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AMD A8-3850 et A6-3650 : Le pari APU
Processeurs
Publié le Vendredi 22 Juillet 2011 par Guillaume Louel

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Page 1 - Introduction

MAJ du 22/07 : Ajout de l'A6-3650 dans notre test.

Après le lancement il y a deux semaines de cela des premières APU A Series mobiles, AMD lance aujourd'hui officiellement la déclinaison dédiée aux processeurs de bureaux. Seuls deux modèles sont lancés dans un premier temps par AMD, les A8-3850 et l'A6-3650 que nous avons testé pour vous.


Pour AMD, les APU sont avant tout la concrétisation de la stratégie Fusion qui avait fait suite au rachat du constructeur de cartes graphiques ATI. L'idée centrale de Fusion est de créer des APU, des puces mêlant à la fois un processeur classique x86 (fourni par AMD) et un processeur graphique (de l'héritage ATI). Après le lancement de la plateforme Brazos en début d'année (dédiée aux Netbooks et leurs équivalents desktop), les APU A-Series s'attaquent à un marché à beaucoup plus fort volume, celui de l'entrée de gamme.

32 nm, SOI, HKMG

Les APU A-Series sont également un challenge technique puisqu'il s'agit pour la première fois pour AMD et son allié Global Foundries de puces gravées en 32 nanomètres (32nm-SHP qui cumule Silicon on Insulator, photolitographie à immersion et matériaux diélectriques High-k).


L'A8-3850 vu par CPU-Z

Reste que le projet Llano d'AMD a engendré de nombreux retards, et il doit faire face aujourd'hui sur le marché à des processeurs avec cœurs graphiques intégré chez Intel également. La recette des APU fait-elle sens côté desktop ? C'est ce que nous allons tenter de voir !


Page 2 - Architecture CPU, nouveau contrôleur mémoire

Architecture CPU

Sur le papier l'architecture processeur des Llano ne semble pas avoir grand-chose de neuf. A raison puisque les cœurs x86 sont ceux du K10.5, à savoir l'architecture utilisée pour les Athlon II et les Phenom II. Les APU sont cependant dépourvus de mémoire cache de niveau 3, ce qui fait qu'on peut les comparer à des Athlon II.

C'est le système mémoire qui évolue le plus avec des changements côté mémoire cache. D'abord sur la quantité, le cache de niveau 2 voit sa taille agrandie à 1 Mo par cœur (au lieu de 512 Ko pour les Athlon II).

Côté performances du cache, nous les avons mesurées identiques en termes de bande passante : 92 Go/s en lecture et 46 environ en écriture pour le L1, 23 Go/s en lecture et 18 en écriture pour le L2, aussi bien pour l'Athlon II que l'A8. On notera simplement que la latence du L2 agrandi de l'A8 passe de 3.2 à 3.6 ns.

Un nouveau contrôleur mémoire ?

Les changements ne s'arrêtent pas là puisque si AMD évoque des évolutions sur les prefetchers, en pratique cela va plus loin, le contrôleur mémoire 128 bits (double canal 64 bit) intégré aux APU A-Series est nouveau. Un petit secret bien caché par AMD puisqu'il s'agirait en l'occurrence de celui que l'on retrouvera dans quelques temps dans les Athlon FX (Zambezi).

Quoi de neuf ? Regardons déjà l'évolution des latences en fonction de la mémoire utilisée, nous comparons l'A8-3850 à un Athlon II X4 635. Les deux processeurs sont cadencés à la même fréquence (2.9 GHz) et sont dépourvus de mémoire cache de niveau 3 pour rappel. Le contrôleur intégré aux A8-3850 permet d'utiliser de la mémoire cadencée jusque 1866 MHz, à condition de n'utiliser qu'un module mémoire par canal.


Très léger avantage à l'Athlon II mais les valeurs de l'A8-3850 sont tout à fait correctes. Nous avons ensuite mesuré la bande passante monothreadée, via le logiciel Aida64 :


Côté lecture, on note une petite perte d'efficacité avec de la mémoire plus lente, les performances montent par contre plus fortement. A 1600 MHz l'A8-3850 reprend les devants.


Côté écritures, point faible historique des K10.5, le bond est plus que net. Réjouissant ! Quid du mode multithreadé ?


Nous utilisons ici RightMark Memory Tester et en lecture le gain est net. Pas de stagnation au-delà de 1066 MHz, la bande passante monte furieusement, une bonne nouvelle théorique !


Nous utilisons le mode Write NT de RMMT qui permet de bypasser le système de cache pour maximiser la bande passante mémoire. Là ou l'Athlon II stagne complètement, l'A8-3850 s'envole.

