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LCD 24'' : Iiyama B2403WS, Samsung 245T
DiversEcrans
Publié le Jeudi 16 Août 2007 par Vincent Alzieu

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Page 1 - 24 pouces : les nouvelles stars

24 pouces : les nouvelles stars
Comme expliqué récemment, nous sommes persuadés que les 24 pouces prendront progressivement d'ici un an le pouvoir sur les 22 pouces. Le Samsung 245B oeuvrait déjà dans ce sens. Les nouveaux Iiyama Prolite B2403WS et Samsung SyncMaster 245T vont encore accélérer les choses. Pour notre plus grand plaisir, ça bouge en techno et en prix dans le LCD !

Au gauche : Samsung 245T ; à droite : Iiyama B2403WS ; 1920 x 1200 pixels.
Au centre : Samsung 226BW, 22 pouces ; 1680 x 1050 pixels.

Iiyama Prolite B2403WS : 499 euros, dalle TN 3 ms, pied ajustable en hauteur, rotatif, mode pivot, design sobre mais assez élégant, HDMI avec HDCP.

Samsung SyncMaster 245T : première dalle PVA wide gamut avec technologie MPA, un balayage artificiel concurrent de la solution BenQ. En prime : de multiples entrées vidéo dont du HDMI et de l'YUV, un hub USB 4 ports, là aussi un pied ajustable en hauteur, rotatif, avec mode pivot.

Nous avons donc les deux extrêmes d'un coup, deux moniteurs qui pour nous représentent complètement ce à quoi les moniteurs de demain ressembleront. D'un côté Iiyama propose un produit ultra attractif, complètement dans l'air du temps, complet, doué, à un prix très raisonnable. Sachez en plus que ce moniteur est pré-calibré en usine – pas la peine de toucher à ses couleurs, les siennes sont justes.

De l'autre, le 245T avance sur des voies très intéressantes à explorer. Son wide gamut devrait en principe séduire aussi bien les amateurs de films que les professionnels de l'image équipés de réflex capables de sortir du simple gamut sRGB. Avec lui au moins, ils verront à l'écran l'ensemble des couleurs capturées, et amenées à être imprimées.
Les tests
Sont lancés des tests de réactivité dans les jeux, de retard à l’affichage, de rendu vidéo (en SD, HD 720p, HD 1080p), une évaluation de l’ergonomie, de l’ouverture des angles de vision, de la qualité de l’interpolation, de l'homogénéité de la luminosité sur la surface de la dalle ; bref, les écrans sont regardés sous toutes les coutures.

Pour la fidélité des couleurs, nous utilisons le colorimètre LaCie Blue Eye Pro nouvelle version, dérivé d’un outil Gretag et couplé à la nouvelle suite LaCie. Cet outil nous permet d’opposer la qualité d’affichage de l’écran (gamut et DeltaE) avec ses paramètres par défaut, tel que vous le recevez, avec les mesures après calibration. Les résultats sont parfois surprenants : vous aurez souvent intérêt à bien prendre le temps de corriger manuellement les couleurs, ou tout au moins les paramètres de contraste, luminosité et température de couleur.
L’étude de ces rendus sur 18 patchs nous permettent également d’en tirer des mires restituant visuellement les variations de couleurs sur une mire de gris idéale vs affiché.

Plutôt qu’une solution de mesure du temps à l’oscilloscope, nous photographions les écrans en plein travail. Nous capturons ainsi la rémanence. Le logiciel utilisé est Pixel Persistence Analyzer  (PixPerAn pour les intimes). Les images témoins de la rémanence sont capturées au réflex Canon 350D avec un temps de pose de 1/1000 s. Nous réalisons à chaque fois une cinquantaine de photos en rafale pour chaque test pour connaître précisément l’évolution de la rémanence entre deux images. Soit dit en passant, nous n’avons pas abandonné nos tests pratiques pour autant : jeux, vidéo DVD et HD, surf...
Enfin, nous mesurons le retard à l’affichage des écrans en les opposant à un moniteur à tube.

La machine de tests est un PC assemblé maison autour d’un processeur AMD Athlon 64 3500+ et d’une carte graphique NVIDIA GeForce 7900 GTX.


