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CES: Intel ne change pas sa communication de crise

Tags : Intel; VR;
Publié le 09/01/2018 à 18:35 par Guillaume Louel

Cette année, c'est à Intel que revenait le rôle d'ouvrir officiellement le CES avec le premier keynote du salon. Et c'est un Brian Krzanich en apparence très détendu qui s'est attelé à la tâche.

Ses premiers mots ont été pour évoquer les failles de sécurité Meltdown et Spectre, et le CEO a continué sur la ligne de communication d'Intel, mélangeant les trois vulnérabilités (Meltdown ne touchant que les processeurs Intel et le Cortex-A75 d'après ARM) et se félicitant de voir que toute l'industrie s'était réunie pour faire face et trouver des solutions. C'est effectivement vrai pour la faille commune Spectre et plus généralement dans le développement de solutions pour contrer les attaques side channel basées sur les mesures de temps. Après Firefox, c'est Apple qui hier a déployé des changements dans son navigateur pour limiter la précision des instructions Javascript de mesure de temps (passant leur granularité a 1ms).

Intel ne change donc pas les grandes lignes de sa communication de crise, mais l'on a noté deux choses surprenantes dans le discours du CEO sur ce sujet. La première concerne le fait que Brian Krzanich ait dit qu'à sa connaissance, ces failles n'avaient pas eu d'impact sur les données de ses clients. Au delà du fait qu'il parait bizarre que le département légal d'Intel ait autorisé cette phrase, en pratique Meltdown est bel et bien exploitable aujourd'hui sur les systèmes d'exploitation non patchés (un PoC exploitable complet est désormais disponible ici sur GitHub , celui utilisé par l'université autrichienne qui a trouvé la faille. Les PoC de Google Project Zero sont disponibles ici ), et il parait bien risqué de tenter d'affirmer que cela n'a eu aucune conséquence concrète.

La seconde concerne une petite inflexion sur la question des performances. Après avoir indiqué que les pertes de performance seraient minimales, Intel a quelque peu changé de discours en indiquant que l'impact sur les performance était très dépendant des charges et qu'ils continuaient a travailler pour limiter ces pertes. En pratique, on a pu voir ces derniers jours que les mises à jour du microcode d'Intel (pour la seconde faille Spectre sur les branchements, spécifiques aux Haswell et supérieurs) semblent avoir un impact parfois plus important que le patch KPTI sur certains types de charges, avec parfois certains problème de stabilité. Et les divers patchs dans les environnements virtualisés semble parfois avoir des impacts plus ou moins sévères, les solutions non virtualisées semblant bien moins impactées aujourd'hui (ce qui n'est pas une très bonne nouvelle pour les fournisseurs de Cloud bien entendu).

On pointera également que Bloomberg  a dévoilé quelques détails supplémentaires sur la vente par Brian Krzanich de ses options/actions dans la société qu'il dirige en novembre dernier. Intel explique que ces ventes sont tout à fait classiques et suivent un plan préétabli en 2015. L'article de Bloomberg  a repris l'historique des ventes d'action du CEO ces dernières années et si la stratégie semblait suivre un plan pré établi, en pratique en novembre elle a significativement divergé avec un nouvel ordre passé fin octobre, le CEO se séparant fin novembre de la moitié de ses actions pour revenir a la position minimale imposée par le comité exécutif d'Intel (250 000 actions).

Comme le pointait il y a quelques jours Matt Levine , il parait fort peu probable que le CEO d'Intel n'ait pas été amplement conseillé sur le potentiel conflit d'intérêt et les questions que cela poserait vis a vis de l'annonce de la faille Meltdown. Au minimum, on peut questionner le signal envoyé aux investisseurs d'Intel par cette position minimale, qui peut être interprétée comme un manque de confiance du dirigeant dans sa société, ou signaler possiblement la fin proche de son mandat. Etant donné la taille des ventes (644135 options et 245753 actions), un ancien membre du SEC (Security Exchange Commission, en charge de ces sujets) interrogé par nos confrères estime qu'il est obligé qu'elle regarde en détail la question. Une chose est certaine, toutes ces discutions n'arrangent pas la communication de crise du constructeur.

