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Intel P35 Express, FSB1333 et DDR3
Cartes Mères
Publié le Lundi 21 Mai 2007 par Marc Prieur

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Page 1 - P35 Express



Sans que le besoin s’en fasse cruellement ressentir, Intel a décidé de donner un coup de jeune à sa gamme de chipset. Si le X38, successeur de l’i975X, ne verra pas le jour avant la rentrée, le P35 Express qui vient prendre la suite du P965 Express est déjà en boutique depuis quelques semaines. Quoi de neuf ?
Le P35 Express
Tout comme le P965, et contrairement à ce qu'indiquait les premières rumeurs, le P35 est une puce gravée en 90nm. Le MCH est composé de 45 millions de transistors, alors que l'ICH et ses 4.6 millions de transistors sont pour sa part gravés en 130nm. Côté TDP, celui du MCH est annoncé selon les documents à des valeurs comprises entre 16 et 18 watts, ce qui manque de précision d'autant qu'on n'a pas de détails sur ces valeurs : pour quels FSB et quelles mémoires sont-elles valable ? A titre de comparaison le P965 est spécifié à 19w avec un FSB de 1066 et de la DDR2-800.

Côté fonctionnalité, le premier point qui distingue le P35 du P965 c’est le FSB, puisqu’il supporte officiellement un FSB1333, contre 1066 pour ce dernier, soit respectivement 333 et 266 MHz « Quad Pumped ». Il ne faut toutefois pas perdre de vue que le P965 était capable d’aller bien au-delà de ses spécifications, puisque l’on peut facilement attendre 400 MHz, voir 500 MHz lors de gros overclocking, sur ce chipset. Les premiers processeurs supportant une telle vitesse de bus seront la série Core 2 E6x50, qui sortira à la mi-juillet. On trouvera entre autre un E6850 3 GHz à « seulement » 266$, soit un prix compris entre les E6600 et E6700 actuels (224 et 316$).


La gestion mémoire DDR2 n'a sur le papier pas été revue, avec au maximum de la DDR2-800 (soit la fréquence maximale validée par le JEDEC) et une contrôleur doté comme le P965 du Fast Memory Access. Par contre, le P35 est le premier chipset à supporter la mémoire DDR3, un type de mémoire mémoire sur lequel nous allons revenir en détail au cours des pages qui vont suivre. Le P35 se limite officiellement à la DDR3-1066, bien qu'il puisse aller plus loins en pratique comme c'est le cas pour la DDR2.

La gestion du PCI Express au niveau du northbridge, le MCH, reste classique puisque 16 lignes attribuables à un seul port sont gérées. Pour le reste, il faut donc faire appel, au southbridge, l’ICH, qui passe de la version 8 à la version 9 sur P35 Express, la liaison entre ICH et MCH se faisant toujours via un bus DMI à 2 Go /s (1 Go /s dans chaque direction). Comme l’ICH8 il gère de base 4 ports PCI Express, dispose d’un contrôleur Ethernet Gigabit intégré et gère 4 SATA de type AHCI 3 Gbits /s. Dans sa version DH il gère un total de 6 SATA, alors que la version R permet de gérer disposer sur ses 6 ports SATA de Matrix Storage (RAID 0/1/5/10), mais aussi de deux nouveautés, Rapid Recovery et Turbo Memory. Il faut également noter que les ports SATA de l’ICH6-R sont compatibles Port Multiplier, et peuvent donc via une puce additionnelle être dédoublés afin de gérer plusieurs périphériques.


Pour rappel le Matrix Storage dispose d’un argument intéressant face aux offres concurrentes, puisqu’il permet de créer deux RAID, 0 et 1, avec deux disques, afin de combiner sécurité pour les données sensibles et performances pour les autres. Le Rapid Recovery n’est qu’un mirroring amélioré, permettant d’avoir un clone permanent ou un clone non permanent qui n’est mis à jour que sur demande, la mise à jour ne prenant en compte que les fichiers modifiés.

