plus haut, chaque zone noire l’est pendant 1 ms environ.

En l’état actuel des choses, cette fraction de seconde serait souvent trop courte pour que le dessin de la nouvelle image se fasse toujours dans le noir. En revanche, il permettra déjà de minimiser la rémanence liée au passage d’une couleur à l’autre, et donc à l’affichage de tous les dégradés entre.

Toutefois, prenons le cas d’un écran dont le temps de réponse maximum serait de 16 ms, 8 ms en montée, 8 ms en descente. On souhaite maintenant faire passer une zone du rouge au bleu. Si la montée et la descente étaient linéaires, le point passerait par les dégradés ci-dessous :


En fait, la courbe suivie par chaque couleur n’est pas linéaire. Elle est plutôt ainsi :


Ce qui, traduit en couleurs, comme cette transition dans le temps :


Avant les pointillés : les couleurs affichées durant la première milliseconde. Le pavé noir témoigne, dans le cas d’un écran avec temps de montée et de descente de 8 ms, quelles transitions de couleurs se passeront désormais dans le noir. Dans notre exemple, la rotation ne démarre plus avec un rouge pur à 100 %, mais avec un rouge – 25 %, et un bleu à 25 %. La rémanence devrait donc diminuer.
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