Page 2 - Rendu des couleurs

Rendu des couleurs
Comme d'habitude, nous avons mesuré l'écart de couleurs entre celles idéales et celles réellement affichées à l'aide d'une sonde. Cela nous donne une valeur dite DeltaE 94 moyen qui, à force d'habitude, nous parle, mais c'est encore le cas de très peu de monde. Nous nous proposons donc de mettre en place une nouvelle manière de présenter les résultats, synthétique, fonction de nos mesures mais compréhensible de tous et en un seul coup d'oeil. La fidélité des écrans n'est régie par aucune norme pour l'instant, les constructeurs sont libres de dire et faire ce qu'ils veulent (voir la saga du Samsung 226BW...), nous allons mettre en place la notre. Elle ne vaudra que chez nous mais qu'importe : nous espérons faire avancer le schmilblick.

Nous compilons donc désormais les écarts de couleurs mesurés avec le gamut trouvé ; nous en tirons un nouveau système de notation de A+ à F-, et moins encore si nécessaire. Plus on monte dans l'alphabet, plus l'écran sera fidèle. Un écran A+ sera forcément un écran pré-calibré en usine avec un DeltaE moyen inférieur à 2, et dont le gamut sera étendu. Appliqué aux 24 pouces, cela donne :


Deux écrans donc s'en sortent avec les honneurs : le 2407WFP de Dell ; nous avions testé la version 4, il est passé en v5 dernièrement ; et le nouvel Iiyama. Déception concernant le Samsung 245T : Samsung l'a doté d'une dalle wide gamut mais ils ne l'ont pas pré-calibrée. Il n'est à notre avis tout simplement pas possible de l'utiliser correctement si vous ne disposez pas d'une bonne sonde de calibration. À la main, vous n'arriverez à rien de bien. Et encore, même avec une sonde ce ne sera pas parfait. Même après correction tous les rouges n'étaient toujours pas naturels.

Le tableau ci-dessus ne viendra pas remplacer les explications détaillées habituelles. Donc pour ceux que ça intéresse, voici la traditionnelle plongée dans les résultats (à noter que nous avons déporté cette fois les mesures d'homogénéité des dalles dans les pages dédiées à chaque écran)...

Le rendu des couleurs est mesuré avec le colorimètre LaCie BlueEye Pro, en fait un colorimètre Gretag couplé avec une suite logicielle développée par LaCie.

Pour rappel, nous en tirons notamment une valeur nommée DeltaE, représentante de l’écart entre la couleur affichée et celle mesurée. Plus DeltaE est grand, moins l’écran est fidèle. Voici plus précisément comment interpréter les graphiques ci-dessous :
- Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
- 2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
- 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
- Delta E < 1 : c’est parfait.

DeltaE par défaut


On retrouve des résultats conformes au tableau des classes proposé plus haut. On comprend ici que les "A" attribués l'ont été à des moniteurs dont le dE moyen est inférieur à 2,5 de base.

Outre le rendu des couleurs, on peut aussi s'intéresser à un point qui préoccupe de plus en plus tout le monde : la profondeur du noir des moniteurs. Nous avons recueilli nos mesures à luminosité constante, 200 cd/m² dans le blanc. Et là, petite surprise en contradiction avec les idées habituellement reçues :

Profondeur du noir (cd/m²) avec un blanc à 200 cd/m²


L'écran avec le noir le plus profond, le Samsung 245B, n'est pas équipé d'une dalle PVA – historiquement la technologie la plus douée dans ce domaine – mais d'une TN. Et derrière suit l'écran ViewSonic, en dalle MVA. Dans l'ensemble les résultats restent néanmoins très satisfaisants. La plupart des moniteurs sont sous la barre des 0,30 cd/m². Tous sont donc au moins "corrects". Ces résultats aboutissent aux taux de contrastes suivants :

Taux de contraste mesuré à 200 cd/m² dans le blanc (xxx:1)


C'est un peu la déconvenue hélas pour le 245T. C'est le moins doué à la fois en fidélité par défaut et l'un des plus faibles en contraste – du fait d'un noir un peu moins profond que chez les autres (NB : la mesure a été faire avec la fonction MPA désactivée). Inutile tout de même de tirer sur l'ambulance, 700:1 en contraste, c'est déjà très bien. Mais c'est insultant de voir des écrans TN d'entrée de gamme faire bien mieux... En particulier, et c'est la très bonne nouvelle de ce comparatif, l'écran Iiyama s'en sort extrêmement bien. Sa pré-calibration en usine est d'une qualité totalement inattendue et très appréciable !

