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Comparatif de 10 cartes graphiques professionnelles !
Cartes Graphiques
Publié le Vendredi 10 Septembre 2010 par Damien Triolet

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Page 1 - Introduction



AMD vient d’annoncer la FirePro V9800 qui va chapeauter sa nouvelle gamme professionnelle, l’occasion pour nous de vous proposer un petit comparatif de l’offre actuelle. Les FirePro représentent-elles une alternative intéressante face aux Quadro qui dominent outrageusement le marché ? Ces cartes apportent-elles un réel plus face aux Radeon et aux GeForce ?


Un GPU, deux visages
Qu’est-ce qui différencie une Quadro d’une GeForce ou une FirePro d’une Radeon ? Ne tournons pas autour du pot : peu de choses. Même si les représentants d’AMD et de Nvidia sont souvent hésitants voire embarrassés lorsqu’ils doivent l’admettre lors d’une présentation officielle, les GPUs des cartes professionnelles sont exactement les mêmes que ceux des cartes grand public. Ce sont donc bien les mêmes puces qui sont utilisées dans ces deux mondes. Bien entendu il existe des différentiations autour de celles-ci, la plus importante en pratique prenant place du côté logiciel.


Page 2 - Cartes pros : les différences

Cartes pros : les différences
Quadros et FirePros disposent d’optimisations dans les pilotes destinées à de nombreuses applications spécifiques ainsi qu’à des charges typiques auxquelles peuvent êtres soumises les station de travail destinées au graphisme. Ces optimisations ne s’activent que lorsqu’une Quadro ou une FirePro est détectée. Nous ne sommes pas parvenus à les activer sur GeForce ou Radeon. Bien entendu, la frontière entre optimisation pour certaines cartes et bridages pour d’autres est mince mais quoi qu’il en soit il y a bel et bien une différence pratique qui peut être importante entre ces types cartes.


Entre les pilotes fournis par AMD et Nvidia, la plus grande différence provient des profils globaux ou dédiés à chaque application. Du côté d’AMD et des FirePro, ils sont complètement masqués et donc inaccessibles. Le pilote se charge automatiquement d’appliquer le profil adéquat et est capable de jongler de l’un à l’autre en temps réel lorsque plusieurs applications sont ouvertes en même temps. Du côté de Nvidia, des profils globaux par type d’application, ainsi que d’autres plus spécifiques sont directement exposés dans le panneau de contrôle des pilotes. Cela aura un effet rassurant pour les acquéreurs de ces cartes qui pourront constater par eux-mêmes que des optimisations sont bien en place. Qui plus est, en attendant un correctif, cela permet de trouver une parade à un bug éventuel qui serait lié à un profil. Enfin, si vous développez votre propre application ou en personnalisez une, disposer de plusieurs profils permet de lui attribuer le plus efficace. AMD pourrait donc probablement mieux faire à ce niveau.

En dehors du plan logiciel, les cartes professionnelles se distinguent par un niveau de qualité et une validation plus poussés. Elles disposent également d’un design propre optimisé pour les contraintes d’une station de travail ainsi que d’une connectique adaptée. Par exemple, à l’inverse des produits grand public, le DisplayPort est présent sur toutes les cartes actuelles alors que le HDMI est aux abonnés absents. Les fréquences et le nombre d’unités actives sont par contre en général revus à la baisse. Les cartes professionnelles disposent donc de moins de puissances brutes que les cartes grand public. Dans le monde plus sérieux du travail il n’est bien entendu pas question de pousser les fréquences, et donc la consommation, pour gagner 3% de performances face à la concurrence. Il n’est pas question non plus de designs prévus pour laisser beaucoup de marge à l’overclocking, ni d’économies de bout de chandelle sur le choix des composants de l’étage d’alimentation. Eviter de dépasser 150w et donc d’avoir recours à plus d’un connecteur d’alimentation 6 broches est important pour que les produits puissent être intégrés et certifiés pour un maximum de stations de travail. Il en va de même pour le format single slot qui est la règle en dehors du très haut de gamme, contrairement aux cartes grand public qui ont tendance à abuser du dual slot, même dans l’entrée de gamme.

