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Comparatif : 5 NAS Raid 5
StockageStockage externe
Publié le Lundi 3 Mars 2008 par Christophe Noël

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Page 1 - Introduction



Auparavant réservé au monde de l’entreprise, le Nas se fraie, depuis quelques années, un chemin remarqué chez le particulier. Acronyme de Network Attached Storage, il désigne tout simplement un espace de stockage – de un ou plusieurs disques durs – relié à un réseau, que tous les utilisateurs dudit réseau peuvent alors utiliser comme un classique volume externe. Le principal avantage, en regard d’un partage de documents standard sous Windows, c’est qu’il n’est plus nécessaire d’allumer une machine spécifique pour que les documents partagés demeurent accessibles 24h/24h !


Le Nas est un périphérique qui, inéluctablement, est voué à occuper une place de plus en plus importante en environnement domestique. Il répond, en effet, à trois besoins essentiels qui ne feront que s’amplifier dans les années à venir :

- stocker un volume de fichiers de plus en plus important, régulièrement et copieusement alimenté par appareils photos numériques, caméscopes, et autres téléchargements ;
- assurer un haut niveau de sécurité à ces mêmes fichiers, que l’on ne peut laisser à la merci d’une simple panne de disque dur ou d’une fragile galette vierge (qui, de plus, peut s’altérer avec le temps). Cette sécurisation est assurée par les technologies Raid ;
- centraliser tous les documents et fichiers multimédias sur une seule et même unité, alors que se multiplie en parallèle le nombre d’ordinateurs dans un même foyer (bureau, salon, chambre des enfants, ordinateurs mobiles…). En outre, de plus en plus d’appareils « numériques » – au sens large – deviennent friands d’espace disque, et ce indépendamment de tout PC : platines DVD/Divx de salon, lecteurs audio (Terratec Noxon2audio, Logitech Squeezebox, certaines chaînes hi-fi – Philips notamment…), etc.


Par ailleurs, du côté des PME, qui n’ont pas forcément les moyens, ni les compétences, d’installer un serveur de fichier avec sécurisation des données (Raid) et contrôle d’accès utilisateur, les Nas représentent une solution économique, clé en main, à l’intérêt évident.

Bref, il s’agit d’un marché d’avenir et les constructeurs ne s’y trompent pas : depuis deux ans, les produits se diversifient et l’offre en France devient finalement assez consistante. Aux côtés d’acteurs traditionnels du marché informatique (Intel, Lacie, Buffalo…), émergent de nouveaux venus spécialisés tels que Synology, Thecus, Qnap ou Infrant (racheté l’an passé par Netgear) qui font preuve, avec des produits très aboutis, d’un dynamisme véritablement rafraîchissant.

Une fois n’est pas coutume, pour ce premier comparatif de Nas sur Hardware.fr, nous avons décidé de nous intéresser exclusivement au haut de gamme. Et en termes de Nas domestiques, « haut de gamme » signifie boîtiers de taille raisonnable (dont l’aspect et la taille ne sont pas sans rappeler les barebones de Shuttle), à l’esthétique généralement flatteuse, qui accueilleront pas moins de quatre disques durs Serial Ata !

Voici les cinq modèles retenus pour ce test :
– Buffalo Terastation Live ;
– Qnap TS-409 Pro ;
– Synology CS407 ;
– Thecus N4100+ ;
– Thecus N5200BR Pro, accueillant pour sa part un total de cinq disques durs.

A l’exception du produit de Buffalo, disponible en 1 To, 2 To, 3 To et 4 To, tous ces Nas sont commercialisés en tant que boîtiers vides : il appartient donc à l’utilisateur d’acheter les disques séparément, ou bien au revendeur de proposer lui-même des configurations pré-assemblées.


Page 2 - Récap des produits

Récapitulatif des produits testés
En pratique, les Nas fonctionnent comme de véritables petits serveurs : processeur, mémoire, carte réseau… ils ne leur manque presque plus que des contrôleurs d’affichage et d’entrée/sortie ! Certains, tel que le N5200BR Pro de Thecus avec son Celeron M, utilisent d’ailleurs des composants standard de PC… Côté logiciel, tous fonctionnent avec une version de Linux spécifiquement modifiée par chaque constructeur, et plus ou moins fréquemment mise à jour au gré des évolutions de firmware.

Du coup, les Nas peuvent aussi faire fonctionner à peu près n’importe quel logiciel, sous réserve évidemment de disposer de la puissance d’exécution nécessaire (ce qui, nous le verrons, est loin d’être toujours le cas !). Voici quelques unes des fonctions quasiment systématiquement intégrées par les constructeurs :
– partage d’une imprimante sur le réseau, grâce à un port USB intégré ;
– extension de la capacité de stockage par ajout de disques USB et/ou eSata ;
– téléchargement autonome de fichiers (HTTP, FTP, Bittorrent) ;
– streaming de fichiers multimédias vers des lecteurs audio/vidéo (platines DVD, chaînes hi-fi…) ;
– fonctions de sauvegarde automatisées ;
– serveur FTP…

Ce tableau recense le détail des caractéristiques de chaque produit.



Page 3 - Stockage de luxe

Stockage de luxe
Alors évidemment, produit haut de gamme implique généralement un prix à l’avenant : rassurez-vous, vous ne serez pas déçu de ce côté ! Afin d’obtenir une base tarifaire comparable entre les boîtiers vides d’une part, et le boîtier Buffalo d’autre part, nous avons relevé un prix moyen de disques de 250 Go, 500 Go, 750 Go et 1 To. Nous le multiplions ensuite par 4 (ou 5 dans le cas du Thecus N5200B) et l’ajoutons au prix du barebone afin d’obtenir une grille de tarif indicative.


Profitons-en pour remarquer que, pour les capacités retenues, le meilleur rapport taille/prix est tenu par les disques de 500 Go, suivi des volumes de 750 Go. Le coût au gigaoctet s’avère en revanche équivalent – et par ailleurs franchement élevé – pour les 250 Go et 1 To.


Voilà qui permet de situer d’emblée les produits les uns par rapport aux autres. Les Synology CS407 et Thecus N4100+ se situent sur l’exact même segment de prix. Le Qnap TS-409 Pro, aux caractéristiques équivalentes, mais plus récent (il vient de sortir) et plus performant, coûte lui 200 € de plus. Son prix devrait cependant baisser à mesure que sa disponibilité augmentera, du moins on l’espère.

Notez que nous avons également inclus dans ce tableau certaines déclinaisons des produits testés. Le Qnap TS-409 non Pro (non compatible ADS et NFS – voir plus loin), permettra d’économiser 50 € sans pertes de performances ni de fonctions essentielles en environnement domestique.

Buffalo arrivant seulement en France aujourd’hui, nous faisons figurer les prix public dans le tableau ; les produits sont encore assez peu disponibles, avec des variations de tarif assez importantes d’un revendeur à l’autre. Etablir une moyenne ne donne donc pas de prix représentatif. Sachez toutefois que dans la pratique, il est possible de trouver bien moins cher que les prix indiqués ici, et notamment pour la version 1 To.

Les Thecus N5200B/BR Pro assument clairement leur positionnement ultra haut de gamme, avec un prix presque 100 € supérieur à celui du TS-409 Pro ! Mais il est vrai qu’avec une capacité d’accueil de 5 disques et des performances exceptionnelles, ce modèle occupe clairement le haut du panier. La différence de 50 € entre les modèles B et BR résulte de l’intégration d’un switch Gigabit 4 ports dans le second. Notez qu’il existe également une version non Pro, mais celle-ci est moins rapide.

Est-on obligé d’acheter la totalité des disques dès le départ ? Cela dépend du modèle :

– Le Thecus N5200BR Pro permet de commencer avec deux disques en Raid 0 ou en Raid 1. Vous pouvez ensuite migrer vers un Raid 5 de trois, quatre ou cinq disques. Si vous disposez de trois disques au départ, alors autant créer directement un volume Raid 5, que vous pourrez étendre ensuite à 4 ou 5 disques. Plus anecdotique, vous pouvez aussi étendre la capacité d’un Raid 0 en ajoutant autant de disques que possible, ou encore convertir un Raid 1 en Raid 0.
– Qnap offre des possibilités similaires, mais permet lui de ne commencer qu’avec un seul disque, ce qui est encore mieux. Celui-ci pourra ensuite intégrer un volume Raid 1, Raid 5 ou Raid 6. Vous pouvez également débuter avec deux (Raid 1) ou trois (Raid 5) disques, pour ensuite migrer vers un Raid 5 ou un Raid 6 à quatre disques.
- Chez Synology, les possibilités de migration ne sont disponibles que depuis le firmware 571, aujourd’hui encore en version beta. Elles sont de plus très limitées, puisqu’elles se résument à l’expansion d’un Raid 5 de 3 disques en 4 disques.
– Aucune fonction de ce genre n’est disponible sur les Buffalo (normal, puisqu’il n’est pas vendu vide) et Thecus N4100+. Sur ce dernier, si vous souhaitez commencer avec un ou deux disques, la seule solution consiste alors, lors de l’ajout des disques restants, à sauvegarder vos données sur le PC, installer les disques supplémentaires, créer un volume Raid 5, et y re-transférer vos données…

En outre, Synology, Qnap et Thecus (sur le N5200 Pro exclusivement) offrent une fonction d’expansion d’un volume Raid 5 : si vous remplacez un à un tous les disques pour des modèles de capacité supérieure, le Nas créée alors un volume prenant en compte la nouvelle capacité.

Enfin, si le risque d’incompatibilité est minime, les constructeurs fournissent des listes de disques durs (référence et capacité) dont le fonctionnement avec le Nas est certifié. Voici où les trouver :

Qnap 
– Thecus : anglais  et français 
– Synology : Site  et Wiki 
Certains constructeurs fournissent également des listes de compatibilité avec les onduleurs, imprimantes, clés USB Wifi… Si elles ne figurent pas aux liens suscités, n’hésitez pas à télécharger les manuels des produits concernés : c’est ainsi que vous trouverez la liste des onduleurs compatibles avec les Nas de Thecus, par exemple.


Page 4 - Rappel sur le Raid

Rappel sur le Raid
Avant d’aller plus loin, rappelons brièvement en quoi consistent les volumes Raid et quels sont les principaux modes utilisés (on parle de niveaux) par les Nas testés ici.

Acronyme de Redundant Array of Inexpensive Disks, la technologie Raid consiste à créer un seul et unique volume de stockage à partir de multiples disques durs. En clair, cela signifie que configurés en Raid, tous les disques sont vus comme un seul par Windows. Le fait d’utiliser plusieurs disques présente plusieurs avantages – notamment en termes de performances – mais le principal réside dans la possibilité de mettre en place des stratégies de sécurisation de données.

La plus évidente, baptisée Raid de niveau 1 (que l’on abrège Raid 1), fonctionne avec deux disques. Les données sont écrites simultanément sur chaque unité : en cas de panne d’un disque, le second continue de fonctionner et aucune information n’est perdue. En contrepartie, la capacité maximale du volume Raid n’est égale qu’à la moitié de la capacité totale des deux disques (et encore, à condition qu’ils soient de taille identique : dans le cas contraire, la capacité du volume égale celle du plus petit disque). Les performances sont, en théorie, équivalentes à celles d’un système à disque unique, en lecture et écriture.

Il s’agit de la solution bête et méchante, certes efficace, mais limitée à deux disques. On pourrait certes créer des volumes Raid 1 avec quatre disques (ou six, huit…), mais cette solution n’est pas optimale : au mieux, vous perdez toujours la moitié de la capacité totale, au pire, les disques de rab ne sont utilisés que pour répliquer le premier… Bref, il y a mieux à faire !

Mieux, c’est le Raid 5, qui permet d’utiliser un grand nombre d’unités tout en conservant la sécurité des données. La seule contrepartie consiste à « sacrifier » la capacité d’un disque dur ; celle-ci sera utilisée pour consigner les informations de parité servant à reconstruire les fichiers en cas de panne d’une unité. Evidemment, la mise en place d’un volume Raid 5 n’est possible qu’à partir de trois disques durs. La capacité du volume se voit donc égale au total des disques moins un (1 To pour trois disques de 500 Go, par exemple).


Autre avantage, le fait de répartir les données sur plusieurs disques permet d’observer des gains de performances à la fois en lecture et en écriture. C’est logique : au lieu d’écrire 1 sur un disque dans un temps donné, par exemple, on écrit 1, 2 et 3 sur trois disques dans le même temps ou presque. En théorie tout du moins. Car dans la pratique, le calcul (et, dans une moindre mesure, la lecture) de la donnée de parité réclame des ressources considérables. Du coup, alors que l’on pourrait observer un gain de performances systématique par rapport au Raid 1, c’est le plus souvent l’inverse qui se produit ! C’est d’ailleurs là que ressort la principale faiblesse des Nas testés ici : les processeurs intégrés en brident très largement les performances. Le seul contre-exemple est fourni par Thecus qui, en intégrant un Celeron M sur son N5200BR Pro, offre effectivement des performances supérieures en Raid 5 qu’en Raid 1.