Turbo Memory est en fait le nom trouvé par Intel pour une technologie déjà trouvable sur la plate-forme Centrino Santa Rosa : 1 à 4 Go sont intégrés dans le PC via une carte au format PCI Express x1, ceci afin d’utiliser les technologies ReadyDrive et ReadyBoost de Vista, qui utilisent cette mémoire afin de faire office de tampon en écriture mais aussi pour stocker les données détectées comme étant les plus demandées par SuperFetch.


Page 2 - Les cartes, la DDR3

Les cartes mères
Pour ce test, nous avons utilisés trois cartes mères bâties autour de ce nouveau chipset P35 Express. Les deux premières sont fabriquées par ASUSTeK, il s’agit des versions P5K Deluxe et P5K3 Deluxe, qui gèrent respectivement la DDR2 et la DDR3, alors que la carte mère Gigabyte P35C-DS3R est une combo. Ainsi, elle permet de disposer de deux slots DDR3, ainsi que de quatre slots DDR2, ce qui permettra une évolution en douceur.

ASUS P5K Deluxe

Du côté des fonctionnalités, ASUSTeK a ajouté à celles inclues dans le P965 Express un second port Gigabit géré par une puce Realtek PCI. On notera toutefois que le premier port n’est pas géré par le chipset, mais par une puce Marvell PCI Express. La FireWire est pris en charge par un contrôleur Agere, alors que c’est un AD1988B de Analog Device qui fait office de codec HD Audio. Enfin, ASUS a pris soin d’intégrer une puce contrôleur IDE/SATA JMB363 PCI Express, qui permet de gérer 1 port IDE classique ainsi que les deux ports e-SATA, et une puce WiFi Realtek ... USB (sic).

ASUS P5K3 Deluxe

La carte Gigabyte, qui ne se situe pas dans la même gamme, dispose d’un peu moins d’ajouts. Le réseau Gigabit du P35 ne semble pas déclencher des passions puisque Gigabyte utilise en lieu et place une puce Realtek PCI-Express, le même constructeur fournissant aussi le codec HD Audio, un ALC889A. Le contrôleur JMicron est également de la partie, cette fois pour le SATA interne qui atteint donc les 8 ports.

Gigabyte P35C-DS3R

En dehors de leur chipset, ces cartes ont une particularité commune puisqu’elles intègrent la dernière version des spécifications d’alimentation électrique des processeurs, ce qui leurs confèrent une compatibilité certaines avec les prochains Core 2 gravés en 45nm, connus sous le nom de Penryn. Toutes les cartes mères P35 Express seront à priori compatible, pour les cartes précédentes ce ne sera à priori pas le cas, mais la limitation n’étant pas lié au chipset il est possible d’avoir des cartes basées sur des chipsets plus anciens arriver dans de nouvelles révisions « Penryn ».

Jaune & Rouge : DDR2, Vert : DDR3

Côté performances, il faut noter qu’en l’état actuel des choses la carte Gigabyte est équivalente aux cartes ASUSTeK avec de la DDR2. Toutefois, en mode DDR3-1333 nous avons noté qu’elle était en retrait par rapport à la P5K3, tout en étant équivalente en DDR3-1067. De plus, la carte s’est avérée moins bonne en overclocking, n’atteignant pas les 450 MHz de FSB de manière stable. De fait, nous l’avons uniquement utilisée pour mesurer l’impact de la DDR3 sur la consommation, tous les autres tests de performances étant effectués sur les P5K et P5K3.
La DDR3
Par rapport à la DDR2, les principaux changements liés à la DDR3 sont d’une part la tension d’alimentation qui passe à 1.5V, contre 1.8V en DDR2 et 2.5V en DDR, ainsi que le prefetch. Ce dernier, qui était passé de 2n à 4n bits lors du passage de la DDR à la DDR-2, passe désormais à 8n bits. L’organisation interne des cellules mémoire a donc été modifiée pour obtenir un débit doublé sans augmenter leur fréquence au dépend de celle du buffer d’entrées / sorties et du bus mémoire externe.