En fait, à chaque fois nous étudions 18 patchs de couleurs, dont 16 résultats sont rapportés dans les graphiques suivants :

TN 3 ms : Iiyama Prolite B2403WS


PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 245T


PVA 6 ms : Acer AL2416W


PVA 6 ms : Dell 2407WFP rev.4


MVA 8 ms : LG L245WP-BN


TN 5 ms : Samsung SyncMaster 245B


MVA 8 ms : ViewSonic VX2435wm


Le Samsung 245T après calibration


PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 245T

Après calibration avec notre sonde LaCie c'est déjà bien mieux... mais pas encore parfait. Le gamut reste étendu, et il reste un souci plus fort que ce que ce graph laisse penser sur les nuances extrêmes, dont les teintes apparaissent trop vives. À la limite du fluo pour vous donner une idée. Surtout sur le rouge. On a l'impression que le 245T impose un upscaling des photos sRGB en NTSC, qu'il étend l'espace de couleur de départ, même quand la photo d'origine a été prise sur une source sRGB. Cela ne pose souci que sur quelques nuances, mais cela fausse un peu le rendu avant impression. Certaines couleurs affichées ne seront pas tout à fait celles couchées sur papier.

Néanmoins, le passage sous la sonde est plus que bénéfique : il est carrément indispensable ! Après c'est nettement mieux, et même assez agréable. Prévoyez tout de même plusieurs heures au moins, une semaine plus probablement, pour vous habituer à la richesse de ses couleurs, indisponibles sur la plupart des LCD précédents, et sur aucun CRT. A noter que le Samsung SyncMaster 226CW, un 22 pouces en dalle TN à gamut étendu qui sort simultanément, est lui aussi affecté d'un rendu des couleurs par défaut problématique, mais que la sonde rectifie mieux ses réglages, sur les rouges notamment. Ce n'est donc pas une caractéristique définitive d'avoir des rouges très poussés sur les écrans wide gamut – c'est plus un problème de réglage sur le 245T qui nous a été prêté.


Page 3 - Rendu des gris et gamut

Concrètement : le rendu des gris
A moins d'être un expert des écrans, et encore, il est difficile d'imaginer ce que représentent de tels écarts. Ce qui gêne avant tout, c'est quand on constate des dominantes de couleurs à l'écran. Ces dominante affectent d'habitude toutes les nuances, elles sont particulièrement évidentes sur les gris. L'oeil repère très vite quand l'image tire vers le bleu ou vers le rouge.

Voici donc les gris reconstitués, sur la base des résultats rapportés par notre sonde. En dessous, les gris idéaux demandés aux écrans. au dessus, les gris tels qu'ils sont affichés par les moniteurs.

TN 3 ms : Iiyama Prolite B2403WS


PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 245T


PVA 6 ms : Acer AL2416W


PVA 6 ms : Dell 2407WFP rev.4


MVA 8 ms : LG L245WP-BN


TN 5 ms : Samsung SyncMaster 245B


MVA 8 ms : ViewSonic VX2435wm

Que l'écran sur lequel vous lisez cet article soit calibré ou non importe peu : vous devriez vite voir les écarts de couleurs entre les deux lignes.

Réponse à une question récurrente : calibrer un écran implique l'utilisation d'une sonde de calibration. Ajuster les paramètres via l'OSD n'est qu'un simple réglage, le plus souvent insuffisant car les écarts de couleurs varient d'une teinte à l'autre. Si parfois on a trop de bleu dans les clairs, on peut avoir du rouge en excès dans les sombres, ou vice et versa. Or, quand on diminue un peu le niveau de rouge sur un écran, on le fait sur toutes les nuances – sur celles qui comportent effectivement trop de rouge, mais sur les autres aussi. On ne fait que modifier les équilibres, que déplacer les déséquilibres. La calibration hardware elle ré-écrit entièrement la table de couleurs utilisée par la carte graphique. C'est mieux, mais ça coûte cher. Une bonne sonde coûte dans les 300 euros. Du coup, on préfère nettement quand les écrans sont bien pré-calibrés.
Gamut : tous en sRGB, sauf le 245T

Indéniablement le 245T va bien plus loin que les autres, d'où une partie de son rendu des couleurs surprenant au premier abord. Ce graph donne une idée du résultat, mais il n'est pas encore à la mesure de la surprise qu'on a dessus. En particulier, il ne rapporte pas la différence dans les rouge, et il minimise les progrès dans le bleu. Cette représentation a beau faire référence, elle n'est pas idéale.