Bref, les Raid 1 ou 5 permettent donc de se protéger contre la panne d’un disque. Sauf que lorsque celle-ci survient, vous devez vous trouver sur place afin de remplacer au plus tôt l’unité fautive (ou acheter un disque au plus vite). Et dans l’intervalle, le système n’est plus protégé contre une nouvelle panne ! Si c’est un risque que vous ne souhaitez pas courir, au moins deux solutions s’offrent à vous :

– certains Nas proposent d’adjoindre un disque dit « spare » (de rechange) aux volumes Raid 1 et Raid 5. En clair, il s’agit d’un disque vide qui ne sert à rien, sauf en cas de problème : il est alors immédiatement utilisé pour reconstruire le volume Raid 1 ou Raid 5, et la sécurité des données se voit alors de nouveau préservée. Lors du remplacement de l’unité défectueuse, le nouveau disque deviendra automatiquement spare à son tour. Evidemment, cela implique d’utiliser trois disques pour le Raid 1, et un minimum de quatre pour le Raid 5, sans que cela n’augmente la capacité totale du volume par ailleurs.
– le Raid 6 offre, lui, une tolérance de panne de deux disques. Son principe est à peu près le même que celui du Raid 5, sauf qu’il sacrifie deux disques au stockage des informations de parité (dont le calcul s’avère par ailleurs nettement plus complexe). Avec des grappes Raid de petites dimensions, comme c’est le cas pour les Nas testés ici, le Raid 6 ne présente pas d’intérêt particulier en regard d’une solution Raid 5 + spare. D’autant que les performances sont moins bonnes…

Dans la pratique et sauf besoin spécifique, les Nas testés ici sont conçu pour être utilisés en Raid 5. Tous gèrent cependant – au moins – un troisième niveau de Raid, un peu à part, car il met en avant la performance au détriment de la sécurité. Baptisé Raid 0, ce mode réparti les données sur tous les disques. En théorie, l’augmentation des taux de transferts est quasiment mathématique : presque deux fois plus rapide avec deux disques, trois fois plus avec trois, etc.

Bref, c’est super, mais ce mode soulève un problème de taille, à tel point que nous le déconseillons vivement. La défaillance du moindre disque, en effet, engendre la perte de toutes les données du volume ; sachant qu’avec quatre disques, vous vous exposez à un risque de pannes quatre fois plus élevé qu’avec un seul, le danger n’est pas négligeable !

Enfin, certains Nas offrent de créer un volume Raid 10 : concrètement, il s’agit d’un volume Raid 0 à deux unités, chaque unité étant elle-même constituée d’un volume Raid 1 à deux disques. Il faut donc impérativement quatre disques pour réaliser ce système. Un tel volume résiste alors à la panne de deux disques, à la condition expresse que lesdits disques ne soient pas dans le même Raid 1. Sinon, évidemment, tout est perdu.

Et quand au mode Jbod, il ne s’agit pas d’un niveau de Raid à proprement parler : les disques sont simplement mis bout à bout pour créer un volume unique. Aucune tolérance de panne n’est proposée (même si, au contraire du Raid 0, la défaillance d’un disque n’engendre pas la perte de toutes les données) et les performances ne sont pas améliorées.

Capacités annoncée et réellee
On le comprend donc, la capacité disponible est donc directement liée au niveau de sécurité recherché. Mais par ailleurs, et ce n’est plus un secret pour personne, les Gigaoctets annoncés par les constructeurs de disques durs ne se traduisent jamais, une fois le disque formaté, par autant de capacité disponible. A partir d’un même nombre d’octets physiquement disponibles, par exemple 500 milliards, un constructeur annoncera 500 Go et Windows environ 465 Go…

La recette de ce tour de passe-passe est connue depuis longtemps : les constructeurs comptent « en 1000 » (1 Ko = 1000 octets, 1 Mo = 1000 Ko, etc.) alors qu’il faudrait compter « en 1024 » pour obtenir un résultat informatiquement correct. La règle veut, en effet, que 1 Ko égale 1024 octets et non 1000 octets (et ainsi de suite : 1 Mo = 1024 Ko, etc.). Et sur de grosses capacités, cette légère subtilité produit un écart véritablement significatif !

Ecart d’autant plus amplifié qu’on le cumule avec la « perte » d’espace engendrée par l’usage des technologies Raid. C’est ainsi que, configuré en Raid 5, un Nas affichant fièrement 2 To ne proposera qu’environ… 1,36 To réels, soit grosso modo 68,2% de la capacité annoncée !


Voici un tableau récapitulant, par capacité annoncée de disque dur, la capacité réelle disponible pour les niveaux de Raid proposés. Notez qu’il ne s’agit que d’un calcul théorique : la capacité exacte proposée dépend non seulement de celle exacte des disques, mais aussi de la place utilisée par le Nas lui-même pour les fichiers du système d’exploitation (plusieurs dizaines, voire centaines, de mégaoctets selon les modèles).


Page 5 - Avertissements : choses à savoir…

Avertissements : choses à savoir…
Avant de rentrer dans le vif du sujet, procédons à quelques petites mises en garde au sujet des Nas, propres à éviter des déconvenues rencontrée par de nombreux utilisateurs.


Tout d’abord, et surtout, les Nas sont généralement lents. Là où un bon disque dur USB 2.0 encaisse sans broncher un taux de transfert de 25 Mo/s en écriture (du PC vers le disque), la plupart des Nas n’atteignent même pas les 15 Mo/s en débit soutenu. Et quand le transfert concerne des petits fichiers (moins de 1 Mo), alors c’est la cata : si le disque USB se maintient à près de 15 Mo/s, les Nas dépassent rarement les… 1,5 Mo/s !

De manière plus parlante, sachez que 15 Mo/s correspondent à environ 1’08 min pour transférer 1 Go de données, et presque 5 min pour un DVD complet de 4,7 Go.

Cette lenteur n’est cependant pas une fatalité, et les constructeurs ont fait de réels progrès avec les derniers modèles. Armé d’un Celeron, notamment, le Thecus N5200BR Pro délivre comme nous le verrons des performances de haute volée. Avec plus de 34 Mo/s de débit soutenu en écriture, il est plus rapide que les disques USB 2.0 ! Bon, évidemment, ces performances se paient au prix fort, tandis qu’il reste toujours moins bon avec des petits fichiers : 5,5 Mo/s seulement.

De même, en lecture, on arrive à une certaine équivalence sur les modèles récents : nous avons mesuré un peu moins de 30 Mo/s de débit soutenu sur un disque USB 2.0, et un peu plus sur les Nas récents en Raid 5. Même si, là encore, le disque USB 2.0 conserve un net avantage en transfert de petits fichiers – au mieux, quasiment du simple au double – par rapport aux disques réseau.

En outre, vous pouvez également tout aussi bien faire le choix d’accepter des taux de transferts lents, du moment que ce choix est fait en connaissance de cause ! Selon l’usage que vous avez du Nas, en effet, cela ne sera pas forcément dérangeant : s’il ne sert que dans un cadre de sauvegardes, par exemple, la vitesse ne fera pas grande différence (surtout si les backups sont faits la nuit). Idem s’il centralise vos fichiers multimédias (Mp3, films, photos…) : 10 Mo/s suffisent très, très largement à la lecture fluide de ces médias, y compris par plusieurs utilisateurs simultanément. Soyez simplement patients au moment de transférer les fichiers…


Autre chose à savoir, les Nas ne sont accessibles qu’à travers le réseau : sauf exception, il n’est pas possible de les relier directement en USB à l’ordinateur. La limite provient essentiellement (mais pas uniquement, en fait rien n'est prévu pour) du système de fichier utilisé par les Nas pour formater les disques (généralement Ext3 ou Xfs), non géré par Windows.

Bon, avec les modèles à quatre disques testés ici, cette limite n’est pas trop gênante, car on ne pense pas forcément à les déplacer. En revanche, il existe certains Nas à disque unique, voire à deux disques, que l’on est tenté d’utiliser comme de simples disques durs externes, pourquoi pas lors de déplacements. Mais, encore une fois sauf exception, il ne sera pas possible d’y accéder autrement que via un câble réseau. La connexion directe RJ-45 sans passer par un switch demeure bien entendu possible, mais nécessite un minimum de préparation (soit configurer le Nas en IP fixe, soit s’assurer que le serveur DHCP de Windows soit bien activé).

L’exception, c’est par exemple le Thecus N5200BR Pro : pourvu d’une prise USB de type B, il se propose d’allouer un espace du Raid accessible en USB. Cela ne reste toutefois qu’une solution de dépannage car d’une part les performances sont médiocres, tandis qu’il n’est possible d’accéder qu’à une zone spécifique du disque d’autre part.

Enfin, si le Raid 5 garanti effectivement un haut niveau de sécurité, ces Nas n’offrent pas pour autant une sécurité à 100%. Reste déjà la probabilité (certes faible, mais on ne saurait l’éliminer totalement) que deux disques tombent en panne simultanément. Probabilité accentuée si la panne est liée à de mauvaises conditions d’utilisation du Nas (surchauffe, notamment). Par ailleurs, le Nas peut aussi lui-même tomber en panne, et la récupération des données devenir alors très compliquée, voire impossible.


Page 6 - Initialisation, multi-utilisateurs, accès aux fichiers

Initialisation
La création, puis la synchronisation d’un volume Raid, demandent généralement une bonne dizaine d’heures, sauf en Raid 0 où cinq à dix minutes suffisent. Cette opération, ainsi que toutes les autres étapes de configuration du Nas, s’opèrent à l’aide d’une interface Web accessible depuis votre navigateur habituel, dans lequel vous rentrez simplement l’IP locale du serveur. Nous supposons que toutes les interfaces de configuration sont validées pour fonctionner correctement avec Internet Explorer ; de notre côté, nous n’avons rencontré aucun souci de compatibilité avec Firefox.

Notez que le volume Raid occupe impérativement l’ensemble de l’espace disque disponible (et si les disques sont de capacités différentes, le système s’aligne sur la capacité la plus petite). La plupart des machines offrent cependant la possibilité de créer plusieurs volumes : un volume Raid 1 et Raid 5 pour la sécurité, par exemple, secondé d’un volume Raid 0 pour la performance.


Raid TerastationRaid Terastation
RAID QnapRAID Qnap
Raid SynologyRaid Synology
Raid Thecus N4100+
Raid Thecus N5200BR ProRaid Thecus N5200BR Pro
Multi-utilisateurs
Cela fait, vous devez ensuite créer un ou plusieurs répertoires, que vous aurez finalement la possibilité de monter en tant que volumes réseau sous Windows. Et puisque les Nas fonctionnent sous Linux, ils héritent directement des fonctions natives de gestion d’accès de ce système. Tous permettent ainsi de créer des comptes utilisateurs et des groupes d’utilisateurs, auxquels on pourra attribuer des permissions différentes par répertoire (accès interdit / autorisation de lecture / autorisation de lecture et d’écriture).

Pour les PME, une fonction intéressante réside dans la possibilité de synchroniser les comptes utilisateurs et groupes du Nas avec ceux définis dans ADS (Active Directory Service), l’annuaire intégré à Windows 2000 Server et Windows 2003 Server. Tous les produits testés offrent cette possibilité, à l’exception de la Terastation Live de Buffalo ; chez ce constructeur, il faut se tourner vers le modèle Terastation Pro II afin d’en bénéficier.


Users Qnap Users Qnap
Users Synology Users Synology
Users Terastation Users Thecus

En contrepartie, il s’agit du seul modèle à gérer la technologie DFS (Distributed File System) : celle-ci consiste à agréger des partages réseau physiquement distincts comme s’ils faisaient partie du même système de fichier. Ce qui, en clair, revient à dire que les répertoires partagés de différents Nas apparaissent comme sous dossiers d’un seul et unique volume. La Terastation Live est compatible avec le service DFS de Windows 2003 Server R2.

Terastation DFS

Autres particularités, certains modèles permettent d’attribuer des quotas d’espace disque à ne pas dépasser : soit par utilisateur (Qnap TS-409 Pro et Synology CS-407), soit par répertoire (Thecus N5200BR Pro). Pratique ! En outre, Buffalo se distingue une fois de plus en proposant d’activer, tout comme Qnap, une corbeille permettant de récupérer des fichiers supprimés par erreur.

Enfin, Thecus offre, sur le N5200BR Pro, une fonction d’import de comptes utilisateurs intéressante. Il suffit de décrire, dans un fichier texte et selon une syntaxe spécifique, les comptes à créer (login, mot de passe, groupe) puis d’uploader le fichier. Pratique pour la mise en place d’un réseau comprenant de nombreux utilisateurs.
Accès aux fichiers
Tous les Nas grand public gèrent, au minimum, le protocole CIFS (Common Internet File System), auparavant – et toujours largement – connu sous le nom de SMB (Server Message Block). Il s’agit du système utilisé par défaut sous Windows – entre autres – pour accéder aux disques réseau et y transférer des fichiers, ou encore pour partager les imprimantes entre plusieurs machines. C’est ce protocole qui permet de monter les répertoires partagés en tant que volumes réseau sous Windows.

Autres constantes, les utilisateurs de Mac OS bénéficieront de la gestion d’AFP (généralement en version 3.0 ou 3.1) ou d’Appletalk, tandis que tous les Nas intègrent un serveur FTP. Synology et Qnap offrent le plus d’options : possibilité d’activer le cryptage SSL/TLS, de personnaliser les ports utilisés, de limiter la bande passante en upload/download, voir même le nombre de connexions simultanées (Qnap uniquement). Chez Thecus, il faut se contenter de la possibilité d’activer l’accès anonyme, tandis que Buffalo n’offre aucun réglage particulier.

Mais quoiqu’il en soit, le serveur FTP n’en est pour autant jamais dénué d’intérêt car, comme nous le verrons, le transfert de gros fichiers par FTP s’avère nettement plus rapide que par CIFS/SMB.