Influence de la mémoire - pratique

Cela se traduit-il en pratique ? Nous avons choisi trois applications qui dépendent assez différemment de la mémoire pour nous donner une idée. D'abord Cinebench (peu dépendant), Dirt 3 (assez dépendant) puis 7-Zip (très dépendant).



Passez la souris sur le graphique pour voir sous forme d'indice

Les applications qui profitent peu d'une augmentation de la mémoire sont assez facile à repérer. Ici c'est surtout la diminution de la latence, lorsque l'on augmente les fréquences, qui crée les différences.



Passez la souris sur le graphique pour voir sous forme d'indice

Un jeu comme Dirt 3 (nous utilisons pour ce test une carte graphique additionnelle) dépend déjà plus fortement de la bande passante mémoire, principalement en lecture. En pourcentage les gains sont déjà un peu plus élevés côté A8.



Passez la souris sur le graphique pour voir sous forme d'indice

7-Zip est l'application la plus gourmande en termes de mémoire que nous utilisions. Et là les gains sont nets, au-delà de 1333 MHz l'Athlon II talonne avec seulement 7.7% de gains par rapport à la DDR3 1066 lorsque l'on atteint les 1600 MHz. L'A8 atteint dans ces conditions les 24.2% de gains !


Page 3 - Architecture GPU, mémoire partagée

Architecture GPU

Le GPU utilisé dans les APU Llano n'est pas nouveau non plus puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de celui utilisé pour la Radeon HD 5570 (Redwood). Il utilise l'architecture vec5 traditionnelle des Radeon HD que l'on a pu vous présenter à maintes reprises, on parle bien entendu d'une puce graphique DirectX 11.


Le GPU inclus dans l'A8-3850 reprend les 5 groupes d'unités SIMD de la puce Redwood ce qui nous donne 80 vec5 (compté en 400 shaders par AMD). Il est cadencé à 600 MHz. L'autre APU lancé aujourd'hui, l'A6-3650 utilise une version légèrement castrée à seulement 4 groupes SIMD, ce qui donne 64 vec5 (320 shaders), la fréquence descend à 443 MHz. Par rapport à Redwood, ce nouveau "Sumo" rajoute l'UVD3, à savoir le décodage accéléré du Mpeg 4 Part 2 (XviD) et du MVC (BluRay 3D)

En ce qui concerne la mémoire, on utilisera exclusivement côté desktop la mémoire principale partagée (jusqu'à 512 Mo). Contrairement aux cartes mères 890GX, l'option "sideport" qui permettait l'inclusion d'une puce mémoire sur la carte mère disparait.


Le GPU est directement relié au contrôleur mémoire 128 bits de Llano, ce dernier est commun et partagé entre processeur et GPU. 32 lignes PHY sont également disponibles. 24 d'entre elles sont transformables en PCI Express, ce qui permet de gérer un port 16x (ou 2x 8x) et un port 4x. Le dernier 4x servant à l'interconnexion avec le chipset. Les 8 lignes supplémentaires sont asservies pour la gestion des écrans.

C'est d'ailleurs ici que les choses se compliquent puisque les options sont nombreuses au niveau de la connectique aux écrans. En théorie, Llano peut gérer jusque 6 écrans, mais seulement deux peuvent être actifs à la fois.

La manière de configurer les sorties des cartes mères varie cependant d'un constructeur à l'autre. Ainsi, tous ne proposent pas forcément un port DVI capable du mode Dual DVI (nécessaire pour les écrans 2560 par 1600 et pour les écrans 120Hz/3D). On trouvera chez la majorité une restriction imposant de ne pas pouvoir utiliser les sorties DVI et HDMI en simultané, liée aux switchs utilisées qui sont souvent communs pour ces deux sorties. Ce n'est pas forcément une obligation (chez Gigabyte par exemple). Bref si vous envisagez le double écran sur une telle plateforme, nous vous conseillons fortement de télécharger à l'avance le manuel de la carte mère que vous comptez acheter.

Mémoire partagée, bande passante CPU <-> GPU

Nous avons tenté de mesurer l'influence de la bande passante mémoire sur les transferts CPU <-> GPU, qui sont en réalité des transferts mémoire centrale<->mémoire vidéo, mais dans des espaces différents. Nous avons utilisés pour cela une application OpenCL que nous avions déjà utilisée dans notre article sur le PCI Express.