A noter que ce gamut ne change pas après calibration. La sonde rectifie les couleurs sans réduire l'espace adressable. C'est un bon point ! En revanche, si votre sonde date un peu, demandez une mise à jour logicielle à son fabricant. Souvent les suites logicielles passées ne géraient pas le wide gamut, ce qui sur les anciennes versions implique une réduction du gamut au sRGB après calibration. Ce n'est pas une fatalité.


Page 4 - Test de réactivité

Test de réactivité

Le principe : une voiture défile de droite à gauche à grande vitesse. Le mouvement n’est pas parfaitement fluide. En fonction notamment de la vitesse du défilement, la voiture est dessinée en plusieurs positions successives. La voiture va très vite, les positions sont rapprochées : l’oeil perçoit un mouvement fluide.

écran parfait
écran avec rémanence de 2 images

Un écran sans aucune rémanence verrait chaque précédente image complètement s’effacer quand la nouvelle paraît. Ça c’est pour la théorie. En pratique, très souvent ça tarde. La ou les précédentes images s’effacent progressivement. On garde jusqu’à cinq images rémanentes sur certains écrans plats, d’où une traînée claire parfois visible derrière les objets.

Nous avons capturé cette rémanence à l’aide d’un appareil photo calé sur un temps de pause de 1/1000 s. Nous réalisons une cinquantaine de clichés par test. Nous récupérons ainsi tous les états de rémanence de l’écran, toutes les positions des voitures, du moment où elle est à son point maximal jusqu’à celui où la prochaine image va commencer à se dessiner, et donc où les précédentes sont le mieux effacées possibles.

Voici donc les deux états extrêmes entre lesquels la rémanence de ces écrans oscille.

TN 3 ms : Iiyama Prolite B2403WS, réglage de base (OD à 5 ou 0)

TN 3 ms : Iiyama Prolite B2403WS, avec l'OD à 2

PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 245T

De base l'écran Iiyama déçoit : il n'est pas meilleur que les TN 8 ms. Mais en fouillant, on découvre une option OD dans un menu nommé Divers. 6 niveaux sont proposés, de 0 à 5. On aurait tendance de base à choisir soit 0, soit 5, pour activer ou désactiver l'overdrive. C'est ce que nous avions fait au départ, avant de découvrir dans un second temps que le niveau 2 est en fait bien meilleur que les 5 autres. Et là, ça change tout !

Le 245T est meilleur que le Iiyama non réglé, plus lent après correction - même si ce n'est aps évident d'après les photos ci-dessus. La raison : l'écran B2403WS est quasiment toujours dans l'état "le meilleur", pour ainsi dire jamais dans le "au pire", alors que c'est équilibré entre les deux états sur le 245T. Néanmoins, la rémanence n'est pas un vrai problème dessus. Les écrans TN 2 et 3 ms sont encore plus doués que lui, mais on peut déjà jouer sans problème. Alors pourquoi avons nous été déçus ? Parce qu'il s'agit d'un écran MPA, une fonction censée diminuer la persistance rétinienne et par là atténuer la sensation de rémanence. Sur ce coup là, c'est raté. Nous détaillons la chose dans la page dédiée au 245T, mais pour résumer, l'activation de cette fonction ne change rien à la réactivité perçue, elle n'introduit qu'un défaut d'homogénéité de la luminosité, et donc des couleurs.

La réactivité des écrans concurrents :
S-PVA 6 ms : Acer AL2416W

S-PVA 6 ms : Dell 2407WFP

P-MVA 8 ms : LG L245WP-BN

TN 5 ms : Samsung SyncMaster 245B

P-MVA 8 ms : ViewSonic VX2435wm

TN 2 ms : Samsung SyncMaster 226BW série S


Page 5 - Angles de vision et films

Angles de vision
Nous photographions les écrans de chaque côté avec un angle de 50°. On se rend compte que les annonces d'angles de vision dans les caractéristiques sont parfois largement surévaluées.

Trois technologies au choix : TN, MVA et PVA, les deux dernières étant soeurs quasi jumelles. Pour comparaison, nous avons ajouté la troisième en page, l'IPS du Dell 3007WFP HC. Si vous avez l'habitude des comparatifs LCD chez nous, vous ne serez pas surpris par le résultat, tout à fait conforme à la normale.