FTP Qnap FTP Synology FTP Terastation FTP Thecus

Plus rare est la gestion du protocole NFS, essentiellement utilisé en environnement Unix. Cette caractéristique intéressera donc plus particulièrement les professionnels, même si les systèmes Unix/Linux gèrent aussi très bien le SMB. Notez que certains lecteurs multimédias réseau, tels que les fameux disques durs Tvix, se targuent de pouvoir se connecter aux Nas via NFS. Nous n’avons pas testé, mais il semblerait toutefois que le système ne soit pas encore tout à fait au point… La compatibilité NFS est proposée par les Thecus 5200BR Pro, Qnap TS-409 Pro, et Synology CS407 (depuis le firmware 571 uniquement).

Encore plus rare, le protocole iScsi n’est disponible que sur le 5200BR Pro : il consiste à envoyer des commandes SCSI sur TCP/IP. Cela permet de gérer le volume Raid comme s’il s’agissait d’un disque directement présent dans le PC, et les performances sont excellentes.

Alternativement, vous pouvez utiliser les fonctions d’accès web proposées : après activation du service idoine, le contenu du Nas devient accessible à l’aide d’un simple navigateur Internet sur PC relié au Web. Cette solution n’est pas très conviviale (surtout pour copier un grand nombre de fichiers !) mais peut dépanner si vous devez absolument récupérer un document alors que vous êtes en déplacement. Les fonctions basiques de gestion de fichiers (ajout, copie, suppression…) sont également proposées.

Evidemment, l’accès est sécurisé, puisqu’il faut s’identifier avec son compte utilisateur ; les autorisations y étant associées rentrent alors naturellement en vigueur. Une authentification HTTPS est également proposée sur tous les modèles.

Web QnapWeb Synology


Page 7 - Sauvegarde, télécharger sans PC, extensions

Sauvegarde limitée
L’une des vocations naturelles des Nas étant la sauvegarde de données, ceux-ci proposent évidemment une série de fonctions dédiées. Mais attention, tous n’offrent pas les mêmes possibilités dans ce domaine !

Déjà, aucun des modèles testés ici n’est en mesure d’opérer, de lui-même, des backups des postes du réseau (c’est pourtant possible avec, par exemple, le Readynas NV+ de Netgear). Pour sauvegarder les données des machines, il faut donc impérativement installer un logiciel client sur chaque poste. Les constructeurs en fournissent évidemment un par défaut, que nous ne nous ne nous sommes pas vraiment attachés à détailler. Des outils gratuits et très complets, en effet, sont disponibles si le logiciel fourni ne vous convient pas (Ultrabackup d’Astase , par exemple).


Le dénominateur commun à toutes les machines, c’est la possibilité de répliquer, à l’identique, le Nas sur un autre volume réseau. Il s’agira impérativement d’une autre Terastation dans le cas de Buffalo (ce qui limite un peu les possibilités de sauvegarde…), alors que les autres s’accommoderont de tout volume compatible avec le protocole Rsync, ou même d’un classique serveur FTP pour les Thecus.

Autre possibilité de sauvegarde du contenu du Nas, certains se proposent de mettre à profit les volumes de stockage éventuellement branchés sur les ports d’extensions disponibles, USB ou eSata. C’est le cas de Buffalo, de Qnap et de Synology. Ce n’est pas possible chez Thecus, mais le N5200BR Pro propose en revanche… l’inverse ! Une fonction de décharge automatique permet, en effet, de copier directement le contenu d’un volume USB (clé USB, lecteur de carte mémoire, etc.) sur le Raid. Pratique pour décharger son appareil photo rapidement et sans le moindre PC, par exemple. Qnap offre également cette possibilité.
Télécharger sans PC
De plus en plus de Nas intègrent des services de téléchargement. Les protocoles gérées sont le HTTP et le FTP ainsi que, plus intéressant (du moins à première vue) Bittorrent. Les téléchargements se paramètrent via l’interface Web du Nas (ajout d’un lien ou upload d’un fichier .torrent) ou, pour les postes n’ayant pas les droits d’accès à ladite interface, à l’aide d’un logiciel client. A l’exception de Buffalo, tous les modèles testés ici intègrent cette fonction.

Si le téléchargement en lui-même fonctionne sans problème, force est de reconnaître que les clients Bittorrent proposés ne seront probablement pas à la hauteur des attentes de beaucoup d’utilisateurs. Les options disponibles, en effet, concernent au mieux les plages horaires de téléchargement (qui s’appliquent aussi aux downloads HTTP/FTP), les limites de bande passante (envoi/réception) ainsi que les ports utilisés par le service. De plus, tous les Nas ne proposent pas tous les réglages : Thecus ne permet pas de personnaliser les ports utilisés, tandis que Qnap est le seul à permettre de régler les options de partage (seed, en nombre d’heures après download), tout en n’offrant pas la possibilité de régler une plage horaire de téléchargement.

C’est nettement insuffisant ! Certaines communautés de partage exigent de leurs utilisateurs un ratio de download/upload équilibré sous peine de suspendre leur compte (le fameux Dimeadozen, notamment). Sans possibilité de régler les options de seed (partage), maintenir un ratio positif devient alors totalement impossible. Au registre des fonctions indispensables, il serait également souhaitable de pouvoir limiter le nombre de téléchargements simultanés. D’autant que, selon les retours de nombreux utilisateurs, il semblerait que l’ajout d’un grand nombre de .torrent soit source d’instabilité… Bref, de manière générale, si nos tests n’ont pas révélé de problèmes particuliers, n’hésitez pas à parcourir les forums dédiés à chaque machine afin d’obtenir de plus amples informations sur cette fonction prometteuse, mais encore imparfaite.


Download QnapDownload Qnap
Download SynologyDownload Synology
Download Thecus
Extensions officielles et officieuses
Sachez toutefois qu’il demeure, dans une certaine mesure, possible de palier cette carence fonctionnelle. S’agissant de (presque) classiques serveurs Linux, en effet, les Nas sont tout à fait capables d’exécuter tous types de programmes. Vous n’êtes limités que par leur puissance processeur et la quantité de mémoire vive installée (généralement tous deux très limités…), ainsi que par la nécessité de trouver des programmes compilés pour la distribution installée (ou de les compiler vous-mêmes).

Le seul problème réside dans la nécessité de prendre le contrôle sur le Nas, généralement par Telnet/SSH. Les constructeurs offrent de plus en plus cette possibilité par défaut (Qnap), via un patch dédié (Synology), mais certains continuent à préférer s’en abstenir pour des raisons de sécurité. Il faut alors utiliser un patch ou un firmware alternatif, développé par la communauté des utilisateurs, que l’on trouve généralement sur les forums ou Wiki dédiés à chaque machine. Cela fait, l’installation de nouveaux outils dédiés au Nas n’est généralement plus qu’une formalité : client pour le réseau emule (amule, MLdonkey), clients Bittorrents plus évolués (MLdonkey), serveurs médias alternatifs (Twonky media, Slimserver…), fonctions de mise en veille, etc. Evidemment, aucune assistance technique n’est alors plus donnée par le constructeur, tandis que le bon fonctionnement de ces programmes n’est pas garanti non plus.

Notez que chez Thecus, la procédure est un peu différente, puisque le constructeur fourni un environnement d’exécution permettant d’installer des modules complémentaires via une interface Web. Sur le N4100+, il s’agit d’ailleurs de la procédure à suivre pour bénéficier des fonctions de serveur média, de partage d’impression et de gestionnaire de téléchargement, celles-ci n’étant pas intégrées de base.

Modules TC4Modules TC5


Page 8 - Protocole de test

Protocole de test
Afin de mesurer les performances des Nas sélectionnés, nous nous sommes munis du matériel suivant :
– cinq disques durs Seagate de 500 Go (ST3500320AS), installés dans tous les Nas, y compris le Buffalo, afin d’obtenir une base de test comparable (surtout concernant la consommation d’autant que selon les approvisionnements, rien ne garanti qu’une Terastation soit équipée des mêmes disques qu’une autre Terastation…) ;
– un switch gigabit Netgear GS-108, qui gère les paquets Ethernet jusqu’à 9 Ko (jumbo frames) ;
– un boîtier pour disque dur Enermax Jazz, qui a pour particularité de proposer une double interface USB 2.0/eSata ;
– sonomètre, thermomètre et wattmètre pour les mesures environnementales.


Plutôt que des benchs synthétiques type Iometer ou Iozone, nous avons décidé de privilégier le chronométrage de simples copies de fichiers. Au moins deux raisons expliquent ce choix : d’une part, cela permet de donner des taux de transferts nettement plus représentatifs d’un usage réel des machines que des mesures théoriques. D’autre part, cela permet également de tester de manière strictement identique les différents protocoles d’accès : SMB/CIFS et FTP essentiellement, mais aussi iSCSI et volumes externes connectés sur les prises USB/eSata.

Trois ensembles de fichiers ont été utilisés pour les tests :
– fichiers de grosse taille (2 fichiers pour 1,83 Go) : deux films Divx ;
– fichiers de taille moyenne (63 fichiers pour 1 Go) : mélange de fichiers MP3 et Flac ;
– fichiers de petite taille (14 746 fichiers pour 659 Mo, tous inférieurs à 1 Mo) : un site web !

Les tests ont été effectués en lecture/écriture, chaque mesure étant répétée trois fois. Pour le CIFS/SMB, un simple batch Robocopy nous a servi à mesurer le temps de copie de nos fichiers. Pour le FTP, ce sont les logs Flash FXP qui nous ont donné les temps de transfert.

Les transferts de fichiers ont été lancés à partir de la machine suivante :
– Core 2 Duo E4500 ;
– 2 Go de mémoire DDR2 667 MHz ;
– carte mère Asus P5K-SE ;
– deux disques durs Western Digital WD5000AAKS-0 en Raid 0 pour la lecture et copie des fichiers (débit en écriture mesuré de 75 Mo/s), en plus du disque système ;
- une carte réseau Gigabit D-Link DGE-530T (PCI, circuit Marvell Yukon).

Tous les Nas ont été testés avec les dernières versions de firmware disponibles, avec deux nuances toutefois. Concernant Synology, nous avons utilisé la version 518 (stable) pour les tests de performance, et la 571 (beta) pour les tests fonctions. Cette dernière apportant énormément de nouveautés, nous ne pouvions pas passer à côté !

Concernant Qnap, nous avons utilisé la version 20080122 pour la plupart des tests. Il s’agit de la dernière mouture officielle, mais celle-ci fonctionne très mal pour les transferts FTP de petits fichiers. Après avoir remonté le problème à Qnap, celui-ci nous a fourni le firmware 20080219 en version beta, corrigeant le problème, mais en contrepartie toujours très instable lors des tests.


Page 9 - Performances en Raid 5

Performances en Raid 5

On commence avec les performances en Raid 5, qui est le mode dans lequel ces Nas sont avant tout prévus pour être utilisés. Ces résultats se veulent donc les plus représentatifs des performances que vous obtiendrez au quotidien. Pour le Thecus N5200BR Pro, nous reportons les résultats obtenus avec un volume raid 5 de 5 disques et un autre de 4 disques.

D’emblée, nous pouvons classer les Nas en trois groupes :
- Le N5200BR Pro, plus de deux fois plus rapide que le meilleur second, avec 30,9 Mo/s de débit soutenu ;
– Le peloton se compose des Buffalo, Qnap et Synology, qui oscillent entre 10,6 Mo/s et 14,1 Mo/s ;
- Le N4100+ de Thecus, qui accuse sont age et fini bon dernier avec seulement… 5,2 Mo/s !

Si les performances sont sensiblement équivalentes avec les ensembles de fichiers gros et moyens, c’est la catastrophe avec l’ensemble de petits fichiers. Seul le N5200BR Pro s’en sort bien avec 5,5 Mo/s : les autres se situent entre 0,6 Mo/s (Synology) et 1,6 Mo/s (Qnap) !

Si l’on regarde maintenant les performances en FTP, on constate qu’elles sont systématiquement supérieures, en termes de débit soutenu, à celles obtenues lors d’un transfert de fichier sous Windows (SMB/CIFS). Le gain se situe entre 8% (Synology) et 23,5% (N5200BR Pro avec 5 disques).

Sur l’ensemble de petits fichiers, le constat est plus nuancé : les performances sont meilleures sur le N4100+ (+19%) et surtout sur le Synology (presque 4 fois plus rapide !), mais nettement moins bonnes sur le N5200BR Pro (trois fois moins vite, mais il partait de très haut), chez Buffalo (-25%) et Qnap (-22%).

Conclusion : pour transférer sur le Nas des gros volumes de données (films, MP3…) préférez systématiquement le FTP. Pour des fichiers de petite taille également (photos, documents word…), sauf sur le N5200 Pro et sur le Buffalo.

On remarque en outre qu’en SMB, les performances du N5200BR Pro sont identiques avec 4 ou 5 disques, mais légèrement meilleures avec 5 disques en FTP.


En lecture, les performances en SMB sont systématiquement supérieures qu’en écriture sauf… chez Buffalo, chez qui elles s’avèrent strictement identiques en débit soutenu (deux fois plus sur les petits fichiers). Cela semble indiquer que ce n’est pas une limite de puissance, mais plutôt un problème dans la gestion du SMB. Impression confirmée par les débits constatés en FTP, qui s’envolent littéralement.

Sur le N5200BR Pro de Thecus, les performances sont également supérieures en lecture, mais de très peu (5% en moyenne). Du coup, il se fait nettement rattraper par la concurrence qui, elle, se voyait clairement limitée par la puissance processeur en écriture. Qnap triple ainsi les débits (!), tandis que Synology fait un peu mieux que de les doubler. Le rapport s’inverse ainsi entre les deux : si le second tenait la palme en écriture (+20%), le premier reprend l’avantage en lecture (+9%).

