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Nec MultiSync LCD2690WUXi : 1er 26 pouces
DiversEcrans
Publié le Mardi 2 Janvier 2007 par Vincent Alzieu

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Page 1 - 26 pouces : un 23/24 pouces killer ?

26 pouces : un 23/24 pouces killer ?
Les constructeurs ont l’intention de réitérer leur coup d’état de la fin 2006 : tout comme les 22 pouces ont à peu près tué les LCD 20 et 21 pouces (voir les 19), les 26 et 27 pouces devrait remplacer à court terme les actuels 23 et 24 pouces. La recette pour y parvenir est on ne peut plus simple, et d’ailleurs identique à celle des 22 pouces : proposer plus grand pour le même prix et dans la même technologie, mais avec une définition identique. Les 26 et les prochains 27 pouces sont en 1920 x 1200 pixels. Comme les 23 et 24 pouces. On n’affiche donc pas plus d’informations, mais on le fait en plus gros.

Comme d’habitude, il y a les partisans et les détracteurs de cette méthode. Nous y sommes pour notre part favorables : on y gagne en lisibilité, en confort dans les films et dans les jeux sans alourdir de manière inconsidérée le travail de la carte graphique.

Nous avons testé le premier 26 pouces du marché. Il est signé Nec, Ladies and Gentelmen, please welcome the very new Nec MultiSync LCD2690WUXi !!!
Bon, d’accord, c’est long. Bref, c’est un 26 pouces Nec.
La dalle : IPS 6 ms !
Là où les choses deviennent très intéressantes, c’est quand on découvre que cet écran n’est pas en dalle PVA, comme la quasi totalité des grands écrans, mais en dalle IPS avec un temps de réponse de 6 ms. Or souvenez-vous, nous en avons déjà croisé une dalle de ce type, IPS 6 ms. Chez Nec justement déjà. Sur le fameux MultiSync 20GX², le plus réactif des 20 pouces mais qui avait ce défaut d’être en dalle glossy. Soit en dalle brillante, sujette à de désagréables reflets dès qu’il reste un soupçon de lumière dans la salle.

Sur son 26 pouces Nec a opté pour du mat, on préfère.
Les tests
Sont lancés des tests de réactivité dans les jeux, de retard à l’affichage, de rendu vidéo (en SD, HD 720p, HD 1080p), une évaluation de l’ergonomie, de l’ouverture des angles de vision, de la qualité de l’interpolation ; bref, les écrans sont regardés sous toutes les coutures.

Pour la fidélité des couleurs, nous utilisons le colorimètre LaCie Blue Eye Pro nouvelle version, dérivé d’un outil Gretag et couplé à la nouvelle suite LaCie. Cet outil nous permet d’opposer la qualité d’affichage de l’écran (gamut et DeltaE) avec ses paramètres par défaut, tel que vous le recevez, avec les mesures après calibration. Les résultats sont parfois surprenants : vous aurez souvent intérêt à bien prendre le temps de corriger manuellement les couleurs, ou tout au moins les paramètres de contraste, luminosité et température de couleur.
L’étude de ces rendus sur 18 patchs nous permettent également d’en tirer des mires restituant visuellement les variations de couleurs sur une mire de gris idéale vs affiché.

Plutôt qu’une solution de mesure du temps à l’oscilloscope, non représentative à nos yeux de la réactivité réelle des moniteurs, nous photographions les écrans en plein travail. Nous capturons ainsi la rémanence. Le logiciel utilisé est Pixel Persistence Analyzer  (PixPerAn pour les intimes). Les images témoins de la rémanence sont capturées au réflex Canon 350D avec un temps de pose de 1/1000 s. Nous réalisons à chaque fois une cinquantaine de photos en rafale pour chaque test pour connaître précisément l’évolution de la rémanence entre deux images. Et cette fois ça marche : les photos sont fidèles à ce que nous ressentons dans les jeux. Soit dit en passant, nous n’avons pas abandonné nos tests pratiques pour autant : jeux, vidéo DVD et HD, surf...
Enfin, nous mesurons le retard à l’affichage des écrans en les opposant à un moniteur à tube.

La machine de tests est un PC assemblé maison autour d’un processeur AMD Athlon 64 3500+ et d’une carte graphique NVIDIA GeForce 7900 GTX.


Page 2 - Le LCD2690WUXi en photos

Le LCD2690WUXi sous toutes les coutures


Page 3 - Test : la rémanence

Test de réactivité

Le principe : une voiture défile de droite à gauche à grande vitesse. Le mouvement n’est pas parfaitement fluide. En fonction notamment de la vitesse du défilement, la voiture est dessinée en plusieurs positions successives. La voiture va très vite, les positions sont rapprochées : l’oeil perçoit un mouvement fluide.