Enfin, certaines fonctionnalités des GPUs sont réservées aux cartes professionnelles. C’est par exemple le cas de la synchronisation stéréo ou framelock/genlock qui est disponible sur les Quadros et FirePros haut de gamme. Avec ses nouveaux GPUs, Nvidia a désactivé plus de fonctionnalités matérielles dans les GeForce, ce qui ajoute donc des points de différentiations aux nouvelles Quadro :

- Support de l’ECC
- Calcul en double précision performant, à demi vitesse (ralenti à 1/8eme sur les GeForce)
- Débit de triangles rastérisés à pleine vitesse (bridé sur GeForce)


Page 3 - Les FirePros

Les FirePros
Ce printemps, AMD a lancé une nouvelle gamme de FirePro dérivées de ses GPUs de génération DirectX 11. Une gamme qui profite de la technologie Eyefinity pour piloter plus de 2 écrans et qui vient d’être complétée par la V9800. Voici les spécifications de la gamme complète :


En Europe, les FirePros sont distribuées directement et exclusivement par AMD qui a pu nous fournir les FirePros V3800, V5800, V7800, V8800 et V9800.


La FirePro V3800 est très compacte, au format low profile et se contente de 512 Mo de mémoire. Elle propose une sortie DVI Dual-Link et une sortie DisplayPort. Elle correspond globalement à une Radeon HD 5570 au bus mémoire réduit de moitié.


La FirePro V5800 est une Radeon HD 5770 sous-cadencée de manière à pouvoir rester sous la limite des 75 watts fournis par le bus PCI Express. Aucun connecteur d’alimentation n’est donc nécessaire. Elle intègre 1 Go de mémoire et propose une sortie DVI Dual-Link ainsi que 2 sorties DisplayPort.


La FirePro V7800 affiche un design plutôt intéressant. Grossièrement il s’agit d’une Radeon HD 5850 sous-cadencée pour contenir sa consommation sous la barre des 150 watts et permettre un design single slot. La carte est par contre très longue avec 28 cm. Elle intègre 2 Go de mémoire et propose une sortie DVI Dual-Link ainsi que 2 sorties DisplayPort. Il dispose par ailleurs d’un connecteur framelock/genlock destiné à la relier à la carte de synchronisation FirePro S400.


La FirePro V8800 est l’équivalent d’une Radeon HD 5870 sous-cadencée mais équipées de 2 Go ainsi que de 4 sorties DisplayPort. Elle propose également un connecteur framelock/genlock ainsi qu’un connecteur pour la synchronisation stéréo.


La FirePro V9800 est l’équivalent d’une Radeon HD 5870 Eyeifnity 6 Edition, mais équipée de 4 Go de mémoire, ce qui est rendu possible par l’arrivée de GDDR5 de plus haute densité. Elle propose donc 6 sorties mini-DisplayPort ainsi que la connectique de synchronisation et a besoin d’un connecteur d’alimentation 8 broches ainsi que d’un 6 broches. Notez que notre exemplaire de test est un prototype dont le carter mentionne toujours FirePro V8800, mais il s’agit bien d’une V9800.


Page 4 - Les Quadros

Les Quadros
Les Quadro FX dominent le marché des cartes graphiques professionnelles depuis quelques années, Nvidia en contrôlant près de 90%. Voici les spécifications de la dernière gamme, qui est en fin de vie :


C’est PNY qui est le distributeur exclusif des Quadro aux Etats-Unis, en Europe et au Moyen-Orient. Le fabricant a pu nous fournir pour ce test les Quadro FX 580, 1800, 4800 et 5800.


