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Intel Core i5 et i3 32nm
Processeurs
Publié le Lundi 4 Janvier 2010 par Marc Prieur

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Page 1 - 1er CPU 32nm



Le lancement de nouveaux procédés de gravure chez Intel est réglé comme du papier à musique. Ainsi, après avoir lancé en février 2004 tout une gamme de processeurs Pentium 4 "Prescott" gravés en 90nm, Intel avait lancé en janvier 2006 les Pentium D et Pentium 4 65nm. Après une première apparition en octobre 2007 avec le QX9650, c’est ensuite en janvier 2008 qu’ont débarqué les Core 2 Duo "Penryn" gravés en 45nm.

2 ans après, ce n’est donc pas une surprise de voir débarquer toute une nouvelle gamme de processeur dual-core LGA1156 se démarquant de part une finesse de gravure en 32nm. Cela n’en est pas moins remarquable et cela devrait permettre à Intel de conserver une avance de près d’un an sur AMD acquise depuis le passage en 65nm.
32nm maintenant, 22nm en 2012
Comme le veut la stratégie du "Tick-Tock" d’Intel, ce nouveau procédé de gravure n’est pas lancé avec une nouvelle architecture mais avec l’existante. Le Nehalem en 32nm, nom de code Westmere, reprend donc les fondements de ces acolytes en 45nm. Il faudra attendre un an avant de voir débarquer Sandy Bridge, une nouvelle architecture, qui sera dans un premier temps gravé en 32nm puis décliné en fin 2011 en 22nm.


Le procédé de gravure en 22nm, ou P1270, est en effet déjà au stade de développement chez Intel. Le fondeur a d’ailleurs déjà présenté en septembre dernier un premier wafer de puces SRAM de 2.9 milliards de transistors gravé en 22nm.


Pour en revenir au 32nm, deux usines sont actuellement opérationnelles : D1D et D1C en Oregon. Suivront courant 2010 la FAB11X au Nouveau-Mexique et la FAB32 en Arizona, ce qui représente au total un investissement de 7 milliards de $.


D’après les informations fournies par Intel, la gravure en 32nm aurait déjà de très bons rendements puisque similaires à ceux obtenus en 90nm lorsque le process était à maturité. Reste à savoir bien entendu si Intel pourra aller aussi loin qu’avec le 45nm, annoncé comme le plus fiable qu’ai jamais mis au point Intel.


Page 2 - Clarkdale en détails

Clarkdale : 2 core et 4 Mo de L3 32nm et un chipset … 45nm !
Après avoir intégré au sein du processeur le contrôleur mémoire avec les Core i7 Bloomfield LGA1366, Intel avait été encore plus loin avec les Core i7/i5 Lynnfield LGA1156 puisque ces derniers intégraient également le contrôleur PCI-Express. Le northbridge tel qu’on le connaissait jusqu’alors était donc complètement intégré.


Avec ces nouveaux Core i5/3 en 32nm, dont le nom de code est Clarkdale, Intel fait le chemin inverse. En effet, si le northbridge reste intégré dans le packaging LGA1156, il est désormais dissocié du processeur en tant que tel et se sont deux dies distincts que l’on retrouve :

- Le CPU, soit 383 millions de transitors gravés en 32nm sur 81mm²
- Le northbridge, soit 177 millions de transistors gravés en 45nm sur 114mm²

Côté CPU, il s’agit en quelque sorte d’1/2 Lynnfield, puisque le nombre de core passe de 4 à 2 (mais toujours avec l’Hyperthreading) et que le cache L3 passe de 8 à 4 Mo.

L’autre puce est pour sa part un northbridge à part entière puisqu’elle intègre :

- Un contrôleur PCI-Express gérant 16 lignes en 1x16 ou 2x8
- Un contrôleur mémoire DDR3-1333 double canal
- Un contrôleur graphique DX10

Intel ne donne aucune information sur le type de bus reliant les deux puces. L’apport de la gravure en 32nm saute aux yeux côté processeur sachant qu’un Core 2 E7xxx, basé sur un die Penryn (2 core, 3 Mo de cache L2) occupait 82mm² pour 228 millions de transistors. Dans une surface quasi identique, Intel a pu placer 68% de transistors en plus !


