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Comparatif LCD 19'' : 2, 3, 4, 6, 8 ms et plus
DiversEcrans
Publié le Lundi 19 Décembre 2005 par Vincent Alzieu

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Page 1 - Introduction

Comparatif LCD 19" : 2, 2,4, 3, 6, 8, 12, 18 ms
On pourrait dire qu’il s’agit du dernier gros comparatif LCD de l’année 2005. En fait, mieux vaut voir ce nouveau pavé comme le premier de 2006, car les écrans testés aujourd’hui ne font que démarrer dans la vie. Ce sont des petits jeunes, à peine sortis de leur carton. Ils ne bénéficient pour la plupart d’aucune publicité pour les protéger, tous ne sont même pas encore arrivés dans les bacs des magasins. Ils commencent certes brillamment leur vie, mais le grand public entendra vraiment parler d’eux dans les mois à venir, quand leurs réputations se forgeront. Quand chacun saura que ça y est les écrans sont descendus sous les 3 millisecondes, quand chacun saura sans hésiter s’il vaut mieux pour lui un écran TN, VA ou IPS. Là vous avez un peu d’avance...

Pour bien commencer voici la liste des écrans testés et quelques rappels de base.
Le Menu du jour
Aujourd’hui le chef vous propose des TN soupoudrés de P-MVA, de S-PVA et de S-IPS. Bref, toutes les technologies et tous les temps de réponse sont là ! S’il n’y a pas forcément le moniteur dont vous rêviez, vous pourrez au moins vous reporter à un produit équivalent, au rendu proche. 8 LCD sont intégrés complètement à ce comparatif, 5 autres déjà testés auparavant ne sont utilisés qu’à titre de référence dans certains tests (couleurs et/ou réactivité).

Commencer à décrypter
Trois grandes familles sont représentées dans ce comparatif, avec des temps de réponse variables de 2 à 18 ms.

La première erreur à faire serait de prendre le temps de réponse annoncé pour argent comptant. Un écran 6 ms ne sera pas forcément mauvais dans les jeux comparé à un 2 ms, présenté comme étant 3 fois plus rapide. Le principal intérêt de cette valeur est de situer les générations de produits au sein de chaque famille de dalle.

Par exemple, les dalles 3 ms sont en principe plus récentes que celles de 4 ms. En revanche, cela ne veut pas dire :
- qu’elles seront plus rapides dans la réalité que les 4 ms,
- qu’elles sont plus récentes que les 8 ms des autres technologies.
Ensuite, les constructeurs communiquent une valeur de temps de réponse de gris à gris, parfois une deuxième entre blanc et noir. Quand toutes deux sont données elles diffèrent, preuve que le temps de passage d’une couleur à l’autre varie. C’est bien le cas : ce n’est pas le même pour passer du jaune clair au bleu foncé que du rouge au rose. Les fabricants mettent en avant un temps de réponse qu’on pourrait croire fixe, mais qui varie en fait considérablement d’une couleur à l’autre. Idéalement il faudrait pouvoir mesurer toutes les transitions de gris à gris, soit 256 x 256 = 65 536 mesures, pour se faire une idée plus juste du temps de réponse réel de l’écran. Ce serait mieux mais pas forcément encore suffisant. Car les constructeurs ont introduit bon nombre d’astuces électroniques en plus, comme l’overdrive et le dithering, l’un consistant à suramplifier la tension aux bornes des cristaux, l’autre à faire clignoter les pixels à grande vitesse sur un nombre réduit de couleurs. Dans la pratique, cela se traduit :

  • overdrive : parfois par une trace devant le objets en mouvement, un phénomène qui pourrait s’apparenter à la rémanence dans le sens où il occasionne une gêne visuelle, une trace qui ne devrait pas être là. Cette suramplification peut ou non être détectée par une mesure du temps de réponse, qui par définition tronque les extrêmes des réactions. Seul le signal de 10% de sa réponse à 90% est pris en compte. La suraplification sera toute ou partie coupée par la mesure. Tronquer ainsi le signal pour établir la mesure fait également qu’on néglige le temps de réaction des cristaux, ainsi que celui nécessaire à la stabilisation de la couleur ; un problème indépendant de l’overdrive, lié à la définition même du temps de réponse. Plus de détail sur l’overdrive ici.

  • dithering : par une réduction de la plage de couleurs à étudier, toutes n’étant pas vraiment affichées. Sur les TN, chaque couleur n’est pas affichée sur 256 niveaux mais sur 64 seulement. La mesure doit être adaptée en conséquence, et l’on doit prendre en compte ses conséquences visuelles à l’écran : cela peut occasionner un fourmillement particulièrement marqué dans les films, mais aussi parfois dans les jeux, dans certaines zones d’aplats ; un phénomène qui n’apparaîtra pas dans un temps mesuré.

    A cela il faut encore ajouter une troisième astuce expérimentée au moins par Samsung sur certains moniteurs, d’anticipation des images. D’après eux cela permettrait de faire réagir les cristaux plus vite, dans la pratique cela peut provoquer l’apparition d’une image fantôme devant l’objet... ce qui peut de nouveau passer à travers les mailles d’une mesure de temps de réponse.

    Enfin, ce sont là trois astuces découvertes "sur le tas", que les constructeurs n’ont pas forcément mises en avant d’eux même. Rien ne dit que nous ne passons pas à côté de bien d’autres, ce qui est fort probable. Quel crédit dans ce cas accorder à une mesure si un test visuel la contredit complètement, ce dont nous nous étions rendu compte l’an dernier en reliant un oscilloscope et une sonde aux écrans ?

    C’est pourquoi nous rapportons pour indication le temps donné par les constructeurs, mais que nous mettons toujours en place toute une série de tests pratiques.
    Les tests
    Fidélité des couleurs, calibration, réactivité dans les jeux, rendu vidéo, ergonomie, ouverture des angles de vision, qualité de l’interpolation, les écrans sont regardés sous toutes les coutures.

    Pour la fidélité des couleurs, nous utilisons le colorimètre LaCie Blue Eye Pro, dérivé d’un outil Gretag et couplé à la nouvelle suite LaCie. Cet outil nous permet d’opposer la qualité d’affichage de l’écran (gammut et DeltaE) avec ses paramètres par défaut, tel que vous le recevez, avec les résultats après calibration. Les résultats sont parfois surprenants : vous aurez souvent intérêt à bien prendre le temps de corriger manuellement les couleurs, ou tout au moins les paramètres de contraste, luminosité et température de couleur.