Au delà de tout cela, la conférence tenue par Intel était, comme celle de Nvidia la veille, fortement dépourvue d'annonces sur le monde du PC. Les sujets (techniques) qui fâchent comme les retards amples du 10nm, et l'arrivée d'un Whiskey Lake sur les roadmaps semblant retarder encore la prochaine finesse de gravure du constructeur n'ont même pas été approchés.

La majorité de la conférence tournait autour de technologies graphiques (!) comme la capture d'événements sportifs en réalité virtuelle (Intel sera partenaire des prochains Jeux Olympiques d'hiver et produira 15 événements en VR en direct, et 15 à la demande), ou diverses technologies de capture volumétriques (par le biais de plusieurs caméra) pour pouvoir changer dynamiquement le point de vue en recalculant de nouveaux points de vue virtuels (quelque chose d'utilisé dans diverses itérations dans les retransmissions de sports américains). On notera que toutes ces discutions graphiques se sont faites sans mentionner l'arrivée de Raja Koduri, ou même les futurs produits graphiques pour PC qu'Intel devrait développer dans les années à venir.

On notera que le CEO a mentionné la puce de test Loihi qui avait été dévoilée en septembre dernier . Cette puce de test est un accélérateur pour les réseaux neuronaux (en mode training et inference) qui semble surtout servir a replacer le constructeur dans la discussion sur le sujet de l'intelligence artificielle (ou les GPU sont plus massivement utilisés).

Enfin, un prototype de processeur quantique 49 qubit a été montré rapidement sur scène, deux mois après la présentation d'un prototype 17 qubit. Dans son communiqué de presse , Intel estime qu'il faudra probablement encore 5 à 7 ans pour voir des applications concrètes autour de ces puces et qu'un million de qubit semble le minimum pour avoir un intérêt commercial.

Intel montre Cannon Lake et mise sur la VR

Publié le 05/01/2017 à 13:59 par Frédéric Cuvelier

Intel a fait la démonstration lors de sa conférence  du CES 2017 d'un ordinateur portable 2-en-1 annoncé comme équipé d'une puce Cannon Lake. Intel cherche ainsi à rassurer quant à la tenue de son planning en ce qui concerne le 10nm qui reste prévu pour la fin de l'année.

Rappelons que Cannon Lake ne sera décliné que sur mobile et en version 2 coeurs, afin de de viser le segment qui profitera le plus du passage au 10nm côté consommation mais aussi d'essuyer les plâtres de la montée en puissance du 10nm sur une petite puce après un lancement du 14nm pour le moins problématique. Il faudra a priori attendre un an de plus que le 10nm soit étendu à d'autres usages.

Par ailleurs Intel s'est surtout concentré sur la VR lors de cette conférence, même si en parallèle il a notamment annoncé son modem 5G (fonctionnant en sub-6 GHz et mmWave). Il a notamment été question de la mise en production du projet Alloy, un concept de casque mêlant réalité virtuelle et réalité augmentée, en fin d'année mais aussi de l'arrivée de la technologie de VokeVR dans l'Oculus Rift, elle qui officie déjà dans le Gear VR de Samsung.

VokeVR est une entreprise qui a développé une plate-forme de diffusion d'événements en direct et en réalité virtuelle, en s'appuyant sur un procédé de capture vidéo stéréoscopique propriétaire. Intel a fait l'acquisition de cette société il y a deux mois.

Alors que AMD fourbit ses armes autour de Ryzen, Intel semble donc négliger ce qui a fait sa force jusqu'ici, préférant se tourner vers ce qu'il considère comme l'avenir. Après avoir loupé le coche de la mobilité, Intel n'a sans doute envie d'être distancé également dans le secteur de la réalité virtuelle qu'il considère comme prometteur, mais il faudra plus qu'une conférence dédiée pour y parvenir !

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