Les scores que vous pouvez comparez à ceux d'une carte graphique dédiée sur cette page (mémoire paginable, en bas) sont dans l'absolu plutôt bon, on retrouve des scores un peu au dessus de ceux que l'on obtient via un port 8x. Si augmenter la bande passante mémoire au-delà de 1333 MHz apporte un gain, ce dernier reste plus mesuré. Notez que lors de l'AFDS, AMD a évoqué la possibilité d'éviter les copies mémoires inutiles par le biais d'un mécanisme dans le driver, un sujet sur lequel nous reviendrons dans un autre article.

Mémoire partagée, influence pratique

Nous avons regardé l'influence de la bande passante mémoire partagée en pratique sur les performances de la puce intégrée à l'APU A8-3850.



Passez la souris sur le graphique pour voir sous forme d'indice

Quel que soit le jeu utilisé, les gains sont relativement constants. Ainsi passer de la DDR3 1333 à la DDR3 1600 augmente les performances d'environ 10%. La DDR3 1866 MHz peut faire grimper cet écart à près de 20% selon les titres. Cela montre une fois de plus les très bonnes prestations du nouveau contrôleur mémoire intégré à Llano, même s'il faut rappeler qu'a l'heure ou nous écrivons ces lignes, la DDR3-1866 rajoute un surcout d'environ 20 euros par rapport à de la mémoire plus classique.

CPU vs IGP

A l'image de ce que nous avions réalisé pour le test de Sandy Bridge, nous avons voulu vérifier l'évolution des performances graphiques en fonction de la charge processeur, un point faible de l'architecture d'Intel (voir ici pour le Core i3).



Passez la souris sur le graphique pour voir sous forme d'indice


Seules les performances CPU baissent lorsque l'on joue, ce qui est le comportement attendu. La priorité est donnée au jeu en premier plan dont les performances restent quasiment inchangé. AMD donne la priorité au GPU dans son contrôleur graphique, contrairement, on l'imagine (nous attendons toujours une réponse de la part d'Intel pour le problème relevé dans les Core i7, puis i3, nous savons simplement qu'ils ont reproduit et confirmé le problème en interne) à celui d'Intel.


Page 4 - La plateforme, Dual Graphics

La plateforme


La version desktop de la plateforme Llano d'AMD porte le nom de Lynx. Elle regroupe bien entendu les APU avec de nouvelles cartes mères et un nouveau chipset (southbridge).

Côté processeurs, seuls deux modèles sont lancés aujourd'hui, l'A8-3850 et l'A6-3650. Ils disposent tout deux d'un TDP de 100 watts.


On notera l'absence de mode Turbo, réservé aux versions A8-3800 et A6-3600 ayant un TDP de 65 watts qui sont annoncées sans être disponibles de suite.

La présence d'une puce graphique dans le processeur nécessite un nouveau socket, ce à quoi AMD a du se résoudre. Il porte le nom de FM1, on comptera 905 broches et il se distingue assez facilement par la présence d'un trou carré au milieu du socket, exempt de broches, qui nous rappelle à des sockets plus anciens. D'un point de vue physique les processeurs ont une taille identique et surtout, les radiateurs AM3 restent parfaitement compatibles FM1, le système de fixation restant le même.

Deux chipsets de type southbridge sont disponibles pour cette plateforme, l'A75 et l'A55. Deux différences notables entre ces versions, l'A75 inclut 6 ports Serial ATA 6 Gb/s (6 ports 3 Gb/s pour l'A55) ainsi que 4 ports USB 3.0 natifs et 10 ports USB 2.0 (contre 14 ports USB 2.0 pour l'A55). L'interconnexion entre le processeur et le chipset se fait par un bus qu'AMD appelle UMI, en pratique il s'agit d'un lien PCI Express 2.0 4x, la même méthode est utilisée également par Intel pour ses plateformes Sandy Bridge.


Afin de réaliser notre test, AMD nous a fourni une carte mère A75-Pro4 d'Asrock que nous avons utilisée pour la majorité des tests. Asus nous à également fait parvenir un peu plus tard une F1A75-V PRO, c'est cette dernière que nous avons utilisée pour les tests d'overclocking. Notez que les BIOS étaient particulièrement capricieux sur ces cartes, particulièrement du côté de l'USB ou nous avons rencontré des problèmes sur les ports 3.0 pour reconnaitre clef USB et disques durs externes, ainsi que des problèmes de claviers. Ces problèmes n'étaient pas seuls…


Dual Graphics : le retour de l'Hybrid Crossfire

Pour l'occasion de la sortie des APU A-series, AMD remet au gout du jour l'Hybrid Crossfire. Contrairement à la version traditionnelle qui ne permet de mélanger que des GPU identiques (le driver castrant si nécessaire les fréquences de cartes qui auraient un GPU commun et des fréquences différentes, par exemple Radeon HD 5850 et HD 5870 en Crossfire, alignées en 2x HD 5850), l'Hybrid Crossfire permet de mélanger des GPU différents aux performances différentes. Cela concerne principalement l'entrée de gamme puisque la possibilité était offerte à l'origine pour les chipsets graphiques ATI mélangés à une carte graphique d'entrée de gamme.