    Pour les jeux, après avoir mis en place une mesure du temps de réponse l’an dernier en sonde + oscilloscope nous avons finalement estimé les mesures non représentatives du rendu réel constaté. Cela renvoyait des résultat du genre : ViewSonic VP191b bien plus rapide qu’une dalle TN 8 ms, type Hyundaï L90D+. Jouer 5 minutes dessus puis lancer un film permet de se rendre compte instantanément du contraire.

    Nous avons donc mis en place une nouvelle procédure de test dans le courant de l’été 2005, basée cette fois sur des photos des écrans en plein travail. Nous capturons ainsi la rémanence dans deux contextes, le premier entre couleurs vives, le second sur une transition Noir / Blanc (représentative entre autre de la rémanence subie par les graphistes 3D dans leurs animations en mode filaire). Le logiciel utilisé est Pixel Persistence Analyzer  (PixPerAn pour les intimes). Les images témoins de la rémanence sont capturées au reflex Canon 350D avec un temps de pose de 1/1000 s. Nous réalisons à chaque fois une cinquantaine de photos en rafale pour chaque test pour connaître précisément l’évolution de la rémanence entre deux images. Et cette fois ça marche : les photos sont fidèles à ce que nous ressentons dans les jeux. Soit dit en passant, nous n’avons pas abandonné nos tests pratiques pour autant : jeux, vidéo DVD et HD, surf...

    La machine de tests est un PC assemblé maison autour d’un processeur AMD Athlon XP3200+ et d’une carte graphique NVIDIA GeForce 6800 GT.


    Page 2 - Belinea 10 19 20

    Belinea 10 19 20
    Le 10 19 20 a déjà fait l’objet d’un test à part. Etant donné qu’il s’agit, au moins jusqu’à la date de ce comparatif, de notre écran favori pour un usage polyvalent, il nous semblait logique de l’opposer à ses nouveaux challengers. En plus depuis la première publication de son banc d’essai son prix a baissé. Il était initialement de 499 €.

    Comme la première fois, il nous faut tout d’abord souligner un problème gênant au niveau des nomenclatures. Le 10 19 20 pose des problèmes analogues à ceux rencontrés sur le VP191b. C’est un nouveau vieil écran. Belinea a la très mauvaise habitude de conserver les mêmes noms d’écrans au fil des années alors que la dalle à l’intérieur change. Ils n’y vont d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère : il a été un temps en dalle TN, visiblement un autre en PVA, puis en MVA ancienne génération avant d’intégrer aujourd’hui une S-MVA rapide, à 8 ms.


    Heureusement, trois points permettent d’identifier ce moniteur des précédentes versions. Son design a été revu (changement de pied entre autre). Sa référence précise ensuite change : si 10 19 20 est son nom, son prénom (sa référence interne chez Belinea) est 111919, et elle est précisée sur l’emballage du produit. Enfin, ses caractéristiques n’ont plus rien à voir avec celles du précédent moniteur (contraste, temps de réponse). Fin de la parenthèse.


    C’est un écran ajustable en hauteur (il coulisse d’ailleurs particulièrement bien), doté un mode pivot, des entrées DVI et analogique et d’un transformateur secteur interne. Ce dernier point devient heureusement courant sur les écrans.


    Le mode pivot présente un intérêt surtout quand l’écran vient en second moniteur sur un système bi-écran. Il peut être très intéressant d’en conserver un en mode paysage et de basculer l’autre en mode portrait, pour la rédaction de textes et la navigation dans les pages web, optimisées la plupart du temps pour du 1024 x 768, ou moins. En pivot on passe en 1024 de large pour 1280 de haut. Lire les pages ainsi s’avère très confortable. Toutefois, mieux vaut ne pas être du genre à tout le temps installer de nouvelles applications sur son poste. Il est assez courant que la configuration portrait saute suite à l’installation d’un logiciel. Passer son temps à rectifier les orientations est vite lassant.


    Pour être au top de l’ergonomie du moment, il lui manque des hub USB et FireWire, des entrées vidéo type Péritel, YUV, S-Vidéo, un capteur de luminosité capable d’ajuster automatiquement au mieux les couleurs, etc.


    Page 3 - Eizo FlexScan S1910

    Eizo FlexScan S1910
    Si on réalisait un sondage chez les infographistes amateurs et professionnels sur les meilleures marques d’écrans pour leur métier, Eizo arriverait dans le trio de tête, et certainement en première place. Pourtant ce constructeur japonais ne fabrique pas à proprement parler d’écran. Il les définit, développe de nouvelles fonctionnalités en collaboration avec les fabricants de dalles sur la base de cahiers des charges fournis et il assemble le tout. Sauf qu’à la différence de nombreux constructeurs ils ajoutent une étape supplémentaire au montage : la calibration des dalles une à une.


    Première remarque à la lecture du tableau : Eizo fait une nouvelle infidélité aux dalles IPS. Pour la seconde fois (Cf test du S2110W), ils ont préféré utiliser les composants S-PVA de Samsung pour y gagner en contraste et en réactivité. Ils sont conscients d’y perdre un peu en angles de vision. Ne pas faire appel à une dalle IPS leur permet également de réduire les coûts du moniteur, qui serait sinon encore plus cher ; non pas que les dalles IPS sont meilleures, mais nous a écrit le représentant d’Eizo Japon, parce qu’elles sont produites en plus petits volumes.


    Comme on le voit ci-dessus, la calibration du moniteur se paie très cher ! Toutefois, Eizo justifie ce surcoût aussi par d’autres fonctionnalités :

  • un choix de pieds : le pied livré en standard est le plus classique des deux, celui de gauche. Il est ajustable en hauteur sur 10 cm, et doté d’une inclinaison avant/arrière de 40° et d’une rotation droite/gauche de 70°.
    Nous concernant, le modèle reçu et testé était un FlexScan S1910-AS noir, avec le pied ArcSwing2. Opteront pour lui ceux intéressés par son mode pupitre, incliné au raz du bureau. Voir photos ci-dessous.

