Le Der des Der : comparatif CRT DiversEcrans Publié le Mercredi 22 Mars 2006 par Vincent Alzieu URL: /articles/613-1/der-der-comparatif-crt.html Page 1 - Le Der des Der : comparatif CRT Le Der des Der : comparatif CRT ![]() Le choix de cette "ancienne" technologie ne se justifie plus par le prix. Les CRT sont maintenant plus chers que les LCD. Par exemple, le dernier tube 21 pouces ViewSonic est proposé à 600 € environ. CRT 21" = 20" en diagonale réelle, pour des histoires de déformations sur les bords, masquées par la coque qui vient recouvrir une partie de la dalle. Or on trouve des LCD 20 pouces à moins de 500 €. En fait, les toujours fervents supporters des CRT les préfèrent pour de nombreux avantages, réels ou parfois supposés : - leur réactivité hors pair, très au delà de ce que proposent les LCD même 2 ms, - la non limitation à 60 ou 75 fps dans les jeux, - leur rendu des couleurs plus proche de la réalité, notamment du rendu papier, - l´homogénéité de la luminosité, - leur niveau de noir, indépendant du bon vouloir des backlights des LCD, - leurs angles de vision totaux, - l´absence de fourmillement dans les vidéos, - la liberté totale dans le choix des résolutions, - leur luminosité moindre, - leur rendu des textes et des bords des objets plus doux, etc. Ça mérite quand même un "comparatif" tous ces bons points ! ![]() C´est là que le bât blesse. Les fabricants de composants jettent l´éponge les uns après les autres. Il suffit de reprendre le seul et unique comparatif CRT paru précédemment sur Hardware.fr. A l´époque nous célébrions les technologies DiamondTron – made by Mitsubishi – et Trinitron, par Sony. On retrouvait aussi un Diamondtron sous le nom de PerfectFlat chez ViewSonic. C´était nos moniteurs préférés. Patatras : Sony d´abord, Mitsubishi ensuite ont arrêté leurs productions. Dernièrement c´est la joint venture LG-Philips Display qui a annoncé la cessation d´activité d´une partie de ses usines. Et les autres doivent se "restructurer". Si l´on écoutait les constructeurs, plus personne aujourd´hui ne fabriquerait de tubes. Il suffit de constater leurs réactions à l´annonce de ce comparatif. Nous avions d´abord regardé ce qui continuait à se vendre. Un coup d´oeil sur la page des CRT chez MonsieurPrix nous a vite renseignés. Acer et LG proposent encore quelques rares 17 pouces, Belinea un 17 et un 21", Dell des 17 et 19". Ça sent le sapin tout ça... D´autres semblent heureusement plus richement dotés. Iiyama propose une gamme complète du 17 au 22", tout comme Philips, Samsung et ViewSonic. Mais pour ce qui est de les tester, c´est tout une histoire. C´est bien simple : la plupart disent officiellement ne plus vendre de CRT. Acer, Belinea, Dell, Iiyama, LG et Samsung nous ont dit ne pas être en mesure (ne pas souhaiter parfois) de nous livrer. Deux seulement ont accueilli notre idée avec enthousiasme, Philips et ViewSonic. Et encore, tout n´était pas disponible pour test. D´où les différences de diagonale. Philips nous a envoyé son 109B60, un 19 pouces (18 pouces visibles) avec tube FST, optimisé pour un usage en 1280 x 1024 @ 85 Hz, capable de monter à 1920 x 1440 @ 64 Hz. ViewSonic nous a adressé son tout nouveau P227FB, un 21 pouces (20 pouces en surface visible) en technologie PerfectFlat. Il est optimisé pour un usage en 1600 x 1200 pixels @ 99 Hz, il monte jusqu´à 2048 x 1536 @ 79 Hz. Nous nous sommes débrouillés pour récupérer en plus un Iiyama (à ceux qui ont un doute, ce sont deux "i" au début du nom de la marque). Le MA203DT est un 22 pouces, avec toujours seulement 20 pouces de surface visible. C´est l´un des derniers DiamondTron neuf encore en vente. Il monte jusqu´à 1920 x 1440 @ 74 Hz. Voici donc un drôle de comparatif, drôle car consacré aux CRT alors que