écran parfait
écran avec rémanence de 2 images

Un écran sans aucune rémanence verrait chaque précédente image complètement s’effacer quand la nouvelle paraît. Ça c’est pour la théorie. En pratique, très souvent ça tarde. La ou les précédentes images s’effacent progressivement. On garde jusqu’à cinq images rémanentes sur certains écrans plats, d’où une traînée claire parfois visible derrière les objets.

Nous avons capturé cette rémanence à l’aide d’un appareil photo calé sur un temps de pause de 1/1000 s. Nous réalisons une cinquantaine de clichés par test. Nous récupérons ainsi tous les états de rémanence de l’écran, toutes les positions des voitures, du moment où elle est à son point maximal jusqu’à celui où la prochaine image va commencer à se dessiner, et donc où les précédentes sont le mieux effacées possibles.

Voici donc les deux états extrêmes entre lesquels la rémanence de ces écrans oscille.

IPS 6 ms : Nec MultiSync LCD2690WUXi


Le résultat ci-dessus n’est pas ce qu’on obtient d’emblée. Au départ, l’écran Nec est très lumineux. Or ça nous a sauté aux yeux lors des tests de jeux : la rémanence perçue avec la luminosité au maximum et au minimum n’est pas du tout la même. Au maximum c’est "horrible". Les flous sont fortement accentués : le test Pixperan l’a confirmé : il y a une voiture de rémanence d’écart entre les deux réglages.

Reste que, même avec la luminosité au minimum, le rendu n’est pas très impressionnant. Voici quelques écrans de référence pour situer le dernier Nec :


IPS 6 ms : Nec MultiSync 20WGX²


Clairement, le Nec 26 pouces est loinde proposer la réactivité du 20 pouces, alors qu’ils sont tous deux en dalles IPS avec des temps de réponse de 6 ms. Attention dérive ! Nous nous réjouissions ces derniers temps que les temps annoncés soient à peu près en corrélation avec les rémanences perçues, là ça vire.

S-PVA 6 ms : Dell 2407WFP

TN 5 ms : Fujitsu-Siemens L22-1W

IPS 16 ms : Nec MultiSync LCD2090UXi

Clairement, la réactivité de cette dalle déçoit. Il n’y a en fait aucun progrès depuis le Nec LCD2090UXi, un IPS 16 ms. A se demander si LG-Philips, le fabricant de la dalle, ou Nec n’ont tout simplement pas omis d’ajouter le 1 devant le 6 du temps de réponse.

En tout cas, ce qu’il faut en retenir, c’est que cette dalle est la plus lente de toutes. Même les TN 5 et 8 ms sont un peu plus réactives qu’elles. Cette rémanence n’est pas sans poser problème dans de nombreux contextes : animations, films… Sauf si l’on ne fait que poser son regard un très bref instant sur l’écran, il est difficile de ne pas la détecter sur une image en mouvement.


Page 4 - Test : le rendu des couleurs

Rendu des couleurs
Le rendu des couleurs est mesuré avec le colorimètre LaCie BlueEye Pro, en fait un colorimètre Gretag couplé avec une suite logicielle développée par LaCie.

Pour rappel, nous en tirons notamment une valeur nommée DeltaE, représentante de l’écart entre la couleur affichée et celle mesurée. Plus DeltaE est grand, moins l’écran est fidèle. Voici plus précisément comment interpréter les graphiques ci-dessous :
Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
Delta E < 1 : c’est parfait.

A chaque fois sont étudiés 18 patchs de couleurs, 16 résultats sont rapportés dans les graphiques.


Rien de glorieux : l’écran 26 pouces est correctement réglé mais on ne peut pas dire qu’il soit calibré. d’ailleurs, plus en détail ça donne :


Les gris sont justes, particulirèment bien rendus. En revanche, les tons vifs s’écartent de la réalité.

Maintenant, si vous optez pour un tel écran parce que vous êtes un professionnel du graphisme, peut-être disposez vous d’une sonde de calibration ? Si oui vous êtes sauvés. Car une fois calibré cet écran redevient tout à fait bon :



Cet écran présente un autre point fort étonnant : Nec avance une couverture de 91% du gamut NTSC. De fait, le gamut de ce moniteur est très supérieur à la moyenne. Tellement qu’il en vient même relativiser l’intérêt des écrans en backlight LEDs.