  • une correction 10 bits. Là, il nous faudra creuser le sujet. A en croire leurs explications, la carte graphique émet un signal sur 8 bits, l’écran le convertit en 10 bits (1021 niveaux au lieu de 256 par composante RVB) au niveau de la table de couleurs, puis ressort du 8 bits au niveau des pixels pour "des valeurs gamma idéales". Le chemin paraît bien compliqué pour pas grand chose... D’un côté on aurait tendance à croire qu’ils se compliquent la vie pour ajouter un point marketing à leur plaquette, d’un autre il faut convenir qu’à la fin le rendu des couleurs de leur écran est très supérieur à la moyenne. D’après Eizo, cette conversion va permettre d’affiner le rendu des couleurs les plus difficiles, comme les tons chair. Le passage de 8 à 10 bits se fait via une interpolation basée sur les pixels voisins. Mais derrière, le système de commande des pixels est toujours en 8 bits. D’où une reconversion de 10 vers 8 bits. Mais, précise Eizo, on ne reviendrait pas aux valeurs initiales : l’écran sélectionnerait 256 couleurs parmi les 1021 échantillonnnées. D’où un gain théorique. Nous dans la pratique on ne voit aucun changement entre cet écran calibré et un autre, comme le Samsung 970P, calibré lui aussi. Peut-être nos yeux ne sont pas assez "graphistes professionnels" ?

  • un capteur de luminosité stabilise l’affichage au démarrage et après un retour de veille. En outre, l’écran est censé détecter et compenser automatiquement les changements de luminosité causés par la température ambiante et le temps d’utilisation. On a essayé : c’est très subtil. Tellement qu’on n’a même vu aucun changement quand on travaille toutes lumières allumées puis qu’on éteint tout subitement. Eizo nous a confirmé que les variations étaient très légères, tellement qu’on ne les perçoit pas forcément car l’oeil s’habitue lui aussi très vite. Hum... Ils ont quand même prévu de passer au bureau prochainement pour vérifier si le modèle reçu n’avait pas un problème.


  • la possibilité de gérer son parc d’écrans à distance grâce au logiciel optionnel Screen Administrator, qui récupère l’identité des moniteurs via le réseau et une connexion USB entre l’écran et l’unité centrale qui le commande. Plus de détails . Ça, ça peut être utile.



    Page 4 - Hyundaï Q90U

    Hyundaï Q90U
    Samsung s’apprête à lancer début 2006 un nouvel écran équipé d’une dalle 3 ms. Mais chut, ce n’est pas officiel. C’est un secret. Mais dommage pour eux, Samsung fabricant de dalles a privilégié Hyundaï plutôt que Samsung fabricant d’écran : le Q90U sort un mois avant l’écran Samsung équipé des mêmes composants.

    Très souvent, Hyundaï écrit à son propos que c’est un 3 ms. Mais ils nous ont annoncé par peu fiers qu’il s’agit en fait d’un 2,4 ms, que par modestie ils arrondissent à 3 ms.


    Opter pour une dalle Samsung procure au moins un avantage : ce constructeur semble se soucier un peu plus du rendu des couleurs de son écran que AU-optronics. Les quatre écrans équipés en dalles Samsung ont tous été mesurés avec des taux de fidélité sensiblement meilleurs que ceux de AU-optronics. Et dans le lot, le Q90U – même s’il est encore loin d’être parfait – fait partie des meilleurs. Pour un moniteur de type TN ce résultat est même bien plus satisfaisant que la moyenne. Toutefois, il est encore trop tôt pour s’en glorifier : le rendu des couleurs ne pourrait être qualifié de bon qu’à partir d’une moyenne des DeltaE mesurés inférieure à 3 (Cf page rendu des couleurs un peu plus loin). Le Q90U est toujours à 3,5. Ce n’est pas encore ça mais on s’en approche...


    La coque est dans la lignée des précédentes chez Hyundaï. Le plastique est rustique, mais elle a deux avantages. Elle est ajustable en hauteur et elle intègre un petit hub USB 2 ports sur le côté gauche (quand on est face à l’écran) du moniteur.



    Page 5 - LaCie 319

    LaCie 319
    Le 319 est un écran un peu hors norme. Il est livré avec une casquette et avec un colorimètre, le LaCie BlueEye Pro. Ce colorimètre est en fait signé Gretag, LaCie ne fait "qu’y" ajouter son propre outil logiciel de calibration maison. Soit dit en passant, cet outil nous l’aimons particulièrement : c’est celui dont nous nous sommes équipé pour nos tests. Acheté seul il coûte dans les 330 €. Mais pour ceux qui ne seraient pas équipés d’un écran LaCie, le constructeur préfère les orienter vers la précédente version de leur colorimètre, forcément un peu moins précis mais aussi bien plus abordable : le BlueEye 2, à 220 € environ.


    Ce qui fait qu’il s’agit d’un moniteur professionnel, c’est déjà sa calibration hardware du moniteur, via l’interface DDC (Display Date Channel). Contrairement aux autres écrans, vous n’avez pas à ajuster manuellement les paramètres de luminosité, contraste et les canaux pendant la calibration, l’écran se charge de tout tout seul. C’est plus fin et en principe un peu plus précis, même si on obtient d’excellents résultats avec les calibrations software (colorimètre + réglages manuels des paramètres).

    Ensuite, et c’est lié, il y a sa gestion avancé des profils. Vous pouvez pré-régler plusieurs profils en fonction de votre activité, du D50 pour un client, du D65 pour d’autres travaux, etc. Les paramètres sont enregistrés dans les profils stockés, entre lesquels vous pouvez jongler sans de nouveau étalonner à chaque fois le moniteur.


    Toutefois, ajouter une dalle IPS, le savoir faire LaCie, leur calibration hardware des moniteurs avant l’emballage, la calibration via DDC ensuite, la casquette et le colorimètre aboutit à une facture totale proche de l’absurde. Ce 19" coûte plus cher que les meilleurs 24". Surtout que les autres points forts mis en avant par LaCie sur son moniteur sont pour certains sujets à caution.

    Pour commencer, la casquette utile aux graphistes pour ne pas être gênés par les variations de luminosité ambiante posent question sur l’intérêt de faire appel à une dalle IPS. L’IPS ne sert plus à notre avis que pour ses angles de vision plus larges que le VA. Dès l’instant où l’on met une casquette, on perd donc illico cet intérêt. On se coupe également la possibilité de travailler en bi-écran, mais c’est un autre sujet.

    Pour nous donc, utiliser une IPS sur cet écran occasionne un surcoût inutile et même induit des défauts très pénalisants, si on tient compte en plus de la différence flagrante de réactivité qui existe entre les dernières dalles VA et cette IPS 18 ms. Oubliez toute activité en mouvement dessus. Montage vidéo, gestion d’objets 3D, conception de jeux, cet écran n’est pas fait pour cela. Il ne convient à notre avis que pour des images fixes, des photos, des plaquettes, etc.

    Après, l’écran se targue d’atteindre 72% du gammut NTSC. Selon nos mesures, il s’en sort exactement comme les autres. Ce n’est pas mensonger, mais tous en sont capables. En terme de gammut, et de gammut seulement (pas de fidélité des couleurs) cet écran est dans la moyenne. Il faudrait songer à remplacer les backlights pour qu’on commence à voir quelques améliorations dessus.