La Quadro FX 580 est équivalente à une GeForce 9500 GT aux fréquences revues à la baisse. Elle propose une sortie DVI Dual-Link ainsi que deux sorties DisplayPort et une mémoire de 512 Mo. Comme pour toutes les cartes Nvidia, et contrairement aux dernières FirePro, seules 2 sorties vidéo peuvent être utilisées simultanément.


La Quadro FX 1800 est de son côté équivalente à une GeForce 9600 GT sous-cadencée et au bus mémoire amputé puisqu’il passe de 256 à 192 bits. Elle propose donc 768 Mo de mémoire. Au niveau de la connectique, nous retrouvons également une sortie DVI Dual-Link et 2 DisplayPort.


La Quadro FX 4800 se rapproche plutôt d’une GeForce GTX 260 première édition. Elle se contente cependant d’un seul connecteur d’alimentation 8 broches. La connectique reste sur une sortie DVI Dual-Link et 2 sorties DisplayPort, par contre les connecteurs dédiés à la synchronisation stéréo et framelock/genlock sont présents. Elle intègre 1536 Mo de mémoire.


La Quadro FX 5800 est équivalente à une GeForce GTX 285 à la mémoire sous-cadencée. Elle propose 4 Go de mémoire et une connectique de synchronisation complète. Par contre contrairement au reste de la gamme, c’est le DVI Dual-Link qui est ici privilégié puisque 2 de ces connecteurs sont présents, accompagnés d’un seul DisplayPort. Un connecteur d’alimentation 8 broches, en plus du 6 broches, est nécessaire à son bon fonctionnement.


Il y a un peu plus d’un mois, Nvidia a annoncé les premières modèles haut de gamme de sa nouvelle génération de Quadro, nous avions déjà pu vous donner un aperçu de ses performances dans les actualités. Une arrivée qui marque un gros changement pour la marque puisque le suffixe FX disparait. Voici les spécifications des modèles qui ont déjà été annoncés et qui sont en train d’arriver sur le marché :


Pour ce test, Nvidia a pu nous fournir une Quadro 5000 :


La Quadro 5000 embarque 2560 Mo de mémoire vidéo et affiche une connectique identique à la Quadro FX 4800 : synchronisation stéréo et framelock/genlock, une sortie DVI Dual-Link et deux sorties DisplayPort. Elle se contente également d’un seul connecteur d’alimentation. Grossièrement, il s’agit d’une GeForce GTX 465 sous-cadencée mais dont le bus mémoire passe de 256 à 384 bits.


Page 5 - Protocole de test

Un aperçu des performances
Cela fait maintenant quelques mois que nous jouons avec différentes cartes graphiques professionnelles prêtées par AMD et PNY. Mettre en place un vaste protocole de test pertinent pour analyser la prestation de toutes ces cartes est complexe, d’autant plus quand de nouvelles solutions débarquent successivement et ce, avec des pilotes qui changent complètement la donne.

En l’état actuel des choses, de nombreux tests que nous avions à l’origine prévus ne sont pas prêts ou donnent des résultats inconsistants. Etant donné l’actualité chargée des semaines à venir, et pour ne pas reporter indéfiniment la publication d’autres résultats, nous avons décidé de publier un test allégé de manière à vous donner un premier aperçu des capacités de toutes ces solutions graphiques. Nous avons ainsi fait l’impasse sur plusieurs logiciels de CAO et de prévisualisation, sur Adobe Premier Pro CS5 pour lequel nous devons peaufiner notre protocole de test ainsi que sur l’aspect computing qui mériterait d’ailleurs un dossier à lui tout seul.

Pour ce comparatif, nous nous somme concentrés sur le récent SPECviewperf 11 (64 bits), d’une manière plus pratique sur 3ds Max 2011 et Maya 2011 64 bits d’Autodesk ainsi que sur les performances géométriques de toutes ces cartes. Pour rappel, SPECviewperf exécute des traces de viewsets tirées d’applications graphiques en OpenGL. Nous tâcherons de revenir sur ce dossier d’une manière plus complète cet automne, ce qui nous permettra au passage d’évaluer l’ensemble de la nouvelle gamme de Quadros qui n’est pas encore disponible.

