Comparatif SSD : Intel, OCZ, Samsung, Silicon Power, SuperTalent StockageSSD Publié le Lundi 8 Septembre 2008 par Marc Prieur URL: /articles/731-1/comparatif-ssd-intel-ocz-samsung-silicon-power-supertalent.html Page 1 - Introduction, pour et contre Depuis maintenant plus de deux ans, les SSD à base de mémoire Flash pointent le bout de leur nez. Offrant des performances et des capacités assez ridicules au début, ils ont commencé à progresser sur tous les plans pour finalement devenir intéressants, puisque l’on commence enfin à voir arriver des modèles 60 Go à moins de 300 €. Et ce n’est qu’un début ! Pour les SSDPar rapport au disque dur classique, l’avantage du SSD est bien entendu l’absence de partie mécanique. Ceci permet donc de s’affranchir complètement des nuisances sonores, et d’offrir une plus grande résistance aux chocs. L’accès aux cellules mémoire est pour sa part des plus rapides : alors qu’il faut encore compter 7 à 17ms pour accéder à une donnée sur un disque dur, le temps d’accès moyen des SSD se situe en dessous de la ms, d’où des performances en forte hausse dans certains cas. ![]() Côté consommation, cette dernière est bien entendu basse, mais il faut relativiser cet état de fait : les disques durs 2"1/2 sont également peu voraces, puisque par exemple un disque Samsung HM160HI à 5400 tpm affiche 0.9w au repos et 2.3w en charge. Enfin, pour ceux qui se posent la question, sachez que les SSD se comportent strictement comme un disque dur standard du point de vue du système : ils sont adressés de la même manière par le contrôleur SATA. Contre les SSDMalheureusement les SSD sont loin d’êtres parfaits. Basés sur la mémoire Flash NAND, ils en reprennent les désavantages, même si ils tendent à les limiter du fait de leur contrôleur. La première problématique de la mémoire Flash NAND, c’est son fonctionnement sur un bus série : on n’accède pas directement à un bit de donnée particulier. Chaque puce mémoire est en effet divisée en blocs, qui sont eux-mêmes divisés en pages. Une mémoire de 2 Go est ainsi généralement divisée en bloc de 128 Ko, eux-mêmes divisés en page de 2 Ko. Lors de la lecture, on doit charger une page complète, et lors de l’écriture, on doit écrire un bloc complet. Il faut donc autant de temps sur un SSD pour lire 1 Ko ou 2 Ko, ce qui n’est pas très problématique à l’heure actuelle, par contre, il faudra autant de temps pour écrire 4 Ko ou 128 Ko. Contourner ce problème est possible, à condition de mettre en place au niveau du contrôleur une sorte de cache qui interceptera les données pour ne les écrire que par bloc de 128 Ko. Dans le cas contraire, en sus d’un problème de performances dans ce cas précis, on usera une partie des cellules mémoire pour rien. ![]() Car, oui, les cellules mémoire contenues dans la mémoire Flash s’usent ! Pire, en fonction de la technologie, elle s’use plus ou moins vite. Les mémoires SLC, qui stockent un bit par transistor, sont annoncées comme supportant 100.000 cycles d’effacement / écriture, contre seulement 10.000 pour les MLC, qui ont a contrario pour avantage d’être moins onéreuse à capacité égale, puisque pour une même taille physique ont double la capacité. Page 2 - Contre les SSD (suite) Contre les SSD (suite)Afin d’éviter au maximum les erreurs d’écriture du fait de l’usure des cellules, les SSD gèrent la correction ECC : si on détecte une erreur à l’écriture grâce à l’algorithme ECC, le bloc est marqué comme défectueux et on écrit la donnée ailleurs. Mais avant d’en arriver là, le plus « simple » est encore de limiter l’usure des cellules. Pour ce faire, les SSD utilisent une technique appelée wear leveling. Pour chaque bloc, le contrôleur dispose du nombre d’écritures et la date de dernière écriture