    Enfin, comme l’écran Eizo, le 319 est présenté comme un écran 10 bits. La procédure est identique : la carte graphique sort du 8 bits, convertis une première fois en 10 bits sur l’écran "pour affiner l’image" avec une interpolation basée sur les valeurs des pixels environnants. Puis repassage en 8 bits vers le système de commande (mais précise LaCie, les 256 valeurs retenues sont choisies parmi les "1024"-10 bits de l’échantillonnage). Est-ce vraiment utile ? On a 8 bits en entrée, 8 bits en sortie. D’après LaCie (et Eizo) oui. Ça affinerait les tons difficiles, comme les couleurs chair. Pour notre part, mais ça n’engage que nous, un oeil plus précis y verrait peut-être quelque chose, nous n’y voyons pas le moindre changement...
    En plus, à force de vouloir impressionner LaCie s’emmêle les pinceaux. Ils expliquent : correction sur 8 bits = 256 niveaux de couleurs. Sur 10 bits = 1024 niveaux. Logique ? Eh bien non. Sur 8 bits la valeur maximale est 1111 1111. Interpolé sur 10 bits ça donne 1111 1111 00. Les valeurs suivantes, 1111 1111 01, 1111 1111 10, 1111 1111 11 sont donc inaccessibles quelle que soit la méthode retenue. Les dalles 10 bits après échantillonnage n’affichent donc pas 1024 couleurs, mais 1021 par composante RVB. Une telle confusion ne renforce pas la crédibilité du système...


    Un point à l’honneur de LaCie : nous avions tendance à critiquer fortement les dalles IPS sur leur noir un peu délavé, en tout cas bien moins profond d’habitude que ceux des moniteurs VA. Le 319 sort du lot. Son noir est à 0,3 cd/m², une très bonne valeur, deux fois meilleure que celle des IPS habituels. Toutefois, l’écran Eizo (en S-PVA, la technologie la plus douée selon nous sur ce terrain, ce qui lui vaut des taux de contraste très impressionnants) descend à 0,2 cd/m²...

    News de dernière minute : LaCie lance les écrans 19 pouces 119 et 120, ils viennent de les recevoir ce matin. Ce sont deux écrans du type Premium-MVA.


    Page 6 - Nec MultiSync 90GX²

    Nec MultiSync 90GX²
    Nec a lancé sa première série d’écrans pour joueurs l’an dernier. Ils la renouvellent assez logiquement en cette fin d’année. Comme sur la précédente série, on retrouve la même coque sobre et un traitement de la dalle Crystal Bright.


    Il paraît qu’il y en a qui aiment le Crystal Bright. Nous, on est pas fans. On peut lire à son propos : "La surface brillante de l’écran garantit la netteté du contraste et un rendu supérieur des couleurs en environnement sombre.".

    Reprenons les choses point par point.
  • C’est vrai, la surface est brillante. Ils ont raison. C’est un peu comme quand on compare une photo papier brillante (le 90GX²) à une autre en version matte (les concurrents).
  • Ça garantit la "netteté du contraste" ? Connais pas. Netteté oui. Contraste oui. Les deux ensemble non. Faire appel à une dalle brillante renforce la vivacité des couleurs. Par opposition le noir et le blanc brillants paraissent encore plus marqués qu’en version matte. Donc oui, on a une sensation de contraste renforcé, de couleurs sublimées. Sensation, car l’outil de mesure n’étant pas affecté par cette brillance, on retrouve des valeurs conformes à ce que les autres écrans produisent.


  • "un rendu supérieur des couleurs en environnement sombre" : oulala ! Là on est franchement dans le discours marketing douteux et nous avons un avis radicalement différent sur la question. Car d’une part le rendu des couleurs de cet écran est franchement moyen – mais la faute renvient pour une bonne partie au fournisseur de la dalle AU-Optronics. Les dalles Samsung sont plus fidèles. D’autre part c’est justement dans les environnements sombres que nous n’aimons pas du tout cet écran, qui se transforme en véritable miroir s’il y a la moindre lumière incidente dessus. Si une lumière en fond de pièce n’est pas éteinte, qu’il y a un jour du côté du rideau sur la fenêtre, vous vous verrez dans la dalle. Quand on est en train de courir comme un dératé dans les caves d’un jeu pour échapper à ses poursuivants, et qu’on se rend compte qu’à cause de ce traitement on n’y voit rien, c’est gênant. Idem dans les films : on se voit dans les bandes noires. Si le film n’est que moyennement intéressant, vous risquez de focaliser dessus.

    Toutefois, si ce traitement vous convient, alors vous pourrez profiter du hub USB 4 ports de l’écran, 2 prises sur le côté, 2 derrière.



    Page 7 - Samsung Syncmaster 970P

    Samsung Syncmaster 970P
    AU-Optonics fut la star de 2005. Le lancement chez eux des premières dalles rapides VA a été pour nous l’innovation de l’année. Pourtant, ce changement on l’attendait d’abord chez Samsung. C’est eux qui l’avaient annoncé les premiers, en début d’année 2005, en parlant d’une future dalle PVA 8 ms. De retards en ratés, Samsung n’a finalement que peu utilisé la dalle en question. Ils l’ont lancée discrètement dans le courant de l’été sur le 193P+, qu’ils ont arrêté tout aussi discrètement à l’automne. Cette dalle, nous l’avions testée dans un écran Fujitusu-Siemens, le P19-2 – très décevant. La rémanence dessus était franchement excessive, très supérieure à celle des écrans P-MVA 8 ms. Ce n’est donc pas très étonnant que Samsung n’ait pas cherché à communiquer sur le 193P+ équipé des mêmes composants. Ils se réservaient en fait pour le 970P, équipé d’une dalle S-PVA 6 ms cette fois, autrement plus satisfaisante. Cette fois oui, Samsung arrive au niveau de AU-Optronics. Un peu tard mais bon.


    Choisir une dalle Samsung présente en plus un avantage : comme vous le lirez un peu plus loin en valeurs, le fabricant coréen attache plus d’importance au rendu des couleurs de ses écrans que le taïwannais AU-Optronics. Ça se voit et c’est flagrant aux mesures.



    Pour ce qui est de la coque du 970P, elle est toujours aussi belle. Toujours, car nous avions testé son petit frère, le 770P, l’équivalent en 17 pouces. Le pied est ajustable en hauteur, l’écran bascule très facilement et automatiquement en mode pivot... Nous, on aime (sauf le bloc transformateur externe) ! Mais les goûts et les couleurs...