Au final, Thecus reste en tête, mais ne conserve ainsi plus qu’un moindre avantage (+12% sur le Qnap), alors qu’il dominait, de la tête et des épaules, en écriture. Mais le constructeur ferme également la marche avec son 4100+, qui ne joue clairement pas dans la même catégorie que la concurrence.

En FTP, les performances ne s'améliorent pas franchement sur le transfert de petits fichiers. Buffalo reste au même niveau, Thecus grappille quelques secondes sur le N5200 Pro, en perd sur le N4100+, tandis que Qnap est en retrait et Synology s’effondre. En fait, il semblerait que lors du transfert, le protocole perde beaucoup de temps à chaque nouvelle requête de fichier : du coup, même entre les ensembles de fichiers gros et moyens, les différences sont considérablement plus élevées qu’en SMB (où elles sont quasiment négligeables). Il n’y a pourtant que 63 fichiers dans l’ensemble « moyen » !

Bref, pour la lecture de petits fichiers, l’avantage revient clairement au SMB, parfois cinq fois plus rapide.

En revanche, en ce qui concerne les débits bruts sur les gros fichiers, on gagne souvent plus de 30% par rapport au SMB, voire plus chez Buffalo (qui double !) ou Qnap (+49%). Avec les fichiers de taille moyenne, l’avantage se situe entre 1,2% (Synology) et 23% (N5200 Pro) selon les modèles, sauf chez Buffalo qui, une fois de plus, double la mise.

Au final, une fois de plus, on conclura que le FTP est à privilégier (et de loin) pour copier des fichiers depuis le Nas, mais à la condition expresse qu’ils soient gros de plusieurs mégaoctets chacun (en fait, plus ils sont gros et moins ils sont nombreux, mieux c’est). Dans le cas contraire, préférez le SMB sans vous poser de questions !

Enfin, nous avons simulé la défaillance d’un disque en le débranchant sauvagement lors d’une copie de fichier vers le Nas. Nous avons ensuite recopié le même fichier sur le PC, puis vérifié son intégrité. Bonne nouvelle, le test s’est bien déroulé sur tous les modèles et aucun n’a posé de problème. Chaque système met en route ses mécanismes d’alerte (bip, envoi d’email, extinction…) une fois le volume Raid dégradé : il faut alors remplacer l’unité fautive et demander la reconstruction du volume, celle-ci n’étant pas systématiquement automatique selon les modèles.


Page 10 - Gigabit, Jumbo frames

Intérêt du Gigabit
Nous réalisons tous nos tests en Gigabit, mais cette interface apporte-t-elle vraiment un gain de performances par rapport à l’Ethernet 10/100 Mbps ? Pour le savoir, nous avons remplacé notre switch Gigabit par un autre de 10/100 Mbps, puis relancé notre batterie de tests. La réponse à la question posée est apparue clairement : oui, et sans l’ombre d’un doute !


En 100 Mbps, la vitesse maximale théorique s’élève à 12,5 Mo/s. Nous n’en sommes pas loin, puisque le N5200BR Pro obtient 9,7 Mo/s en écriture, tout comme le Qnap en lecture.

L’apport relatif du Gigabit varie ensuite selon chaque modèle et ses performances : de +21% en écriture (N4100+) à +220% (N5200BR Pro), en passant par +49% (Synology) ou +118% (Buffalo). En lecture, les différences sont évidemment encore plus marquées : si l’on met de côté le N4100+ (+19%), le plus petit gain constaté s’élève à +112% (Buffalo) ! Suivent Synology (+187%), Qnap (+203%) et Thecus (+353%).

Bref, l’interface Gigabit étant aujourd’hui très largement démocratisée sur les cartes mères, il est tout à fait rentable d’investir dans un switch de ce type pour, par exemple, remplacer les prises 10/100 Mbps de son routeur…
Gigabit : intérêt des jumbo frames
Tant qu’à tester les avantages du réseau Gigabit, nous nous sommes également penchés sur l’apport des jumbo frames, puisque tous les Nas testés se proposent de les prendre en charge. De quoi s’agit-il ? Sur un réseau Ethernet, les fichiers ne sont pas transmis d’un bloc, mais découpés en paquet dont la taille standard s’élève à 1500 octets. Le principe des jumbo frames est d’utiliser des paquets plus gros, afin de réduire le nombre d’envois de paquets : par exemple, un paquet de 9000 octets équivaut à six paquets de 1500 octets. Cela permet d’économiser à la fois en puissance processeur (moins d’envois), mais également en bande passante, puisque dans l’exemple suscité, on ne transmet plus qu’une seule trame Ethernet (donc un seul bloc d’en-têtes au lieu de six). Cela n’est possible que sur un réseau Gigabit.

Pour en tirer bénéfice, il faut évidemment que toute la chaîne Ethernet soit configurée avec les mêmes tailles maximales de paquet. Cartes réseau, évidemment, mais également switch. C’est de plus en plus le cas, mais pas toujours. D’autant qu’au delà de 1500 octets, les tailles de paquets ne sont absolument pas standardisées. Si tous les Nas testés proposent au minimum une taille de 4 Ko, c’est plus variable ensuite :
– Thecus se limite à 7 Ko sur le N4100+ ;
– Le N5200BR Pro propose des tailles de 8 Ko, 12 Ko et 16 Ko ;
– Qnap et Buffalo proposent 7 Ko et 9 Ko ;
– Synology propose toute la gamme de tailles de 2 Ko à 9 Ko par incrément de 1 Ko.

Nous avons testé tous les modèles en 4 Ko, puis en 9 Ko lorsque c’était possible, sauf pour le N5200BR Pro en 8 Ko. Il n’y a pas de résultat pour le N4100+, car il plantait systématiquement quelques minutes après l’activation des jumbo frames.


C’est à Qnap que les jumbo frames profitent le plus, avec des gains de 20,8% et 23,1% en lecture, tandis que Synology n’est pas non plus en reste avec 7,7% et 18,6%. Chez Buffalo, en revanche, les résultats sont étranges : on constate tantôt une perte de performances (9 Ko en écriture et 4 Ko en lecture), tantôt un gain (+14,5% en lecture/9 Ko). Et sur le Thecus N5200BR Pro, l’usage des jumbo frames se traduit inexplicablement par… une baisse de performances !


Page 11 - Accès simultanés, USB et eSATA

Interface : trois accès simultanés
Nous avons cherché à savoir comment se comportaient les Nas lorsque plusieurs PC accédaient simultanément aux données. Pour cela, nous avons lancé la lecture de l’ensemble de gros fichiers depuis trois machines différentes, et ce sous les trois niveaux de Raid les plus courants (0/1/5). La copie était enchaînée quatre fois sans interruption. Nous avons conservé les deux mesures du milieu pour chaque machine (deux pour s’assurer que les résultats étaient cohérents) puis additionné les taux de transferts. Evidemment, c’est surtout les capacités de l’interface réseau que nous mettons à l’épreuve, car le Nas charge les données dans sa mémoire vive. Voici les résultats obtenus :


Sur tous les Nas, on constate que les transferts sont généralement quasi-parfaitement équilibrés entre les trois PC. L’exception, c’est le Qnap, qui défavorisait systématiquement une machine par rapport aux deux autres.

Les meilleurs résultats sont obtenus par le N4100+ de Thecus et Buffalo, puisque chaque machine bénéficie d’un taux de transfert assez proche de celui relevé en simple accès. En Raid 5, le cumul s’élève en effet à 2,8X l’accès seul pour le premier, et à 2,4X pour le second. Mais en valeur absolue, rappelons qu’il s’agit aussi les moins bons sur les accès simples…

Synology semble exploiter déjà au mieux les capacités de son interface, puisqu’on ne gagne que 15% en Raid 5, ce qui est cependant toujours mieux que les 7% du Qnap. Le N5200BR Pro bénéficie lui d’un débit multiplié par 1,7 en Raid 5, et quasiment doublé en Raid 0.
Interface Volumes additionnels USB et eSata

Tous les Nas testés ici disposent de prises USB, voire eSata, dont la principale utilité est d’accueillir des disques durs externes afin d’accroître la capacité de stockage.

Les systèmes de fichiers reconnus sont au minimum le Fat32 et le NTFS, en lecture seule pour ce dernier. Seule exception, le Buffalo ne gère pas non plus les disques Fat32 en écriture, et il doit les formater en XFS au préalable. Evidemment, ils ne seront alors plus reconnus sous Windows…

Pour tester la vitesse des transferts sur les prises USB/eSata, nous avons utilisé le boîtier Jazz d’Enermax qui, équipé d’un contrôleur JMicron JM20336, offre une double interface USB/eSata. Nous y avons inséré un disque Seagate de 500 Go, identique à ceux présent dans les Nas.

Le Qnap nous a posé des problèmes : impossible de mener le moindre bench au bout, la connexion au disque USB se perdant systématiquement après quelques secondes de copie. Après avoir formaté le disque en Ext3 (système de fichier Linux) plutôt qu’en Fat32, le problème a cependant disparu. Evidemment, se pose alors le même problème de compatibilité que précédemment…

Enfin, la copie de l’ensemble de gros fichiers s’est avérée impossible sur le Thecus N4100+. L’appareil ne reconnaissant a priori pas d’autres systèmes de fichiers sur les ports USB, nous n’avons pu le tester différemment…


Il est intéressant de constater qu’il est parfois plus rapide d’écrire sur un disque USB que sur un volume Raid 5 ! Cela se vérifie surtout chez Qnap, ainsi que pour l’ensemble de petits fichiers chez Buffalo et Synology. La régularité des transferts est cependant parfois mise à mal, puisque Qnap et Thecus sont plus lents lors de l’écriture des gros fichiers que de l’ensemble de fichiers de taille moyenne…

En dehors de ces cas particuliers, les performances sont entre 9% et 30% moins bonnes que pour un volume Raid 5. On remarque en outre qu’employer l’interface eSata permet d’augmenter les performances de moitié (environ) sur le N5200BR Pro !


En lecture, l’influence des processeurs intégrés au Nas se fait moins sentir, et l’écart se creuse globalement avec les performances relevées en Raid 5 (globalement de 20% à 45%) sauf sur le N5200BR Pro, particulièrement efficace. S’il persiste, l’avantage de l’eSata se voit ici considérablement réduit.
Clés USB et cartes mémoire
Nous avons également testé la bonne reconnaissance par les Nas de divers périphériques que nous avions sous la main : deux clés USB (Intuix et générique) et un lecteur de cartes mémoire multi-formats Connectland.

Les clés furent globalement bien reconnues à deux exceptions près : les noms de fichiers étaient tronqués chez Buffalo sur modèle générique, tandis que la clé Intuix était vue comme non formatée sur le Qnap. Rappelons en outre que, formatées en Fat32, les clés n’étaient accessibles qu’en lecture seule avec la Terastation…

Le lecteur de cartes mémoire n’a pas été reconnu par les Nas de Thecus, tandis que Buffalo et Qnap donnaient accès à la première carte insérée. Synology, lui, créée un partage par carte mémoire !

La fonction de décharge des périphériques USB proposée par le N5200BR Pro et le Qnap fonctionne bien : après pression du bouton dédié en façade, le système crée un nouveau répertoire et y copie l’intégralité des données stockées sur le périphérique USB. C’est surtout sur le Qnap que cette fonction revêt le plus d’intérêt : en plus de proposer quelques options de copie supplémentaires, il a surtout reconnu notre lecteur multicartes, à l’inverse de Thecus. Pratique pour décharger le contenu d’un appareil photo sans allumer le PC !

Rappelons qu’il est également possible de brancher une imprimante sur les prises USB proposées, afin de la partager entre toutes les machines du réseau. Cela n’est toutefois pas sans contrepartie : vous n’avez plus accès au scanner d’un modèle multifonction, en effet, tandis que certaines fonctions du pilote, telles que le contrôle du niveau d’encre, ne sont alors plus disponibles.

USB Qnap



Page 12 - Bruit, température, consommation

Trop bruyant pour le salon
Voici le niveau sonore relevé avec un sonomètre placé devant chaque Nas, à 20 cm de distance.


Tous se tiennent dans un mouchoir de poche, sauf le Thecus N5200 Pro, sensiblement plus bruyant que ses confrères avec ses trois ventilateurs.

Lors d’accès disques, le niveau sonore n’augmente pas de manière drastique, car le bruit du ventilateur des Nas couvre de toutes manières en grande partie celui des disques. C’est toutefois Synology qui reste le plus discret.

Précisons que Qnap permet de régler manuellement la vitesse du ventilateur. Trois positions sont disponibles :

– Low : 43,5 dB ;
– Medium : 45,6 dB ;
– High : 48,2 dB.

Quoi qu’il en soit, le bruit dégagé par tous les Nas testés ici reste à nos oreilles encore trop important. Malgré l’apparence flatteuse de certains d’entre eux, on évitera donc de les placer dans le salon à côté d’un Media Center… Mais on évitera aussi de les enfermer dans un meuble car, si la température des disques reste raisonnable comme nous allons le voir, ce n’est qu’à condition de les utiliser dans un endroit bien ventilé.

Températures raisonnables

Nous avons relevé la température des quatre disques simultanément, après une heure de fonctionnement intensif sous Iometer, à l’aide d’un thermomètre Voltcraft K204 à quatre sondes. Les sondes étaient placées sur le dessus des disques, au milieu. Ce n’est pas l’endroit le plus chaud, mais c’était le seul sur lequel nous pouvions positionner efficacement les sondes sur tous les Nas. Pour information, lorsque le Nas affichait le relevé de la sonde SMART des disques (Qnap et Synology), celle-ci indiquait environ 2° de plus que notre thermomètre.