Nous avons testé au total 10 cartes professionnelles auxquelles nous avons ajouté les GeForce GTX 480, GTX 460 et GTX 285 ainsi que la Radeon HD 5870. Nous avons utilisé les derniers pilotes en date, y compris les récents pilotes FirePro qui apportent un gain de performances significatif.


Configuration de test
Intel Core i7 980X (HT désactivé)
Asus Rampage III Extreme
6 Go DDR3 1333 Corsair
Windows 7 64 bits
Pilotes GeForce 260.52
Pilotes Quadro 259.12
Catalyst 10.8 (Radeon)
Pilotes FirePro 8.76.5 beta


Page 6 - Consommation

Consommation
Nous avons mesuré la consommation directement au niveau de la carte graphique, au repos et en charge, tout d’abord avec SPECviewperf 11 (tcvis test 3) et ensuite avec Furmark pour stresser les cartes au maximum.


SPECviewperf représente une charge moyenne comme c’est souvent le cas dans les logiciel de 3D et de CAO qui sont souvent limités par le CPU ou ne stressent la carte graphique que ponctuellement.

Vous remarquerez qu’en cas de très forte charge, la Quadro 5000 dépasse les 150 watts et ne respecte donc pas à la lettre les spécifications puisqu’elle tire un peu plus de 100 watts via le connecteur d’alimentation PCI Express là où la norme prévoit 75 watts. Notez qu’il en va de même pour les Quadro FX 4800 et FirePro V7800 avec respectivement 82 et 81 watts.

Plus important, aucune carte ne dépasse la limite des 75 watts fournis par le bus PCI Express. La FirePro V5800 s’en rapproche cependant fortement avec 74 watts et ne respecte pas la limite de 5.5A sur le 12V fourni via le bus puisque nous avons relevé 5.96A, ce qui pourra poser problème sur certaines cartes-mères.

Si AMD et Nvidia peuvent se justifier par le fait qu’une charge aussi extrême ne se retrouve pas dans des cas pratiques habituels, nous restons très étonnés par ce manque de rigueur dans le respect des normes, d’autant plus lorsqu’il s’agit de cartes professionnelles !


Page 7 - Performances géométriques

Débit de triangles
Etant donné que le traitement de la géométrie est une tâche importante pour les Quadros et pour les FirePros, nous nous sommes évidemment penchés de plus près sur le sujet. Tout d’abord nous nous sommes penchés sur les débits de triangles dans deux cas de figure : quand tous les triangles sont rastérisés et quand ils sont tous rejetés (via back face culling) :


Les GeForce GTX 400 ainsi que la Quadro 5000 peuvent éjecter des triangles du rendu très rapidement et sont alors « limitées » à un rythme d’un vertex fetch tous les 4 cycles par SM/Polymorph Engine. Les rasterizers ne peuvent cependant pas suivre ce rythme avec les GeForce puisqu’ils sont bridés à un niveau qui nous est inconnu, Nvidia ne voulant pas rentrer dans les détails. Vous remarquerez donc l’excellente tenue de la Quadro 5000 lorsque les triangles sont rendus. L’ancienne génération de Quadro FX est complètement larguée.

Pour observer plus en détail la différence entre une Quadro et une GeForce équivalente, nous avons cadencé la Quadro 5000 à 607 MHz, soit la même fréquence que la GeForce GTX 465 qui dispose d’une configuration interne identique (à l’exception des contrôleurs mémoire mais qui ne jouent aucun rôle ici) :


Comme vous pouvez le constater, Nvidia bride bien les GeForce au niveau géométrique laissant au Quadro un très large avantage en termes de débit de triangles rastérisés.

