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CES: Nvidia dévoile le couple Tegra 4 / i500
Divers Smartphones / Tablettes
Publié le Lundi 7 Janvier 2013 par Damien Triolet

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Comme prévu, Nvidia profite du CES 2013 pour dévoiler officiellement un nouveau SoC destiné au monde mobile : Tegra 4. Connu précédemment sous le nom de code Wayne, en référence au superhéros, il s'apprête à succéder au Tegra 3.

Nvidia reprend ici une structure similaire à celle de ce dernier mais profite d'une fabrication en 28 nanomètres, sur le process HPL de TSMC (optimisé pour réduire les courants de fuite et donc la consommation). L'utilisation de cette technologie plus avancée permet de pouvoir augmenter la complexité de la puce par rapport au 40nm de Tegra 3.

La base de Tegra 4 reste composée d'un CPU ARM quadcore, mais il évolue du Cortex A9 vers l'architecture Cortex A15 nettement plus performante et passe de 1.7 GHz à 1.9 GHz. Nvidia conserve l'architecture Variable SMP qui consiste à implémenter un cinquième core CPU optimisé pour une faible consommation, notamment à travers une fréquence réduite. En pratique ce core CPU supplémentaire est une doublure basse consommation d'un des 4 cores principaux qui rentre en scène dès que la charge CPU est faible.

Dans Tegra 3, ce cinquième core était implémenté via un type de transistors différents, mais cette possibilité n'existe pas sur le procédé de fabrication 28nm HPL de TSMC. Il est donc possible que son influence soit moindre sur Tegra 4, bien que Nvidia ne donne pas de détails à ce sujet.


Le die de Tegra 4. Ne cherchez pas à y trouver les secrets du SoC, il s'agit d'un montage photoshop créé pour faire ressortir visuellement ses spécifications principales.

Le GPU évolue également et passe de 12 à 72 cores, encore une fois sans précision au niveau des capacités exactes de ces cores, si ce n'est qu'il s'agit d'une architecture non-unifiée, c'est-à-dire qui se rapproche plus de l'architecture des GeForce 6800 que des GPU récents de la marque. Nvidia annonce un gain de 6x par rapport à Tegra 3 ce qui nous laisse penser qu'il s'agit de 24 unités de calcul pour le traitement de la géométrie et de 48 unités de calcul pour le traitement des pixels.

La conservation de ce type d'architecture GPU, similaire pour Tegra 2 et Tegra 3, est lié au fait qu'elle permet de réduire la consommation, notamment en réduisant la précision de calcul de la majorité des unités qui sont dédiées au calcul des pixels (20-bit au lieu de 32-bit). Nvidia semble ainsi faire le choix de la puissance brute plutôt que des fonctionnalités graphiques avancées.

Pour alimenter le Tegra 4, le contrôleur mémoire de Nvidia passe enfin au double canal et supporte la LPDDR3 alors que le Tegra 3 devait se contenter de LPDDR2 (ou de DDR3 basse tension) en simple canal.

Le moteur vidéo évolue pour passer en version VP8. Il supporte l'encodage et le décodage en 1440p et le h.264 high profile. Le moteur d'affichage de son côté peut piloter des résolutions jusqu'au 4Kx2K ainsi que le 1080p 120 Hz grâce au support du HDMI 1.4b.

Pour mettre en avant les performances de Tegra 4, Nvidia l'a comparé au SoC Exynos 5 de Samsung intégré dans une Nexus 10, un SoC plus modeste qui se contente de 2 cores Cortex A15 à 1.7 GHz. Le test représentait le chargement/rendu de 25 pages web stockées sur un serveur local et comme vous vous en doutez, le Tegra 4 était presque 2x plus rapide. Il faut par contre préciser que les navigateurs n'étaient pas les mêmes, ce qui peut avoir une grande influence dans ce type de test...

Le traditionnel slide de comparaison, à prendre avec les pincettes habituelles

Pour exploiter cette puissance de calcul, Nvidia a mis en avant 2 autres exemples. Tout d'abord les jeux vidéo, qui ne demandent qu'à exploiter toute la puissance disponible, ne serait-ce que pour s'adapter à la résolution grandissante des smartphones et tablettes.

Ensuite Nvidia a pris longuement en exemple le cas des photos HDR qui peuvent profitent des 4 cores et du GPU pour être traitées et affichées presque instantanément. Par ailleurs, Nvidia a intégré directement le support du HDR dans le driver du processeur d'image et du capteur pour pouvoir faciliter son support par les applications et pour réduire le temps entre les clichés exploités pour créer l'image finale : Nvidia parle de 0.2s d'intervalle pour Tegra 4 contre 2s pour certains smartphones actuels. En pratique ce type d'évolution va se retrouver progressivement dans l'ensemble des solutions mobiles équipées de capteurs photos et n'a pas de lien réellement spécifique avec le Tegra 4 autre que le fait qu'elle profite de l'évolution de la puissance de calcul et qu'en terme de communication, Nvidia aimerait pouvoir en faire un élément différenciateur pour son dernier SoC.


Notez que si le Tegra 4 n'intègre pas de modem, Nvidia propose optionnellement un modem 4G/LTE externe baptisé i500 et tiré du rachat d'Icera. Ce modem repose sur une architecture particulière qui fait la part belle aux unités programmables (il est annoncé avec 8 "cores") et laisse tomber les unités fixes. De quoi pouvoir supporter plus efficacement tous les standards et réduire considérablement la taille de la puce : -40% par rapport à une solution conventionnelle selon Nvidia.

Reste un point que Nvidia n'a pas abordé, que ce soit pour le Tegra 4 ou pour l'i500 : la consommation. Un point bien entendu primordial, et nous pouvons supposer que l'absence de communication à son sujet n'en fait pas le point fort de ces composants par rapport à leurs concurrents, certes moins puissants. Il faudra probablement attendre l'arrivée de produits finaux pour en savoir plus à ce sujet.

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