La première chose qui saute aux yeux, c’est que les températures restent quoi qu’il arrive très raisonnables : à aucun moment on ne franchit la barre des 50° (le plus souvent, on en est même très loin).

Le N4100+ est le moins bien ventilé de tous. C’est normal car en plus d’être parmi les plus petits, il intègre directement le bloc d’alimentation… C’est également le cas du N5200BR Pro mais, disposant d’un boîtier plus grand (et du cinquième emplacement vide lors du test), il bénéficie d’une ventilation plus efficace. La température des disques reste malgré tout encore supérieure à celle relevée dans le troisième boîtier à alimentation intégrée, à savoir la Terastation Live de Buffalo. Ce Nas est cependant le plus imposant de tous et, avec un boîtier profond de plus de 30 cm, il propose une ventilation très efficace.

Les deux boîtiers disposant d’un bloc d’alimentation externe offrent naturellement, malgré leur petite taille, une excellente dissipation thermique. Avec sa façade entièrement percée en nid d’abeille, Qnap dispose cependant d’un avantage sur Synology. Chez ce dernier, en effet, les évents ne sont situés que sur les parties supérieures et inférieures de la façade. Les disques prennent donc quelques degrés, sauf celui du dessous, car il bénéficie de la présence des plus gros évents.
Consommation
Nous avons mesuré la consommation des Nas à la prise de courant à l’aide d’un Wattmètre, au repos et lors d’accès disques.


Sans surprises, le Thecus N5200BR Pro se montre le plus gourmand (la mesure a été faite avec 4 disques), avec un Celeron M nettement plus exigeant que les circuits employés par les concurrents. Plus étonnant est la forte consommation du N4100+, tandis que les trois autres offrent des niveaux comparables.

Tous, à l’exception de Buffalo, proposent un mode veille avec délai d’inactivité paramétrable (y compris pour les disques USB chez Synology). Reste qu’il ne s’agit pas d’une science exacte et qu’il est parfois difficile d’activer le mode veille sur les Nas qui le proposent. Thecus prévient même dans le manuel : « les services qui scannent le contenu des disques peuvent empêcher le spin-down »… Et effectivement, il nous a été impossible de passer les machines en veille…

A vrai dire, nous n’avons pas particulièrement insisté non plus : selon nous, un mode veille est fait pour simplement fonctionner, indépendamment des services qui fonctionnent ou non en tâche de fond (sinon, quel intérêt ?!). A titre indicatif, sachez cependant que Qnap annonce une consommation réduite à 18,8 W en veille, contre 13,4 W pour Synology. Thecus ne communique pas ces données.

En revanche, les N5200BR Pro et N4100+ sont les seuls à offrir un planificateur de mise en route, pourtant indispensable à nos yeux. Par jour de la semaine, vous pouvez ainsi régler les plages horaires pendant lesquelles le Nas sera sous tension : de 18h00 à 02h00 les jours de semaine et toute la journée le Week end, par exemple ! Si vous n’utilisez pas de services qui réclament une disponibilité permanente (contrairement à l'hébergement de site web) cette solution d’économie d’énergie est meilleure que la mise en veille : au moins fonctionne-t-elle à tous les coups…



Page 13 - Serveurs multimédia

Serveurs multimédia
Dans un monde idéal, le Nas servirait non seulement de serveur central pour tous les ordinateurs du foyer, mais également pour tous les appareils numériques susceptible d’en lire le contenu multimédia : consoles de jeux, platines DVD/Divx, chaînes hifi, amplificateurs audio/vidéo, cadres photos numériques, téléviseurs LCD, etc.

Hé bien nous n’y sommes pas encore, mais on s’en rapproche à grands pas ! Cela grâce à l’alliance DLNA  (Digital Living Network Alliance), qui regroupe pas moins de 245 membres : constructeurs de matériel informatique, d’électronique grand public, éditeurs de logiciels, etc. Tous les grands répondent à l’appel. Le but est d’établir un standard de communication entre les différents appareils informatiques et électroniques, qui doivent être en mesure de communiquer les uns avec les autres de manière autonome. Par exemple, une platine DVD/Divx doit être capable de se connecter au Nas et d’en lire directement le contenu, éliminant totalement le besoin d’un PC.

Sur le plan technique, le périphérique stockant les fichiers multimédias doit faire fonctionner un serveur DLNA, qui envoie les données aux clients s’y connectant. Le système s’appuie sur le protocole UPNP A/V (Universal Plug and Play Audio/Vidéo).

L’alliance DLNA délivre une certification pour tous les produits compatibles. A l’exception du CS-407 de Synology, tous les Nas testés ici en bénéficient, certains via le serveur multimédia installé :
– Twonkyvision pour Qnap ;
– le serveur de Mediabolic (racheté par Macrovision) pour Buffalo et Thecus.

L’absence de certification ne signifie pas pour autant que le serveur multimédia de Synology ne soit pas compatible avec les lecteurs DLNA, et vous trouverez d’ailleurs une liste de compatibilité assez importante chez Synology .

Et concernant les lecteurs compatibles, justement, de quels matériels s’agit-il ? Côté audio/vidéo, on retrouve la quasi-totalité des platines DVD/Divx équipées d’une prise réseau, la plupart des medialink tels que le Showcenter de Pinnacle, ou encore les consoles de jeux telles que la Playstation 3 ou la Xbox 360. En ce qui concerne les lecteurs audio uniquement, le panel est plus vaste : lecteurs dédiés (la série Noxon de Teractec, la Squeezebox de Logitech, le Roku de Pinnacle…), chaînes hifi (notamment les Streamium de Philips), amplificateurs audio/vidéo (chez Denon, notamment), etc.

Bon, voilà pour la théorie mais dans la pratique, ça fonctionne ? Nous sommes un peu mitigés sur la question. Le problème, c’est surtout du côté interface utilisateur et simplicité d’usage, surtout pour la vidéo. En gros, le serveur envoie des listes de fichiers au client, qui doit se charger de les mettre en forme. Or, beaucoup de lecteurs ne font pas vraiment d’effort de ce côté-là, et présentent des listes de fichiers absolument imbitables dans lesquelles il est pénible de naviguer. Disons que l’on se rapproche parfois du degré zéro de la convivialité offert par les platines DVD/Divx bas de gamme. Or, si ce n’est pas vraiment gênant lorsqu’il s’agit de naviguer parmi les quelques films gravés sur un DVD, cela le devient pour retrouver ses petits sur un Nas de plusieurs Teraoctects !

Voici deux exemples des interfaces qu’il est possible de rencontrer. La première, sur fond bleu, représente le minimum syndical : trop nombreux, les fichiers débordent de la page et la navigation devient un véritable calvaire. Sur la seconde, le lecteur affiche déjà une interface un peu plus élaborée, tandis qu’il limite le nombre de fichiers par page.

DLNA omisysDLNA pinnacle

Reste que la responsabilité de la convivialité de lecture n’incombe pas qu’au client, puisqu’au lieu de simple listes de fichiers, le serveur peut également envoyer des pages Web, par exemple. C’est le cas du serveur Mediabolic de la Terastation Live, qui offre ainsi une bien meilleure convivialité que les autres, et ce quelque soit le lecteur.

DLNA mediabolic

Twonkyvision, le serveur UPNP/DLNA intégré au Qnap (mais également disponible séparément ), permet lui aussi d’améliorer l’ergonomie de lecture, mais surtout pour les fichiers audio. Vous pouvez ainsi définir vous-même l’arborescence de parcours des chansons, basée sur les tags ID3 (Genre, puis Artiste, puis Album, par exemple), et en regroupant certains champs par initiale multiple (ABC, DEF, GHI…). Ca n’a l’air de rien, mais avec une MP3thèque de plusieurs milliers de morceaux, on gagne un temps fou ! Le système fonctionne également pour les photos et vidéos, mais ces dernières ne disposant pas de système de tag aussi répandu que l’ID3, les possibilités de personnalisation sont nettement moindres.

Qnap Twonkyvision Qnap Twonkyvision


Voici une liste non exhaustive des divers types de fichiers reconnus par chaque serveur.


Concernant la prise en charge des sous-titres par les serveurs Thecus, c’est un point que nous n’avons pu évaluer. En fait, nous avons commencé les tests avec un lecteur Showcenter 200 de Pinnacle. Or, si celui-ci est tout à fait capable d’afficher des sous-titres, il semble que ce soit uniquement lorsqu’ils sont envoyés par le serveur logiciel propre à Pinnacle. Nous nous en sommes rendus compte en testant ensuite la Terastation Live, que nous savions capable gérer les sous-titres par ailleurs. Comme les sous-titres n’apparaissaient toujours pas, nous avons alors remplacé le Pinnacle par une platine DVD/Divx générique qui traînait dans notre laboratoire (équipée du circuit Sigma Designs EM8620L), mais les machines Thecus étaient alors déjà reparties.

Sachez en outre que la reconnaissance des fichiers n’est pas une chose aisée à tester, car il s’agit de faire la part des choses entre ce qui est pris en charge par le serveur mais pas par le lecteur d’une part, et ce que reconnaît le lecteur mais pas le serveur d’autre part. Voilà pourquoi le tableau présenté ci-dessus ne se veut pas exhaustif.

Il permet toutefois de se rendre compte que les formats audio/vidéo les plus courants sont correctement pris en charge : films en Avi (Divx) et Mpeg, ainsi que musique en MP3/WMA. Les adeptes de versions originales seront comblés avec le Synology, qui reconnaît – et c’est une prouesse – l’intégralité des formats de sous-titres couramment employés. En revanche cette même prise en charge des sous-titres est depuis toujours le talon d’Achille de Twonkyvision (Qnap), qui lui n’en gère aucun. Buffalo se limite aux SRT, mais s’agissant du format le plus répandu (et de loin), cela sera suffisant.

Enfin, à l’exception du N5200BR Pro, tous les Nas testés ici intègrent un serveur Itunes. En lançant le logiciel éponyme sur un ordinateur du réseau, celui-ci peut alors d’accéder à la bibliothèque musicale stockée sur le Nas.


UPNP SynologyBuffalo
iTunes ThecusDLNA Thecus


Page 14 - Serveurs web

Serveurs web
Tous les Nas testés intègrent un serveur Web, généralement Apache, qui gère au minimum l’outil de configuration de la machine. Qnap et Synology vont plus loin, et le mettent à votre disposition pour l’hébergement de vos propres sites dynamiques en PHP/MySQL : blog, forum de discussion, site Intranet, site perso, etc.

Voici les applications installées :
Serveur web : version des applications


Afin de se faire une idée des performances des Nas en tant que plateforme d’hébergement Web, nous nous sommes munis de deux scripts :
– le « Free PHP Benchmark Script  » du site Free Web Hosting mesure le temps d’exécution d’un ensemble de fonctions mathématiques en PHP ;
– Avec un script de notre confection, nous avons simplement mesuré le temps d’exécution de la requête SQL suivante : « BENCHMARK(1000000,encode("bonjour","au revoir")) ».

Bien sûr, ces scripts ne permettent en aucune manière de réaliser un test approfondi des performances du serveur (il existe des outils spéciaux pour cela), mais là n’était pas le but recherché.

Nous avons inclus pour référence les résultats obtenus avec un PC muni d’un P4 à 2,4 GHz/2 Go DDR, sous Windows XP et avec Wamp 2.0, dans des conditions qui n’avaient rien de celles habituellement utilisées en laboratoire, puisqu’il s’agit du PC sur lequel nous écrivons cet article (nombreux programmes ouverts en même temps, aucune optimisation particulière, etc.). Mais encore une fois, le but était d’avoir simplement une référence pour situer les résultats obtenus avec les Nas.


Comme nous le supposions, les performances des Nas n’ont rien à voir avec celles du PC et, plus étonnant, n’ont même rien à voir du tout entre elles. La requête SQL est trois fois plus lente chez Qnap, mais l’exécution de code PHP deux fois plus rapide…

Comment interpréter ces résultats et que signifient-ils en pratique ? Pour s’en faire une idée, nous avons installé un site Web doté d’un forum PHPBB 2.0 de taille raisonnable (2000 membres, 90 000 messages). Résultats des courses, c’est le Qnap qui s’en sort le mieux : la navigation dans les pages n’est pas instantanée et précédée d’un petit temps de latence, mais celui-ci est sensiblement plus court que chez Synology. Bien sur, cela dépend donc essentiellement de la répartition de charge entre les requêtes MySQL et le code PHP, mais ce comportement devrait néanmoins être assez représentatif.

Qnap offre en outre la possibilité d’éditer le fichier PHP.ini depuis l’interface de configuration. Chez Synology, il faudra obligatoirement activer la connexion Telnet/SSH, puis se connecter en ligne de commandes, afin accéder au même fichier.



Page 15 - Perfs en RAID 0, 1

Performances en Raid 0
Voici maintenant une idée des performances en Raid 0, si vous tenez absolument à utiliser les Nas dans ce mode malgré les risques encourus.


En regard du Raid 5, le gain de performances en débit soutenu varie de 10,9% (Thecus N5200BR Pro en SMB) à… 50% (Thecus N4100+ Pro en FTP). En fait, moins le processeur est rapide (et donc plus il peine à calculer la parité du Raid 5), plus le gain est important dès lors qu’il n’y a aucun calcul spécial à effectuer avant d’écrire les données.

Quand au classement global, il reste inchangé par rapport au Raid 5.