    Le problème, c’est que cette ergonomie se paie cher. 500 € l’écran 19 pouces, ça nous semble excessif. Autre souci : l’articulation du pied peut vieillir un peu prématurément. Il ne faut pas trop jouer avec, sinon il arrivera ce qui arrive au moniteur reçu pour test et passé entre de nombreuses mains, il ne tient plus la position la plus haute. L’articulation devient trop souple.


    Page 8 - ViewSonic VP930 B

    ViewSonic VP930 B
    Si AU-Optronics a vu son aura renforcée cette année, c’est en partie grâce au VP191b, un écran lancé par ViewSonic au printemps dernier. C’était le premier LCD de type VA avec un temps de réponse rapide. La réponse des utilisateurs ne s’est pas faite attendre : ce fut la ruée ! Succès partout, dans tous les pays. Pénuries, prix qui s’envolent au lieu de baisser au fil des mois. Le VP191b a eu une vie de rêve pour un écran. Mais sa fin de vie était programmée pour septembre 2005. A cette date les rares stocks restant se sont encore raréfiés. Le prix est encore remonté et son remplaçant, le VP930, a trop tardé. ViewSonic n’a pas réussi à faire la jonction, ce qui a profité à Belinea dont le 10 19 20 est arrivé pile dans les temps pour rafler la mise et tous les suffrages. Le VP930 est arrivé plus d’un mois après, à un prix très supérieur à celui de Belinea.


    Et là on ne comprend pas bien. Certes, l’aura de ViewSonic est un peu plus grande que celle de Belinea. Mais quand même... 160 € d’écart pour une ergonomie comparable, les mêmes composants et un rendu des couleurs moins bon, on se dit que ViewSonic tire peut-être un peu trop sur la corde.


    Comparé au VP191b, le VP930, B pour Black ou S pour Silver, a gagné une quatrième branche à son pied. Pour le reste, c’est pareil : le pied est ajustable en hauteur et l’écran bascule en mode pivot.


    Seul véritable avantage sur le VP191b : le nom VP930 est utilisé pour la première fois, alors que le VP191b en était à sa quatrième génération de dalles. D’où des confusions fréquentes des magasins.


    Page 9 - ViewSonic VX922

    ViewSonic VX922
    ViewSonic a une nouvelle fois bénéficié d’un effet d’annonce : ils sont les premiers à proposer un écran avec un temps de réponse de 2 ms. Ils peuvent donc légitimement proclamer avoir à leur catalogue l’écran le plus rapide du monde ; ce qu’ils ne se gênent pas de faire.

    La coque est connue : c’est la même que celle du précédent VX924, le 4 ms devenu 3 ms par la magie d’un changement de procédure de mesure du temps de réponse. Et franchement, tant qu’à faire, ils auraient pu continuer sur leur lancée. Dire que le VX924 est devenu un 2 ms. Car vraiment, les différences entre les 922 et le 924 sont extrêmement minces. C’est bien simple, si on vous cache le nom du moniteur il n’y a aucune chance que vous deviniez la version sur laquelle vous jouez. Même si on les met en mode clone.


    Plutôt que de s’énerver sur le temps de réponse, nous aurions préféré que ViewSonic prenne un peu de temps pour mieux régler son moniteur par défaut. Les paramètres retenus sont les plus mauvais de tous. Manifestement, le constructeur se soucie plus de proposer des couleurs qui claquent (ce qui est bien le cas ici) que des tons justes.


    Pour en revenir à la coque, celle-ci est très belle, elle a ses fans. Elle date un peu puisque ViewSonic l’utilise depuis plusieurs générations de moniteurs, mais elle reste dans l’air du temps. Elle a également l’avantage de proposer les deux interfaces DVI et analogique. En revanche, le pied fixe interdit tout réglage en hauteur et toute bascule en mode pivot. Mine de rien, il s’agit donc de l’ergonomie d’un écran premier prix dans une coque élégante, le tout vendu à prix d’or.


    Page 10 - Rendu couleurs

    Rendu des couleurs en sortie de carton
    Quelle part des écrans est amenée à rencontrer un jour un colorimètre dans leur vie ? Sans doute moins de 5 %. Même si l’usage d’un tel produit améliore considérablement le rendu des écrans, le prix élevé des sondes (aux alentours de 300 €) les rend rares, difficilement accessibles au plus grand nombre. D’où le test suivant, réalisé sur leurs réglages par défaut.

    Le DeltaE est une mesure de la différence entre chaque couleur demandée et celle restituée, pondérée par la sensibilité de l’oeil humain.

    Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
    2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
    1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
    Delta E < 1 : c’est parfait.

    En bref, plus la barre est courte, plus le rendu des couleurs est juste


    Si on considère comme bon un rendu des couleurs pour lequel DeltaE moyen < 3, seuls trois écrans sont satisfaisants, ceux de LaCie, Eizo et Samsung. Les deux spécialistes de la couleur arrivant avec une tête d’avance sur Samsung.

    Ce résultat pourrait paraître décevant mais il ne l’est pas du tout : il témoigne qu’afficher des couleurs délirantes en sortie de carton n’est pas une fatalité. Non seulement trois constructeurs y arrivent sur leur moniteur, mais Hyundaï n’en est pas loin non plus.

    Il y a surtout trois écrans problématiques : les deux de ViewSonic et celui de BenQ, les trois affichant une moyenne au delà de 5. Ce n’est pas la catastrophe : c’est au delà de 6 qu’on passe dans le domaine du pas satisfaisant du tout. Mais là, on n’en est quand même pas très loin...

    Il est également très instructif de construire un autre tableau, basé cette fois sur l’origine des dalles :


    Il semble flagrant que le rendu des couleurs dépend pour une bonne partie du fabricant de la dalle. Et qu’à ce compte Samsung semble plus se préoccuper de la fidélité des couleurs que AU-optronics.

    Voici maintenant en détail ce que délivre chaque écran sur 17 des 18 couleurs étudiées (manque la barre du noir pur).


    C’est le seul test pour lequel le choix de la technologie n’influe pas sur les résultats. Le rendu des couleurs sera fidèle si le constructeur a pris la peine de correctement régler ses écrans. Afficher des couleurs fausses sur un LCD sans aucun réglage particulier n’est pas une fatalité, en témoignent les écrans Eizo et LaCie, bien plus fidèles d’emblée que leurs concurrents.