DDR2 au dessus, DDR3 en dessous

Outre le gain de consommation que devrait apporter la DDR3, cette mémoire apportera donc un gain sensible en termes de bande passante puisque qu’elle sera à terme officiellement disponible dans des versions comprises entre la DDR3-800 et la DDR3-1600, soit le double de la DDR2 qui va de DDR2-400 à DDR2-800. Bien entendu comme pour la DDR et la DDR2 certaines puces devraient aller plus loin que ces spécifications officielles et on verra sûrement des puces fonctionnant en DDR3-2133 ce qui correspond à des barrettes de PC3-17000.

Côté latence la DDR3 n’apportera par contre rien de mieux, puisque chez Micron par exemple on sera selon les puces dans les intervalles suivant :

- DDR3-800 : 5-5-5 à 6-6-6
- DDR3-1066 : 6-6-6 à 8-8-8
- DDR3-1333 : 8-8-8 à 10-10-10
- DDR3-1600 : 9-9-9 à 11-11-11

Bien entendu il s’agit ici de cycles d’horloges, tout ceci est donc à rapporter à la fréquence et une DDR3-1600 en 10-10-10 n’aura pas des accès plus lents qu’une DDR3-800 5-5-5 puisqu’elle est cadencée deux fois plus vite. Il faut noter qu’une puce de DDR3-800 en 5-5-5 devrait offrir des accès légèrement moins rapide qu’une DDR2-800 en 5-5-5, les cellules mémoire fonctionnant en interne à 100 MHz dans le premier cas et 200 MHz dans le second.


Pour ce test, Corsair à pu nous fournir ses premiers modules de DDR3, les CM3X1024-133C9DHX. Encore à l’état d’échantillon, les barrettes que nous avons eues en notre possession sont spécifiées pour un fonctionnement en DDR3-1333 avec des latences de 9-9-9-24.

En pratique voici les timings que nous avons pu obtenir de manière stable sur ces barrettes sur P5K3 :

- DDR3-800 en 5-5-5-15 à 1,8V
- DDR3-800 en 6-6-6-18 à 1,5V
- DDR3-1067 en 7-7-7-20 à 1,5V
- DDR3-1067 en 8-8-8-22 à 1,5V
- DDR3-1333 en 8-8-8-22 à 1,9V
- DDR3-1333 en 9-9-9-25 à 1,5V

Comme vous pouvez le voir nous avons pu descendre d’un cran par rapport aux spécifications officielles, avec des hausses de tension variables. On notera toutefois que les puces Qimonda ne semblent pas être les plus performantes en DDR3 puisque d’autres puces permettent déjà un fonctionnement en DDR-3 1067 en 6-6-6 par exemple, chose impossible avec ces barrettes. On peut faire confiance à Corsair pour les utiliser sur ses barrettes Dominator, les DHX étant le modèle « classique ».

Mise à jour du 22/05/2007

Kingston a pu nous fournir un kit de 2 Go de KHX11000D3LLK2/2G, cette fois basé sur des puces Elpida. Les résultats sont meilleurs puisque nous avons pu atteindre les réglages suivants de manière stable :


- DDR3-800 en 5-5-5-15 à 1,5V
- DDR3-800 en 6-6-6-18 à 1,5V
- DDR3-1067 en 5-6-5-15 à 1.9V
- DDR3-1067 en 6-6-6-18 à 1,5V
- DDR3-1067 en 7-7-7-20 à 1,5V
- DDR3-1067 en 8-8-8-22 à 1,5V
- DDR3-1333 en 6-7-6-18 à 1,9V
- DDR3-1333 en 7-7-7-20 à 1,5V
- DDR3-1333 en 8-8-8-22 à 1,5V
- DDR3-1333 en 9-9-9-25 à 1,5V


Comme vous le constater deux réglages ont nécessités une tension supérieure à 1.5V, DDR3-1333 en 6-7-6-18 et DDR3-1067 en 5-6-5-15, mais sachant que ces barrettes sont à la base certifiées pour un fonctionnement en DDR3-1375 à 1.7V en 8-8-8-23 et étant donné les résultats des barrettes Corsair, le fait de supporter ces timings est déjà une excellente chose.