A propos des angles de vision latéraux d'abord. L'écran IPS est, de loin, le plus doué. Si ce critère prime pour vous, cette technologie est celle qu'il vous faut. Derrière viennent les moniteurs en dalles TN. Il y a longtemps (enfin, plus de deux ans), les TN étaient assez catastrophiques de tous les côtés. Maintenant, en latéral ils sont assez doués pour autoriser un lecture confortable à plusieurs, même avec certains pas parfaitement face à l'écran. Puis viennent les PVA et les MVA, à égalité. Au delà de 40° sur les côtés, on perçoit une perte de contraste, mais elle reste modérée. En fait, les problème n'arrivent vraiment que quand on prend de la hauteur sur les écrans, ou quand on les voit d'en dessous.

Angle de vision vertical : l'écran IPS propose toujours une image quasi parfaite à 50° d'angle, et même au delà. C'est nettement moins plaisant sur les autres technologies. Les écrans PVA viennent derrière l'IPS avec une perte de contraste sensible assez vite. L'image reste visible, mais elle perd de son éclat. Le blanc est moins lumineux, le noir grisaille. L'image perd du relief. Même constat, encore plus rapide sur les dalles MVA. Enfin, le pire arrive avec les écrans TN. Vue de haut l'image perd tout son contraste, et d'en bas elle vire au noir. Ça complique nettement les choses quand on souhaite utiliser un tel écran en téléviseur. Suivant la taille des spectateurs, il faudra peut-être régler l'inclinaison du moniteur.



TN 3 ms : Iiyama Prolite B2403WS

PVA 6 ms : Samsung SyncMaster 245T


PVA 6 ms : Acer AL2416W


PVA 6 ms : Dell 2407WFP rev.4


MVA 8 ms : LG L245WP-BN


TN 5 ms : Samsung SyncMaster 245B


MVA 8 ms : ViewSonic VX2435wm


IPS 6 ms : Dell 3007WFP HC

A noter en plus un point masqué lors des tests pour ne pas pénaliser l'écran : le LG L245-BN dispose d'une dalle un peu brillante. Le résultat n'est pas aussi fort que sur les notebooks glossy, mais il faudra tout de même prendre garde aux lumières ambiantes dans la pièce, sous peine sinon de les voir dans l'écran et d'encre réduire sa visibilité.
Rendu dans les films

Idéalement, ces écrans 24 pouces Full HD devraient afficher des films parfaits. Hélas, ce ne sont pas des téléviseurs. De ce fait, les constructeurs n'y intègrent pas les circuits de correction d'image nécessaires pour masquer la compression MPEG, pour lisser les objets, pour l'upscaling des séquences non Full HD. L'image est affichée telle qu'elle est diffusée : compressée, avec des défauts de couleurs, d'aliasing...

Le 245T fait un peu mieux que les autres, du fait de son gamut étendu. Les dégradés affichés sont plus justes, moins marqués par la solarisation, qui s'affiche typiquement dans un coucher de soleil. Sur cet écran toutes les nuances sont plus fidèlement reproduites, il n'y a pas de vagues d'aplats. En revanche, ça ne change rien pour la compression ni pour le fourmillement, toujours très marqué sur ce produit.

L'écran Iiyama n'a ni gamut étendu, ni circuits de correction. Bilan : il y a de la solarisation dans les scènes complexes, et du bruit vidéo dans les aplats.

Quelque soit le moniteur, pour vraiment profiter de vos films quelque soit leur format d'encodage, reculez !

En l'absence de circuits de correction, il existe toutefois une solution, du moins si vous êtes équipés d'une carte récente ATI ou NVIDIA. Leurs drivers émulent cette correction, avec plus ou moins de bonheur, comme nous l'avions décrit dans notre article ATI et NVIDIA corrigent le fourmillement des LCD dans les films .


Page 6 - Iiyama Prolite B2403WS

Iiyama Prolite B2403WS

Au départ le Prolite B2403WS nous avait plû en tous points sauf un : la rémanence. Le constructeur a très mal réglé son écrand e base, et il nous a fallu fouiller pour trouver comment vraiment profiter du temps de réponse annoncé de 3 ms. Car de base, la réactivité de ce moniteur était la plus mauvaise de tous les 24 pouces, comparable à celle des écrans TN 8 ms. En fait, il faut se rendre dans l'OSD du moniteur, dans Divers activez OD – pour OverDrive. Et là, au lieu de 0 ou 5, choisissez un niveau à 2. Et là miracle, la rémanence diminue d'un coup considérablement !

