Lumileds : l'avenir du LCD

Publié le 11/05/2005 par
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Rendu des couleurs sur le 2180WG LED
Nous vous avons présenté le gammut donné par Nec pour cet écran.

Voici celui que nous avons mesuré après calibration du moniteur (qui signalons le était de base déjà très bien réglé et donc la puce d´ajustement de la luminosité à la lumière ambiante est lente mais très efficace) :


Le gammut de l´écran est meilleur que celui revendiqué par Lumileds. Il est aussi plus grand que l´espace sRGB. Attention toutefois. Son espace est important, mais ça ne veut pas dire qu´il affiche la bonne couleur quand on la lui demande. Pour vérifier ce point, il y a une autre mesure, le DeltaE. C´est une mesure que nous vous rapportons depuis longtemps mais comme vous le voyez à droite du gammut, la forme de son rapport change un peu.

Pour rappel, le DeltaE est une mesure de l´écart entre la couleur demandée et celle réellement affichée à l´écran. Le résultat trouvé est en plus pondéré par la sensibilité humaine aux couleurs. Par exemple, notre oeil est particulièrement sensible aux variations de vert, il l´est moins sur les bleus.

La juxtaposition des deux résultats ci-dessus fait ressortir que l´écran peut afficher de très nombreuses couleurs, mais qu´elles ne sont pas forcément très justes même après une calibration réussie. Sur les 17 couleurs du test 4 affichent un DeltaE > 2, et 2 carrément > 3. Parmi les 4 il y a sans surprise le noir (ce n´est en fait pas un vrai noir, le colorimètre l´appelle 17% heavy black). C´est un défaut classique des écrans IPS pénalisés par le manque de profondeur de cette couleur. A 5000 K, le blanc est à 94 cd/m², le noir à 0,30 cd/m². A 6500 K (en mode AdobeRGB en fait), le blanc est à 138 cd/m², le noir à 0,46 cd/m². Soit dans les deux cas un taux de contraste mesuré avoisinnant les 300:1.
Ce noir est meilleur que la moyenne des IPS, mais les écrans VA descendent couramment sous les 0,20 cd/m². Rappelons toutefois que l´écran testé ici n´est qu´un prototype, qu´il a encore le temps de s´améliorer d´ici sa sortie à l´automne prochain.

La procédure appliquée à un écran à tube
Si, si, il nous en reste. Nous avons ressorti notre Mitsubishi Diamond Pro 930SB, le même qui nous avait servi lors de notre article opposant les écrans à tube et ceux du type LCD. Ce 19 pouces de type Diamondtron affiche de très bonnes caractéristiques : définition maximale de 1920 x 1440 pixels à 73 Hz, traitement antireflet OptiClear, Fréquence horizontale de 30 – 110 kHz… Soit dit en passant, nous avons régulièrement rapporté dans nos news la disparition progressive des écrans à tube. En voici un parfait exemple : les Mitsubishi deviennent introuvables. Notre partenaire Monsieur Prix ne recense plus une seule boutique qui en propose. Fin de la parenthèse.


La surface du triangle gammut est moins importante mais les résultats DeltaE sont bien meilleurs. Ça n´a même rien à voir. Pour les graphistes professionnels, sans doute ce résultat sera-t-il préférable. Pour les jeux ou la vidéo, cet écran manque un peu de pêche. Ses couleurs paraissent un peu ternes à côté des LCD. Si la réactivité était au même niveau sur les plats, nous préférerions sans hésiter les LCD (du moins si l´on peut jouer en résolution native et non en interpolé).

Vient maintenant la question de savoir si cette différence vient de la technologie LCD ou pas...

La procédure appliquée au Philips Brillance 200P4SS, 20" IPS
Le 200P4SS avait été testé courant février dernier. C´était un écran IPS avec lequel notre calibration de l´époque ne passait pas. Maintenant elle est compatible. L´intérêt de cet écran est qu´il fait appel à la même technologie de dalle que le Nec LCD2180WG, l´IPS.


On a la la fois un espace colorimétrique plus court et des valeurs de DeltaE moins satisfaisantes. 5, voir 6 couleurs sont critiques. Alors que le DeltaE moyen était de 1,4 sur l´écran Nec, il est ici de 2,4 avec une pointe à 5,3.

Malgré l´allure un peu affolante de la courbe, cet écran n´est pas mauvais dans son rendu des couleurs. Simplement son rendu est moins fidèle que celui des précédents moniteurs. Pour un usage ludique, c´est déjà très bien !

Il est intéressant de noter que ses défauts sont les mêmes (ou très similaires) que ceux de l´écran Nec, en très amplifié. Ce qui tend à indiquer soit une faiblesse des écrans LCD, soit de la technologie IPS. Pour en avoir le coeur net, une seule solution : tester un écran VA et comparer...

La procédure appliquée au Acer AL2021MS, 20" MVA
Le AL2021MS est un 20 pouces économique et modeste. Il n´annonce pas être particulièrement doué en quoi que ce soit.

Son temps de réponse n´est que de 25 ms, son taux de contraste de 600:1. Modeste on vous dit.


Impressionnant ! Cet écran fait aussi bien que l´écran à tube Mitsubishi, voir même mieux. Et pourtant, de tous les écrans VA testés celui-ci est l´un des moins doués. Son temps de réponse est mauvais et il bloque mal la lumière dans le noir. Il monte là à 0,50 cd/m², un résultat très au dessus de la normale.

A noter en plus que la luminosité de cet Acer calibré n´est pas délirante : 156 cd/m². On vous laisse déduire ce que vous voulez de la comparaison de ces chiffres et graphiques avec ceux de l´écran Mitsubishi... Notez au passage le comportement de chaque écran dans le bleu, dans le graph gammut.
La procédure appliquée au Belinea 10 17 35, 17" TN
Et les TN me direz-vous ?

Je sens ceux qui ont craqué sur nos conseils pour le L90D+ de Hyundaï, pour le 913N de Samsung ou pour ce 10 17 35 de Belinea tout inquiets : les avons nous roulés dans la farine à leur prétendre que leur rendu des couleurs est bon ?


Quelle insolence ! L´écran TN, un 17 pouces en plus, se paie le luxe de faire bien mieux que l´IPS.
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