Page 3 - DDR3 vs DDR2

DDR3 vs DDR2
Nous nous intéressons tout d’abord à l’aspect consommation, sur la carte Gigabyte combo gérant les deux types de mémoire. Afin d'obtenir des mesures précises nous avons mesuré via un ampèremètre les intensités fournies à la carte mère via sa prise ATX, ce qui nous permet d'éliminer la consommation processeur et une partie de la consommation graphique.


Au repos, on gagne environ 2 watts par rapport à la DDR2 (2x1 Go de Corsair PC8500), l’écart montant à 5 watts en charge (sous Prime95). On notera toutefois que pour avoir des timings équivalent il a fallu passer la DDR3 à 1.8V, soit la même tension que la DDR2. La consommation était alors supérieure de 1 watts au repos mais restait inférieure de 1 watts en charge. Pour un PC de bureau la consommation de la DDR3 n’est donc pas un critère très important, par contre elle devrait l’être plus sur portable.

Le chipset P35 Express propose de nombreux ratios entre fréquence du bus processeur et fréquence de la DDR3, voici pour information les choix qui sont disponibles sur P5K3 Deluxe :

- FSB1066 : DDR3-800, DDR3-889, DDR3-1067
- FSB1333 : DDR3-800, DDR3-833, DDR3-1000, DDR3-1067, DDR3-1111, DDR3-1333

Voyons maintenant comment se comporte la DDR3 du côté des performances, dans un premier temps avec un Core 2 E6750, cadencé à 2.67 GHz en FSB1333, sur P5K et P5K3. Nous avons utilisés 4 mesures, le débit en Mo /s et sa latence en cycle mesurés par ScienceMark 2, le temps de compression de fichiers avec WinRAR 3.7 ainsi que le framerate mesuré sous Far Cry. Ces deux applications « pratiques » ont été choisies car elles sont assez sensiblement impactées par la vitesse du sous système mémoire, ce qui n’est pas toujours le cas.


La première chose que l’on remarque, c’est que la DDR3-800 en 5-5-5 est légèrement plus lente en termes de latence, comme nous l’avions prévu, ce qui la place 1 à 1.5% derrière la DDR2 dans nos tests pratiques. La deuxième chose, c’est que la DDR3-1333 ne tire pas notablement son épingle du jeu par rapport à la DDR2-1067 et offre des performances qui ne sont que très légèrement supérieures.

En ce qui concerne le duo latence et fréquence, on peut noter que la DDR3-1333 CL9 est plus rapide que la DDR3-1067 CL7, elle-même supérieure à la DDR3-800 CL5. En DDR2, la DDR2-1067 CL6 est équivalente à la DDR2-800 CL4, alors que DDR2-800 CL5 et DDR2-667 CL3 se valent. Pour finir, il ne faut pas perdre de vue qu’en prenant la plus lente et la plus rapide des configurations mémoire, on arrive à un gain de 14% sous WinRAR et 10% sous Far Cry. La mémoire n’as pas vraiment l’impact sur les performances que certains lui confèrent !


Est-ce que l’écart entre DDR2 et DDR3 change avec un FSB plus important ? Pour se faire, tout en conservant une fréquence de 2.67 GHz nous avons utilisé un FSB1777 (444 MHz), voici les résultats obtenus :


L’augmentation du FSB n’est pas en faveur de la DDR3, au contraire même puisque la DDR2-1067 creuse un net écart. Il semble tout simplement ici que le ratio FSB:DRAM de 2:3 utilisé soit moins efficace que le 1:2 nécessaire en FSB1333, puisque malgré la hausse de la fréquence du bus les performances applicatives font du sur place.


Page 4 - FSB1333 vs FSB1066, Core 2 E6850

FSB1333 vs FSB1066, Core 2 E6850
Le P35 Express est le premier chipset à supporter officiellement le FSB1333, pour autant, il faut bien dire que cette fréquence est déjà supportée par tous les chipsets un minimum potable du marché. Qu’apporte en pratique un FSB1333 en termes de performances ? Voici quelques tests à 2.66 GHz :


Si la bande passante mémoire s’envole, avec des gains de 18% environ, les performances en pratique sont assez peu impactées : 0.8 à 1.2% sous WinRAR, 1.7 à 1.9% sous Far Cry.