En lecture, les choses sont encore plus positives pour le N4100+ qui voit ses débits littéralement exploser en regard du Raid 5. Buffalo, en revanche, souffre toujours du même étrange problème en lecture/SMB, puisqu’il offre cette fois-ci des performances… inférieures à celles relevées en écriture ! Du coup, il termine même derrière le N4100+…

Globalement, le fait que le processeur intervienne beaucoup moins dans la lecture des données conduit à un lissage des performances : Qnap, Synology et le N5200BR Pro de Thecus se tiennent ainsi dans un mouchoir de poche. On remarque également que les performances de ce même N5200BR Pro n’augmentent quasiment pas par rapport à celles relevées en Raid 5 (+3,6% et +1,5%), ce qui confirme que la limite n’est plus du côté du calcul de parité.

Pour les autres, on gagne parfois plus de 30% en lecture FTP (Buffalo, Synology) entre 14,3% (Qnap) et 18,6% (Synology) en SMB.
Performances en Raid 1
Pour ces tests, nous avons créé un volume Raid 1 de deux disques.


On retrouve une fois de plus la même configuration globale que dans les autres modes : le N4100+ derrière, le N5200BR Pro devant, ainsi qu’un peloton dans lequel Qnap ferme la marche, et où Buffalo et Synology se disputent la première place.

Si les performances sont globalement meilleures qu’en Raid 5, c’est dans une moindre mesure qu’en Raid 0 : on constate ainsi entre 8,1% (Buffalo) et 38,5% (toujours le N4100+) de gain.

Le Thecus N5200BR Pro fait figure d’exception puisqu’il obtient de son côté de moins bonnes performances qu’en Raid 5 : c’est finalement logique car le volume Raid 5 réparti les données sur plusieurs disques, alors que le Raid 1 les duplique. Simplement, avec les autres machines, le temps passé à calculer la parité prend le pas sur le temps gagné grâce à la répartition des données sur plusieurs disques.


Une fois de plus, le N4100+ termine devant Buffalo, dont les performances en lecture/SMB sont inexplicablement moins bonnes qu’en écriture : un comble ! Et comme d’habitude, la situation redevient normale en FTP…

Tout comme en Raid 0, les Qnap, Synology et 5200BR Pro terminent au coude à coude.


Page 16 - Perfs en RAID 6, 10

Performances en Raid 6
Nous terminons par quelques tests dans les niveaux de Raid moins largement proposés.


En Raid 6, on constate tout d’abord une perte en écriture par rapport au Raid 5 : d’environ 5% chez Thecus/SMB, elle s’élève tout de même à près de 19% sur le Qnap/SMB ! En FTP, Thecus accuse le coup, puisque la perte atteint alors les 16%, contre -14% chez Qnap.

En lecture, les performances sont équivalentes, avec des différences minimes (1%), tantôt en plus, tantôt ou en moins.

Bref, si vous souhaitez une tolérance de pannes de deux disques, considérez la possibilité de créer un volume Raid 5 + spare plutôt que Raid 6 : les performances seront meilleures, et la sécurité quasiment identique. Quasiment car, en cas de panne d’un disque, le système n’est alors plus du tout tolérant aux pannes pendant une dizaine d’heures : le temps que le disque spare soit initialisé et intègre le volume.

En tous cas, la tolérance de pannes fonctionne : nous avons répété la même procédure de test qu’en Raid 5, mais cette fois-ci en débranchant deux disques. Aucun problème à signaler chez l’un comme chez l’autre !
Performances en Raid 10

La conclusion ci-dessus est également valable pour le Raid 10. Si on gagne cette fois-ci en lecture (jusqu’à +6,8%), c’est nettement insuffisant pour compenser la perte constater en écriture (jusqu’à 16%) ! Cela sans compter que la tolérance de panne n’est ici pas tout à fait également à deux disques, car si ceux-ci se trouvent dans le même sous-volume, toutes les données sont perdues.


Page 17 - Buffalo Terastation Live

Buffalo Terastation Live

Longtemps absent du marché français, mais très populaire au Japon ou aux Etats-Unis, le nippon Buffalo revient aujourd’hui dans l’hexagone. Avec sa Terastation annoncée fin 2004, ce constructeur fut l’un des premiers à investir le créneau des Nas Raid 5 grand public. La gamme a rapidement évolué avec un modèle Pro, puis avec les Terastation Live et Pro II aujourd’hui au catalogue. La différence entre ces deux derniers modèles réside dans la prise en charge d’Active Directory pour la Pro II, tandis que le modèle Live, plus grand public, permet de partager une imprimante et intègre le serveur multimédia PCast.


S’il montrait hier la voie à ses concurrents, Buffalo peut sembler un peu en retrait aujourd’hui. Il est vrai que la Terastation Live apparaît comme la plus austère du lot : son boîtier grisonnant et imposant manque d’élégance, son interface n’est pas encore traduite en français, aucune fonction phare ne le différencie vraiment des autres, tandis que manquent au contraire quelques options à la mode (gestionnaire de téléchargements, notamment). Bref, on a un peu l’impression que le constructeur s’est fait un peu dépasser par une concurrence très dynamique !
Installation et mise en route
C’est également le seul produit livré équipé de disques ; cela permet à Buffalo de proposer un coût au gigaoctet agressif sur les faibles capacités (notamment le modèle 1 To).

En revanche, rien n’est prévu pour l’évolutivité. S’il est évidemment possible de remplacer tous les disques pour des modèles de plus forte capacité, l’opération n’a manifestement pas été prévue par le constructeur. Cela exige en effet le recours à des manipulations très spécifiques, détaillées sur le Wiki dédié aux Nas Buffalo , sous peine de ne pouvoir récupérer une machine fonctionnelle après remplacement des disques…

Remplacement qui, d’ailleurs, s’opère très simplement : bien que le branchage/débranchage à chaud des disques ne soit pas géré, le système d’insertion par chariot est assez similaire à celui des machines Hotswap. Une porte permet en outre de verrouiller l’accès aux unités pour éviter tout retrait accidentel.

Une fois sous tension, le très pratique écran LCD renseigne sur la vitesse de connexion, l’état de remplissage des disques et, surtout, entre autres informations, l’adresse IP assignée au Nas !
A l’usage
Ce que la Terastation Live perd en discrétion, avec un boîtier de 31 cm de profondeur (!), elle le gagne en efficacité de refroidissement. Son ventilateur de 92 mm, thermorégulé, permet aux disques de fonctionner à des températures tout à fait raisonnables. On regrettera juste l’absence inexplicable du programmateur d’allumage, pourtant présent dans la première Terastation ! Absence d’autant plus regrettable qu’elle n’est pas compensée par une fonction de mise en veille des disques…

Le premier contact avec l’interface de configuration amène deux petites déceptions : le chargement des pages est lent, tandis que les menus ne sont disponibles qu’en anglais. Mais si la langue de Shakespeare n’est pas une barrière, alors vous trouverez des menus clairs et bien organisés. En outre, une aide en ligne – assez sommaire mais toujours bienvenue – détaille chaque option disponible sur la page.

L’appareil est censé pouvoir envoyer des emails lors de la survenue de divers évènements (défaillance d’un disque, surchauffe, panne de ventilateur, etc.) mais, de manière assez surprenante, son client mail ne gère pas l’authentification SMTP ! Il vous faut donc avoir accès à un serveur mail ne réclamant pas de login/mot de passe pour l’utiliser…



Rapport performances/prix
En termes de performances, les prestations offertes par Buffalo sont correctes, puisque la Terastation Live termine généralement au coude à coude avec le CS-407 de Synology. Sauf, hélas, dans le cas de lecture de fichiers en SMB, ou les performances sont au mieux égales à celles en écriture, au pire légèrement inférieures. Ce comportement, systématiquement relevé dans tous les tests, est d’autant plus étrange que la même limite n’est pas constatée en FTP.

Buffalo étant pour l’instant encore assez peu référencé en France, la concurrence n’aide pas à tirer les prix vers le bas. Reste que, comme nous l’avons déjà mentionné, le modèle 1 To peut devenir une véritable affaire ; parfois vu à moins de 600 € ttc, il est alors moins cher que certains boîtiers concurrents vides ! Pour un usage professionnel, ou si les divers agréments proposés par la concurrence (besoin d’évolutivité, gestion des téléchargements, options d’économie d’énergie, serveur Web, accès Telnet/SSH…) ne vous intéressent pas, alors il s’agit d’un choix à considérer.

Par ailleurs, si vous êtes bidouilleurs et que Linux en ligne de commande ne vous effraie pas, vous trouverez la procédure d’activation du service Telnet sur ce site . Cela fait, vous aurez alors tout le loisir de personnaliser la Terastation Live pour lui ajouter les fonctions qui vous manquent.

On aime :
– performances correctes en écriture et en FTP ;
– le refroidissement efficace ;
– l’écran LCD ;
– le prix de la version 1 To.

On regrette :
– les performances en lecture/SMB ;
– le programmateur d’allumage absent ;
– le look un peu austère ;
– impossible d’écrire sur un disque FAT32 en USB ;
– pas de hotswap ;
– le prix des autres versions !


Page 18 - Qnap TS-409 Pro

Qnap TS-409 Pro

Basé à Taïwan, Qnap fait partie de ces constructeurs spécialisés dans le stockage réseau grand public. Il vient de renouveler l’essentiel de sa gamme avec les TS-109, TS-209 et TS-409 Pro, dont le premier chiffre indique évidemment la capacité d’accueil en termes de nombre de disques. Nous avons testé le TS-409 Pro, dont il existe une déclinaison économique baptisée TS-409 tout court. Celle-ci ne gère ni le protocole NFS, ni l’annuaire Active Directory de Microsoft. Les performances sont en revanche identiques, puisque la configuration matérielle ne change pas. Nouveau venu sur le marché français, Qnap arrive avec la très nette intention de concurrencer Synology.


Basé sur un processeur Marvell 5281 à 500 MHz (comme le Synology CS407 d’ailleurs), le TS-409 Pro intègre 256 Mo de mémoire vive et 8 Mo de mémoire Flash. S’agissant du plus récent de notre comparatif, il s’agit également de l’un des plus complets, avec un panel de fonctions particulièrement vaste. On apprécie tout particulièrement la possibilité de commencer en n’installant qu’un seul disque dur puis, sans perte de données, d’augmenter progressivement le nombre d’unités en créant des volumes Raid 1 ou Raid 5 à la volée. Le gestionnaire de téléchargement est également le seul permettant, à ce jour, de paramétrer le partage de fichiers Bitorrent (seed), tandis qu’on dispose d’un outil avancé de contrôle des disques durs. Ce dernier permet notamment de programmer une vérification périodique des disques, d’afficher le relevé complet des informations SMART, et même de régler la température à partir de laquelle un email d’alerte sera envoyé !

Le serveur multimédia proposé, le célèbre Twonkyvision, est par ailleurs le seul à offrir des possibilités de personnalisation dans l’affichage des listings de fichiers. Qnap annonce en outre la compatibilité de celui–ci avec les consoles Playstation 3, PSP, XBox 360 ou encore le Nokia N95.

Pour le reste, ce TS-409 Pro se positionne très clairement en face du Synology CS-407, avec lequel il partage l’essentiel des caractéristiques : serveur Web PHP/MySQL, serveurs de photos, Blog, serveur FTP sécurisé (SSL/TLS), accès Telnet/SSH, etc.

Installation et mise en route
L’installation des disques n’est pas aussi conviviale que sur les Nas Thecus, par exemple, et le retrait de chaque chariot nécessite de manipuler deux vis à main. L’avantage, en revanche, c’est que le design minimaliste des chariots permet une excellente ventilation. Couplée à la façade entièrement percée en nid d’abeille, cette caractéristique offre au Qnap la meilleure dissipation thermique du lot, malgré la taille réduite de son boîtier. On pourra le trouver esthétiquement moins réussi que les Thecus ou Synology (et on aura raison), mais il n’est de toutes manières pas destiné à être exposé…


L’initialisation de la machine réclame l’installation d’un logiciel fourni par Qnap pour transférer le firmware. L’occasion de procéder directement aux quelques réglages essentiels (notamment adresse IP, configuration réseau et mot de passe administrateur) qui faciliteront sa mise en route.
A l’usage
Si l’on veut bien faire abstraction des icônes principales peu parlantes, l’interface de configuration du Nas, entièrement francisée, est un modèle du genre. Chaque option est très explicitement présentée et, en cas de doute, un clic sur le bouton d’aide appelle une aide contextuelle suffisamment détaillée. Si l’on pourra préférer l’interface Ajax du Synology, l’avantage de celle-ci réside dans sa rapidité !

Globalement, pour chaque fonction proposée, le TS-409 Pro est souvent celui qui offre le plus d’options : limite du nombre de connexions FTP (maximal et par compte), réinitialisation du mot de passe MySQL, édition du fichier PHP.ini, définition des seuils de température du système pour les changements de vitesse de rotation du ventilateur, le comportement lors de la décharge d’un périphérique USB, etc. le niveau de détail proposé est parfois impressionnant !

Le TS-409 Pro intègre en outre un service baptisé Station multimédia, qui se propose de donner accès au contenu multimédia du volume à travers une interface web. Le système se montre particulièrement efficace pour les photos : après les avoir transférées dans un dossier spécifique, et dans autant de sous-dossiers que d’albums photos voulus, le service créée automatiquement des vignettes et des pages Web dédiées pour chaque image. Celles-ci affichent les infos Exif du cliché, une éventuelle description par l’auteur, permettent de zoomer, d’enregistrer ou d’imprimer l’image, d’afficher un album en diaporama, etc.