ce n´est plus à la mode de les mettre en avant, car il ne comporte que 3 modèles - on vous a habitués à mieux, car en plus on y trouve trois diagonales différentes (pas tout à fait en fait). On a fait avec ce qu´on trouvait... Page 2 - Iiyama MA203DT Iiyama MA203DTQuand nous les avons contactés, Iiyama nous a répondu ne plus faire de CRT, ou alors tellement peu qu´ils ne souhaitaient pas qu´on en parle. C´est étonnant, ils ne cessent d´en dire du bien sur leur site web. Un assistant y est proposé pour vous permettre de choisir l´écran qui correspondra le mieux à votre usage. Voici ce qui est dit pour ceux qui veulent un usage Jeux / Vidéo : ![]() Ils sont même encore plus bavards en anglais : ![]() Sur leur invitation, on clique donc sur le lien et on trouve toute une ribambelle de LCD, et à la fin : un CRT, le MA203DT, qu´ils recommandent pour tous les usages comme étant le meilleur, hormis pour la CAO / DAO. ![]() ![]() Comme indiqué dans les caractéristiques, il s´agit d´un des dernier écrans en tube DiamondTron. On le repère de toute façon assez vite dès la mise sous tension, à la présence des deux fils de tensions horizontaux gris visibles en permanence. Les adeptes des LCD pourraient les prendre à tors pour deux lignes de pixels morts noir. On les repère surtout et immédiatement sur fond clair : traitement de texte, navigation... Au départ ils peuvent surprendre, gêner même. Puis c´est comme tout, on s´habitue jusqu´à ne plus les voir. ![]() Du temps de leur splendeur, les écrans Iiyama étaient connu pour quasiment leurs capacité "d´overclocking". Le constructeur japonais invitait volontiers ses clients à pousser l´écran dans ses retranchements, à monter très haut en résolution, plus haut que ce que les rivaux proposaient pour afficher un frame rate supérieur. Par exemple, l´A902MT testé en 2001 tenait les 96 Hz en 1600 x 1200. Plus grand, le MA203DT affiche des caractéristiques très similaires à celles de son ancêtre. Même bande passante, même résolution max supportée. Le MA203DT affiche en plus une fréquence horizontale supérieure. Pourtant, il faudra vous montrer un peu plus modeste dessus. Si Iiyama recommande de travailler en 1600 x 1200 @ 88 Hz dessus, qu´on soit à 88, à 60 ou à 92 Hz, maximum supporté, l´image est légèrement floue et de ce fait très fatigante pour les yeux. Donc non seulement il ne tient pas la même fréquence que le "vieux moniteur", mais en plus nous avons du nous contraindre à travailler à une résolution inférieure. Sinon, c´est le mal de crâne assuré en quelques heures. Heureusement la netteté est parfaite en 1280 x 1024, de 60 à 114 Hz. Un point a été franchement amélioré par rapport à ce que nous connaissions des modèles de ce constructeur : le blindage. Il avait tendance à être un peu léger. Là rien à redire, le comportement du moniteur est impressionnant. Vous pouvez téléphonez à côté de lui sans gêner l´affichage du tout. Ceux dans des environnement magnétiques forts, pour cause de mauvaise isolation des câbles environnants, apprécieront ce moniteur. Pour vous dire, le passage d´un aimant sur les côtés, au dessus et en dessous ne l´a pas troublé un instant. Il n´y a que quand on approche l´aimant face à l´écran qu´à partir de 5 cm de distance des halos se forment, rouge, vert et bleu. Mais là encore, chapeau Iiyama, là où on devait par le passé lancer un Dégauss, éventuellement retoucher certains paramètres pour retrouver une image correcte, ici il n´y a rien à faire d´autre qu´écarter l´aimant pour que tout reprenne forme et position normales. ![]() Côté ergonomie, l´écran est sans surprise, sans hub USB, sans rien de spécial. On peut juste signaler que l´OSD est très complet. ![]() ![]() On peut tout ajuster manuellement : le contraste et la