de la donnée. Le but étant, à partir de ces informations, d’uniformiser au mieux possible l’usure des transistors, quitte bien entendu à déplacer les données afin de placer les données les plus anciennes sur les blocs les plus usés. Bien entendu cela peut aussi avoir un impact négatif sur les performances lors de phase d’écritures intensives sur un SSD qui commence à avoir un peu vécu. ![]() Enfin, l’autre particularité des SSD se situe au niveau de la rétention des données dans les cellules mémoire. En effet, elles ne sont pas stockées de manière éternelle, et pire, cela change en fonction de l’usure de la cellule. Selon les spécifications du JEDEC, une cellule « neuve » doit ainsi être capable de stocker la donnée pendant 10 ans, alors qu’une cellule arrivée en fin de vie arrive à 1 an. Toutes ces données et ces technologies permettent d’obtenir des durées de vie très variable pour un SSD. Dans le meilleur des cas, on peut ainsi remplir un disque MLC chaque jour pendant 27 ans avant d’arriver à l’user. En pratique on en est loin et Intel, qui se lance sur le marché et qui annonce être bien entendu à la pointe côté fiabilité annonce 5 années de durée de vie pour 100 Go / jour. C’est bien, reste à savoir en pratique quelles seront la durée de vie réelle des SSD, et surtout quelles seront les variations d’un modèle à l’autre, chose qu’il est malheureusement difficile de savoir à l’avance. Page 3 - SSD OCZ, Silicon Power, Samsung OCZ Core V1 et V2 64/60 GoOCZ propose depuis quelques semaines à la vente des SSD abordables, à 300 euros environ les 60 Go. En pratique, ces disques utilisent la même coque et un PCB identique, si ce n’est que sur la V2 on trouve un port mini USB destiné au flashage du firmware. ![]() Dans les deux cas le PCB est composé d’un contrôleur JMicron JMF602, et de 8 puces de 8 Go de mémoire MLC Samsung. Elles ne fonctionnent toutefois pas à la même vitesse, puisque pour la V1 OCZ annonce 143 Mo /s en lecture et 93 Mo /s en écriture, contre 170 Mo /s et 98 Mo /s pour la V2. Il faut noter que l’OCZ Core V1, annoncé comme étant un disque 64 Go, ne propose dans les faits que 60 Go, soit en fait 56,3 Go en comptant 1 ko = 1024 octets. A contrario, l’OCZ Core V2 offre bien 64 Go de stockage, soit 59.7 Go en utilisant le décompte de nos OS, alors qu’il est affiché comme étant de 60 Go. Silicon Power "64" GoSilicon Power est comme OCZ l’un de ceux qui proposent des SSD à un prix que l’on peut qualifier de relativement bas, tout de moins pour ce qui est de la version MLC testée ici. La coque de ce SSD est en fait très proche du modèle OCZ Core V1, et à l’intérieur on retrouve en fait un design identique à base de Flash NAND MLC Samsung et de contrôleur JMicron. ![]() Comme l’OCZ Core V1, il est vendu comme 64 Go et propose dans les faits seulement 60 Go d’espace utilisable (soit 56.33 Go dans les faits). Il s’agit en fait du même SSD et on note que les caractéristiques ne sont pas les mêmes : SiliconPower parle de 119 Mo /s en lecture et 67 Mo /s en écriture, alors que OCZ affiche 143 Mo /s et 93 Mo /s : en fait c’est SiliconPower qui est dans le vrai. Samsung 64 GoLe plus gros fabricant de mémoire Flash au monde est bien entendu un fervent défenseur des SSD, et il propose de nombreux modèles parmi lequel le MCCOE64G5MPP, un modèle 64 Go à base de puce SLC. Réputé dans microcosme du SSD du fait de ses bonnes performances, il reste malheureusement peu trouvable au détail, mais sachez que l’OCZ SATA II en est la copie conforme … pour plus de 800 €. Côté débit, Samsung annonce officiellement 100 Mo /s en lecture et 80 Mo /s en écriture. ![]() A l’intérieur du SSD, on trouve 8 puces SLC Samsung de 8 Go, un contrôleur Samsung (en fait un CPU de type ARM) ainsi