La chose porte désormais le nom de Dual Graphics. Nous avions déjà évoqué le côté marketing : les OEM qui utiliseront le Dual Graphics pourront indiquer un nom de carte virtuel différent pour mettre en avant le mélange. Pour les APU desktop, ce tableau résume les possibilités offertes.


Notez que ces noms sont purement marketing car en pratique, les deux GPU (le 6550D de l'A8-3850, et la carte graphique discrète) apparaissent sous Windows. Dans les jeux, le nom de votre carte graphique qui apparaitra (et son deviceId) sera celui de la carte à laquelle vous avez connecté l'écran.

C'est l'autre lourdeur que nous avons décelé dans le BIOS avec cette plateforme. Idéalement, pour une efficacité maximale en Hybrid Crossfire, on branche l'écran sur la carte graphique. Cela n'est malheureusement pas si simple avec les BIOS actuels. Il faut en effet activer dans le BIOS le mode dual graphics. Dans ce cas, seule la sortie vidéo côté carte mère sera fonctionnelle lors du démarrage système. La procédure qu'AMD recommande pour activer le Dual Graphics est comme suit :

  • Brancher l'écran sur la carte mère, activer Dual Graphics dans le BIOS
  • Installer les drivers sous Windows et activer Crossfire
  • Rebooter, desactiver Crossfire, éteindre le système
  • Brancher l'écran sur la carte graphique, booter Windows en aveugle (l'écran ne s'allume qu'une fois Windows démarré)
  • Activer Crossfire, rebooter (en aveugle toujours, pour avoir accès au BIOS il faudra rebrancher l'écran sur la carte mère). La machine est enfin prête.


AMD dit, heureusement, travailler à simplifier la chose et surtout autoriser la sortie vidéo au boot par la carte graphique en mode Dual Graphics. En l'état, les OEM qui proposeraient de telles machines ne peuvent pas décemment conseiller de brancher l'écran ailleurs que sur le port de la carte mère. Nous avons mesuré la différence de performances entre une Radeon HD 6670, et un couple HD 6550D + HD 6670 branché par la carte mère, et par la carte graphique :



Passez la souris sur le graphique pour voir les résultats en 1280 par 720

On passera pour l'instant sur le fait que Dual Graphics puisse être plus lent qu'une carte graphique seule, nous aurons l'occasion d'y revenir. En pratique la différence peut être assez forte, dans FarCry 2 on dépasse les 26% d'écarts en 1920 par 1080 en utilisant la "bonne" sortie.

Configurations de test

Nous avons procédé à deux séries de tests distincts pour mesurer d'un côté les performances processeur avec une carte graphique additionnelle, et de l'autre les performances graphiques. Nous avons utilisés les plateformes suivantes :

  • AM3 : Gigabyte GA-890GPA-UD3H
  • FM1 : Asrock A75-Pro4
  • 1155 : Asus P8Z68-V Pro
  • Nvidia GeForce GTX 480
  • Disque dur Western Digital Velociraptor WD3000HLFS 300 Go
  • 2 x 4 Go DDR3 G.Skill 2133 MHz (à 1600 MHz CL9)
  • Windows 7 64 bits

Les derniers pilotes graphiques en date sont installés, une version 11.6 beta était fournie par AMD pour Llano, nous l'avons utilisée pour tous les GPU AMD.

Côté processeur nous avons testé chez Intel le Core i3 2100 et le Core i3 2120 qui encadrent côté prix le nouveau venu d'AMD (110 et 130 euros environ respectivement). Chez AMD nous avons, a titre de comparaison, ajouté l'Athlon II X4 635 cadencé à 2.9 GHz. Ce dernier n'est plus en vente, mais ses caractéristiques sont très proches de celles de l'A8-3850 (fréquence, absence de L3, architecture) et nous offre un point de comparaison intéressant. L'offre d'AMD aujourd'hui dans la gamme de prix concernée est tenue par les Phenom II, avec les 955, 965 et 975 que l'on retrouve à 100, 125 et 150 euros environ.