Vous pouvez définir des utilisateurs avec des droits d’accès différents par album, ou laisser libre accès aux albums à tous les visiteurs (la synchronisation avec les utilisateurs définis dans le Nas n’est cependant pas possible). Bref, c’est un système particulièrement intéressant pour partager vos clichés en famille, par exemple, sans pour autant les uploader sur l’un des nombreux services en ligne dédiés. Manque cependant la possibilité pour les visiteurs de commenter sur les images.

Concernant les vidéos et fichiers audio, contrairement à ce qu’il semble laisser entendre, le système ne propose rien de spécial. Sans aller jusqu’à encoder les vidéos en Flash comme le fait – mal – Synology, il aurait été facile d’intégrer un player MP3 en Flash, par exemple (d’ailleurs, Buffalo le propose dans son interface Web d’accès aux fichiers).

A la différence du service similaire proposé par Synology, la station multimédia n’intègre pas de gestionnaire de blog. En revanche, le fameux système de gestion de sites Joomla est pré-installé dans sa version 1.5 ; il faut l’activer en même temps que le service web PHP/MySQL.


Rapport performances/prix
Les performances du TS-409 Pro sont excellentes en lecture, puisqu’il se hisse quasiment au niveau du Thecus N5200BR Pro, la référence incontestée en la matière. Petite déception en revanche en écriture, où il ne parvient pas à dépasser ses concurrents directs Synology et Buffalo. Le mode Raid 6 peut être intéressant, mais il engendre une nette perte de performances par rapport au Raid 5. Si vraiment vous souhaitez une tolérance de panne de deux disques, considérez l’option Raid 5 + spare.

Très récent, le TS-409 Pro est encore un peu onéreux : 699 € ttc, contre 649 € ttc pour la version non Pro. Cette dernière suffira pour un usage non professionnel, mais on reste tout de même à près de 150 € de plus que pour le concurrent direct Synology, il est vrai disponible depuis plus longtemps et chez plus de marchands.

Au final, si nous n’avions jamais encore testé de produits Qnap, nous avons été véritablement séduits par ce modèle, que l’on sent particulièrement bien soigné par son géniteur. Les finitions sont très excellentes à quasiment tous les niveaux et le constructeur réussi son pari de s’imposer comme une alternative sérieuse face à Synology. Il n’y a plus qu’à espérer une baisse de prix rapide !

On aime :
– les fonctions de migration de Raid : on peut commencer avec un seul disque !
– l’un des plus complets ;
– les performances en lecture ;
– l’interface de configuration et le nombre d’options proposées ;
– les fonctions de monitoring des disques ;
– le refroidissement ;
– la fonction de décharge USB ;
– les possibilités de personnalisation de Twonkyvision.

On regrette :
– les performances en écriture ;
– les performances en Raid 6 ;
– les performances MySQL ;
– des problèmes dans la gestion des disques Fat32 ;
– Twonkyvision ne gère pas les sous-titres.


Page 19 - Synology CS-407

Synology CS-407

Fondé en 2000, Synology est le constructeur de référence du Nas sur le marché Français. Non seulement le taïwanais est arrivé parmi les premiers, mais en plus avec d’excellents produits et une politique de support client d’une rare efficacité. Le constructeur conserve, en effet, la même base logicielle sur quasiment chaque produit depuis toujours. Du coup, les fonctions développées sur les nouveaux modèles bénéficient quasi-systématiquement aux possesseurs des vieux Nas, via des évolutions de firmware assez régulières.


La dernière mise à jour (version 0571), pour l’instant uniquement disponible sous forme de beta, bénéficie ainsi à l’ensemble de la gamme, du DS-101j (vieux de plus de deux ans) au CS407 testé ici. Et c’est tant mieux car il s’agit d’une évolution majeure : outre de nombreuses fonctions supplémentaires, cette mise à jour change totalement l’interface de gestion du Nas. Visuellement très réussi et dopé au Javascript (enfin, il faudrait dire Ajax pour être totalement dans le coup), l’outil de configuration est celui qui offre la meilleure ergonomie de tous les Nas testés ici.

Quand aux nouvelles fonctions, citons notamment l’activation du service Telnet/SSH, du cryptage FTP SSL/TLS, gestion du protocole NFS, compatibilité Playstation 3 du serveur multimédia, la mise à jour de diverses applications (MySQL 5.0.51, Photo station 3, Audio Station…), la possibilité d’expansion d’un volume Raid 5 de trois à quatre disques, la gestion des backups cryptés et de l’authentification HTTPS, des serveurs SMTP sécurisés (SSL)…

Apparaît également une très prometteuse Surveillance Station. Cette application se propose de gérer des caméras IP présentes sur votre réseau, en permettant notamment l’enregistrement direct sur le volume Raid. Un planificateur d’enregistrement est disponible, tandis que le CS407 donne accès aux principaux paramètres des caméras IP : résolution, cadence d’image, zone de détection de mouvement, etc. Pour l’instant la liste des caméras reconnues est assez limitée : Synology annonce la prise en charge des modèles Axis (207, 207W, 210, 211, 212 PTZ), Panasonic (BL-C1, BL-C111, BL-C131, BL-C20, BL-C30, BB-HCM311, BB-HCM331, BB-HCM403, BB-HCM581) et D-Link (DCS-900).

Notez que l’application est encore au stade de bêta, et que le constructeur étudie la possibilité de faire payer la gestion de plusieurs caméras dans la version finale. Nous n’avons pas testé cette fonction, faute de caméra compatible disponible lors du test.

Autre caractéristique spécifique au CS407 de Synology, il gère… les enceintes USB ! Dans quel but ? Hé bien il peut alors diffuser soit la musique stockée sur le Nas, soit celle provenant de radios Internet, ou encore d’un Ipod branché sur la prise USB restante. Dans la pratique, la lecture se commande à partir de l’application Audio Station accessible depuis un navigateur Web. On sélectionne alors, parmis les playlists indexées sur le système, laquelle on veut écouter.

Fin du fin, Synology accompagne son Audio Station de la télécommande Synology Remote (en option, environ 35 € ttc). A ondes radio, celle-ci de permet de sélectionner la source des fichiers (raid, radio, Ipod), de lancer/arrêter la lecture, de naviguer dans les morceaux de la playlist et de régler le volume. Ca n’a l’air de rien mais sans la télécommande, tout cela nécessite de se connecter à l’interface Audio Station, ce dont on se passerait bien au moment de baisser le son en urgence pour répondre au téléphone…

Reste que la télécommande ne permet pas non plus de se passer totalement de ladite interface, puisqu’elle ne permet que de lancer la lecture de la playlist sélectionnée par défaut pour chaque source… Mais il est vrai que sans moniteur LCD sur le CS407, il est difficile de faire autrement. Notez également que le capteur radio occupe une prise USB : avec les enceintes branchées sur l’autre, il n’est donc plus possible de brancher un disque dur ou un Ipod.

Installation et mise en route
Le CS407 est le seul Nas de notre comparatif qu’il soit nécessaire d’ouvrir pour installer les disques. Cela ne signifie pas pour autant que l’opération soit compliquée et, après le retrait de deux vis à main en face arrière, il suffit de soulever la coque pour accéder aux emplacements 3,5 pouces. Bien sûr, cela signifie également que ce modèle ne gère pas le changement des disques en hotswap mais, à moins que votre installation ne souffre d’aucune interruption de service pour le changement d’un disque, cela ne sera pas pénalisant.

En revanche, cela a quelques implications sur le refroidissement : alors que tous les concurrents disposent de façades largement ouvertes par les chariots des disques, celle du Synology est fermée à l’exception de quelques évents en haut et en bas. Du coup, les disques du milieu sont de 4° à 5° plus chauds que dans le Qnap, par exemple. Bon, dans l’absolu, on reste quoiqu’il arrive à des niveaux très raisonnables : 31,5° seulement…
A l’usage
Nous avons déjà mentionné l’excellente interface utilisateur, précisons juste que celle-ci bénéficie de la présence d’une aide en ligne – en français, évidemment –, tandis que chaque service dispose globalement des options de configuration essentielles (options de seed Bittorent excepté !). On regrettera également que la nouvelle fonction d’expansion de volume Raid ne soit pas plus souple : on aurait aimé pouvoir démarrer avec un ou deux disques, comme sur les TS-409 et N5200BR Pro, par exemple.

A l’instar de Qnap et de sa Station Multimédia, Synology propose la Photo Station 3 + Vidéo. Le principe est le même : on transfère ses photos dans un dossier spécifique, et le système s’occupe de créer les pages web permettant de les parcourir. On peut ainsi laisser des commentaires, consulter diverses informations Exif, effectuer des rotations… le tout en définissant des droits d’accès différents par utilisateur et par album.

Le système de Synology gère également les vidéos, mais cela tiens plus du gadget. Nous avons fait l’essai avec une courte vidéo Divx : outre le temps de conversion en Flash très long, la vidéo était saccadée au final… Par ailleurs, on regrette là aussi que rien ne soit prévu pour la lecture des fichiers audio. Enfin, un système de blog assez performant et convivial est également proposé.


Rapport performances/prix
Les performances sont très bonnes : derrière Buffalo et devant Qnap en écriture, il n’est dépassé que de peu par le Qnap et le Thecus N5200BR Pro en lecture. Rappelons qu’il est équipé du très bon processeur Marvell 5281 à 500 MHz, épaulé par 128 Mo de mémoire vive. On le retrouve également chez Qnap, mais avec 256 Mo de mémoire vive toutefois. Attention à ne pas confondre avec le CS407e, déclinaison économique du modèle suscité, équipé pour sa part d’un Freescale MPC8241 à 266 MHz avec 64 Mo de mémoire vive seulement. Ne vous trompez pas car les performances ne sont pas du tout les mêmes ! Nous ne l’avons pas testé, mais Synology annonce, sur un volume Raid 5, -34% (SMB) et -45% (FTP) en écriture, ainsi que -22% (SMB) et -32% (FTP) en lecture…

Le CS407 étant déjà disponible depuis de longs mois, on le trouve assez facilement et de plus à un tarif très compétitif : à peine plus de 500 € ttc, sinon moins. C’est donc pour nous le meilleur rapport performances/prix de ce comparatif, et de loin. Il bénéficie en outre de mises à jour de firmware régulières et de qualité, avec l’ajout de nouvelles fonctions près d’un an après sa sortie !

On aime :
– le rapport qualité/prix ;
– les performances ;
– l’interface de configuration ;
– la gestion des enceintes USB et la télécommande ;
– la gestion des caméras IP ;
– la gestion des sous-titres par le serveur média ;
– l’ajout récent de nouvelles fonctions.

On regrette :
– les possibilités de migration de Raid très limitées ;
– pas de chariots pour les disques ;
– pas hotswap ;
– le refroidissement n’est pas optimal ;
– les performances du serveur PHP/MySQL un peu justes.


Page 20 - Thecus N4100+

Thecus N4100+

Fondée en 2004, la société taïwanaise Thecus s’est faite une spécialité des solutions de stockage réseau SOHO. Le modèle N4100+ est une évolution essentiellement logicielle du déjà ancien N4100 (sorti en 2005). Il reste le seul Nas quatre baies du constructeur encore au catalogue, mais il est évident que la star de la gamme, aujourd’hui, est le modèle N5200BR Pro à cinq baies. Si ce N4100+ est toujours commercialisé, de plus à un prix séduisant (moins de 500 € ttc), il n’a, en termes de performances, pas grand-chose de commun avec le foudre de guerre suscité. La machine n’est en effet animée que par un processeur Intel Xscale à 600 MHz (référence IOP 80219), lui-même épaulé par 128 Mo de mémoire vive. Ce couple n’a rien d’exceptionnel et les performances délivrées n’ont aujourd’hui plus rien de bien reluisant…


Malgré tout, il n’en propose pas moins un panel de fonctions complet et à la hauteur, en tous cas sur le papier, de ce que proposent les modèles concurrents sortis depuis. Il dispose même de quelques fonctions exclusives, telles que la présence d’une double interface réseau Gigabit, permettant de relier la machine à deux réseaux distincts. En revanche, au contraire du N5200B Pro, le N4100+ ne permet pas de les exploiter en mode d’agrégation de liens (802.3ad). On apprécie également la possibilité de brancher une clé USB Wifi (liste de compatibilité dans le manuel) pour transformer le N4100+ en point d’accès 802.11g. Même si, évidemment, les taux de transferts seront alors bien moindres, cela peut toujours dépanner.
Installation et mise en route
Elégant et discret, le N4100+ bénéficie d’une très bonne finition. Le système d’installation des disques durs fonctionne parfaitement, à tel point que Thecus l’a réutilisé tel quel dans le N5200BR Pro. Les chariots, sur lesquels on fixe les disques à l’aide de quatre vis fournies, glissent sans problème et se bloquent doucement après le rabat du loquet frontal. On a la possibilité de verrouiller chaque disque à l’aide d’une clé pour éviter tout retrait accidentel. Evidemment, le système gère le Hotswap, ce qui permet de changer un disque défectueux sans interruption du service.


La taille exiguë du boîtier ne facilite pas le refroidissement des disques ; malgré la présence d’un ventilateur de 92 mm, ceux-ci conservent une température de fonctionnement la plus élevée du comparatif. L’alimentation, située en bas du boîtier, intègre également d’un ventilateur de 40 mm. Du coup, si le niveau sonore reste en deçà de celui mesuré sur le N5200 Pro (3 ventilateurs), le N4100+ n’en demeure pas moins bruyant.
A l’usage
L’interface de configuration du système n’est pas vraiment un modèle du genre. Partiellement francisée, elle n’intègre aucune aide en ligne et souffre d’une organisation parfois… discutable. Des défauts que l’on retrouvera sur le N5200BR Pro et dont il faudra s’accommoder ; fort heureusement, la tâche n’a rien d’insurmontable.