que 32 Mo de SDRAM … Samsung. Page 4 - SSD SuperTalent, Intel SuperTalent MX et DX 60 GoSi la version MX est abordable (400 €), la DX l’est moins (1000 €) pour la simple et bonne raison qu’elle est équipée de mémoire SLC. Pour autant, les performances affichées ne sont pas ébouriffantes, puisque de 120 Mo /s en lecture dans les deux cas, et de 40 Mo /s en écriture pour la version MX et 70 Mo /s en lecture pour la version DX. Il ne nous a pas été possible d’ouvrir ces disques. ![]() Intel X25-M 80 GoIntel arrive sur le marché des SSD en grande pompe avec un premier modèle de 80 Go aux alentours de 500 €, le X25-M qui utilise de la mémoire MLC. Les chiffres annoncés par le constructeur sont assez époustouflants puisque le débit est de 250 Mo /s en lecture, pour un plus modeste 70 Mo /s en écriture. Ces débits sont obtenus grâce une gestion à 10 canaux. Par ailleurs, Intel met en avant un wear leveling très efficace, ainsi qu’une amplification en écriture réduite (facteur entre la taille écrite sur les cellules et les données à écrire, du fait de la gestion des blocs), lui permettant d’annoncer que son disque supporte plus de 100 Go / jour d’écritures pendant 5 ans. ![]() A l’intérieur du disque, on trouve sur le PCB 20 puces (10 par faces) marquées du double logo Intel et Micron, les deux sociétés étant partenaires pour ce qui est de la mémoire Flash, un contrôleur Intel ainsi qu’une puce Samsung SDRAM de 16 Mo. Page 5 - Le test Le testPour ce test, nous avons pu mettre la main sur divers SSD. Deux OCZ Core tout d’abord, en V1 et en V2, un Samsung, un Silicon Power, ainsi que 2 SuperTalent, l’un en SLC, l’autre en MLC et enfin le dernier des SSD Intel, le X25-M 80 Go. Sont aussi rapportés à titre indicatif les performances d’un VelociRaptor, d’un disque 3"1/2 Samsung SpinPoint F1 640 Go et d’un disque 2"1/2 Samsung SpinPoint M5 160 Go. Diverses mesures ont été effectuées au cours de ce comparatif. Tout d’abord, nous nous sommes intéressés aux performances « synthétiques » des disques : débit du cache, débit séquentiel, temps d’accès moyen. Viennent ensuite des tests un peu plus applicatifs, à savoir un indice de performance applicatif basé sur PC Mark Vantage, une simulation de charge de type serveur de fichier via IOMeter et enfin de l’écriture, la lecture, la copie proche (sur la même partition) et la copie lointaine (sur une partition qui débute à 50% du disque) de divers ensembles de fichiers. Ces fichiers sont composés de la sorte : - Gros : 13.2 Go pour 6 fichiers (2.2 Go de moyenne) - Moyens : 7.96 Go pour 10480 fichiers (796 Ko de moyenne) - Petits : 2.86 Go pour 68184 fichiers (44 Ko de moyenne) La source ou la cible lors de la lecture ou de l’écriture sur le disque est un RAID de deux disques Raptor 150 Go de manière à ne pas être limité de ce côté. Ce type d’information est bien entendu intéressant puisque si le débit séquentiel donne une idée des performances lors de la copie de gros fichiers, les choses seront différentes avec des petits fichiers. La machine de test était basée sur un chipset X38 monté sur une carte mère P5E d’ASUSTeK, et les ports Serial ATA étaient configurés dans le bios en AHCI (Advanced Host Controller Interface) afin de disposer du NCQ, le tout fonctionnant sous Vista SP1. Page 6 - SuperTalent, Intel : des performances variables SuperTalent, Intel : des performances variablesAvant de passer aux performances pures, nous nous devons de revenir sur un point assez spécial que nous avons remarqué sur trois SSD, c'est-à-dire une baisse de performances dans certains cas au delà de la première utilisation. Chez SuperTalent, ceci c’est produit lors de l’écriture sur le disque de fichiers de taille moyenne et réduite, sur les deux modèles. En