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CES: CapTherm: les ventirads multi-phases en approche
Divers Refroidissement
Publié le Dimanche 11 Janvier 2015 par Damien Triolet

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Cela fait quelques temps maintenant que CapTherm essaye de faire parler de sa technologie de refroidissement multi-phases, annoncée comme nettement plus efficace et fiable que les refroidissements à eau ou à air classiques. Alors que nous étions plus que sceptiques au départ sur la viabilité de ce projet, qui a notamment recours à des quantités énormes d'explosifs, il semblerait qu'il soit arrivé à maturité et que la commercialisation soit proche.

Le refroidissement multi-phases profite de la chaleur latente de vaporisation d'un liquide (enthalpie de changement d'état), pour absorber le dégagement thermique, par exemple d'un CPU. Au démarrage du système, un liquide présent dans le refroidisseur va progressivement monter en température jusqu'à entrer en ébullition, en évaporation et à se transformer en vapeur. C'est la chaleur dégagée par le composant qui permet ce changement d'état. La pression générée pousse la vapeur vers un radiateur où elle se condense et revient vers le bloc de refroidissement à l'état liquide.

 
 

Sur le papier cela paraît simple, voire évident, et on se demande pourquoi personne n'a poursuivi cette voie avant CapTherm. Il y a en fait de nombreux obstacles. Premièrement ce système implique que la température doit atteindre un certain niveau avant que la vaporisation ne puisse débuter. Il faut donc exploiter un liquide à température d'ébullition suffisamment faible et accepter que son ventirad très évolué ne permettra jamais de lutter sur le plan de la température absolue avec les meilleures solutions classiques disponibles. En d'autres termes, un refroidisseur multi-phases est plus adapté pour encaisser une grosse charge à 45/50 °C qu'une petite charge à 40 °C.

Ensuite, il faut parvenir à faire en sorte qu'un mouvement cyclique puisse se mettre en place. Pour cela il faut que l'orientation du radiateur soit dans une direction supérieure à la base. Nous ne savons pas exactement comment CapTherm pourra garantir que ce sera toujours le cas, mais le bloc de refroidissement CPU a été dessiné de façon à ce que ce soit le cas dans les boitiers classiques. Ceci dit, pour ne pas prendre de risque, les démonstrations se faisaient avec une carte-mère posée à 45 °C pour s'assurer que la base soit inclinée et que la vapeur puisse trouver son chemin de façon optimale.

Enfin, il faut parvenir à garantir l'herméticité parfaite de l'ensemble, ce qui est bien plus complexe que dans un simple système de watercooling, d'autant plus quand plusieurs métaux doivent être exploités dans le bloc en lui-même. On retrouve ainsi des couches de cuivre (pour la base), d'acier inoxydable, de titane et de différents types d'aluminium. Toutes sont nécessaires pour différentes raisons, que ce soit pour les performances, la durée de vie ou les procédés de fabrication.


Pour mettre au point cette association complexe de métaux différents, CapTherm a d'ailleurs recours à une méthode de fixation par explosion. Selon le fabricant, pas moins de 250 kg d'explosifs sont nécessaires pour fabriquer 1m² de ce matériau. Cette plaque métallique se retrouve "chiffonnée" par l'explosion, mais les métaux sont parfaitement fusionnés les uns aux autres, et il est nécessaire de la déplier avant d'en découper des morceaux. Plus ceux-ci sont petits, plus ils sont réguliers, ce qui limite en partie le format d'utilisation de cette technologie.

Les avantages seraient par contre nombreux avec une efficacité dépassant toutes les autres solutions, aucune pompe qui produit des nuisances sonores et pose des problèmes de fiabilité et aucun besoin d'alimentation. La seule énergie utilisée est tirée de la chaleur dégagée par le composant refroidi.

CapTherm continue de développer sa technologie et d'investir dans du matériel d'usinage en espérant lui trouver une multitude de débouchés, mais dans un premier temps ce seront des ventirads CPU qui seront proposés. Le MP-1120 est prévu pour accueillir un ventilateur et encaisser jusqu'à 275W alors que le MP-1240 peut accueillir deux ventilateurs et encaisser jusqu'à 325W. Le design de leur base a été travaillé de manière à intégrer une fenêtre à travers de laquelle une diode permet de visualiser l'état du liquide de refroidissement.


Annoncés pour mi-2014, ceux-ci ont été repoussés à plusieurs reprises. Le fabricant a en fait détecté un problème de fiabilité au niveau de l'étanchéité qui a été complexe à corriger, mais il estime maintenant la durée de vie de ses ventirads à une centaine d'années. Pas fou, pour son introduction, CapTherm ne pense cependant pas prendre le risque de s'avancer à plus de 3 ans au niveau de la garantie.

Le MP-1120 devrait être proposé en mai ou juin à 250€ et le MP-1240 à 300€. Des tarifs plus qu'élevés qui demanderont à ce que ces ventirads tiennent réellement toutes leurs promesses !

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