En fait le plus intéressant dans les processeurs E6x50 qui sortiront à la mi-juillet, ce n’est pas vraiment leur FSB, mais leur prix d’une part, 266$ le E6850 à 3 GHz par exemple, ainsi que les caractéristiques du nouveau stepping G0. Nous avons pu en effet mettre la main sur un exemplaire de ce processeur qui s’est avéré être assez prometteur.


Premier point, comme vous pouvez le voir la consommation en charge du processeur, mesurée via un ampèremètre sur l’ATX12V, est en baisse de 10 watts par rapport au X6800. Deuxième point, ce processeur est très à l’aise en overclocking puisque nous avons pu atteindre les 9x375 Mhz de manière stable tout en conservant un VCore de 1.325V. Pour ceux qui se posent la question, à fréquence égale les performances de ce nouveau stepping ne bougent pas d’un iota.


Le seul point négatif se situe au niveau de la montée en FSB de cet E6850. Notre échantillon était limité de lui-même à 450 MHz environ, soit une valeur très basse : il est connu que tous les Core 2 ne sont pas égaux devant le FSB mais ceci permet de voir que le fait d’être sur un processeur officiellement « FSB1333 » ne permet pas forcément d’aller plus haut qu’un « FSB1066 ».


Page 5 - P35 Express – Mémoire

P35 Express – Mémoire
Après avoir passé en revue la DDR3, nous allons désormais nous intéresser au couple P35 + DDR2, qui est très certainement celui qui sera le plus utilisé. Par rapport au P965, le P35 supporte comme nous vous l’avons indiqué en introduction de manière officielle la DDR2-1067, mais il a également pour caractéristique de nécessiter, en théorie tout du moins, de la DDR2-667 au minimum.

Ainsi, la P5K Deluxe propose les modes suivant selon le FSB :

FSB1066 : DDR2-667, DDR2-800, DDR2-889, DDR2-1067
FSB1333 : DDR2-667, DDR2-800, DDR2-833, DDR2-1000, DDR2-1067, DDR2-1111, DDR2-1333

Comme le P965, le P35 ne permet donc pas d’utiliser une fréquence mémoire inférieure à au bus système, puisqu’on est au minimum dans un rapport de 1:1, par exemple en FSB1333 (333 MHz Quad Pumped) et en DDR2-667 (333 MHz DDR). En FSB1066 le mode synchrone n’est même plus proposé, et il faut absolument passer par de la DDR2-667. Il est d’ailleurs fort probable que certaines cartes mères ne démarrent tout simplement pas avec une mémoire dont le SPD ne renverrait pas d’informations pour un mode DDR2-667 au minimum, même si en pratique la barrette pourrait supporter cette fréquence.

Quelles sont les performances du contrôleur mémoire du P35 Express ? Pour le savoir nous avons mesuré les performances de la P5K Deluxe d’ASUSTeK face à la P5B Deluxe (P965), à la P5W-DH Deluxe (i975x) mais aussi à la P5N32-E SLI (nForce 680i). Voici tout d’abord les résultats obtenus en FSB1066 :


En DDR2-800, i975X et nForce 680i sont les plus rapides, à condition pour ce dernier qu’il soit en mode « 1T », chose qui n’est pas possible avec toutes les barrettes, car dans le cas contraire il se retrouve en dernière position, proche des P965 et P35 sous Far Cry mais plus éloigné sous WinRAR. P965 et P35 offrent pour leur part des performances très proches, qui sans être dramatiques sont tout de même en pratique 3-4% inférieures à celles d’un 975x par exemple dans des applications dépendantes du sous-système mémoire.

Cet écart est compensé par la DDR2-1067, puisque cette fois le nForce 680i ne peut pas faire prévaloir son mode 1T que nous n’avons pas pu faire fonctionner, alors que l’i975x est trop instable avec 2 barrettes de 1 Go de mémoire et un tel réglage (officiellement, il se limite à la DDR2-667). Grâce à la DDR2-1067 5-5-5, les P35 et P965 se positionnent au niveau des nForce 680i et i975X en DDR2-800 4-4-4.