Ensuite nous avons effectué un autre test, en utilisant la tessellation. Cet outil de test n’est pas encore finalisé et optimisé pleinement de manière à pouvoir atteindre des rendements optimaux. Il permet cependant déjà de comparer les solutions entre elles :


L’avantage des Quadro et des GeForce sur les FirePro et les Radeon est ici évident. Ces dernières semblent limitées à 1 triangle tous les 3 cycles quand la tessellation est utilisée. AMD nous a indiqué que ce n’était pas le cas et que l’unité de tessellation était bien capable de débiter 1 triangle par cycle. Un cas que nous ne sommes pas encore parvenus à reproduire, les Radeons étant très vite dépassées lorsque trop de triangles sont générés.

AMD et Nvidia ont maintenant des approches très différentes au niveau géométrique. Alors que les différents modèles de FirePro et de Radeon affichent des performances similaires à ce niveau, les GeForce et Quadro récentes affichent un débit qui varie suivant le nombre d’unités du GPU qu’elles embarquent


Page 8 - SPECviewperf 11 : CATIA, EnSight

CATIA

Les Quadro FX ont ici une nette avance sur les FirePro. La Quadro 5000 enfonce le clou et prend le large. Radeon et GeForce sont nettement en retrait.


EnSight

Bien que les optimisations réservées aux Quadro et FirePro aient ici une influence elle reste contenue et la puissance du GPU conserve une forte influence.

Si les FirePro avaient pris les devants par rapport aux Quadro FX, la Quadro 5000 affiche une nouvelle fois un bond énorme. Attention cependant, une fois l’antialiasing activé, les FirePro restent ici compétitives.


Page 9 - SPECviewperf 11 : LightWave, Maya

LightWave

Les Quadro ont ici un très petit avantage sur les FirePro. Les GeForce sont par contre nettement plus limitées que les Radeon dans ce test.


Maya

Alors que les FirePro avaient pris les devants par rapport aux GeForce FX, la Quadro 5000 change complètement la donne et s’envole, profitant vraisemblablement de sa puissance géométrique. Une nouvelle fois, avec antialiasing 8x, les FirePro ne sont plus très loin.


Page 10 - SPECviewperf 11 : Pro/ENGINEER, SolidWorks

Pro/ENGINEER

Dans ce test, nous sommes principalement limités par le CPU. Cette limite se situe cependant à un niveau plus élevé avec les Quadro.


SolidWorks

Une nouvelle fois, les FirePro devancent les Quadro FX, mais la nouvelle génération de Quadro passe un cran au-dessus.


Page 11 - SPECviewperf 11 : Siemens tcvis, SIemens NX

Siemens tcvis

Une nouvelle fois, les FirePro devancent les Quadro FX, mais la nouvelle génération de Quadro passe un cran au-dessus, tout du moins sans antialiasing. Avec AA 8x, les FirePro V8800 et V9800 sont au même niveau. Vous remarquerez les très faibles performances des GeForce GTX 400.


Siemens NX

Dans ce dernier test de la suite SPECviewperf11, la Quadro 5000 prend le large sans antialiasing, mais les FirePro repassent devant une fois ce filtre utilisé.


Page 12 - 3ds Max 2011 : wireframe

3ds Max 2011 : wireframe

Après avoir passé en revue les résultats des différents tests de SPECviewperf 11, nous nous sommes penchés sur des tests plus pratiques dans 3ds Max 2011. Pour cela, nous avons ouvert un modèle à la géométrie relativement complexe, affiché en wireframe, et effectué une rotation dans le viewport, 3ds Max étant affiché en plein écran en 2560x1600.