    Parfois ça frise même la moquerie. Les deux écrans ViewSonic sont les plus mal réglés. Quand on voit ce dont est capable Belinea sur son 10 19 20, équipé de la même dalle que le VP930B, on se dit que ViewSonic pourrait faire un minimum d’efforts. Surtout quand en plus on sait que leur écran est proposé plus de 100 € plus cher que l’écran allemand...
    Rendu des couleurs après calibration
    Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
    2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire).
    1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
    Delta E < 1 : c’est parfait.


    Après calibration tous les écrans sont bons et se tiennent dans un mouchoir de poche. Il est intéressant de constater que ces résultats s’affranchissent complètement de la technologie de la dalle.

    On rappelle néanmoins qu’un colorimètre comme celui que nous utilisons pour les essais coûte 300 € environ, ce qui augmente considérablement le prix de l’écran. Dans le lot, un seul écran est livré avec un tel outil : le LaCie. Seul le 319 sera donc capable d’un tel rendu dans la configuration des écrans d’origine.

    Régler un écran à la main est extrêmement compliqué. Il existe des logiciels, il faut de la patience, un bon oeil et encore de la patience pour trouver un mieux par rapport aux réglages d’origine. La première étape consiste bien souvent à diminuer la luminosité par défaut, carrément excessive puisque souvent au delà de 250 cd/m². De nombreux graphistes n’entendent pas travailler avec un écran à plus de 110 cd/m².

    Enfin, nous ne pouvons pas vous donner les réglages finaux ni les profils créés avec ces écrans : d’expérience nos paramètres et fichiers ne fonctionnent que sur la machine où ils ont été créés. D’où l’importance d’avoir un bon rendu des couleur d’entrée...


    Page 11 - 1er test de réactivité

    Test de réactivité 1 : rendu dans les jeux
    Une voiture défile de droite à gauche à grande vitesse.
    Le mouvement n’est pas parfaitement fluide. En fonction notamment de la vitesse du défilement, la voiture est dessinée en plusieurs positions successives. La voiture va très vite, les positions sont rapprochées : l’oeil perçoit un mouvement fluide.

    écran parfait
    écran avec rémanence de 3 images

    Un écran sans aucune rémanence verrait chaque précédente image complètement s’effacer quand la nouvelle paraît. Ça c’est pour la théorie. En pratique, très souvent ça tarde. La ou les précédentes images s’effacent progressivement. On garde jusqu’à cinq images rémanentes sur certains écrans, d’où une traînée blanche parfois visible derrière les objets. A l’inverse, certains écrans ont adopté des overdrives très forts, parfois complétés par des algorithmes d’anticipation d’images. Dans ce cas, une image peut se dessiner devant l’objet principal, ce qui occasionne à l’écran un petit halo blanc devant les objets en mouvement.

    Nous capturons cette rémanence à l’aide d’un appareil photo calé sur un temps de pause de 1/1000 secondes. Nous réalisons une cinquantaine de clichés par test. Nous récupérons ainsi tous les états de rémanence de l’écran, toutes les positions des voitures, du moment où elle est à son point maximal jusqu’à celui où la prochaine image va commencer à se dessiner, et donc où les précédentes sont le mieux effacées possibles.
    L’image la plus importante des deux est celle de gauche, la meilleure.
    C’est celle que l’écran affichera le plus souvent. Celle de droite, la moins bonne est une image de transition, en principe fugitive.

    En sus des 8 écrans du test, 4 autres sont présents ici afin de présenter ci-dessous tout ce qui se fait actuellement en 19 pouces, ou presque, du TN 2 ms au MVA 25 ms, avec en plus un tube à la fin.
    Voici donc les deux états extrêmes entre lesquels la rémanence des écrans oscille :

    Dalle TN AUO 2 ms : ViewSonic VX922

    Dalle TN Samsung 2,4 ms : Hyundaï Q90U

    Dalle TN AUO 3 ms : ViewSonic VX924

    Dalle TN AUO 4 ms : Nec MultiSync 90GX²

    Dalle TN AUO 4 ms : BenQ FP91V

    Dalle TN Samsung 4 ms : Samsung SyncMaster 930BF

    Dalle TN AUO 6 ms : Acer AL1951 BS

    Dalle S-PVA Samsung 6 ms : Samsung SyncMaster 970P

    Dalle TN AUO 8 ms : Belinea 10 19 25

    Dalle P-MVA AUO 8 ms : Belinea 10 19 20

    Dalle P-MVA AUO 8 ms : ViewSonic VP930B

    Dalle S-PVA Samsung 12 ms : Eizo FlexScan S1910

    Dalle IPS 18 ms : LaCie 319

    Dalle MVA Fujitsu 25 ms : Acer AL 1913 S

    Tube : Mitsubishi Diamond Pro 930SB


    C’est long et pas forcément facile à déchiffrer. En plus, ces photos peuvent être trompeuses si elles ne sont pas commentées.
    Les bêtes de courses
    Du ViewSonic VX922 (TN 2 ms) à l’Acer AL1951 BS (TN 6 ms), bien malin celui qui détecterait des différences à l’usage entre ces écrans. Tous sont extrêmement réactifs, avec toujours une très légère rémanence perceptible noteront ceux à la vue la plus affutée, du fait de cette image doublée dans le pire des cas. Sachez quand même que cet instant est fugitif. Il représente de l’ordre de 10 % des images sur une série d’au moins 50 shootées par écran.
    6 à 15 ms
    Le passage à 6 ms en VA et 8 ms en TN marque un changement. La différence est évidente dans les jeux. Avec un peu d’expérience, en lançant une partie on repère en moins de 5 secondes qu’on n’est plus sur un écran TN de 6 ms ou moins, mais sur une autre génération de produits un peu plus lente. Si l’on se réfère aux images publiées plus haut, cela s’explique dans l’image au mieux par une deuxième image rémanente plus marquée, éventuellement colorée au lieu d’être transparente, et par l’apparition d’une troisième image derrière la principale.

    De même, au pire on a maintenant 3 images simultanées toujours présentes, deux colorées et une transparente.

    On note que les écrans TN 8 ms et les VA 6 & 8 ms sont dans la même catégorie. Honnêtement, les trois se valent. Après un examen attentif pratique, nous avons tendance dans les jeux à préférer un peu les écrans TN. Mais la différence avec les VA est minime.

    Le rendu des moniteurs de cette série est un peu moins bon que sur les TN les plus rapides dans les jeux, mais il ne faut pas les renier d’un bloc. Pour rappel, c’était ce qui se faisait de mieux il y a un an seulement, et ça convenait parfaitement à la plupart des utilisateurs.