Bilan : cet Iiyama Prolite B2403WS est un vrai coup de coeur de la rédaction. Il allie les principaux ingrédients nécessaires à un bon écran : une excellente réactivité (après réglage), des couleurs pré-calibrées (!!!), un prix démocratique (tout est relatif bien sur, mais il faut voir d'où les 24 pouces reviennent : le Dell 2407WFP était lancé à 1150 euros il y a presque pile un an), un design sympathique, un pied rotatif, ajustable en hauteur, avec mode pivot.

Le voici maintenant sous toutes ses coutures :




Esthétiquement, si nous devons exprimer un regret, c'est au niveau de de son pied. La forme est trop classique. Après, nous aurions préféré une finition métal au plastique, mais à ce prix...

Le prix justement, il est bas, mais on commence à murmurer que des concurrents mijotent des 24 pouces encore moins cher. Un prix TTC de 399 euros commence à circuler, sans qu'aucune référence n'y soit encore associé. Forcément, pour ceux à la recherche du plus grand écran au plus bas prix, l'option d'attendre est tentante. Mais à 100 euros de moins, il ne faut pas s'attendre à trouver un telle ergonomie, ni le rendu des couleurs pré-calibré de ce Prolite B2403WS.
Homogénéité des couleurs

En fait, l'écart maximum en luminosité entre deux points est de 22 %. C'est un résultat meilleur que la moyenne, aux alentours de 30%, mais un peu moins bon que sur le Samsung 245T, il est vrai plus haut de gamme. Donc : c'est un bon résultat.

A noter que rares seront ceux à détecter visuellement cet écart.


Page 7 - Samsung SyncMaster 245T

Samsung SyncMaster 245T

Le 245T dispose surtout de trois arguments :
- une connectique très riche (avec du HDMI),
- un gamut étendu,
- la fonction MPA, censée réduire la sensation de rémanence liée à la persistance rétinienne.

Pas de déception concernant la première partie : l'écran est effectivement très bien fourni.

Le gamut aurait été mieux servi si l'écran avait été pré-calibré en usine, ce que de toute évidence Samsung a négligé de faire. Du moins sur les premières séries, dont celle qui nous a été prêtée pour tests.
La fonction MPA : principe, efficacité
Reste la fonction MPA. Désactivée, nous sommes face à un écran normal avec image "statique". Une pression sur le bouton en question en face avant active le balayage. L'homogénéité y perd un peu, sensiblement même. Voici le fonctionnement vue par des photos en rafale prises avec un temps de pose de 1/400 seconde :


On devine à la lecture de ces images qu'il n'y a cette fois que 4 tubes CCFL (communément appelés Néons) pour assurer le rétro-éclairage, éteints à tour de rôle pour simuler un balayage. Le rôle de la bande noire générée est de nettoyer nos yeux de la trace lumineuse persistante émise par l'image N-1. Nous avons déjà rencontré ce système par deux fois chez BenQ, sur le FP241W Z, puis sur le FP241VW. Le premier était équipé de 16 tubes, le second de second de seulement 8. Samsung a donc encore coupé en deux. A tort finalement. A 16 comme à 8, on ressent une gêne occasionnée par ce balayage : un scintillement, assez typique finalement des écrans à tube 60 Hz. A ceci s'y ajoute une perte de contraste et d'homogénéité des couleurs, du fait de la très grande largeur des bandes, du moins comparées à celle d'un rayon de CRT.

Avec ses 4 tubes, le 245T est affecté du même souci de perte d'homogénéité et de scintillement.
Ce que Samsung fait mieux : la perte de contraste est négligeable cette fois.
Ce que Samsung fait moins bien : sur les applications testées, nous n'avons ressenti aucun gain en confort ; la rémanence perçue est toujours la même ! Bref, ça n'apporte rien, ça ne fait que dégrader l'affichage. Nous nous recommandons fortement d'oublier cette fonction, de la désactiver quel soit votre usage : films, jeux, web... Essayez-là quand même, on ne sait jamais. Mais ici, que ce soit dans les jeux ou dans les films, nous ne lui trouvons aucun intérêt.