Quid des performances en FSB1333 ? La encore l’utilisation de divers réglages mémoire permet au final d’obtenir des performances très proches, l’écart étant inférieur à 1% sous Far Cry. Sous WinRAR, l’i975x tire toutefois son épingle du jeu avec 1.7% de mieux que son plus proche poursuivant. A mémoire équivalente, P965 et P35 offrent des performances très proches.

En attendant un comparatif chipset plus complet, nous passons maintenant à un duel entre P965 Express et P35 Express abordant des points plus précis tels que la gestion du PCI Express, le Serial ATA, le RAID, l’USB 2.0 ou encore l’overclocking.


Page 6 - P35 Express – PCI Express

P35 Express – PCI Express
Sur le papier, le P35 n’apporte rien de plus par rapport au P965 du côté de la gestion du PCI Express. Le MCH gère donc 16 lignes, qui ne sont attribuables qu’à un seul périphérique contrairement au 975x qui peut gérer 2x8 lignes. Le second port PCI Express x16 que l’on trouve sur certaines cartes mères utilise en fait 4 lignes PCI Express de l’ICH. Ceci a bien entendu un impact non négligeable sur les performances dans certains cas, que nous allons illustrer via 3 tests distincts :

- Serious Magic, un test qui effectue un téléchargement de la carte graphique depuis le système
- SPECViewperf9 UGS Teamcenter, une charge graphique OpenGL simulation une utilisation professionnelle très lourde
- 3DMark2006, ici le score pour les deux scènes HDR/SM3.0 en 1920*1200


La carte graphique utilisée est une GeForce 8800 GTX de NVIDIA, couplée à un E6700 et à 2 Go de DDR2-800 4-4-4-12.


Le test de téléchargement montre logiquement une forte baisse du débit, qui n’est toutefois pas divisé par 4. En x16, on était à 30% du débit théorique, ce chiffre atteignant 69% en x4.


SPECViewperf montre un ratio de performance similaire, le fait de passer en x4 est donc loin d’être négligeable en termes de performances pour ce type de charge très lourde.


3DMark06, qui représente une charge graphique plus proche des jeux de dernière génération, est impacté, mais dans une moindre mesure. Le fait de passer d’un port x4 à un port x16 fait tout de même gagner 27 à 29% de performances !

Comme vous pouvez le voir il est vraiment dommageable que Intel ne permettant pas de faire mieux qu’un port x4 sur second port PCI Express. La solution utilisée par l’i975x, à savoir séparer ses 16 lignes entre deux périphériques, est plus avantageuse car l’impact sur les performances ludiques d’un port x16 est faible.

Il faudra donc attendre le futur X38, qui devrait permettre de gérer deux ports x16 via son MCH, pour disposer d’un chipset DDR3 capable de gérer correctement deux cartes graphiques, qu’elles soient gérées de manières individuelles ou couplées. A défaut d’être compatible SLI, qui reste chasse gardé de NVIDIA et de ses nForce, le P35 est en effet comme le P965 compatible CrossFire.


Page 7 - P35 Express – SATA, RAID, USB 2.0

P35 Express – Serial ATA et RAID
Pour tester l’interface Serial ATA, nous avons utilisé d’une part un Raptor WD1500ADFD, et d’autre part un RAID de deux Raptor WD740GD. Nous commençons par les performances en mode SATA classique, avec et sans NCQ, mesurée à l’aide d’IOMeter.

IOMeter est utilisé pour simuler la charge dans un environnement multi utilisateur, en l’occurrence en utilisant une charge de type serveur de fichier constituée à 80% de lecture et 20% d’écriture le tout de manière 100% aléatoires sur le disque. Dans ce type le NCQ peut être particulièrement utile. Nous avons testé IOMeter avec un nombre de commandes concurrentes allant de 1 à 128 : évidemment avec une seule commande le NCQ n’apporte rien, au contraire même puisqu’il entraine une légère surcharge au niveau des informations à gérer par le chipset.


Sans AHCI, les deux chipsets sont très proches, le mode AHCI qui permet pour sa part d’utiliser le NCQ est légèrement à l’avantage du P965.