Intel a profité du passage en 32nm pour faire un changement côté architectural avec l’arrivée de 6 nouvelles instructions SIMD dénommées AES-NI (Advanced Encryption Standard New Instructions). 4 d’entres elles sont destinées à accélérer les opérations d’encryptage et de décryptage, et 2 autres accélèrent la procédure d’extensions de clé.
Les septs Clarkdale
Ce ne sont pas moins de 7 processeurs qui sont lancés utilisant la puce Clarkdale. Cela porte donc à 10 le nombre de processeurs LGA1156 des gammes Core et Pentium :


Les Clarkdale sont répartis dans 3 gammes, les Core i5 étant les modèles complets, alors que les Core i3 sont dépourvus du Turbo. Enfin, le Pentium G9650 est également dépourvu de l’HyperThreading et il ne dispose que de 3 Mo de cache et d’un IGP qui perds 200 MHz.

On note la présence au sein de la gamme Core i5 d’un modèle original, le 661. Doté d’un IGP cadencé à 900 MHz contre 733 MHz pour le reste de la gamme, il voit son TDP gonflé à 87W contre 73W. Autant le dire tout de suite, on a du mal à saisir l’intérêt de ce processeur, si ce n’est afin de montrer l’IGP sous son meilleur jour.

Il faut noter que si les Clarkdale sont compatibles avec les cartes mères P55 Express, il faut une carte mère à base de chipset H55 ou H57 pour profiter de l’IGP intégré (le H55 étant un H57 light sans RAID, avec 12 USB au lieu de 14 et 6 lignes PCI-E au lieu de 8). Avec ces chipsets, le contrôleur PCI-Express du Clarkdale est limité au mode 1x16 et ne peut pas être en 2x8, une limitation qui est purement marketing.


Page 3 - Core i5-661/i3-540, conso, o/c

Core i5-661 et Core i3-540 en test
Afin d’évaluer les performances du Clarkdale, Intel nous a fourni un kit composé d’une carte mère à base de chipset H55 Express et d’un processeur Core i5-661. Malgré nos multiples demandes, seul ce processeur était disponible pour test, chose pour le moins étrange étant donné que la gamme lancée est assez vaste.


Fournir à la presse un processeur qui sort du lot de part ses spécifications, avec un IGP surcadencé par rapport au reste de la gamme, n’est pas dénué de sens et il parait clair qu’Intel veut faire paraitre cet IGP intégré sous le meilleur jour, et donc qu’il soit testé à la fréquence de 900 MHz.

Nous avons toutefois pu nous procurer par une autre source un Core i3-540 pour quelques heures, ce qui ne nous a pas laissé le temps de le tester en dehors de l’aspect processeur pur. Nous avons pu simuler les performances d’un Core i3-530 à partir de ce dernier en modifiant le coefficient multiplicateur dans le bios, mais il n’as pas été possible de simuler les autres Core i5 à partir du 661 puisque les modes Turbo différent d’un processeur à l’autre et ne sont pas réglables.


L’utilisation d’un processeur Clarkdale sur une carte-mère P55 Express nécessite la mise à jour du bios. Sans, le système fonctionnera, mais pas forcément de manière optimale. Ainsi, si nous n’avons pas eu de problèmes sur les cartes mères Gigabyte P55A-UD4 et ASUSTeK P7P55D-EVO, sur l’Intel DP55KG le contrôleur PCI-Express n’était pas bien géré même avec le dernier bios béta si bien que notre carte graphique était configurée en PCI-Express x1 et que le second port PCI-Express ne fonctionnait pas. Une carte mère Intel ne supportant pas correctement un processeur Intel, pas mal !
Consommation
Nous mesurons la consommation de la configuration à la prise l’alimentation utilisée ayant un rendement de l’ordre de 80%. Pour le test en charge, nous avons utilisé Prime95. Attention donc, d'autres composants tels que la carte graphique ou le disque dur sont donc au repos pendant ces mesures.