    A noter que l’écran PVA 12 ms s’apparente à cette famille sur les photos un peu à tord : la rémanence perçue dans les jeux est plus forte que celle rapportée plus haut par notre appareil. Notre système de capture est pratique mais pas infaillible car il ne témoigne pas de la fréquence des états. Dans la pratique, dans les jeux, il y a sensiblement plus de rémanence sur l’écran Eizo S1910 que sur les Belinea 10 19 20 et Samsung 970P.
    Pas pour le jeu
    Troisième et dernière catégorie, celle des écrans à plus de 15 ms. La dalle IPS 18 ms et la MVA 25 ms sont encore plus frappées par la rémanence, au point d’interdire selon nous tout usage ludique, et même cinématographique. Les flous induits par les mouvements sont trop importants.




    On se retrouve dans une configuration déjà rencontrée les années précédentes.

    Pour rappel, nous avions le sentiment que les dalles TN 8, 12 et 16 ms produisaient des résultats comparables à l’oeil, impossibles à distinguer dans les jeux même si une mesure à l’oscilloscope du temps de réponse apportait des valeurs différentes. Au Optronics nous avait d’ailleurs confirmé en début d’année 2005 qu’il s’agissait bien strictement des mêmes dalles, à quelques détails d’électronique près. Et qu’ils n’étaient nullement étonnés qu’on ne voit aucune différence entre leurs trois versions de dalles.

    Le passage sous les 8 ms pour les dalles TN marque visiblement un changement de génération beaucoup plus important. Mais une fois de plus, on se retrouve avec des dalles avec de petites améliorations successives du temps de réponse, sans qu’on voit de répercussion réelle à l’écran. Pour nous, 2 = 3 = 4 = 6 ms dans les jeux. Du coup, pourquoi se ruiner ? Autant prendre un 6 ms s’il est moins cher. Opter pour un 2 ms présente le seul avantage d’acheter un écran de conception plus récente, sur lequel on peut espérer trouver un rendu des couleurs un peu meilleur, puisque les constructeurs se rendent compte petit à petit qu’il s’agit là d’un point déterminant. Mais c’est loin d’être assuré, comme on l’a vu en page précédente.

    Enfin, même nous accordons un crédit plus que limité aux valeurs de temps de réponse communiqués, le fait est que les choses se sont améliorées, que l’offre actuelle a gagné en logique par rapport à ce qui se pratiquait par la passé. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, on avait un écran TN 20 ms plus réactif que des 8 ms dans le même technologie, des 16 ms IPS bien plus lents que les 16 ms TN, etc. Il était impossible de s’y retrouver. Maintenant c’est plus simple. S’il n’y avait les intrus Samsung PVA 8 ms et Fujitsu MVA 8 ms, épinglés à l’occasion du précédent grand comparatif 19 pouces, tout serait à peu près logique.


    Page 12 - 2nd test de réactivité

    Test de réactivité 2 : infographie 3D, jeux scènes sombres
    On étudie cette fois la rémanence sur deux couleurs opposées. Tant qu’à faire, on opte pour les extrêmes : blanc et noir. Cela peut représenter la rémanence sur une scène de jeu sombre, ou encore pour les graphistes 3D celle occasionnée par le déplacement d’un objet en mode filaire sur un fond de couleur opposée.

    Nous sommes revenus cette fois sur la liste originale des écrans 8 du le comparatif, à laquelle nous rajoutons un écran à tube.

    Dalle TN AUO 2 ms : ViewSonic VX922

    Dalle TN Samsung 2,4 ms : Hyundaï Q90U

    Dalle TN AUO 4 ms : Nec MultiSync 90GX²

    Dalle S-PVA Samsung 6 ms : Samsung SyncMaster 970P

    Dalle P-MVA AUO 8 ms : Belinea 10 19 20

    Dalle P-MVA AUO 8 ms : ViewSonic VP930B

    Dalle S-PVA Samsung 12 ms : Eizo FlexScan S1910

    Dalle IPS 18 ms : LaCie 319

    Tube : Mitsubishi Diamond Pro 930SB


    Dans le duel AUO / Samsung, la bataille tourne à l’avantage du premier. Qu’il s’agisse de TN ou de VA, ses dalles sont un peu plus réactives que les coréennes sur les transitions opposées, noir / blanc.

    Cet avantage est systématique : il vaut pour les quatre dalles AUO et les trois Samsung.

    Encore plus loin derrière, on retrouve la dalle IPS, vraiment très en retard en matière de réactivité. Il paraît, nous a-t-on soufflé, qu’une version évoluée de cette technologie fera son apparition l’an prochain. On l’espère vraiment pour l’IPS, car là, on ne lui trouve vraiment plus aucun intérêt, si ce n’est son angle de vision, un peu supérieur aux autres technologies.


    Page 13 - Angles de vision et films

    Angles de vision
    Les constructeurs communiquent des valeurs très impressionnantes pour leurs angles de vision. Mais comme on l’expliquait dans ce précédent article, leur mesure est largement sujette à caution.

    Voici en réalité ce que ça donne, avec des angles de prise de vue de 50° :

    Ecrans TN

    ViewSonic VX922


    Hyundaï Q90U


    Lec MultiSync 90GX²

    Les trois écrans rapides possèdent au moins une caractéristique commune : leur angle de vision vertical inférieur est très faible. C’est le point faible des écrans TN : l’image vire tout de suite au noir quand on les voit d’en dessous. Ça peut poser problème si vous utilisez l’écran pour visionner des films avec vos enfants : ils risquent vraiment de ne rien voir !

    Ces écrans méritent toutefois quelques éloges, toujours sur le thème de leurs angles de vision. Ceux latéraux sont très bons, meilleurs même que ceux des écrans VA qui suivent :

    Ecrans VA


    Samsung SyncMaster 970P


    Belinea 10 19 20


    ViewSonic VP930 B


    Eizo Flexscan S1910

    Les écrans VA, PVA et MVA, bénéficient dans l’ensemble d’angles plus ouverts. Néanmoins, ce n’est pas parfait. Les couleurs s’éclaircissent un peu au delà de 40° sur les côté, et elles perdent de leur éclat quand elles sont vues de haut ou de bas.

    Dans la bataille dalles Samsung contre AU Optronics, il n’y a pas vraiment de gagnant si l’on s’en tient aux modèles 6 et 8 ms. En revanche, le 12 ms de Eizo s’en sort mieux. Diminuer le temps de réponse semble avoir légèrement réduit les angles de vision chez Samsung.

    Ecran IPS


    LaCie 319


    Une fois encore, c’est la technologie IPS qui remporte l’épreuve des angles. Quelque soit celui retenu, dès qu’on sort de la position idéale face à l’écran le 319 de LaCie restitue de plus belles couleurs.