effet, si l’écriture restait stable à 58 Mo /s et 38 Mo /s avec de gros fichiers sur les versions DX et MX, avec des fichiers moyens il en était tout autre : 28 Mo /s et 23 Mo /s à la première utilisation, puis 19.6 et 14.7 Mo /s à la seconde. Sur des petits fichiers, nous étions à 9.9 et 5.4 Mo /s au premier coup, puis 6.7 et 3.2 Mo /s ! Nous n’avons pas vraiment d’explication à fournir sur cet état de fait, d’autant que le problème n’a lieu que dans ce cas précis. Mais le plus problématique ce situe au niveau du disque dur Intel, et il se limite également à l'écriture. Ce dernier affiche en effet des performances qui sont comme vous le verrez plus loin de très haut niveau. Seulement, ces dernières ont tendance à s’effondrer lors de certaines utilisations. C’est plus particulièrement le cas lorsque l’on attribue au disque une charge de type serveur entrainant des écritures aléatoires, mais pas seulement. Ainsi, « neuf », le disque obtient le score impressionnant de 37 235 points à PC Mark Vantage pour la partie HDD. On peut relancer cet unique test plusieurs fois, le score est stable. Par contre, après remplissage du disque avec nos fichiers de tests utilisés lors de la copie, ce sur deux partitions ce qui fait qu’il est utilisé à quasiment 100%, on relance un PC Mark Vantage : 25 579 points. Idem, si sur un disque neuf on lance notre test IOMeter, qui n’est lui-même pas très stable comme vous le verrez plus loin, puis PC Mark Vantage, on obtient 26 728 points. Pire, si derrière on refait notre test de copie de fichiers, et qu’ensuite on relance PC Mark Vantage, le score passe à 21 427. Après de multiples combinaisons nous avons même pu le faire tomber à 16 202 points – ce qui reste 2.5x un VelociRaptor. Par contre, le fait de ne faire que ce test ensuite permet de faire remonter petit à petit le score ... sans toutefois atteindre le niveau originel (22 000 points après 20 instances). La copie de fichiers est également impactée par ces utilisations multiples, alors que ce test seul peut être effectué plusieurs fois avec les mêmes résultats. Ainsi, après avoir effectué sur un disque neuf divers PC Mark Vantage, copie de fichiers, et I/O Meter, on tombe à des résultats très bas : on passe de 70.4 à 43 Mo /s en écriture de gros fichiers, 47.2 à 12.7 Mo /s pour des fichiers moyens, 20.2 à 7.5 Mo /s pour des petits fichiers. Cette perte de performances peut même atteindre des niveaux bien plus bas puisqu’à un moment nous sommes descendus à 6 Mo /s lors de l’écriture de gros fichiers. Il s’agit à priori d’un cas extrême, que nous n’avons pas réussi à reproduire une seconde fois. Il faut noter qu'au final, seule l'écriture semble réellement impactée par ce comportement. Voici pour representer le phénomène le graphique de débit h2bench (écriture séquentielle), dans un premier temps sur un disque nu, dans un second temps après que le disque ai fonctionné 30 minutes sous IOMeter avec des accès 100% aléatoires : ![]() Intel explique cet état de fait ainsi : SSDs all have what is known as an “Indirection System” – aka an LBA allocation table (similar to an OS file allocation table). LBAs are not typically stored in the same physical location each time they are written. If you write LBA 0, it may go to physical location 0, but if you write it again later, it may go to physical location 50, or 8.567 million, or wherever. Because of this, all SSDs performance will vary over time and settle to some steady state value. Our SSD dynamically adjusts to the incoming workload to get the optimum performance for the workload. This takes time. Other lower performing SSDs take less time as they have less complicated systems. HDDs take no time at all because their systems are fixed logical