Nous avons utilisé les 4 drivers de 3ds Max : DirectX 9.0 (le principal), DirectX 10.0, OpenGL ainsi que le Performance Driver DirectX 9.0 beta de Nvidia. Ce dernier n’est pas encore disponible officiellement pour 3ds Max 2011, mais Nvidia a pu nous en fournir une version beta. Notez qu’un Performance Driver peut effectuer certains raccourcis et que certaines choses peuvent ne pas être affichées correctement bien que nous n’ayons pas rencontré de tel cas de figure.

Nous avons rencontré quelques problèmes. Tout d’abord, le driver DirectX 10.0 n’a pas voulu fonctionner avec les solutions Nvidia lorsque l’antialiasing n’était pas activé. Ensuite, sur les Quadro uniquement, avec antialiasing, la résolution du viewport était bien trop faible ce qui nous donnait un résultat inexploitable compte tenu de la pixellisation importante. Enfin, l’antialiasing n’est pas supporté en OpenGL.



En DirectX 9.0, nous sommes complètement limités par le CPU, mais cette limite se situe à un niveau légèrement plus élevé pour les solutions d’AMD. Passer en OpenGL permet de la relever significativement et d’obtenir un résultat déjà bien plus utilisable. Vous remarquerez que les cartes grand public sont alors plus rapides que les cartes professionnelles.

Le Performance Driver de Nvidia permet d’atteindre 10 images par seconde ce qui devient plus confortable. Le driver DirectX 10.0, lorsqu’il fonctionne, permet de faire exploser les performances en supprimant la limitation CPU.


Page 13 - 3ds Max 2011 : smooth + highlights

3ds Max 2011 : smooth + highlights

Toujours avec le même modèle, nous avons exécuté les mêmes tests mais avec un rendu smooth + highlights.

Nous avons également rencontré quelques problèmes. Tout d’abord le driver DirectX 10.0 n’a pas voulu fonctionner dans ce mode. Ensuite le driver OpenGL a présenté un rendu en partie pixellisé (mais dans la bonne résolution) sur toutes les solutions testées.



En dehors du mode OpenGL fortement limité par le CPU, passer en mode smooth permet de faire exploser les performances dans 3ds Max 2011. Dans ces conditions, la limite passe du CPU au GPU et disposer d’une modèle véloce permet de gagner en performances.

Le Performance Driver de Nvidia permet de gagner plus de 30% en performances sans antialiasing. Avec ce filtre, en mode 8x, il n’apporte par contre que très peu et les FirePro en profitent pour passer devant les Quadro. Les solutions grand public se comportent ici très bien.


Page 14 - Maya 2011 : scene1

Maya 2011 : scene1

Pour observer les performances dans Maya 2011, notre première scène consiste en l’affichage de plusieurs objets à la géométrie très complexe. Nous mesurons les performances tout d’abord en wireframe, avec shading, en combinant les deux et enfin en ajoutant l’effet X-Ray qui rend les objets transparents.


Tout comme dans de nombreux tests de SPECviewperf 11, alors que les FirePro dominaient les Quadro FX, la Quadro 5000 affiche une évolution énorme des performances et reprend la tête.

Les solutions grand public sont ici fortement limitées, d’une manière plutôt extrême chez Nvidia.


Page 15 - Maya 2011 : scene2

Maya 2011 : scene2

Toujours dans Maya 2011, nous ouvrons ensuite une seconde scène. Il s’agit du modèle de Toystore utilisé par une célèbre démo technologique d’ATI. Celle-ci est affichée avec shading et texturing et nous exécutons un travelling tout d’abord avec le moteur de rendu par défaut et ensuite avec le Viewport 2.0 plus moderne, qui soumet le GPU a plus rude épreuve et affiche une qualité plus élevée.

Impossible cependant de lancer ce second moteur de rendu proposé par Maya 2011 sur les Radeon ou sur les FirePro. Chaque tentative se solde par un plantage de l’application. Nous avons également noté de tels problèmes lorsque la vision X-Ray est activée sur les solutions AMD dans certaines scènes.