Cela fait, on découvre un ensemble de fonctions assez riche, avec notamment un planificateur de mise en route (par jour de la semaine), et la possibilité de choisir la taille de bande Raid (64 Ko par défaut, conservé dans ce test).

Spécificité de Thecus, un gestionnaire de modules permet d’installer les applications développées par la communauté . Celles-ci sont moins nombreuses que pour la série des N5200, mais néanmoins dignes d’intérêt : serveurs multimédias alternatif (Firefly, Geekbox), client P2P (MLDonkey), accès SSH, amélioration du FTP, etc. Notez que Thecus propose lui-même trois extensions « officielles » : celles-ci permettent d’installer le serveur d’impression, le serveur multimédia DLNA, ainsi que le service de téléchargement (Bittorent, HTTP et FTP). Si ce dernier permet de spécifier des plages horaires de téléchargement, il ne permet pas en revanche de personnaliser les ports utilisés. En outre, Thecus propose un module permettant d’activer la compatibilité avec le protocole NFS, mais celui-ci ne s’installe pas. Peut-être s’agit-il d’une erreur…

Et à ce propos, rappelons que nous nous sommes heurtés à quelques problèmes de stabilité lors des mesures de performance. La machine plantait systématiquement lors de l’activation des jumbos frames, tandis qu’il nous a été impossible de transférer des gros fichiers (1 Go) sur un volume USB… Heureusement, ces problèmes n’impactent pas une utilisation « standard » de la machine : Raid 5, paquets Ethernet de 1500 octets, et transfert des données sur les disques internes.

Rapport performances/prix
Au final, le principal problème du N4100+ est d’avoir aujourd’hui trouvé un concurrent de taille avec le Synology CS-407. Commercialisé dans la même gamme de prix, ce dernier offre autant – sinon plus de fonctions –, une meilleure ergonomie, et surtout des performances nettement supérieures…

On aime :
– les deux ports Gigabit ;
– le gestionnaire de modules ;
– le prix.

On regrette :
– les performances !
– parfois instable ;
– l’interface de configuration perfectible ;
– la température des disques ;
– pas de gestion des quotas.


Page 21 - Thecus N5200BR Pro

Thecus N5200BR Pro

C’est le plus performant de tous ! En vitesse d’écriture, le N5200BR Pro de Thecus domine, de la tête et des épaules, tous ses concurrents. Il doit ces excellents résultats à son processeur, un Celeron M ULV à 1,5 GHz secondé par 512 Mo de mémoire DDR, dont les performances n’ont évidemment rien de commun avec celles des circuits utilisés par les concurrents. On obtient ainsi des pointes à plus de 30 Mo/s en SMB sur un volume Raid 5, ce qui est plus de deux fois plus rapide que les scores du second (14,1 Mo/s) en débit soutenu ! Sur des petits fichiers, on observe un écart d’un facteur de 3,4 entre ce modèle (5,5 Mo/s) et le second (1,6 Mo/s). Son avantage se réduit en lecture, Qnap et Synology étant souvent sur ses talons, mais il reste leader au final.


C’est également le seul modèle permettant d’installer 5 disques durs, avec en plus des fonctions très pratiques de migration de Raid permettant de n’installer que deux disques au début (par exemple). Cela permet notamment de limiter les coûts de mise en service de la machine en étalant l’achat des disques durs dans le temps. Enfin, les plus pointus auront la possibilité de régler la taille de bande du volume Raid : pour ce test, nous avons laissé la valeur par défaut à 64 Ko.

Résolument haut de gamme, le N5200BR Pro intègre par ailleurs un vaste panel de fonctions exclusives :
– l’arrière est équipé d’un switch Gigabit 4 ports en plus du port Wan. Celui-ci pourra servir soit à étendre la capacité du réseau existant, soit à relier la machine à un second réseau, en lui donnant alors une seconde adresse IP ;
– l’écran en façade est complété des boutons de commandes, permettant d’une part de demander la décharge du volume USB branché en façade, d’autre part d’accéder aux réglages basiques du Nas (adresses IP, mot de passe administrateur, reset) ;
– équipé d’une clé USB Wifi (liste de compatibilité proposée par Thecus dans le manuel), le Nas pourra se relier à un réseau sans-fil ou, encore mieux, faire carrément office de point d’accès 802.11g ;
– Wake-on-Lan ;
– une prise Esata permet de relier des volumes de stockage externe avec de meilleures performances qu’en USB ;
– il est possible de réserver un espace du Raid pour créer des volumes accessibles en USB ou en iSCSI. Comme en atteste le graphique ci-dessous, les performances sont médiocres dans le premier cas, et excellentes dans le second cas.


Rappelons que la technologie iSCSI permet d’envoyer des instructions SCSI via TCP/IP. Ce qui, en pratique, revient à dire qu’un volume réseau iSCSI sera alors vu par le système comme un disque dur interne (il apparaît dans le gestionnaire de disques de Windows). Cela procure plusieurs avantages : côté applications, tout d’abord, cela permet à des logiciels ne gérant habituellement pas les disques réseau de quand même utiliser le Nas. On peut en outre monter le volume depuis un accès distant, même si la vitesse de connexion employée limite alors les débits. Et côté performances, justement, les résultats sont très bons en local, et même nettement supérieurs à ceux obtenus en SMB sur de petits fichiers. En terme de débit maximum, on reste toutefois en deçà des vitesses obtenues en FTP.
Installation et mise en route
L’installation des disques ne pose aucun problème : il suffit de les fixer dans les chariots à l’aide de quatre vis fournies, puis de glisser chaque chariot dans la baie. Le disque se locke et s’enfiche dans les connecteurs Sata sans forcer.


D’un design assez réussi, le boîtier du N5200BR Pro est plus imposant que la plupart de ses concurrents, Buffalo excepté. La carte mère est aussi plus grande, avec un radiateur sur le chipset et un ventilateur de 40 mm sur le processeur. Ce qui, avec celui de 92 mm refroidissant les disques, et l’autre de 40 mm dédié à l’alimentation (logée en bas du boîtier), porte le nombre total de ventilateurs à 3. Dans ces conditions, on ne s’étonnera pas de constater qu’il s’agit de la machine la plus bruyante du comparatif ! Clairement, elle n’aura pas sa place dans le salon.

C’est également la machine qui consomme le plus, ce qui n’est pas non plus étonnant considérant la présence du Celeron, quand bien même il s’agisse d’un modèle basse consommation. En revanche, la taille du boîtier facilite grandement la circulation de l’air, ce qui permet de maintenir les disques durs à une température raisonnable, bien que toujours supérieure à la moyenne constatée.
A l’usage
Le système d’exploitation est directement stocké sur une mémoire Flash de 128 Mo présente sur la carte mère. Le bénéfice immédiat, c’est que le Nas est directement opérationnel, même avec des disques durs non formatés, sans qu’il ne soit nécessaire d’installer un logiciel spécifique sur le PC pour transférer l’OS.

L’interface de configuration du N5200BR Pro est assez claire, bien que très largement perfectible. Partiellement francisée, elle contient encore quelques écrans en anglais, souffre d’erreurs de traductions (« dos » pour « back », par exemple), ou de petits problèmes de mise en page. On aurait en outre apprécié une aide en ligne pour expliciter certaines options (d’autant que le manuel reste assez obscur sur certains points), tandis que l’agencement des rubriques n’est pas toujours très intuitif. Bref, rien de bien méchant au final, mais cela laisse néanmoins un petit arrière goût de manque de finitions ; ce qui, pour un produit de cette gamme de prix, est toujours désagréable !

La création des volumes Raid exigera une bonne dizaine d’heures avec quatre disques de 500 Go, Raid 0 excepté (très rapide). Il faut, dès le départ, réserver l’espace à allouer aux volumes iSCSI et USB (USB Target). Si le premier présente un intérêt, le second est plus discutable… Il permet de créer un espace disque accessible directement en USB depuis le PC. Sachant que les performances sont médiocres et qu’il s’agit d’un espace totalement indépendant (non accessible depuis le réseau), l’intérêt nous parait pour le moins minime. La possibilité d’accéder à l’intégralité du volume Raid aurait été plus intéressante…

La gestion des dossiers partagés et utilisateurs s’avère classique et fonctionnelle, avec toutefois deux particularités intéressantes : la possibilité d’importer des listes d’utilisateurs sous forme de fichiers textes d’une part, et de fixer des quotas d’espace disque par dossier d’autre part. Un planificateur de mise en veille permet de spécifier, par jour de la semaine, les périodes d’activité du système. Cette fonction est très importante, car cela permet d’économiser les disques autant que l’énergie !

On apprécie la présence du gestionnaire de modules, qui permet d’installer des applications développées par la communauté d’utilisateurs. Disponibles sur le Wiki dédié aux machines Thecus , celles-ci sont assez nombreuses : accès ssh, serveurs multimédias (Twonkyvision, Slimserver, Firefly, Geekbox…), applications améliorées (FTP, monitoring onduleur…), outils Web (Wiki, serveur MySQL, Perl…), client P2P multi-protocoles (MLDonkey)… L’existence de ce dernier vient d’ailleurs palier l’absence de fonction de téléchargement intégrée par défaut. Ce qui est d’ailleurs assez inexplicable, celle-ci étant présente sur le N4100+…

Notez que la plupart des applications ont été développées pour les N5200B/BR, mais fonctionnent généralement sur les N5200B/BR Pro. Le gros avantage du présent modèle, c’est que le Celeron permet d’obtenir de très bonnes performances avec ces applications. Avec des Nas moins puissant, on est parfois plus rapidement limité par la puissance processeur…



Rapport performances/prix
Bref, par ses performances exceptionnelles et ses nombreuses fonctions exclusives, ce Nas se situe clairement parmi les meilleurs de sa catégorie. Bien sûr, c’est aussi le plus onéreux, puis qu’il coûte plus de 800 € ttc…

Notez que la gamme N5200B se décline en 4 modèles : N5200B, N5200BR, N5200B Pro et N5200BR Pro. Encore commercialisée, la première version (non Pro) diffère essentiellement par la puissance du système : le processeur Celeron M ULV n’est que de 600 MHz (contre 1,5 GHz), tandis que la mémoire vive se voit limitée à 256 Mo. En outre, certaines fonctions évoquées ci-dessus étaient évidemment absentes de cette mouture : Wake-on-Lan et planificateur de mise en veille, possibilité de créer plusieurs volumes Raid et gestion du protocole iSCSI.

Quand aux modèles estampillés « BR », ils intègrent un switch Gigabit 4 ports en plus du port Wan. Les autres se contentent d’une paire de ports Gigabits, comme sur le N4100+, mais avec plus de possibilités que ce dernier. Sous réserve de disposer d’un équipement réseau compatible avec la norme 802.3ad, en effet, vous pourrez bénéficier des fonctions de failover (une prise prend le relais quand l’autre tombe en panne) et de load balancing (répartition de la charge sur les deux ports).

On aime :
– les performances !
– les fonctions de migration de Raid ;
– le gestionnaire de modules ;
– la gestion du iSCSI ;
– le switch Gigabit 4 ports ;
– le port eSata.

On regrette :
– le moins bon en termes de bruit et de consommation ;
– la ventilation ;
– l’interface de configuration perfectible ;
– la connexion USB inutile.

Update dernière minute : Thecus vient de publier une mise à jour de firmware permettant aux N5200 de gérer les caméras IP. Le module prend en charge un maximum de trois caméras, et permet de capturer des suites d'images en Mpeg4 (un planificateur d'enregistrement, par plage horaire et par jour de semaine, est proposé). La mise à jour de firmware inclut également la fonction "Stacked Nas" : celle-ci permet de grouper jusqu'à six N5200 sur le même réseau, qui seront alors considérés comme un seul et unique volume.


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Conclusion
En dehors du Thecus N4100+ que nous déconseillons clairement à cause de ses performances, tous nos prétendants offrent chacun des atouts bien spécifiques, pouvant répondre à des usages différents.

Le Thecus N5200BR Pro offre beaucoup d’avantages : c’est le plus performant, le seul à pouvoir accueillir cinq disques durs, à intégrer un switch Gigabit, à gérer le iSCSI, etc. C’est donc une valeur sûre, mais son prix reste exorbitant : avec les disques, il vous en coûtera plus cher qu’un bon PC, écran compris ! A ce stade, il s’agit d’ailleurs d’une alternative à ne pas négliger par ailleurs : certains utilisateurs préfèrent ainsi créer eux-mêmes leur propre serveur de stockage à partir d’un PC. Il faudra toutefois disposer de certaines compétences pour la mise en route du serveur, même si certaines distributions Linux facilitent grandement l’opération. De plus, un PC consommera toujours plus d’électricité, sera plus encombrant et potentiellement plus bruyant qu’un Nas dédié.


Synology et Qnap sont au coude à coude, avec de meilleures performances en écriture pour le premier, et en lecture pour le second. Synology conserve en outre un net avantage au niveau du prix, légèrement contrebalancé par les possibilités d’évolutivité du Qnap. Le panel de fonction est globalement équivalent, avec un léger avantage pour Synology avec l’arrivée de son nouveau firmware. Buffalo, enfin, est un peu en retrait, avec un produit correct mais qui ne brille vraiment nulle part. Moins riche en possibilités, il sera plus adapté en environnement professionnel où le manque de certaines fonctions se fera moins sentir. On appréciera cependant l’excellent rapport qualité/prix de la version d’entrée de gamme 1 To. Avec les bonnes affaires qui traînent parfois (parfois largement moins de 600 € ttc), il propose de loin le coût au gigaoctet le plus économique de cette capacité.


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