to physical systems, so their performance is immediately deterministic for any workload IOMeter throws at them. Page 7 - Des microcoupures chez OCZ ? Des microcoupures chez OCZ / Silicon Power ?Du fait de son prix alléchant, le SSD OCZ s’est vendu à de nombreux exemplaires, et certains utilisateurs se sont plaints de problème de latence sur ce SSD lors d’une utilisation multitâche. Comme vous le verrez plus loin, les tests I/O Meter mettent en avant un problème sur ce modèle lors d’accès aléatoires, et nous avons essayé de voir si cela était lié. Pour se faire, nous avons utilisé I/O Meter avec des accès de 4 Ko plus ou moins aléatoires, sur l’OCZ Core V2, mais également sur le SSD Samsung SLC ainsi que sur un VelociRaptor. Voici tout d’abord les chiffres obtenus en lecture : ![]() Les SSD montrent ici leur supériorité par rapport à un disque classique, et l’écart est incommensurable. Par contre, les choses se gâtent lorsque l’on fait le même test côté écriture : ![]() Les performances baissent de manière moins importante qu’en lecture sur le VelociRaptor, le cache en écriture aidant, mais ce sont surtout les chiffres des SSD qui sont intéressant ici. Le SSD Samsung parvient à limiter les dégâts alors que l’OCZ Core V2 fait plus que s’effondrer. Dès 25% d’accès aléatoires, le disque ne peut répondre que 19 fois par seconde aux requêtes d’IOMeter, et en aléatoire complet on descend à 4 ! Pire, si le temps de réponse moyen du SSD OCZ varie logiquement de 0.26 à 224ms (soit 1 divisé par le nombre d’E/S), il affiche un temps de réponse maximum en écriture de 900ms environ quelque soit le pourcentage d’accès aléatoire. Vu les scores, on peut penser que plus les accès aléatoires sont fréquent, plus on atteint souvent ce temps de réponse. Ce temps de réponse explique également les dents de scie observées lors de tests de d’écriture séquentielle avec certains logiciels (HDTune, HDTach par exemple). Sur le SSD Samsung, le temps de réponse atteint au maximum 80ms, le temps de réponse moyen variant entre 0.14 et 8.8ms. Sur le VelociRaptor, le temps de réponse moyen est compris entre 0.09ms et 4.59ms (vive le cache), le maximum étant à 40ms. La présence d’un cache en écriture est censée masquer ce temps de latence important, mais l’OCZ SSD Core ne dispose pas d’une puce de SDRAM, contrairement aux SSD Samsung et Intel. Du coup il faut se contenter des buffers du contrôleur JMicron, qui ne semblent pas vraiment faire leur office. Vous l’aurez compris, il s’agit ici d’une limitation assez problématique de ces SSD d’entrée de gamme, d'autant qu'en sus des OCZ Core, le SSD Silicon Power présente exactement les mêmes résultats. Page 8 - Temps d'accès, débit séquentiel Temps d’accès ![]() Mesuré à l’aide de h2benchw, le temps d’accès est LE point fort des SSD. Alors que les disques SATA font au mieux 7ms dans le cas du VelociRaptor, mais peuvent monter à 17.7ms sur le disque Samsung 2.5", on est en dessous de la milliseconde sur les SSD. Entre les modèles, on note des différences importantes, puisque le disque Intel affiche 0.1ms contre 0.5ms pour les modèles SuperTalent. Débit séquentielNous continuons avec le débit, à l’aide de h2benchw toujours. Contrairement à d’autres logiciels tel que HDTune ou HDTach, ce dernier effectue vraiment un test séquentiel puisqu’il lit ou écrit la totalité du disque, là ou ces logiciels sauteront de zone en zone afin de réduire le temps de test. ![]() Les performances du SSD Intel sont tout simplement exceptionnelles en lecture. On est deux fois au dessus des autres SSD, et même d’un VelociRaptor. Autre avantage des SSD, contrairement aux disques durs, ces derniers offrent des débits stables sur toute leur capacité, alors que sur les HDD les