Côté graphique nous avons testé, outre les performances de Llano, diverses offres graphiques d'AMD d'entrée de gamme à savoir Radeon HD 5450, 6570 et 6670, ces deux dernières en mode unique et Dual Graphics. Nous avons ajouté pour compléter le 890 GX (l'offre actuelle de chipset graphique intégré en AM3) ainsi que les cœurs graphiques HD 2000 et HD 3000 d'Intel, testés par le biais des Core i3 2100 et 2105. Afin de mesurer l'impact de l'intégration, nous avons également ajouté une Radeon HD 5570 cadencée aux fréquences du HD 6550D (600/800).


Page 5 - CPU : Cinebench, x264

Cinebench

Commençons nos tests processeurs par Cinebench, d'abord en mode monothreadé :


Peu de surprise ici, si l'A8-3850 se détache légèrement de l'Athlon II X4 635, qui est pour rappel cadencé à la même fréquence, les Phenom II dominent par la fréquence chez AMD. Avec leur architecture un peu plus évoluée, les Core i3 sont devant : ils restent plus performant sur un seul cœur. L'A6 de son côté ferme le classement, il est vendu pour rappel à un prix équivalent au Core i3 2100.

Passons au test multithreadé.


L'A8-3850 et l'A6-3650 dépassent ici l'offre d'Intel à prix équivalent. Les Core i3 sont, pour rappel, des processeurs double cœur utilisant la technologie HyperThreading. Si quatre threads sont bien présents, les performances ne sont pas identiques à un quad core. Les Phenom II dominent le test.

x264

Passons désormais à un test d'encodage sous x264. Nous utilisons le frontend Staxrip sur la scène Avatar 720p utilisée dans notre comparatif d'encodeurs x264, en 2 passes, profil "Medium".


L'A8-3850 se détache encore des Core i3 d'Intel, mais ce sont une fois de plus les Phenom II qui dominent le rapport de performances processeurs dans cette gamme de prix. Le Phenom II 965 est disponible pour rappel au même prix que l'A8-3850 et que le Core i3-2120 (environ 130 euros). L'A6-3650 fait jeu égal avec son concurrent direct : ses deux coeurs supplémentaires ne compensent pas les écarts de fréquences et les différences d'architectures.


Page 6 - CPU : 7-Zip, MinGW

7-Zip

Nous utilisons le mode de compression LZMA2 de 7-Zip pour compresser des fichiers de différents types (code source, images, données brutes). Ce test est multithreadé, et fortement dépendant de la mémoire utilisée (DDR3 1600 MHz CL9 pour toutes nos plateformes).


Les APU d'AMD sont au coude à coude avec l'offre d'Intel, l'A8-3850 étant légèrement devant le Core i3 2120, et l'A6-3650 légèrement derrière le Core i3 2100. La domination des Phenom II est cependant très nette, malgré leur utilisation médiocre de la bande passante mémoire.

MinGW

Passons à la compilation via MinGW. Nous compilons ici le code source de Mame en version 142u6 via la version 64 bit de l'environnement MinGW (GCC 4.4.7). Le code source et les outils ayant significativement évolué depuis la version 132 utilisée pour nos tests CPU habituels, les scores ne sont pas comparables avec nos tests précédents.


Les Phenom tirent une fois de plus le meilleur de ce test fortement threadé, mais l'on notera que l'A6 dépasse les Core i3 dans ce test. Passons désormais aux performances de ces processeurs dans les jeux avec une carte graphique additionnelle.


Page 7 - CPU : Arma 2, Dirt 3, GTA IV

Arma 2

Pour rappel, nous utilisons une GeForce GTX 480 afin d'isoler pour l'instant les performances des processeurs, nous reviendrons dès la page suivante sur les performances graphiques des APU d'AMD. Les jeux sont testés en 1920 par 1200 sans anti aliasing, détails élevés. Nous utilisons le patch 1.10 d'Arma 2.

La situation s'inverse drastiquement ici puisque les Core i3 arrivent à détrôner les meilleurs Phenom II, pourtant plus chers. Les performances des deux APU sont particulièrement en retrait par rapport ne serait-ce qu'au premier Phenom II, le 955, vendu pourtant au même prix que l'A6.

Dirt 3

Dirt 3 est testé en mode Ultra, le patch 1 est installé.


Les scores sont plus élevés mais la tendance reste intéressante, car indicative de ce que l'on trouvera avec une carte graphique plus faible. L'A8-3850 creuse cette fois ci l'écart avec l'Athlon II 635, mais ce sont une fois de plus les Core i3 d'Intel qui ont le dernier mot. L'A6 se situe à mi chemin entre l'A8 et l'Athlon II.