Au repos les Clarkdale permettent d’amener la plate-forme LGA1156, qui était déjà la meilleure, à des niveaux encore plus bas. En charge, on est au niveau d’une configuration LGA775 avec un processeur d’entrée de gamme en 45nm … du tout bon donc !
Overclocking
Nous n’avons pu overclocké que le Core i5-661, et ce dernier a été assez à l’aise dans cette épreuve puisqu’il a atteint les 3.8 GHz à 1.2V, 4 GHz à 1.25V et 4.2 GHz à 1.3V. Malgré une tension de 1.35V, les 4.4 GHz n’ont pas pu être stabilisés. Attention d’ailleurs, si en 45nm Intel préconisait de ne pas dépasser les 1.55V faute de quoi le processeur pouvait être endommagé, cette fois il ne faut pas dépasser les 1.4V !



Page 4 - Zoom : Intel HD Graphics

Zoom : Intel HD Graphics
Le northbridge intégré dans les Core i3/i5 profite d’un IGP, ou contrôleur graphique, amélioré nommé Intel HD Graphics. Il s’agit d’une petite évolution du GMA X4500HD, du chipset G45, qui lui-même était le résultat d’une longue (et lente) accumulation de petites évolutions successives apportées aux cores graphiques tant décriés d’Intel. Celles-ci, ainsi que des pilotes plus fonctionnels, permettent selon le fabricant de se passer d’une carte graphique dédiée pour une utilisation grand public, tant au niveau vidéo que dans les jeux en 3D populaires.


La partie vidéo profite tout d’abord d’une connectique plus riche puisque la version embarquée du DisplayPort est supportée. Elle est vouée à remplacer le LVDS dans les portables et facilite la mise en place du switchable graphics qui permet de passer du contrôleur intégré à un GPU dédié pour profiter de plus de puissance ou plus d’autonomie suivant l’utilisation. L’eDP permet à ce niveau une communication directe via le bus PCI Express des images à afficher entre le GPU et les Core i3/i5. Notez que la gestion de la connectique prend place dans le southbridge et que les données y sont transférées depuis le northbridge via une connectique spécifique.

L’accélération de la lecture des vidéos, pleinement fonctionnelle depuis quelques temps sur les GMA X4500HD, profite de quelques petites améliorations. Ainsi l’Intel HD Graphics supporte dorénavant le décodage simultané de 2 flux vidéo HD, toutes les options d’amélioration de l’image en HD (certaines étaient en SD uniquement auparavant) et un upscaling amélioré qui profitera à la lecture de DVD sur des écrans en haute résolution, mais également à tout autre affichage lorsque la résolution est inférieure à la résolution native de l’écran puisque c’est le même moteur qui s’en charge.


Nous avons bien entendu voulu vérifier l’état fonctionnel de l’accélération vidéo. Pour cela Intel a fourni une version beta spécifique de 3 logiciels : Corel WinDVD, Cyberlink PowerDVD et Arcsoft Total Media. Malheureusement, aucune de ces versions n’a pu fonctionner correctement sur notre plateforme à base de Core i5 661, tant avec un Blu Ray encodé en VC1 qu’en AVC. La version fournie de PowerDVD ne voulait pas lancer la lecture dans la plupart des cas (toutes plateformes confondues) excepté à travers Windows Media Center (mais sans accélération), la commande d’activation/désactivation de l’accélération vidéo ne fonctionnait pas dans WinDVD sur les plateformes AMD/Nvidia et la lecture ne se lançait pas sur la plateforme Intel. Total Media Theater d’Arcsoft fonctionnait correctement sur les plateformes AMD/Nvidia mais ne voulait pas activer l’accélération sur la plateforme Intel. Bien que pour l’accélération tous ces logiciels fassent appel à l’interface DXVA censée être standardisée, ils utilisent des bouts de codes spécifiques à chaque solution. Un nid a bug évident qui au fil des ans semble avoir pour constante les soucis posés lors des tests. Il faudra donc probablement attendre des versions corrigées et finales pour que ceux-ci disparaissent. Par contre l’accélération s’est montrée pleinement fonctionnelle dans Media Player Classic Home Cinema avec des fichiers mkv en x264. Notez que dans tous les cas, les Core i3/i5 sont suffisamment performants que pour permettre de visionner toutes les vidéos HD sans accélération.