performances diminuent au fil de l’avancement sur le disque. ![]() En écriture les baisses sont plus qu’importantes. Les modèles OCZ, Silicon Power et SuperTalent sont bien en dessous de leurs spécifications, et quelque chose cloche a priori avec h2bench puisque vous verrez plus en avant dans nos tests d’écriture de gros fichiers que les débits obtenus sont bien plus importants. Le disque Intel est par contre au niveau annoncé, de même pour le Samsung. ![]() ![]() La représentation graphique des débits montrent le graphique en dent de scie des OCZ/Silicon Power dans ce test. Page 9 - PC Mark Vantage PC Mark VantageNous passons maintenant à des tests moins synthétiques, avec pour commencer l’indice de performance disque dur de PC Mark Vantage. FutureMark reproduit sur le disque un ensemble de lecture / écriture enregistrée lors de diverses taches, à savoir le démarrage de Vista, le chargement d’applications (Word, Photoshop, IE, Outlook), la manipulation de fichiers multimédias (photo, vidéos, musique), le jeu (chargement dans Alan Wake) et le scan du disque via Windows Defender. ![]() Le disque Intel écrase littéralement la concurrence, même si comme nous l’indiquions dans la page « Des performances … variables » ses performances sont à relativiser puisque pouvant nettement baisser dans certains cas : nous avons ainsi pu atteindre jusqu’à 16 202 dans le pire des cas. Dans tous les cas les SSD montrent un clair avantage dans les tests applicatifs, qui font la part belle à la lecture plus qu’à l’écriture puisque le % de lecture est le suivant selon les tests : - Windows Defender : 99.38% - Gaming : 99.95% - Photo Gallery : 84.09% - Vista Startup : 84.67% - Movie Maker : 53.41% - Media Center : 50.12% - Media Player : 77.93% - Application Loading : 87.17% ![]() Page 10 - Copie de fichiers Copie de fichiersNous passons maintenant à la copie de fichiers. Sont relevés les débits en lecture, écriture, mais aussi en copie proche (sur la même partition) et en copie lointaine (sur une partition qui débute à 50% du disque) de divers ensembles de fichiers. Ces fichiers sont composés de la sorte : - Gros : 13.2 Go pour 6 fichiers (2.2 Go de moyenne) - Moyens : 7.96 Go pour 10480 fichiers (796 Ko de moyenne) - Petits : 2.86 Go pour 68184 fichiers (44 Ko de moyenne) La source ou la cible lors de la lecture ou de l’écriture sur le disque est un RAID de deux disques Raptor 150 Go de manière à ne pas être limité de ce côté, mais malheureusement vu les performances du SSD Intel c’est le cas sur la lecture de gros fichiers ! ![]() ![]() En lecture, les SSD prennent le large lorsqu’il s’agit de gros fichiers, alors même que le SSD d’Intel ne peut pas exprimer pleinement ses 200 Mo /s en lecture séquentielle du fait des performances du RAID Cible. Avec des fichiers de taille moyenne et petite, on revient à des débits correspondant à des disques durs. Pour ce qui est de l’écriture, on note les très mauvaises performances des SSD SuperTalent sur les fichiers de petite et moyenne tailles. Les OCZ Core et Silicon Power se contentent de batailler avec le disque 5400 tpm 2.5", alors que la solution Intel est notablement plus performante sur les fichiers petits et moyens. Le modèle Samsung, qui était un peu à la peine en lecture par rapport aux OCZ et Intel, offre ici les meilleurs débits sur moyens et gros fichiers. On notera que normalement, sur de gros fichiers on devrait atteindre les spécifications constructeurs : les OCZ Core V1 et V2, avec 143/93 Mo/s en lecture/écriture pour le premier et 170/98 pour le second, en sont loin. ![]() ![]() Que la copie soit proche ou éloignée, cela ne change évidement pas grand-chose sur les SSD vu leur mode de fonctionnement. L’Intel et le Samsung sont en