luminosité bien sur. Toutes les convergences possibles. Mais aussi la pureté, par zones, et le moiré. Toutefois, nous n´y avons pas eu recours. L´écran était flou en 1600 x 1200 et les réglages n´y changeaient rien. Il était net en 1280 x 960, les réglages en l´ont pas rendu encore plus net. On n´en avait pas besoin. Page 3 - Philips 109B60 Philips 109B60Philips avance de drôles d´arguments à son sujet. Sur leur site, on lit "De plus, il est conçu sans plomb. Vous profiterez pleinement de vos loisirs en ligne". Faut-il comprendre qu´on joue mieux sans plomb ? On ne demande qu´à les croire. ![]() ![]() Comme d´habitude chez Philips, l´écran est équipé d´un tube Real Flat, c´est à dire en technologie Shadow Mask. Ce procédé est assez proche de celui des TV à tube. Là où les écrans Trinitron utilisent une grille en bandes verticales fines, les Real Flat font appel à une plaque à trous. ![]() ![]() Nous écrivions également en 2001 que les écrans Shadow Mask étaient souvent appréciés pour leur rendu des couleurs, plutôt plus juste que les autres. Là encore, on remet les compteurs à zéro : l´écran Philips s´en sort assez bien comparé à la moyenne des LCD, mais pas mieux que les autres CRT. ![]() Pour continuer dans les réputations, les écrans Shadow Mask étaient souvent des écrans premier prix, et donc d´entrée de gamme. Dès lors, l´électronique de contrôle n´était pas forcément la meilleure. D´où des fréquence tenues inférieures à la moyenne. Le 109B60 semble cette fois ne pas déroger à la règle. Sa fréquence horizontale max de 97 kHz est assez modeste, comparé à ce dont étaient capables les meilleurs 19 pouces il y a quelques temps (certains montaient à 117 kHz). Dès lors, nous n´avons pas été surpris de n´atteindre que 77 Hz en fréquence de rafraîchissement vertical avec uen résolution de 1600 x 1200 pixels. C´est grosso modo ce qu´on peut trouver de plus bas. Un bon écran monterait à 95 Hz. Et encore, ces 77 Hz tout juste tenus ne sont même pas satisfaisants : l´image est floue. Un adepte des CRT depuis toujours ne le verra pas forcément (on s´habitue à tout, même à des images floues, voir très floues comme c´est le cas ici), mais ceux qui ont goutté aux LCD ne pourront tenir cette résolution plus de 5 minutes. Très vite on a les yeux qui se croisent. Descendre en fréquence, jouer sur les paramètres de l´OSD n´y change rien : comme sur l´écran Iiyama, il faut passer à une résolution inférieure. ![]() En 1280 x 1024 l´image est un peu plus nette, un peu plus stable. Cette fois on monte en fréquence à 96 Hz, mais pour ma part ce résultat est toujours insatisfaisant car une nouvelle fois flou. On descend donc encore : 1024 x 768 ! Là l´écran est plus à l´aise : il tient les 119 Hz et, enfin, l´image est nette... par zones. Tout ne l´est pas. La grande majorité de l´image est satisfaisante mais le coin inférieur gauche manque de lisibilité. Il faut donc intervenir manuellement sur le moiré, sans grand espoir d´amélioration hélas puisqu´on intervient sur l´ensemble de l´image. Il manque un réglage de la pureté par zone, comme Iiyama le propose. ![]() ![]() En dernier recours, les accrocs aux images nettes pour cause d´habitude de LCD devront se résoudre à travailler en 800 x 600. Là c´est net, c´est beau, on tient une fréquence de rafraîchissement de 149 Hz mais c´est gros. On est loin des 1600 x 1200 @ 75 Hz recommandés par le fabricant, qui manque à notre avis de modestie sur son moniteur. Page 4 - ViewSonic P227FB ViewSonic P227FBSouvenirs, souvenirs... En 2001 déjà ViewSonic avait remporté le comparatif des CRT avec le P95f. Cinq ans plus tard la concurrence est moins rude mais la qualité est toujours là : c´est bien l´écran ViewSonic que nous avons préféré, sur 5 modèles passé entre nos mains. Cinq