Nous passons maintenant aux performances obtenues par un RAID 0 (stripping) de deux Raptor WD740GD, tout d’abord sous HD Tach :


Les performances en lecture du cache mais aussi en lecture et écriture séquentielle sont très proches. Les valeurs reportées sont ici les maximums enregistrés. Voyons voir ce qu’il en est sous IOMeter :


Cette fois c’est le P35 Express qui s’avère légèrement plus rapide que le P965.
USB 2.0
Quid des performances de l’interface USB 2.0 ? Nous avons effectué une série de test, à savoir la copie vers un HDD Externe LaCie de 2 Go de fichier, puis son rapatriement, tout en mesurant débit et utilisation processeur. La vitesse maximale de l’interface, est également mesurée en adressant via HD Tach la mémoire cache du disque dur externe.


Débits en légère baisse, taux d’occupation en légère hausse, le P35 derrière le P965 ici. Bien entendu ca n’a rien de dramatique mais c’est notable.


Page 8 - ASUS P5K vs P5B – Conso & Overclocking

ASUS P5K vs P5B – Conso, Overclocking
Consommation

Avant d’aborder plus spécifiquement l’overclocking du P35 Express par rapport au P965 Express au travers d’un match entre les deux cartes phares d’ASUTeK, les P5K Deluxe et les P5B Deluxe, nous avons mesuré la consommation de ces cartes via un ampèremètre mesurant les intensités arrivant sur les différentes lignes au niveau du bloc ATX. Ceci nous permet d’écart de la mesure la consommation processeur, ce dernier étant alimenté via l’ATX12V, ainsi qu’une partie de la consommation de la carte graphique qui arrive via la prise PCI Express 6 broches. Les mesures ont été faites avec 2x1 Go de DDR2-667, un E4300 au repos puis en charge sous Prime95, et une Radeon X1950 Pro :


Comme vous pouvez le voir, les mesures sont comparables.

Overclocking & FSB

Nous commençons donc par l’overclocking du chipset, ce avec deux CPU distincts : un Core 2 Duo X6800, et un Core 2 Quad Q6600. Ne sont reportées ici que des fréquences validées par 2 à 4 instances de Prime95 pendant 15 minutes.

Sur la P5B Deluxe, nous avons pu atteindre avec le X6800 les 510 MHz de FSB sans toucher à la tension chipset, puis les 530 MHz avec une tension passée de 1.25 à 1.45V. Sur la P5K Deluxe, ces mêmes 530 MHz ont pu être atteints à tension d’origine, 1.4V au niveau du chipset et 1.7V au niveau du réglage CPU PLL ayant permis d’atteindre les 540 MHz. Il faut de plus noter que si sur la P5B Deluxe il fallait passer dès les 430 MHz la tension à 1.45V afin de ne pas avoir un slot PCI Express se configurant en x1 au lieu de x16, nous n’avons pas rencontré de souci de ce type sur la P5K Deluxe. Comme sur P965 sur de hauts FSB une ventilation active du chipset ne sera pas un luxe (ou un watercooling), pour notre part nous y avons recouru à partir de 500 MHz.

Chiffre rond mais instable

Sur Q6600, les résultats sont encore meilleurs puisque si la P5B Deluxe nous limitait à des FSB de 340, 360, 370 et 380 MHz avec des tensions chipset de 1.25, 1.45, 1.55 et 1.65V, nous avons pu atteindre sur la P5K Deluxe 470 MHz aux tensions d’origines et 480 MHz en poussant le chipset à 1.55V et le CPU PLL à 1.7V.

Performances & FSB

La fréquence ne fait pas tout pour ce qui est du FSB, la P5B Deluxe étant bien connue pour utiliser des latences au niveau du chipset bien plus élevées dès que l’on passe les 400 MHz. Est-ce qu’il en est de même sur la P5K Deluxe ? Pour le savoir, nous avons effectué divers tests de performances, toujours à 2.67 GHz, mais en FSB1066 (266), FSB1333 (333) et FSB1777 (444). Il faut noter au passage que contrairement à la P5B, sur la P5K la modification du ratio processeur se trouver dans le menu JumperFree, ce qui évite de devoir se balader au travers de deux menus distincts pour ce type de réglage.


