ATI All In Wonder 128 Pro

L’une des fonctions clé de la All In Wonder 128 Pro est sa capacité à pouvoir faire de l’encodage MPEG (1 et 2) en temps réel. En aucun cas il ne s’agit d’un encodage hardware : c’est en fait la technologie GoMotion de Ligos (www.ligos.com) qui permet de faire de l’encodage software.

Il est bien sûr également possible d’utiliser d’autres codecs de capture vidéo comme le Morgan MJPEG ou encore le tout nouveau codec MPEG 4. J’en vois déjà qui pensent qu’il est possible de faire des DIVX en temps réel, mais à moins de disposer d’un Pentium III à 2 Ghz, vous ne pourrez encoder que quelques images à la seconde. Juste à titre d’info, on peut directement récupérer les fichiers MPEG2 crées avec la AIW128 Pro dans le logiciel FlaskMpeg pour créer des fichiers au format DIVX. (on retrouve néanmoins le temps de compression lié à ce format).

Dans tous les cas les capacités d’encodage au format MPEG 2 sont réellement intéressantes puisque c’est définitivement le format qui commence à supplanter l’ancien format d’acquisition vidéo M-JPEG utilisé dans les cartes d’acquisition " grand public ". Le MPEG 2 est maintenant véritablement exploitable puisque l’on peut monter les acquisitions et sortir directement son projet sans passer par de longs calculs de remise au format. A l’inverse le format MJPEG (utilisé par des cartes comme la MATROX Rainbow Runner ou encore par la série des Miro DC) oblige à une conversion du format pour permettre une lecture sur tous les PC. Les fichiers au format MPEG2 (.mp2, .vob) sont lisibles par de nombreux PC du fait de l’explosion du marché du DVD vidéo sur PC.

De plus n’oublions pas la limitation de la taille des acquisitions de 2Go pour la Fat16 et de 4 Go pour la Fat32 qui se traduit souvent par l’impossibilité de faire de très longues captures, sauf si vous utilisez un logiciel professionnel qui segmente la vidéo. Au format MPEG 2 "à qualité visuelle identique" au MJPEG  vous pourrez capturez 4 fois plus de temps.

Mais jusqu’ici, l’utilisation du MPEG 2 était réduite puisqu’il n’existait pas de logiciel de montage qui le prenait en charge directement. C’est maintenant chose faite puisqu’il existe de nombreux logiciels de montage qui le supportent : nommons toute la série de chez ULEAD, Media Studio Pro et Video Studio. Pour ceux qui sont intéressés dans la création de véritables DVD, le format MPEG des fichiers crées par la AIW 128 Pro sont directement utilisables dans les logiciels d’authoring comme DVDit ! de Sonic ou DVD Toolboox de VITEC.

Pour en revenir aux capacités d’encodage MPEG 2 de la AIW 128 Pro, celles ci sont largement suffisantes pour un usage dit "grand public". En effet en fonction de la puissance de votre processeur il est tout à fait possible d’enregistrer jusqu’au MPEG 2 au format Full D1 (720x576).

Toutefois en fonction de votre source vidéo, mieux vaut utiliser le format se rapprochant le plus de la source pour éviter la création de lignes intermédiaires. En effet, alors que la TV en France dispose de 576 lignes visibles, le format VHS utilise 250 lignes. Le format Full D1 de la norme MPEG 2, qui utilise une résolution de 720*576, sera donc inutile. On utilise donc la résolution de 352x288 (format CIF) qui se rapproche le plus de la résolution VHS. A titre d’information la norme DV (Digital Vidéo) comprend 500 lignes, le HI-8 et le S-VHS 400 lignes.

L’algorithme MPEG utilise une technique de compression par groupe d’images. Elle utilise en fait 3 types d’images différentes. Le groupe d’images principales (GOP) est constitué d’images I de référence qui ne sont quasiment pas modifiées. Entre ces images I viennent des sous groupes d’images (SubGOP) qui sont constitués d’images intermédiaires. Les images P dites Prédites sont des images calculées en fonction des différences entres les images I et P les plus proches. Enfin les images B pour bidirectionnelles sont calculées en fonction de deux images I ou P, une dans le passé et une dans le futur. Une séquence MPEG 2 classique est donc IBBPBBPBBPBBIBBPBBPB..., où il y a 12 images entre 2 images I de référence. L’encodeur de la AIW 128 Pro permet de choisir ces différents paramètres tout en proposant les paramètres standards dans les réglages prédéfinis de capture. Si l’on souhaite faire du montage vidéo poussé, mieux vaut donc n’utiliser que les images I.

Pour tester les capacités d’acquisition de la AIW 128 Pro nous avons utilisé des sources variées : tout d’abord l’acquisition à partir du Tuner TV de la carte, ensuite à partir d’un magnétoscope VHS et enfin à partir d’un lecteur de DVD. Dans tous les cas en fonction de la source nous avons choisi les meilleures résolutions pour l’acquisition. Notons toutefois que les paramètres prédéfinis par ATI sont parfaitement utilisables pour une utilisation classique de magnétoscope numérique. Ces paramètres jouent sur le débit vidéo pour obtenir des qualité d’images variable mais surtout pour optimiser la capacité de stockage de votre disque dur. Ainsi pas besoin de faire des conversions délicates, c’est le logiciel qui vous indique le temps restant sur votre disque.

Pour cet exemple nous avons pris des qualité vidéo relativement basse pour limiter la taille des fichiers à télécharger. Sachez toutefois qu’un enregistrement de 40 minutes de vidéo au format 352x288 avec un débit de 8 Mbit/seconde et une piste audio en 44100 Khz 16 bits prend environ 2 Go.

Parlons maintenant des processeurs qui peuvent véritablement utiliser ces formats de compression. Nous avons utilisé 2 processeurs, un Celeron 433 Mhz et un Pentium III 667 Mhz. Le Celeron a commencé à montrer des faiblesses à partir d’une compression vidéo de 320x576 en utilisant une piste audio en 16 bits, 44100 Mhz. Le Pentium III quant à lui a permis de monter en 720x576 et piste audio 16 bits, 44100 Mhz mais en utilisant que les images I. Au dessus, apparaissait un décalage conséquent. Comme vous pouvez le constater, si un Celeron 400 Mhz est largement suffisant pour faire de l’encodage MPEG2 au format CIF, ce qui nous intéresse dans la majorité des cas (récupération de VHS ou encore montage numérique en vu d’une VHS), l’utilisation d’un Pentium III au moins à 500 Mhz est fortement recommandée pour l’acquisition dans de plus hautes résolutions. Pour obtenir une qualité DVD, c´est à dire une résolution Full D1 avec un débit vidéo d´environ 9,76 Mbits /s, un Pentium III 800 ne sera pas de trop. Coté disque dur, un 7200 tours/minute en UDMA 33 est largement suffisant puisque le débit vidéo n´est pas très élevé.