Le moteur de rendu par défaut est fortement limité par le CPU, à un niveau plus bas cette fois pour les Radeon et FirePro qui sont clairement larguées dans ce test. Cette fois, les GeForce s’en tirent plus que bien et profitent de leur puissance brute relativement élevée.


Page 16 - Conclusion

Conclusion
Après ce petit aperçu des performances des Quadros et des FirePros, nous pouvons déjà faire quelques constatations importantes. Tout d’abord, au cours de la préparation de ces tests, nous avons en partie pu constater l’utilité en pratique de disposer de solutions complètement certifiées et validées. Les applications de modélisation 3D et de CAO semblent être des terrains particulièrement propices au développement des bugs, probablement parce que leurs développeurs s’efforcent de maintenir une vaste rétrocompatibilité tout en ajoutant de nouvelles fonctionnalités, mais aussi parce que certains modèles géométriques s’adaptent mal au rendu en temps réel sur GPU ce qui pousse à la mise en place de diverses optimisations.

Suivant la situation, les cartes graphiques grand public peuvent très bien s’en tirer et vous serez probablement nombreux à vous en satisfaire pour une utilisation privée de ces logiciels compte tenu du supplément important à débourser pour leurs équivalents en Quadro ou en FirePro. Une utilisation professionnelle intensive devra cependant privilégier une solution adaptée. Au vu des nombreux petits problèmes potentiels, disposer de pilotes validés pour une utilisation bien précise et d’un support spécifique n’est pas un luxe inutile.


Ceci étant dit, dans la guerre qui oppose FirePros et Quadros, nous pouvons constater que la concurrence est rude, et c’est tant mieux ! A peine AMD avait-il pris les devants sur les Quadro FX x800 que Nvidia répliquait avec une nouvelle gamme de Quadros. Grâce à une architecture revue qui fait la part belle aux performances géométriques, la Quadro 5000 a remis les pendules à l’heure sur le haut de gamme. Bien que nous gardions en plus une préférence pour les pilotes plus fournis et mis à jours plus rapidement de Nvidia, les FirePros ne perdent pas cependant pas tout leur intérêt. Elles affichent malgré tout un bon niveau de performances et disposent d’autres avantages, tels qu’une tarification plus agressive, et surtout Eyefinity qui permet de piloter plus de 2 écrans par carte graphique.

A ce sujet, il est dommage qu’AMD ne propose pas une « petite » FirePro V6800 équipée de 4 sorties vidéo. Disposer d’une station de travail équipée de 3 écrans et d’un écran tactile supplémentaire en guise de tablette et tout simplement génial pour un graphiste mais oblige de passer par un système multi-carte ou par les très onéreuses FirePro V8800 et V9800 dont la puissance n’est pas toujours nécessaire.


Il sera également intéressant de vérifier les performances de l’ensemble de la nouvelle gamme de Quadros. Si la Quadro 6000 devrait enfoncer le clou sans soucis, les plus petits modèles vont voir leur avantage au niveau de la puissance géométrique fondre progressivement. Autrement dit, plus nous descendons dans la gamme, plus les FirePro devraient être concurrentielles.

Pour terminer, revenons sur la consommation de certaines Quadros et FirePros qui ne respectent pas toujours les spécifications définies par le PCI Express. Bien que nous n’ayons pas rencontré de problème pratique qui y soit lié, nous sommes très étonnés d’observer un tel manque de rigueur sur des cartes professionnelles. AMD et Nvidia ont probablement ici joué avec la limite, pour faire rentrer des solutions graphiques dans les cases 75 et 150 watts, très importantes pour les intégrateurs. Du coup, la fiabilité de la FirePro V5800 ainsi que de la Quadro 5000, trop gourmandes respectivement sur le bus PCI Express et sur le connecteur d’alimentation, peut être remise en question puisque ces largesses peuvent potentiellement entrainer des problèmes sur certains systèmes lorsque les cartes sont soumises à rude épreuve.


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