et non trois comme rapporté dans les pages précédentes, car nous n´avons pas détaillé les essais sur deux autres modèles, un no name et un écran d´occasion, signé Mitsubishi. Ses caractéristiques sont déjà très supérieures à celles des deux moniteurs détaillés précédemment. On pouvait supposer sur cette seule base la présence d´une électronique de meilleure qualité. C´est bien le cas, le P227FB tient des fréquences qui laissent rêveurs ses concurrents, et cela avec des images nettes. ![]() ![]() ViewSonic a beau indiquer PerfectFlat en technologie, ça ne veut pas dire grand chose d´autre que "c´est un tube plat à la sauce ViewSonic". Suivant les époques on pouvait trouver derrière un tube Trinitron ou du Shadow Mask. En ce qui concerne ce nouveau P227FB, on trouve assez logiquement du Shadow Mask. Logique, car plus personne ne produit de tubes en "tron". Ça ne les empêche pas d´afficher un belle luminosité de 106 cd/m² et une électronique de qualité, qui lui permet d´afficher des images en 1600 x 1200 @ 103 Hz assez nettes. Bien plus en tout cas que celles des écrans Iiyama et Philips àla même résolution. Toutefois, pour un usage bureautique, rien ne vaut à mon avis la netteté des LCD – en prenant soin quand même de réduire drastiquement leur luminosité complètement délirante par défaut. Pour ceux qui préféreraient travailler en 1280 x 960 sur cet écran ViewSonic, ils pourront le faire avec une fréquence verticale de 126 Hz. ![]() A noter que ViewSonic communique sur un pas de masque, un pitch, variable entre le centre et le bord de l´image. N´y voyez pas une possible déformation, il n´y en a pas, nous avons vérifié. Le seul vrai problème relevé sur ce moniteur est la présence d´une tâche verte sur le coin supérieur droit. ViewSonic rejette la faute de ce défaut non pas sur un défaut de fabrication mais sur leur transporteur. Ils assurent avoir vérifié minutieusement l´écran avant de nous l´envoyer. Un choc pourrait avoir eu lieu selon eux entre l´Angleterre, sa nation de départ, et nous. ![]() ![]() ![]() Page 5 - Homogénéité, rendu des couleurs Homogénéité de la luminositéLes CRT sont encore et toujours vénérés pour leurs qualités graphiques. Les LCD sont exécrés pour leurs rendus criards, flatteurs mais très loin du rendu papier. Tout cela n´est pas forcément justifié. Pour commencer, il est vain de croire que les CRT sont mieux réglés que les LCD par défaut. Les écarts mesurés entre les couleurs demandées et celles affichées sont aussi importants que sur les LCD, à la différence près que les niveaux de luminosité des deux technologies sont très différents. Les CRT sont à 100 cd/m², les LCD couramment à 250 cd/m². 100 candélas, c´est bien pour les graphistes, pour la bureautique. 250 cd/m², c´est plutôt mieux pour les jeux et les films. Autre idée fausse généralement admise : l´homogénéité de lumière des CRT serait parfaite, celle des LCD affreuse. Faux. Les CRT en font pas forcément mieux. Par exemple, on a trouvé des écarts de l´ordre de 14 % sur l´écran Shadow Mask ViewSonic, et 20 % sur l´Iiyama – en tube Diamondtron. ![]() ![]() ![]() Les écarts de luminosité trouvés sont importants, toutefois on ne les voit pas sur une image à l´écran. Il n´y a pas de halo blanc, pas de zone franchement plus claire de manière brutale. La perte est dégressive. On ne s´en rend compte que quand on prend un objet, qu´on déplace d´un coin à l´autre. Là, on voit ses couleurs varier. Rendu des couleursNouvelle idée reçue : le rendu couleur des CRT est incomparable à celui des LCD : plus juste d´entrée, plus proche du rendu papier, moins saturé... Petite déception là encore : les fabricants de CRT livrent leur écrans avec des réglages aussi aléatoires que ceux des LCD. Pour rappel, le DeltaE est une mesure de la différence entre chaque couleur demandée et celle restituée, pondérée par la sensibilité de l’oeil humain. Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée. 2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire) 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle. Delta E < 1 : c’est parfait. ![]() ![]() ![]() Le premier constat est une double déception. Non seulement avant calibration ce n´est pas extraordinaire, mais après ce n´est pas fabuleux non plus. L´écran Iiyama n´a pas été complètement récupéré. Deux des 18 couleurs affichent toujours un DeltaE supérieur à 4, 4 autre sont à 3 ou presque. 5 des 18 couleurs de base sont à DeltaE < 2. Soit moins de la moitié. Pour un poste graphiste, mieux vaut donc éviter ce tube DiamondTron et préférer les Shadow Mask de Philips et ViewSonic. Mais là encore, on a toujours des valeurs proches de DeltaE = 2. Voici pour comparer ce que donne un bon LCD calibré. ![]() Pour interpréter plus facilement ces résultats, on peut tirer une moyenne des DeltaE trouvés pour les 17 couleurs rapportées précédemment, complétée du rendu du noir absent des graphiques ci-dessus. On trouve : ![]() L´écran Philips est le mieux réglé d´entrée. Son rendu est très correct. Les deux autres CRT en font pas mieux que les LCD, à leur niveau de luminosité près. Ils sont moins lumineux, on est à 110 cd/m² environ, en dalles mattes, comparées aux dalles Glossy à la mode chez les LCD, qui montent parfois à 450 cd/m². Dès lors, même si les DeltaE moyens sont équivalents, le rendu sur cet écrans à tube est plus proche de lui que l´on aura sur papier, après impression (sur une imprimante calibrée bien sur). Page 6 - Rendu des jeux Rendu des jeuxSi les gamers restent pour certains fidèles aux CRT, c´est parce qu´ils offriraient selon eux une bien meilleure réactivité à deux titres : Commençons avec le second argument : la cadence des séquences. Les LCD sont utilisés à 60 voir 75 Hz, idéalement avec la synchronisation verticale activée sur la carte graphique. On affiche donc 60 à 75 images « pleines ». Pour rappel, lorsque la synchronisation verticale est activée, la carte graphique attendra que la lecture et l’envoi de l’image à l’écran via le RAMDAC ou le TDMS dans son front buffer soit terminée avant d’écrire dans ce front buffer celle qui a été calculée et écrite temporairement dans le back buffer. Si on choisi de désactiver cette désynchronisation, le passage de l’image du back buffer au front buffer se fera à tout moment : l’image qui sera envoyée et affichée par l’écran sera donc composée pour partie de deux, voir plus selon le framerate, images calculées par le GPU. Ceci entraînera des cassures, des ruptures dans la continuité de l’image qui sera affiché et il est donc préférable de jouer avec la synchronisation activée. De ce fait, un écran LCD à 60 Hz limitera donc l’affichage à 60 images par secondes, une cadence rébarbative pour les plus furieux des hardcore gamer. Ces derniers seront donc plus enclins à utiliser un CRT, qui permet d’atteindre des fréquences allant jusqu’à 120 Hz ou plus. ![]() Alors on met en clone l´un de nos trois CRT de test avec un LCD, et là... c´est la raclée pour les LCD. Ce n´est pas la peine d´y aller à mi-mot, le test en clone est extrêmement sévère pour les écrans plats actuels. A tel point que même ceux qui comme un collègue de la presse papier ne voient pas la rémanence sur un écran 25 ms devraient découvrir ce que c´est ici. Du coup le retour au jeu sur LCD est assez difficile. Sur les CRT, même si les phosphores accusent parfois une persistance d´image un peu trop longue, même si en mode bureautique nous trouvions les images à certaines fréquences floues, malgré tout cela les jeux sont superbes. Test de