Après ces tests vidéo nous nous sommes penchés sur les performances en rendu 3D. L’Intel HD Graphics profite de diverses petites améliorations architecturales destinées à augmenter son efficacité. La puissance de calcul augmente selon Intel en pratique de plus de 50% grâce à plus d’unités, elles passent de 10 à 12, plus de registres temporaires et un cache instruction plus important. Les caches internes ont été améliorés pour augmenter l’efficacité des unités de texturing et des ROPs. Par ailleurs le filtrage de textures 64 bits se fait maintenant à pleine vitesse. Enfin, le Hierarchical-Z permet maintenant d’écarter plus efficacement les pixels masqués.


Intel mentionne également une fréquence en hausse par rapport à la génération précédente. Cependant, elle ne concerne que le Core i5 661 dont l’IGP est cadencé à 900 MHz puisque les autres modèles doivent se contenter de 733 MHz, contre 800 MHz pour l’IGP du G45. Nous avons comparé les performances du Core i5 661 à ce niveau avec celles des autres IGP ainsi que de quelques cartes graphiques. La GeForce G210 DDR2 pour représenter l’ultra bas de gamme, la GeForce GT 240 pour représenter une carte graphique à 75€ et la Radeon HD 5750 512 Mo pour représenter une carte graphique placée tout juste sous la barre des 100€.

Nous avons opté pour 4 jeux et 3 conditions de test : 1680x1050 détails faibles, 1280x720 détails faibles et 1280x720 détails moyens. Les détails faibles consistent à placer les options graphiques au minimum à l’exception de celles qui suppriment tout intérêt au jeu. Ainsi, par exemple, la qualité des textures restent à un niveau jugé acceptable. Pour le niveau moyen nous activons le HDR et les effets graphiques qui ne sont pas trop gourmands. Notez que pour H.A.W.X. et Far Cry 2, le niveau moyen est testé en DirectX 10, contre DirectX 9 pour le reste.





Si d’un côté avoir intégré les résultats de « vraies » cartes graphiques rend les différences entre IGPs moins visibles dans les graphes, cela permet de mesurer l’étendue du gouffre qui les sépare. Les performances du nouvel IGP d’Intel ont nettement progressé et les 50% annoncés ne sont pas abusifs. Globalement, l’Intel HD Graphics du Core i5 661 se rapproche du Radeon HD 4200 de l’AMD 785G. La GeForce 9400 garde par contre un avantage. Mais en dehors de jeux ultra basiques (ce qui est différent de populaires !), une carte graphique reste obligatoire selon nous pour jouer dans des conditions décentes. C’est également le cas dans Street Fighter qui bien que limité à 60 fps fait la part belle aux cartes graphiques dédiées puisque en dessous de cette cadence la réactivité en souffre énormément.

Notez cependant que les modèles premiers prix tels que la GeForce G210 n’apportent pas de gain significatif par rapport aux IGPs. Cette dernière est certes plus performante mais reste dans le même ordre de grandeur. Ce genre de cartes graphiques ne présente selon nous aucun intérêt et à plutôt l’effet néfaste de tirer les configurations graphiques vers le bas pour les joueurs. Globalement, si vous ne jouez pas ou vous contentez de jeux très légers, un IGP est suffisant, peu importe qu’il s’agisse de celui d’un Core i3/i5, d’un GeForce 9400 ou d’un AMD 785G. Les petites différences de performances, le support de l’accélération PhysX sur le second et le support de DirectX 10.1 sur le troisième ne vous apporteront rien de plus. Les pilotes Intel se sont améliorés et ne sont plus une raison valable pour fuir les GMAs. Par contre, si vous êtes un joueur, il faut passer par une carte graphique dédiée.


Page 5 - Zoom : Mémoire, Turbo

Zoom : Mémoire
En ramenant le contrôleur mémoire sur un northbridge intégrant la partie graphique, Intel a avantagé cette dernière au dépend du processeur. Ce choix n’est en effet pas sans contrepartie au niveau de l’accès à la mémoire si l’on en croit ses chiffres obtenus sous Everest avec un Core i7-870 et un Core i5-661, puisque la latence augmente de 64%, passant de 45 à 75ns, alors que dans le même temps la bande passante baisse de 37%, passant de 15.5 à 9.5 Go /s en lecture. En fait, avec de telles performances ont est assez proche de celles obtenues par le contrôleur mémoire du P45.