Alors que sur P5B les performances en FSB1777 sont mauvaises, la fréquence ne suffisant pas à compenser les latences trop élevées par rapport au FSB1333, la P5K ne subit pas ce genre de phénomène et est de fait 3 à 4% plus performante.

Fréquence & mémoire

Nous conclurons ce test avec un test de montée en fréquence mémoire en ratio FSB:DDR de 1:2, effectuée avec 2x1 Go de PC2-6400 Crucial Ballistix Tracer configurées en 5-5-5-15 à 2.25V, puis avec 4x1 Go du même type de mémoire.


Sur P5B Deluxe les fréquences maximales sont de 590 MHz avec 2 barrettes et 570 MHz avec 4, une augmentation de la tension chipset n’ayant pas d’effet positif sur la montée en fréquence.

Sur P5K Deluxe, à la tension d’origine sont de 600 MHz avec 2 barrettes et 550 MHz avec 4. L’augmentation de la tension du chipset ne permet pas d’aller plus loin avec 2 barrettes, par contre on atteint respectivement 560, 580 et 590 MHz à 1.4, 1.55 et 1.7V avec 4.


Page 9 - Conclusion

Conclusion
Simple évolution du P965 Express, le P35 Express n’a donc rien de révolutionnaire. Comme la DDR2 à son époque, la DDR3 mettra du temps à s’imposer, via l’arrivée de mémoires offrant de meilleures combinaisons entre fréquence et latence. En attendant, la DDR3-1333 ne permet pas d’obtenir de gains de performances notables par rapport à la DDR2-1067, et alors que les prix de la DDR2 sont à leur plus bas historique cette nouvelle mémoire qui sera forcément onéreuse arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.


Selon une célèbre boisson pétillante, les premières fois sont souvent difficiles, et les nouvelles technologies mémoire ne dérogent pas à la règle. La DDR3 ne devrait pas se distinguer de la DDR2 avant l’arrivée de chipsets gérant la DDR3-1600, et de processeurs quad core en FSB1333 ou 1600 capables de tirer partie de la bande passante mémoire disponible. Du coup, si les cartes combo telles que la Gigabyte P35C-DS3R sont sur le papier une très bonne idée, en pratique leur intérêt parait plus que limité. Autant opter pour un modèle classique, en DDR2 uniquement bien entendu, mode dans lequel les performances sont en fait équivalentes au P965.

En dehors de l’aspect mémoire, on regrettera que le P35 ne dispose pas d’une gestion plus souple des lignes PCI-Express du MCH, comme c’est le cas de l’i975x. Bien entendu, Intel proposera bientôt sur son X38 32 lignes PCI Express, ce qui lui permettra de gérer deux ports en x16. Ces ports seront en sus en PCI-E 2.0, norme qui offre un débit doublé ainsi qu'une possibilité de faire passer jusque 150W directement par le port. En pratique cette bande passante ne devrait pas être réellement exploitée avant quelques générations de GPU et l'alimentation peut toujours se faire via les connecteurs externes. Du coup, les cartes graphiques PCI-E 2.0 étant compatibles 1.0, la présence ou pas du PCI-E 2.0 ne semble pas être un critère essentiel.

Reste que le fait de permettre une gestion 2x8 sur le P35 n’aurait pas été un luxe et aurait amélioré les performances que les cartes soit ou non en CrossFire, le SLI étant pour sa part la chasse gardée des nForce.


Nous terminerons sur une note positive sur le P35 Express tel qu’il a été intégré par ASUSTeK sur la P5K Deluxe : si pour une utilisation classique cette carte ne change rien par rapport à la P5B Deluxe, en overclocking cette carte apporte, notamment du fait du chipset, des améliorations non négligeables. La montée en fréquence est encore plus aisée que sur P965, notamment sur quad core, le tout avec des performances en hausse et la compatibilité Penryn qui caractérise toutes les cartes P35 ... que demander de plus ?


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