Restent tout de même le gamut, l'ergonomie et l'homogénéité des couleurs de cet écran.
Gamut, rendu photo, rendu dans les films
Comme vu dans les pages précédentes, le gamut du 245T est bien l'un des plus étendu du marché. Il est l'un des rares écrans théoriquement capable d'afficher toutes les nuances capturées par un reflex paramétré sur un espace de couleur Adobe RGB. Petite déception quand même : le 245T n'est pas calibré. Et notre sonde, pourtant l'un des meilleures à nos yeux (LaCie Blue Eye Pro dernière version) n'a pas sur corriger toutes les nuances. Même après calibration, le rouge pur posait problème, avec un rendu à la limite du fluo. Espérons que d'autres sondes s'en sortiront mieux avec lui ; c'est tout à fait possible.

Le gamut étendu sur les téléviseurs apporte en principe un second avantage : les dégradés des films devraient être bien mieux rendus. Exit les aplats involontaires, la solarisation, le fourmillement est lui aussi réduit... Là encore, le 245T nous a un peu laissés sur notre faim. Les dégradés étaient bien plus justes, mais le fourmillement et les défauts MPEG étaient toujours très marqués. En fait, ce n'est pas une grosse surprise. Le 245T est avant tout un moniteur : Samsung n'y a pas intégré les circuits de correction vidéo présents dans ses TV LCD et plasma. Dommage, le 245T ne sera pas le premier écran parfait pour un usage mixte.
L'ergonomie en photo




Homogénéité des couleurs

Quand on a toutes les valeurs sous les yeux, on lit : 15 % d'écart maximum entre deux coins ; 4,6 % d'écart moyen entre tous les points. C'est l'un des meilleurs résultats, avec les mesures trouvées sur le Dell 2707WFP, et de ce fait une excellente nouvelle pour les graphistes.

Pour info : les écrans classiques sont souvent à 30% d'écart, et plus, entre deux coins.


Page 8 - Conclusion

Conclusion
Va-t-on assister à une déferlante du 24", comme cela s’est produit pour les 22" il y a peu ? Les fabricants sont très sceptiques, et à contrario nous pensons que cette diagonale va supplanter rapidement les 22" chez les utilisateurs avancés. Le seul frein à cette progression se situe en fait au niveau graphique, puisque pour pouvoir jouer aux derniers jeux en 1920x1200 une GeForce 8800 GTS 640 Mo, voir même une 8800 GTX, ne sont pas de trop. Pour les autres utilisations, une carte d’entrée de gamme sera suffisante.

Les stocks de 24" commandés témoignent du scepticisme des fabricants quant à la progression de cette diagonale et nous ne serions donc pas étonnés qu’il y ait des pénuries sur les meilleurs rapports qualité / prix de cette fin d'année - exactement comme ce fut le cas pendant 6 mois sur les 22 pouces. Dans le lot, on pourrait bien trouver l'écran Iiyama.

Lancé à un prix conseillé de 499 euros, il cumule à peu près tout ce que nous cherchons sur un écran polyvalent, sauf un angle de vision vraiment très large. Mais d'un point de vue ergonomie, réactivité, couleurs par défaut, prix, design : il est vraiment bien étudié. A l'heure actuelle, c'est le moins cher du marché. Mais sous peu d'autres écrans pourraient bien se glisser encore en dessous. Il est question de moniteurs 24 pouces à 399 euros d'ici Noël. Mais n'espérez pas trouver dessus un rendu calibré comme sur le B2403WS, ni une telle ergonomie.

L'écran Samsung 245T devrait lui plus plaire aux photographes professionnels, à condition qu'ils disposent d'une bonne sonde de calibration et d'un bon oeil, pour affiner manuellement les réglages. Dommage toutefois que Samsung n'ait pas précalibré son moniteur, et que la fonction MPA soit si peu efficace.

Et Dell alors ? Le 2407WFP vit ses dernières semaines. Dans plusieurs régions du monde, Dell a déjà présenté son successeur, le 2407WFP HC. En clair : c'est le même avec un gamut étendu. Aux Etats-Unis par exemple, il est proposé (en promo au moment où nous écrivons ces lignes) à 569 dollars (HT). Soit 411 euros HT, soit encore 492 euros TTC. Vous croyez au miracle ? Arrêtez, le père Noël n'existe pas en vrai. Il suffit de vérifier chez Dell.fr pour s'en rendre compte : le 2407WFP actuel, soit ancienne version, est à 981 euros TTC, hors promo. Dans sa grande bonté, Dell baisse parfois occasionnellement son prix à 730 euros environ : nous sommes encore loin du régime de faveur américain...


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