Quid de l’impact en pratique d’un tel choix ? Difficile de le mesurer exactement étant donné qu’en sus du contrôleur mémoire, le cache L3 passe de 8 à 4 Mo sur ces processeurs (sa vitesse reste par contre identique). Voici toutefois les écarts obtenus entre un Lynnfield et un Clarkdale configurés de la même manière la plus égalitaire possible, soit en désactivant deux des quatre cœurs du Lynnfield, le tout à la même fréquence de 2.93 GHz :

- 28.3% de mieux pour le Lynnfield sous WinRAR
- 15.8% de mieux pour le Lynnfield sous Crysis
- 19.7% de mieux pour le Lynnfield sous Arma 2
- 21.0% de mieux pour le Lynnfield sous GTA IV
- 21.9% de mieux pour le Lynnfield sous Anno 1404

L’écart est donc assez impressionnant, même si nous n’avons ici testé que les applications de notre protocole que nous savons être les plus dépendantes du sous-système mémoire.
Zoom : le Turbo
Comme leurs grands frères quad core, les Clarkdale dual core supportent le mode Turbo dans leur déclinaison Core i5. Pour rappel, le mode Turbo des processeurs Intel permet à ces derniers d’aller au-delà de leur fréquence de base en fonction de la charge et dans la limite du TDP.


Par exemple, le Core i5-661 est cadencé à 3.33 GHz. Toutefois, si un seul des deux core est sollicité, il peut être cadencé à 3.6 GHz pour peu que la consommation ne dépasse pas le TDP de 87W. Si les deux core sont sollicités, on peut atteindre les 3.46 GHz, toujours à la même condition.

Si il est présent, le Turbo est moins poussé sur Clarkdale puisque la fréquence du Turbo est environ 8% supérieure à la fréquence nominale dans le meilleurs des cas. Sur Lynnfield, on était au delà de 20% ! En pratique, si l’on prends par exemple les jeux, le gain offert par le Turbo est limité sur Clarkdale :

- 3.7% de mieux sous Crysis
- 2.7% de mieux sous Arma 2
- 3.0% de mieux sous GTA IV
- 0.7% de mieux sous Anno 1404

Il faut noter par contre que le Turbo a un autre avantage, pas forcément voulu par Intel. Sur les cartes mères ASUSTeK par exemple, les coefficients du mode Turbo sont utilisables pour l’overclocking, ce qui permet de limiter l’augmentation de la fréquence de base.


Page 6 - Zoom : l’Hyperthreading, le test

Zoom : l’Hyperthreading
Les cores du Clarkdale bénéficient de la technologie HyperThreading, apparue avec les Pentium 4 et que l’on trouve également sur les processeurs Atom.

Il s’agit d’une technique visant à faciliter la prise en charge de plusieurs threads par un même core d'exécution. En l'absence d’Hyperthreading, le core gère de façon successive des morceaux des différents threads dont il a la charge à un instant donné. Les passages incessants d'un thread à l'autre donnent l'illusion que ceux-ci sont exécutés simultanément, mais dans les faits beaucoup de temps est consacré aux transitions d'un thread à l'autre. L'idée de SMT est d'offrir au core la possibilité de gérer non plus un mais deux contextes en même temps, permettant ainsi de prendre en charge deux threads de façon réellement simultanée cette fois.

Quelle est l’influence du SMT en pratique ? Pour se faire nous avons mesuré l’écart de performances dans notre suite de test avec et sans le SMT d’activé sur un Core i3-540 :


Si sous WinRAR et Arma2 le gain est nul, ce n’est pas le cas des autres applications puisqu’en moyenne l’apport de l’Hyperthreading est de 14.7%. Le plus gros gain est observé lors de la compilation MinGW avec 27.9% de mieux, suivi du rendu Cinema4D avec 22.9% et d’Anno 1404 avec 21.6%. Si sur un quad core, l’HyperThreading peut parfois avoir un impact négatif sur les performances, ce n’est ici pas le cas.
Le test
Pour ce test, nous avons repris le même protocole que celui inauguré pour le test des Core i5. Nous avons pour rappel profité de la disponibilité de Windows 7 en version définitive pour le remettre à plat. Côté OS tout d’abord donc, nous passons donc à Windows 7 en version 64 bits, ce qui implique que tous les logiciels disponibles en 64 bits sont testés dans ce mode.