GTA IV : Episodes from Liberty City

Le patch 1.1.2 du contenu additionnel de GTA IV est installé.


Le Phenom II 975 sauve l'honneur dans ce test mais à prix égal, le Core i3 2120 reste le mieux place. Les APU sont une fois de plus significativement en retrait.


Page 8 - GPU: Far Cry 2, Dirt 3

Nos tests GPU utilisent des plateformes différentes, nous avons essayé de garder des processeurs aux performances CPU aussi proches que possibles pour éviter que ces dernières aient une trop grande influence sur nos tests graphiques.

Far Cry 2

Commençons par un moteur graphique aujourd'hui assez ancien, celui de Far Cry 2. Le dernier patch est installé, comme pour tous les autres titres sauf exception signalée. Nous utilisons le mode DirectX 9 "Medium", le mode Low étant graphiquement trop limité.



Plusieurs remarques s'imposent, d'abord les performances piètres du 890GX. La puce intégrée à cette carte mère, un "Radeon HD 4250" reste un GPU DirectX 10.1 daté, AMD n'ayant pas fait évoluer suffisament cette puce lors du passage à la génération 800 series. Les HD 2000 et 3000 suivent mais peinent, on est en dessous du seuil de jouabilité. A côté, le HD 6550D passe pour une fusée, même si les scores restent maigres, on jouera correctement en 1280 par 720 sans anti aliasing, mais pas au-delà dans ce mode graphique pourtant léger. Dans les mêmes conditions l'A6-3650 propose des performances 20% inférieures et se trouve à la limite de la jouabilité. Le mode Dual Graphics permet de gagner une dizaine d'images par seconde par rapport à la carte graphique seule, pas forcément négligeable.

Dirt 3

Nous utilisons le mode Low DirectX 11 pour Dirt 3. Les HD 2000/3000 d'Intel et le 890GX sont disqualifiés pour ce test, ne supportant pas cette API.


Première bonne nouvelle, si Dirt 3 ne sera pas d'une parfaite fluidité, il est aumoins jouable en 1920 par 1080 par le biais de l'A8, et presque jouable avec l'A6 qui sera beaucoup plus à l'aise en 1280 par 720 cependant. APU. Notez que si le Dual Graphics apporte un gain en 1920 par 1080, en 1280 par 720, c'est un recul auquel on a droit par rapport aux performances de la carte graphique seule. Etant donné le niveau de performances déjà très élevé, ce n'est ici pas très grave.


Page 9 - GPU: F.E.A.R 3, Duke Nukem Forever

F.E.A.R 3

Fraichement sortie, le dernier opus de la série F.E.A.R utilise une version améliorée du moteur de F.E.A.R 2. Le jeu ne dispose pas de presets graphiques rapides, nous réglons le jeu ainsi : ombrages bas, textures medium, ambiant sans, transparence bas.


Si le jeu est jouable en 1920 par 1080 sur l'A8-3850, il n'est réellement fluide que si l'on réduit la résolution. L'A6 perd 20% de performances environ par rapport à l'A8 une fois de plus et se contentera du 1280 par 720. Le HD 3000 est écrasé quasiment par un facteur de 2 dans ce test. On notera que le Dual Graphics continue a flirter avec la décélération graphique

Duke Nukem Forever

Enfin sorti, DNF ne dispose pas non plus de preset graphiques. Nous limitons les ombrages sur le monde et les textures en medium.


Même constat, à 30 images par secondes on pourra "jouer" avec l'APU A8-3850, mais ce n'est qu'en réduisant la résolution que l'on peut réellement profiter d'une fluidité correcte. L'A6 ne cède que 15% de performances par rapport à l'A8 : ce titre est moins limité par la puissance de calcul que par la bande passante mémoire. Le HD 3000 creuse de son côté un écart insolent avec le HD 2000.


Page 10 - GPU: Metro 2033, Crysis 2

Metro 2033

Terminons par deux moteurs particulièrement gourmands, avec tout d'abord Metro 2033. Le jeu est reglé en mode "low" DirectX 10.


Les choses se compliquent significativement car même avec les détails au minimum et la résolution réduite, Metro 2033 est à peine jouable sur les APU d'AMD.

Crysis 2

Crysis 2 termine notre comparatif. Nous utilisons le patch 1.8, le jeu utilise le niveau de qualité "Haute", qui est pourtant le plus petit niveau disponible !


Pas de miracle dans ce titre même avec une résolution faible, la jouabilité est fortement compromise sur les APU. Les solutions Intel peuvent s'abstenir.