tête, devant les OCZ/Silicon Power, qui sont suivis par les SuperTalent qui ont du mal. Page 11 - IOMeter IOMeterIOMeter est utilisé pour simuler la charge dans un environnement multi utilisateur, en l’occurrence en utilisant une charge de type serveur de fichier constituée à 80% de lecture et 20% d’écriture le tout de manière 100% aléatoires sur le disque. Dans ce type de cas le NCQ peut être particulièrement utile puisque le nombre de commandes concurrentes est multiple. Dans le cadre de ce test nous avons mesuré les performances, exprimées en entrées / sorties par seconde (IO/s) avec 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64 et 128 commandes simultanées. Evidemment avec une seule commande le NCQ n’apporte rien. Bien entendu, un SSD, et encore moins un SSD MLC, n’est pas destiné à faire office de serveur de fichier. Toutefois cette charge fortement aléatoire permet d’avoir une autre vision des performances des disques. Pour des raisons d’échelle, les scores du SSD Intel sont indiqués à part ![]() La première chose que l’on remarque, c’est la baisse et le comportement étrange du SuperTalent MX. Très performant avec une commande simultanée, il s’effondre au delà même si il reste supérieur au Samsung SpinPoint F1. Le SuperTalent DX à base de SSD reste pour sa part stable quelque soit le nombre de commande. Les SSD OCZ et Silicon Power offrent des scores horribles sous ce test, qui ne varient pas non plus selon le nombre de commandes. Le caractère complètement aléatoire des écritures fait vraiment souffrir ces modèles. Le Samsung est pour sa part très à l'aise et le VelociRaptor ne parvient pas à son niveau malgré l'aide du NCQ. ![]() Le SSD Intel est pour sa part dans un autre monde, avec une pointe à plus de 12 000 I/O par seconde, soit 16 fois plus que le meilleur score d’un autre SSD MLC. Cependant, on remarque le caractère très aléatoire des performances obtenues, entre la première et la seconde exécution du test tout d’abord, mais également lorsque l’on effectue le test après avoir utilisé le SSD pour tous les autres tests du comparatif. Dans tous les cas les performances sont toutefois très bonnes. Page 12 - Consommation ConsommationTous les SSD testés ici sont parfaitement silencieux, et ils ne chauffent quasiment pas. Nous nous sommes donc concentrés sur la mesure de consommation, au repos ainsi qu’en charge sous IOMeter. Voici les résultats obtenus : ![]() Par rapport à un disque 5400 tpm de portable, les gains sont pour le moins réduits, et on ne peut donc pas affirmer vraiment qu’un SSD augmente notablement l’autonomie sur portable. Il faut dire qu’avec 2.3w en charge, le SpinPoint M5 160 Go est déjà très économique et seul le SSD Samsung fait vraiment mieux. Bien entendu ce dernier offre également des performances assez basses et la comparaison avec les HDD de bureau est nettement plus à l’avantage des SSD. Toutefois, plus que l’aspect consommation c’est bien entendu l’absence de nuisance sonore qui sera apprécié. Page 13 - Conclusion ConclusionSi l’arrivée de disques SSD abordables est une bonne chose, ils ne sont pas exempts de défauts. Plus que l’usage des puces MLC, et des différents griefs leurs incombant que ce soit en terme de durée de vie ou de vitesse d’écriture, ce sont les contrôleurs qui nécessitent encore quelques améliorations afin de pouvoir tirer toute la quintessence des avantages de la mémoire flash. Bien entendu l’usure des cellules flash reste à prendre en compte mais les différents mécanismes intégrés au sein des SSD semblent être à même de maitriser, sur le papier tout du moins, ce phénomène sur une durée assez longue. Il est toutefois difficile de trier le bon grain de l'ivraie parmi tous les SSD, d'autant que les constructeurs