Les logiciels sont mis à jour, ainsi 3ds max passe de la version 2009 à la version 2010, MinGW est mis à jour tout comme WinRAR (3.8 vers 3.9), After Effects (CS3 vers CS4) et Nuendo (4.2 vers 4.3). Les combos VirtualDub/DiVX et AutoMKV/x264 laissent leur place aux combos Avidemux/x264 et MainConcept Reference/H.264, alors que les fichiers de tests de quasiment tous les tests changent ou sont modifiés (résolution de rendu plus importante par exemple).

Côté jeu, nous avons décidé de conserver Crysis 1.2 et son test CPU ultra-lourd, mais de retirer World In Conflict au profit de nouveaux jeux plus récents et plus gourmands : Arma 2, Grand Theft Auto IV et Anno 1404. Afin de mettre en évidence au maximum les écarts lié au processeur, nous mettons toutes les options graphiques au maximum histoire de le charger plus que de raison, tout en limitant la résolution à 800*600 afin d’éliminer un éventuel lissage par la puissance de la solution mono-GPU utilisée sur la configuration de test.

Les matériel utilisé avec les processeurs est le suivant :

- ASUSTeK P5QC (LGA775)
- Intel DP55KG (LGA1156)
- ASUSTeK P7P55D-EVO (LGA1156 32nm – jeux)
- Intel DX58SO (LGA1366)
- ASUSTeK M4A79-T (AM3)
- ASUSTeK M4A79 (AM2)
- 2x2 Go DDR3-1333 7-7-7
- 2x2 Go DDR3-1066 7-7-7 (si 1333 impossible)
- 2x2 Go DDR2-1066 5-5-5
- GeForce GTX 280 + GeForce 190.62
- Raptor 74 Go + Raptor 150 Go
- Creative Audigy
- Windows 7 64 bits


Page 7 - 3D Studio Max, Cinema 4D

3D Studio Max 2010

Nous débutons par le célèbre logiciel d’image de synthèse, en version 2010 et x64. La scène de test utilisée provient de SPECapc pour 3ds max 9 (space_flyby_mentalray) et elle utilise le moteur de rendu Mental Ray.


Les nouveaux venus viennent se placer entre les Core 2 Quad et les Core 2 Duo. Par rapport à la gamme AMD, les Clarkdale se situent au niveau des Phenom II et Athlon II X3, ce qui n’est pas si mal étant donné qu’ils ne disposent que de 2 core.
Cinema 4D R11

Le logiciel de rendu de Maxon est célèbre auprès de la communauté des overclockeurs via Cinebench, qui permet de comparer facilement les performances de processeurs. Toutefois, Cinebench utilise la version R10 du moteur de rendu de Cinema 4D, alors que la version R11 double les performances. Nous utilisons cette dernière version en 64 bits, avec la scène de Cinebench R10 rendue dans une résolution plus importante afin d’allonger les temps de rendu.


Cinema4D est plus à l’avantage des Core i3/i5 dual core puisque cette fois l’i5-661 offre des performances similaires à un Core 2 Q9300, et est donc un peu plus rapide qu’un Phenom II X4 630.


Page 8 - MinGW/GCC, WinRAR

MinGW / GCC

Voici un test applicatif mettant en œuvre la compilation du code source de MAME via GCC sous l’environnement MinGW. Nous utilisons désormais la version 5.1.4 de MinGW alors que c’est le code source de Mame 0.133 qui est compilé.


L’hyperthreading fait des merveilles et permet aux Core i3/i5 dual core de se placer au niveau des quad Socket 775 d’entrée de gamme et des Athlon II X4.
WinRAR 3.9

Nous utilisons la version 3.9 64 bits de WinRAR, qui introduit de nouvelles optimisations multithread, pour compresser un ensemble de fichiers.


Ne profitant de guère plus de deux core même dans cette version, WinRAR met surtout en avant la vitesse des caches et du contrôleur mémoire. On voit ici un net recul par rapport aux Nehalem, mais les performances restent assez bonnes.


Page 9 - H.264 : Avidemux, MainConcept

Avidemux + x264

Nos tests vidéos sont utilisent exclusivement l'encodage H.264. Pour commencer, nous utilisons Avidemux dans sa version 2.5.1 pour compresser via le codec x264 en qualité intermédiaire un fichier vidéo HD 1920*1080.