Page 11 - Consommation, overclocking

Consommation

Nous avons mesuré la consommation respective des plateformes au wattmètre au repos, via Prime95, puis via Prime 95 et Furmark.


Premier bon point, AMD fait fort côté consommation au repos. Plus que le processeur, c'est la plateforme complète qui est économe en énergie au repos, un bon point qui permet à AMD de faire mieux qu'Intel. En charge processeur, pas de surprise, avec seulement deux cœurs, les i3 restent les plus économes. Le HD 3000 en charge et le HD 6550D ont une consommation sensiblement identique. L'A6-3650 dispose d'une consommation forte, quasi équivalente à celle de l'A8. Comme nous l'évoquions dans notre focus sur l'undervolting, il s'agit avant tout d'une histoire de tension. Notre échantillon d'A8 dispose d'une tension de 1.3875V, tandis que notre A6-3650 atteint par défaut les 1.4125V ! Sachez que nous avons pu réduire la tension de l'A6 à 1.075V, ce qui fait chuter la consommation (CPU sous Prime95 4 Threads) à 86 Watts.

Nous avons également mesuré la consommation sur 1, 2 et 4 threads via Prime95 sur l'A8-3850, l'A6-3650 et le Core i3 2105 :


Le fait de charger l'A8 avec 1 thread ajoute 22w de consommation sur la configuration AMD A8, contre 20w sur l'i3. Avec 2 thread on rajoute 20w sur l'A8 mais seulement 13 sur l'i3. Logiquement avec 4 thread la consommation n'augmente que légèrement sur l'i3, qui est un dual core avec HyperThreading, alors qu'on rajoute encore 35w sur l'AMD A8. En charge légère (1 et 2 thread), l'AMD A8 reste donc compétitif face au Core-i3 en terme de consommation instantanée, mais le processeur Intel étant plus rapide avec un nombre de thread restreint il repassera plus rapidement au repos. L'A6 garde une consommation alignée sur celle de l'A8 de part sa tension plus élevée.
Overclocking

L'overclocking de la plateforme Llano se fait officiellement par la fréquence de bus uniquement. Le BIOS des cartes mères autorise que l'on change le coefficient multiplicateur vers le bas et vers le haut jusqu'à 36x (au lieu de 29x).

En pratique cependant, tout coefficient au-delà de 29 sera ignoré côté performances. Malheureusement Windows et CPU-Z lisent une fréquence de 3.6 GHz comme vous pouvez le voir sur le screenshot ci-dessous. HWiNFO de son côté dispose d'un mécanisme différent pour la lecture de fréquence (la fréquence est déterminée par un compteur de performances, puis le FSB déterminé en divisant la fréquence par le multiplier, d'où une valeur farfelue sur notre screenshot ci-dessous.


Le curieux mode 36x, le processeur fonctionne à 2.9 GHz malgré les indications contraires. Vestige d'un turbo désactivé ?


Pour overclocker, il faut donc impérativement passer par l'augmentation de la fréquence mémoire. Malheureusement, toutes les autres fréquences sont indexées sur celle-ci (GPU, RAM, northbridge et PCI), ce qui peut poser un certain nombre de problèmes. Sans augmenter le Vcore, nous avons pu atteindre sur notre modèle d'A8-3850 une fréquence de 3.4 GHz (FSB 116 MHz). En augmentant la tension à 1.4V, on obtient 3.6 GHz stables.


133 MHz semble une fréquence idéale pour le FSB pour éviter la cacophonie avec le reste du système, de nouveaux diviseurs étant a priori employés pour les autres fréquences sur certaines cartes mères d'après AMD (sans préciser lesquelles). Avec un multiplicateur par défaut à 29x, cela donne une fréquence de 3.86 qui n'était pas stable dans nos tests même en montant la tension à 1.5V avec un refroidissement à air.


L'A6-3650 était relativement capricieux en termes d'overclocking, la fréquence de bus de 133 MHz étant celle qui nous a permis le plus facilement d'overclocker. Le processeur était stable pour peu que l'on augmente la tension avec son coefficient multiplicateur par défaut.


Page 12 - Conclusion

L'introduction des l'APU A8-3850 et A6-3650 nous laisse sur certains points circonspects. Bien entendu il y a de bonnes nouvelles. D'abord l'arrivée, enfin, de processeurs 32nm chez AMD, mais aussi celle d'un nouveau contrôleur mémoire beaucoup plus efficace et capable d'utiliser correctement de la mémoire DDR3 rapide. On peut également se réjouir de voir la présence d'une consommation de la plateforme FM1 au repos très basse, en dessous de la plateforme équivalente Intel.