réactivitéUne voiture défile de droite à gauche à grande vitesse. Le mouvement n’est pas parfaitement fluide. En fonction notamment de la vitesse du défilement, la voiture est dessinée en plusieurs positions successives. La voiture va très vite, les positions sont rapprochées : l’oeil perçoit un mouvement fluide. ![]() ![]() Un écran sans aucune rémanence verrait chaque précédente image complètement s’effacer quand la nouvelle paraît. Ça c’est pour la théorie. En pratique, très souvent ça tarde. La ou les précédentes images s’effacent progressivement. On garde jusqu’à cinq images rémanentes sur certains écrans plats, d’où une traînée blanche parfois visible derrière les objets. Sur ces CRT, nous avons capturé cette rémanence à l’aide d’un appareil photo calé sur un temps de pause de 1/60 secondes, au lieu de 1/1000 s sur LCD. Nous réalisons une cinquantaine de clichés par test. Nous récupérons ainsi tous les états de rémanence de l’écran, toutes les positions des voitures, du moment où elle est à son point maximal jusqu’à celui où la prochaine image va commencer à se dessiner, et donc où les précédentes sont le mieux effacées possibles. Pourquoi une vitesse de 1/60 Hz ? Pour nous caller sur la fréquence de rafraîchissement de l´écran. Au delà on capture des zones noires, liées au balayage. Voici donc les deux états extrêmes entre lesquels la rémanence des écrans oscille. ![]() ![]() ![]() A comparer avec l´un des écrans LCD les plus rapides du moment : ![]() Non seulement il paraît évident que l´écran LCD sera affecté d´une rémanence supérieure, mais il faut en plus y ajouter un autre phénomène. Sur CRT les images sont dessinées par un rayon qui balaie l´écran. Ils en sont touchés que pendant quelques nanosecondes. Derrière le passage du rayon, l´image ne s´efface pas immédiatement grâce à la persistance des phosphores, dont le rôle consiste à capturer de la lumière puis à la rendre durant quelques millisecondes. Néanmoins, l´image vire vers le noir. Si vite que notre oeil ne le voit pas. Il peut le percevoir, ce qui occasionne chez certains une fatigue visuelle, mais c´est un autre problème. Sur LCD les fabricants affichent pour l´instant des images pleines sans transition entre chaque. Or notre oeil est lui même sujet à une petite persistance d´image, de l´ordre de quelques millisecondes. Disposer de cristaux rapides ne suffit plus : à en croire les dernières études des constructeurs, notre oeil rajoute par dessus une rémanence en conservant en mémoire l´image précédente. Or cette persistance là, nous ne la capturons pas avec notre appareil photo. Notre image test ne restitue que la réactivité des moniteurs, pas celle de nos yeux. Ce phénomène explique l´écart constaté entre ce qu´on voit à l´écran sur un LCD quand on lance le logiciel PixPerAn, et la netteté des objets capturés par notre appareil photo. C´est d´ailleurs pour cette raison que BenQ, Samsung, LG-Philips et CMO travaillent sur une reproduction artificielle du balayage sur les LCD les plus rapides, pour en quelque sorte nettoyer nos yeux de l´image précédente. C´est ce que nous vous avons rapporté en news lors du CeBIT, en parlant de leurs technologies BFI, MPA, 120 Hz... Page 7 - Rendu dans les films, angles de vision Rendu des filmsLes LCD sont sujets à quatre problèmes en ce qui concerne les films. Leurs angles de vision sont parfois étroits, ils doivent être dotés de temps de réponse rapides si on en veut pas voir les scènes baver, ils font pour certains appel à un dithering pour passer de leurs 6 bits natifs à 8 bits interpoler et approcher ainsi les 16 millions de couleurs affichées, enfin un nombre croissant d´entre eux fait appel à des dalles glossy qui renforcent les contrastes mais introduisent un effet miroir sur les