    Toutefois, l’intérêt de cette ouverture est assez limité. Car pour rappel, il s’agit d’un écran pour graphistes, qui plus est livré avec une casquette. Il s’agit donc d’un moniteur mono-utilisateur, sur lequel le propriétaire ne m’amusera pas en principe à regarder le rendu de ses images sur le côté. Il sera toujours parfaitement face à l’écran. Dans un tel contexte, l’IPS ne fait pas mieux que les autres technologie. On parle ici du rendu des couleurs de face, ce qui vous renvoie aux tests trois pages avant.
    Films
    Des 13 écrans LCD testés pour ce comparatif, ceux listés dans la page d’introduction, un seul ne fourmille pas : l’Acer AL 1913S. Il est équipé d’une dalle MVA d’ancienne génération, avec un temps de réponse de 25 ms. Elle date d’avant l’overdrive, il n’y a pas non plus de dithering dessus. On ne peut toutefois pas décemment recommander ce moniteur. La rémanence dessus est très présente, même dans les films. À tel point que nous ne pouvons pas visionner dessus un film tel que Matrix, qui enchaîne des séquences rapides. Les images se multiplient à l’écran, les objets sont suivis d’une traînée blanche...


    Le meilleur compromis se trouve dans la génération qui a succédé à cette dalle MVA 25 ms, chez les Premium-MVA 8 ms. Les écrans Belinea 10 19 20 et ViewSonic VP930 B sont réactifs, leurs angles de vision sont assez ouverts pour permettre à des spectateurs de toutes tailles de visionner les images dans de bonnes conditions et le fourmillement reste modéré. On le voit même à plus d’un mètre de distance si on y prête attention, mais dans le feu de l’action vous l’oublierez.

    Les écrans PVA et TN à 6 ms et moins fourmillement franchement. On le voit surtout dans les zones affichant des dégradés de couleurs proches, comme un mur. Les TN seront mieux vus sur les côtés, le PVA bénéficie de meilleurs angles verticaux.

    Restent les PVA 12 ms et l’IPS, qui fourmillent fortement et qui sont en plus sujets à de la rémanence. Nous préférons les éviter pour les vidéos.

    A noter qu’à notre connaissance aucun de ces écrans n’est certifié HDCP. Cette nouvelle norme sera indispensable quand apparaîtront les premiers films HD commerciaux protégés par des droits d’auteur, type DRM (vers la mi 2006 ?).


    Sans cette certification vous aurez au mieux le film en définition standard, au pire un écran noir qui expliquera que les conditions de sécurité ne sont pas respectées sur l’ordinateur. Entendez par là que le support DVD ou HD-DVD, ou Blu-Ray, et la carte graphique considéreront qu’en l’absence de HDCP, et donc de codage des informations transmises, le risque de piratage sera trop grand pour autoriser une diffusion HD du film.


    Page 14 - Conclusion

    Conclusion
    Enfin ! C’est fini. Parmi les 8 LCD sélectionnés, notre préférence va au... Belinea 10 19 20 pour un usage polyvalent, Hyundaï Q90U pour les jeux.

    Le premier a l’avantage d’être polyvalent : il est bon pour les jeux, les films, la bureautique... Le second, le Q90U, est encore meilleur dans les jeux et son rendu des couleurs est plus fidèle. Mais sa coque est moins séduisante, son rendu vidéo est moins bon, son angle vertical est très court.

    390 €, Belinea 10 19 20

    Les notes du 10 19 20 ont légèrement évolué depuis son premier test sur ce même site. Pourtant, on vous le confirme, le produit n’a pas changé. Nous avons baissé sa note de rendu des couleurs, car nous ne tenons plus compte sur ce test que du rendu des couleurs sans calibration, tel que l’écran est livré. Ce n’étais pas le cas avant.
    A l’inverse, nous avons remonté sa note de rendu des films. J’avoue, j’avais été trop dur avec lui... comparé à ce que produisent les concurrents. Sa précédente note de 3 étoiles se justifiait par le fourmillement relevé sur certaines séquences. Mais finalement, quand on reprend 13 moniteurs comme nous venons de le faire, ce fourmillement est tout à fait acceptable, au regard de ce que d’autres produisent. D’autant qu’avec un peu de recul on en fait vite abstraction...

    775 €, Eizo FlexScan S1910

    La note de qualité prix est très basse : l’écran est très cher sans être au top partout. Quitte à choisir une dalle PVA, le choix d’Eizo ne s’est pas porté sur la bonne. Celle retenue dans le Samsung 970P aurait été beaucoup plus adaptée.

    420 €, Hyundaï Q90U

    Voici un TN rapide, abordable, aux couleurs globalement assez fidèles. Du moins, par rapport à la moyenne. Du coup, nous le conseillons volontiers, même si sa coque n’est plus trop au goût du jour. Un bémol quand même : le SAV de Hyundaï a posé problème à plusieurs lecteurs. Très souvent, tout semble bien se passer. Des fois, ça coince...

    1300 €, LaCie 319

    Le constructeur français s’accroche aux dalles IPS. En 19 pouces, ce sont un peu les derniers. Du coup leur moniteur coûte plus cher à produire et sa réactivité est plus faible. En compensation, voici un écran calibrable en hardware avec gestion de plusieurs profils à la volée, avec mode pivot, ajustable en hauteur... Mais qu’il est cher...

    500 €, Nec MultiSync 90GX²


    Le design des écrans Nec plait très souvent. Il n’y a rien à redire non plus sur la réactivité de cet écran, au top. En revanche, son rendu des couleurs par défaut est très moyen et nous n’aimons pas la traitement Crystal Bright de la dalle. Affaire de goût...

    500 €, Samsung Syncmaster 970P


    Il en a mis du temps pour arriver... Le résultat est très plaisant : on a la réactivité du Belinea 10 19 20, un rendu des couleurs bien meilleur, une ergonomie beaucoup plus développée, mais aussi un prix plus élevé.

    550 €, ViewSonic VP930 B


    Si la sortie du VP191b a été un événement, celle du VP930 a été plus discrète. Certes, il remplace l’écran star 191b. Mais il est cher, trop cher par rapport au 10 19 20 de Belinea. Et son rendu des couleur par défaut mérite d’être revu.

    550 €, ViewSonic VX922

    Sur la papier c’est l’écran le plus rapide du monde. A l’usage nous l’estimons aussi bon que les autres écrans TN rapides, mais pas meilleurs. Dès lors, son prix paraît franchement excessif. Surtout si l’on tient compte en plus de son rendu des couleurs par défaut.


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