Malgré cela, sur les performances processeur pures, les APU payent une fréquence relativement modeste (2.9 et 2.6 GHz), une absence de mode Turbo, ainsi qu'une architecture K10.5 qui fait son dernier tour de piste. Face à l'offre d'Intel, AMD arrive à rivaliser dans les applications très fortement multithreadés ou les quatre "vrais" cœurs font généralement mieux que les puces double cœurs avec Hyperthreading d'Intel. Mais lorsque la puissance sur moins de cœurs est nécessaire, par exemple dans les jeux, l'offre d'Intel domine.


Bien sûr l'APU n'est pas qu'un CPU et sur le plan du graphisme intégré AMD creuse un gros écart puisque le HD 6550D fait souvent deux fois mieux que le HD 3000 intégré au Core i3-2105, le meilleur du graphisme proposé actuellement par Intel. C'est certes mieux, mais dans de nombreux titres cela ne suffit pas forcément à jouer en résolution native sur un écran en 1920 par 1080 (qui représente la majorité de ce qui se vend aujourd'hui), et mêmes sur certains en 1280 par 720, même en baissant les détails au minimum. Le HD 6530D de l'A6-3650 cède de son côté entre 15 et 20% de performances à l'A8 ce qui est souvent assez significatif dans les jeux, limitant la souvent la jouabilité en dessous de l'acceptable. Si il y a progrès net, et l'on se félicite toujours de tout ce qui peut aider à la mise à mort des cartes graphiques d'entrée de gamme dont les performances sont bien souvent honteuses (les partenaires d'AMD et Nvidia essayant de tirer les prix au plus bas sur ces modèles en sacrifiant les caractéristiques déjà modestes), on reste tout de même à un niveau de performances qui ne mérite pas vraiment que l'on parle de "discrete class graphics". Et qui de facto restera limitant pour qui veut jouer.

L'absence d'applications OpenCL qu'AMD appelle pourtant de ses vœux (voir notre couverture de l'AFDS) ne joue pas non plus en la faveur de ces APU qui, bien qu'en retard, sont encore en avance sur l'écosystème logiciel qui se contente pour l'instant d'applications peu probantes (voir notre dossier sur l'encodage vidéo accéléré).

Quand au Dual Graphics, ou Hybrid Crossfire, son rendement dépend fortement des jeux utilisés, et comme toujours des mises à jours de pilotes pour les profils (les profils CAPs sont heureusement communs à ceux utilisés pour Crossfire traditionnel). Sans surprise, plus l'écart de performance entre l'IGP et la carte graphique est élevé et plus le rendement peut être faible, voir assez souvent tout de même négatif. La complexité nécessaire pour brancher correctement l'écran sur la carte graphique est un point qu'AMD devra rapidement corriger.

Dès lors on peut se demander quels utilisateurs sont ciblés par ces nouveaux APU, et particulièrement les modèles lancés aujourd'hui. Car si l'on imagine par exemple l'utilisation d'un A4 (les modèles double cœurs, non encore lancés) qui prendra parfaitement place dans un PC de salon ou d'entrée de gamme, l'A8-3850 se retrouve dans une position plus délicate. Avec un prix annoncé à 130 euros, il se retrouve concurrencé, chez AMD même, par le bien plus véloce Phenom II X4 965 (3.4 GHz, cache L3). Ce dernier est certes dépourvu de graphique, mais on peut le lier à une carte mère 890GX si l'on ne souhaite pas jouer. Et pour jouer, même modestement, il faudra de toute façon investir dans une carte dédiée. L'A6-3650 se retrouve dans une situation similaire, concurrencé par le Phenom II 955 dont le prix a été sacrifié par AMD ces derniers mois. Par des positionnements tarifaires un peu haut et des compromis aussi bien côté processeur que graphique, les A8-3850 et A6-3650 sont des processeurs touche à tout qui devraient surtout séduire les OEM. On attendra donc avec impatience que le reste de la gamme APU Llano se décline.

Quid de l'avenir à plus long terme ? Avec l'APU, AMD joue gros et est le premier à associer un GPU si puissant avec un CPU, une évolution (voire une révolution!) qui ne peut qu'être saluée. Plus convaincante en l'état pour les PC portables que pour les PC de bureau, cette gamme d'APU devrait évoluer rapidement. Dès 2012, nous devrions voir débarquer Trinity, qui embarquera des cœurs Bulldozer côté CPU ainsi qu'un GPU annoncé comme 50% plus puissant. Combiné à des applications OpenCL qu'on espère plus nombreuses, Trinity fera-t-il de 2012 l'année APU ?


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