ne sont pas forcément très prolixes sur les méthodes employées au sein de leurs SSD : on peut d'ailleurs saluer au passage Intel qui offre beaucoup de détail à ce sujet. Dans tous les cas, est c’est aussi valable pour les utilisateurs de disques durs classique, la sauvegarde est votre amie ! Pour le reste, les SSD sont complètement silencieux, contrairement à nos disques durs et ils sont donc un met de choix pour quiconque veut se faire un PC discret. A ce titre ils seront d’ailleurs parfaits pour installer le système d’un PC de salon, qui servira à lire des vidéos stockées sur un NAS par exemple. Par contre, ils ne sont pas vraiment plus économes en terme d’énergie qu’un disque pour portable, et il ne serait pas utile d’investir uniquement dans ce but. ![]() Pour ceux qui recherchent les performances pures, en tant que disque système et accueillant les applications les plus utilisées, ces disques affichent par ailleurs d’excellentes performances comme le montrent les scores obtenus sous PC Mark Vantage, leur vélocité en lecture et leur temps d’accès inégalé aidant. Le système gagne en réactivité, notamment lors du lancement d’applications, avec par exemple 6s pour lancer Photoshop CS3 sur un VelociRaptor, mais 2 à 3s sur un SSD ! Les SSD ne sont toutefois pas exempts de défaut lors d’autres tâches. Les solutions SuperTalent offrent ainsi des performances très basses en écriture, alors que les OCZ Core et Silicon Power sont aussi abordables – pour des SSD – que lent lors d'écritures aléatoires si bien que l'on peut parfois ressentir des latences à l'utilisation. Rajoutez à cela leur capacité mensongère (64 Go contre 60 Go réels pour les Silicon Power et Core V1) et les débits gonflés d’OCZ sur leur fiche technique pour faire de ces SSD les vilains petits canards du comparatif. Et que dire de la solution Intel ? Alléchant sur le papier, l’Intel X25-M nous a littéralement bluffé lors des premiers tests ! Toutefois, la baisse des performances enregistrée lorsque l’on soumet le SSD à des charges assez différentes est assez inquiétante, même si Intel qualifie se phénomène « d’attendu ». Que les performances baissent, c’est une chose, et cela peut être accepté d’autant qu’elles démarrent à des kilomètres des SSD concurrents. Le problème c’est que dans certains cas qui sont certes très spécifiques, le niveau de performances obtenus ramène le SSD Intel à un niveau inférieur à celui d’un disque 5400 tpm, notamment lors de la copie de fichiers. Il serait donc utile qu’Intel trouve une solution permettant de conserver un niveau élevé de performances quelque soit l’enchainement des charges affligé au SSD, quitte à perdre un peu de performance "en pointe". Pour le moment, seul Samsung y parvient parfaitement. Que ce soit sous PC Mark Vantage, lors de la copie de fichiers ou sous IOMeter, les performances sont au rendez-vous, sans bien sûr atteindre le niveau de l’Intel X25-M lorsqu’il est au mieux de sa forme dans chacun de ces tests. Ceci à malheureusement un prix puisque, SLC oblige, il est cher puisqu’à environ 800 € les 64 Go en version Samsung ou dans sa copie conforme OCZ. Cerise sur le gâteau, c’est le moins gourmand des SSD testés. Aucune solution n’est donc parfaite, et étant donné les prix des solutions SSD, ces derniers semblent pour l’instant se limiter à un usage et un public assez restreint. Les évolutions récentes montrent que les prix vont baisser rapidement alors qu’il reste encore des pistes à exploiter du côté des performances comme l'a démontré Intel avec son X25-M aux performances étonnantes - dans tous les sens du terme. Le disque dur classique n’est pas encore mort, mais c’est en bon chemin ! Copyright © 1997-2025 HardWare.fr. Tous droits réservés. |