Le Core i5-661 offre des performances similaires à un Q8200, et est un peu moins rapide qu’un Athlon II X4 620. Les Core i3 s’intercalent entre les dual et quad core S775 et se placent en face des Athlon II X3.
MainConcept Reference + H.264/AVC Pro

Pour ce deuxième encodage H.264 nous utilisons MainConcept Reference et son codec H.264/AVC Pro en profil « High », toujours sur la même vidéo.


Les résultats sont meilleurs que sous Avidemux pour les nouveaux dual core 32nm. Le Core i5-661 parvient en effet à se placer au niveau d’un Q9550 et se situe entre les Athlon II X4 620 et 630.


Page 10 - After Effects CS4, Nuendo 4.3

After Effects CS4

Adobe After Effects est utilisé en version CS4, nous utilisons une composition utilisant divers effet afin de rendre une animation en 3D, le multitraitement étant activé afin de pouvoir profiter au maximum du nombre de core disponibles.


Cette fois les Core i5/i3 dual core s’intercalent entre les dual et quad core Socket 775. Par contre, c’est bien aux Athlon II X4 qu’il faut les comparer dans ce test.
Nuendo 4.3

Voici la version 4 de Nuendo, avec la dernier patch 4.3, le tout en 64 bits. Un projet musical utilisant divers plugin natifs ainsi que 2 instances d’instruments virtuels HalionOne est exporté en fichier wave (merci à Draculax).


Les performances offertes sous Nuendo 4.3 sont excellentes puisque le Core i5-661 s’avère légèrement plus rapide qu’un Core i5-750 ! Il est aussi plus rapide que tous les processeurs AMD, même le futur Phenom II X4 975.


Page 11 - Crysis, Arma 2

Crysis 1.2

Avec le patch 1.2, Crysis propose un bench CPU (trouvable dans les répertoires Bin32/Bin64) très lourd. Le test est effectué avec les détails très élevés, mais en 800*600 afin de limiter la dépendance à la carte graphique.


Sous Crysis les derniers processeurs Intel se comportent assez bien puisqu’ils n’ont pas à rougir face aux quad core Socket 775 et aux meilleurs Phenom II X4.
Arma 2

Arma 2 est configuré avec tous les détails au maximum dont une visibilité au maximum soit 10 km, ce qui a pour dont de mettre à genoux les configurations. La résolution reste par contre à 800*600 pour éviter de lisser les performances par la carte graphique. Pour mesurer les performances, nous mesurons le framerate durant un déplacement bien défini après avoir chargé une sauvegarde.


Arma 2 met également les Core i5/i3 dual core en avant avec des performances comparables aux quad core Socket 775, même si on reste loin des Core i7/i5 quad core. Les Core i3 sont au niveau des Athlon II X4.


Page 12 - GTA 4, Anno 1404

Grand Theft Auto IV

GTA IV fait parti de nos tests du fait de sa lourdeur ainsi que de ses optimisations multithread. Encore une fois tous les détails sont poussés au maximum, exception faite des textures pour ne pas dépasser la mémoire vidéo disponible, le tout en 800*600. Nous utilisons le benchmark intégré mais sur une scène faite maison plus lourde que celle proposée par défaut.


Sous GTA IV les Core i3 sont comparables aux Phenom II X4. Globalement, les performances se tiennent face aux quad core Socket 775.
Anno 1404

Anno 1404 est un jeu de gestion ici testé en détail maximums tout en conservant une résolution de 800*600. Nous utilisons une sauvegarde comportant une cité de 46 600 habitants que nous visualisons en partie depuis une vue éloignée.


Anno 1404 permet une nouvelle fois aux Core i3/i5 dual core d’être au niveau des quad core Socket 775, avec cette fois des performances légèrement supérieures aux Athlon II X4.


Page 13 - Moyenne

Moyenne
Bien que les résultats de chaque application aient tous un intérêt, nous avons calculé un indice de performances en se basant sur l'ensemble de résultats et en donnant le même poids à chacun des tests. L'indice 100 a été attribué à l’Intel Core 2 Q8200.