scènes sombres. Pour trouver des temps de réponse rapides, les constructeurs ont fait appel depuis quelques temps à une technique nommée overdrive, qui consiste grosso modo à sur-exciter les cristaux pour les faire tourner plus vite. La contre-partie, c´est que les couleurs perdent un peu en précision pendant un court instant, d´où l´apparition d´un fourmillement particulièrement visible dans les dégradés, qui vient s´ajouter aux éventuels défauts de compression des séquences vidéo. Il en résulte une gêne perceptible chez certains – dont je fais partie. ![]() Sur les CRT, bien qu´ils ne soient qu´analogiques (ce qui soit dit en passant signifie qu´ils ne seront jamais certifiés HDCP), il n´y a ni dithering, ni problème de réactivité, ni d´angles de vision qui virent au noir, ni d´overdrive. Alors, est-ce le rêve pour les films ? Presque. Effectivement, il n´y a ni fourmillement, ni problème de rémanence. Mais les trois écrans sont en dalle brillante. Ce n´est pas un glossy aussi fort que sur le Nec 20WGX², mais on se voit quand même un peu dedans. Toutefois, l´image est tellement belle qu´on fait vite le focus dessus, et qu´on oublie son reflet visible en arrière plan. Cette fois, on aurait tendance à privilégier l´écran le plus grand, à la meilleure homogénéité et au meilleur rendu des couleurs. Les 18 pouces affichés du Philips peuvent paraître un peu courts. Entre le Iiyama et le ViewSonic, honnêtement les deux se valent. Toutefois, la luminosité est plus homogène chez ViewSonic. Et puis son encadrement noir se prête un peu mieux aux films... Angles de visionSont-ils vraiment totaux ? Que valent-ils par rapport à ceux des écrans LCD IPS, MVA et TN ? ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() A comparer avec les technologies LCD : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Comparé à celui des LCD, le rendu des CRT de côté est très impressionnant. Page 8 - Conclusion Conclusion ![]() A titre personnel j´avoue avoir complètement délaissé les tubes depuis des années. J´en conserve un pour référence, mais je ne le sors que pour les grandes occasions (test d´une nouvelle génération de dalles LCD par exemple). Après cet essai de trois moniteurs repasserai-je au CRT ? Non. Je suis sujet à des migraines quand je travaille de manière prolongée sur les tubes. Et même sans y passer toute la journée, la fatigue occulaire occasionnée chez moi est très supérieure à celle des LCD. Donc plus question de faire machine arrière, même si les jeux dessus sont mieux rendus. Ou alors en écran secondaire ? Tant qu´à en choisir un, je prendrais le ViewSonic P227FB. Les deux autres se sont révélés trop décevants en netteté et en fréquences tenus sur les hautes résolutions. ![]() Jonathan "Fatal1ty" Wendel ne joue que sur CRT. La faute nous a-t-il expliqué à la rémanence, un peu, mais surtout au débit moindre des images. Le premier problème des LCD réside selon lui dans leur limitation en fréquence, et de ce fait en fps. En revanche, l´idée d´écrans LCD 120 Hz comme comptent en proposer plus tard Samsung, CMO et LG-Philips, l´a particulièrement intéressé. Si les LCD affichaient vraiment du 120 Hz, oui dit-il, il passerait sans doute au LCD. Reste à voir si les premiers écrans de ce type afficheront vraiment 120 images différentes par seconde, où s´ils se contenteront d´afficher deux fois la même image d´affiliée avec un noir entre deux. ![]() Chose « amusante », trois des quatre écrans continuent à consommer de l´énergie même quand on prend la peine de les éteindre à l´aide du bouton de mise sous tension. Manifestement certains de ces boutons ne servent qu´à éteindre la diode en face avant, pas à couper complètement l´alimentation. Copyright © 1997-2025 HardWare.fr. Tous droits réservés. |