En moyenne, les nouveaux Core i3 et i5 32nm font aussi bien que les précédents quad core d’entrée de gamme Intel. Sachant qu’il s’agit de processeurs dual core, ce n’est pas rien ! Le Core i3-530 se situe ainsi au niveau du Core 2 Q8200, lui-même étant au niveau d’un Phenom II X4 620. Le Core i5-661 se situe un peu en dessous du Q9450 et du Phenom II X4 940.


Page 14 - Conclusion

Conclusion
Avec ces nouveaux processeurs, Intel nous propose une plate-forme LGA1156 offrant un rapport performance / consommation jamais vu jusqu’alors ! En effet, un Clarkdale est aussi rapide qu’un quad core Socket 775 d’entrée de gamme, mais la consommation elle se situe au niveau d’un dual core d’entrée de gamme ! Voilà donc une évolution que nous ne pouvons que saluer.

A contrario, nous sommes assez critiques face à l’intégration du northbridge avec IGP au sein du même packaging que le processeur. A la base, tout ceci devait se faire sur le même die, mais après les déboires qu’à connu Intel avec l’Havendale, il a été décidé de faire des die distincts pour des raisons de timings. Ceci n’est pas sans contrepartie puisqu’en extirpant le contrôleur mémoire du CPU, ce dernier est désavantagé au profit de l’IGP, son accès mémoire étant nettement moins rapide.


Le fait que le Clarkdale soit également décliné en versions portables n’est pas étranger à ce choix, et sur ce marché l’IGP est important. Il ne l’est pas autant sur les PC de bureau, et on peut regretter qu’Intel ne propose pas en sus de simples processeurs dual core 32nm avec le contrôleur mémoire intégré. Pourtant, lorsqu’Intel nous avait présenté l’architecture Nehalem en 2007, l’accent avait été mis sur sa flexibilité qui lui permettait d’adresser spécifiquement chaque marché ! A la place, nous avons donc un CPU pensé pour les portables (et qui devrait être excellent dans ce domaine) qui est décliné sur pc de bureau.

Minimiser le nombre de die distincts est bien entendu dans l’intérêt d’Intel. Tout comme minimiser la concurrence, chose que permet également cette stratégie en se débarrassant de NVIDIA sur les IGP. Ceci est d’autant plus regrettable quand si le design des cartes mères est simplifié, la note n’est pas forcément allégée puisqu’Intel fait payer aussi cher le simple southbridge P55/H55/H57 qu’il faisait auparavant payer les chipsets complets (northbridge + southbridge).

Malgré tout, il ne faut pas pour autant bouder ces nouveaux Core i3 et i5. Cela est d’autant plus vrai pour les Core i3, Intel faisant payer trop cher le mode Turbo des Core i5 (autant alors s'orienter vers un quad core!). Ainsi, les Core i3 530 et 540 permettent d’avoir les performances d’un quad core LGA775 pour le prix d’un dual core ! Une avancée à relativiser toutefois puisqu’il ne s’agit que d’un réajustement face à l’offre AMD.


En effet, en termes de performances, en moyenne on retrouve l’i3-530 en face de l’Athlon II X4 620 et l’i3-540 en face du 630, mais pour respectivement 11$ et 14$ de plus ! Bien sûr, il s’agit d’un côté de dual core et de l’autre de quad, mais ce qui importe, c’est bien le prix. Certains argueront que l’IGP est intégré … mais d’une part tout le monde ne l’utilisera pas, et d’autre part, étant donné que les cartes mères avec IGP ne sont pas plus chères chez AMD (au contraire même !), cet argument n’est pas valable. Intel garde par contre un net avantage côté consommation.

Si ces nouveaux Core i5 et Core i3 sont de bons processeurs, qui permettent d’étendre le champ d’action sur LGA1156 sur les plates bandes sur LGA775, ils auraient pu être encore meilleurs. C’est d’autant plus dommageable que les Clarkdale seront les seuls CPU 32nm sur LGA1156 : il n’y a pas de quad core 32nm de prévus sur cette plate-forme, et il faudra donc se "contenter" des Core i5/i7 45nm. A contrario les possesseurs de LGA1366 fortunés pourront opter pour le futur Core i7-980X, un hexacore à 999$. Des quad core 32nm LGA1366 sont également prévus, mais ils seront limités à la gamme Xeon. Marketing quand tu nous tiens …


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