IPS 6 ms : Nec MultiSync LCD2690WUXi

IPS : Nec LCD2180WG LED

PVA : TV Sony KDL-32V2000

PVA : Dell 2407WFP

Nec ne nous a pas expliqué comment ils sont parvenus à ce progrès. Comparer ainsi les gamut de plusieurs écrans permet néanmoins de le deviner. Il sont de toute évidence équipé d’un système de rétro-éclairage meilleur que d’habitude (l’écran Dell est typique de ce que les LCD produisent habituellement). De même, il n’est toujours pas en backlight LED comme le Nec LCD2180WG. Son gamut est un peu plus court dans le vert.

En revanche, il est identique à celui du téléviseur Sony paré de tubes CCFL dits wide-gamut. A tous les coups Nec a implanté les mêmes, ou des similaires, sur son LCD2690WUXi. En tout cas, Nec gère mieux que Sony ce surcroît de couleurs : eux n’ont pas de décollement du gamut dans les rouges et les bleus.

Qui ce progrès concerne ? Ceux qui impriment des images pour un usage professionnel. Cet écran est l’un des rares capable de restituer fidèlement certains tons extrêmes pourtant distingués par les imprimantes (gamut blanc). Comparez une image sur ce moniteur et sur un autre : celui-ci affichera encore un dégradé là où un concurrent verra un aplat. Chez un graphiste en charge d’un catalogue, un photographe responsable du shoot de collections, un architecte, cette plus grande richesse des couleurs justifie entièrement l’investissement dans un tel écran !


Page 5 - Angles de vision et films

Angles de vision et films
Nul besoin de se pencher sur la fiche technique de l’écran Pour deviner la technologie qui se cache dans le dalle, ses angles de vision parlent pour lui. Ils sont très larges, si larges qu’aucun écran hormis ceux en dalles IPS ne délivrent aussi bien les images vues de côté :


C’est impressionnant, il n’y a pour ainsi dire aucune perte de contraste quand on voit l’écran de côté, d’au dessus ou d’en dessous. C’est donc un écran parfait Pour du bi-écran, pour présenter un travail à plusieurs personnes en même temps, pour regarder des films... de loin.


Car comme d’habitude, IPS = fourmillement marqué. Ces dalles accentuent considérablement le fourmillement des films. Tellement pour celle-ci que le travail de la carte graphique pour le masquer est insuffisant. A moins de vraiment beaucoup reculer (3 mètres) on le devine toujours.


Page 6 - Conclusion

Conclusion


Les notes de jeux et de films ne sont pas faciles à mettre. D’un côté, objectif, on ne peut que regretter le manque de réactivité de l’écran en disproportion avec le temps de réponse annoncé, ainsi que son fourmillement marqué dans les séquences vidéo. D’un autre côté, subjectif, jouer et visionner des films sur un écran 26 pouces s’avère très confortable, et ce même si l’on doit être gêné dans certaines occasions par des flous, des rendus imparfaits. On peut donc faire des concessions, même si l’on sait qu’il existe bien plus réactif ailleurs.

La note finale peut donc paraître élevée au regard de ces deux lacunes : il faut revenir au public vraiment concerné par cet écran pour la comprendre. Il s’agit d’un LCD pour professionnels de l’image, avant tout. Une fois calibré (étape indispensable sur ce moniteur, ne vous en passez pas, son prix ne signifie pas du tout que les couleurs sont justes d’emblée) le LCD2690WUXi se révèle être un moniteur capable de superbes couleurs, bien plus riches que la moyenne, lui distingue des dégradés invisibles sur les LCD classiques même très hauts de gamme, le tout avec des angles de vision quasi totaux et un prix assez proche de celui des écrans 24 pouces.

Toutefois, le "assez proche" ne signifie pas "identique". Dell est régulièrement en promo sur son 2407WFP, qui passe dans ces périodes d’un prix de 1100 € à 810 € environ. Cette fois l’écart entre les Dell et le Nec est du simple au double, et du coup carrément excessif pour qui n’a pas besoin d’un gamut aussi large. Surtout que le Dell est plus réactif.
Quels autres 26 et 27 pouces ?
Chez les 26 pouces tout d’abord, il devrait en débarquer un courant janvier chez Acer, sous la référence AL2623W. En règle générale les produits Acer sont plus abordables que ceux de Nec. Ce devrait être une nouvelle fois le cas ici, puisque l’AL2623W est attendu aux alentours de 1250 euros. A noter qu’il est déjà arrivé en pré-commandes en Allemagne , où on le trouve à moins de 1100 euros. En revanche, les rendus de couleurs Nec sont souvent plus justes que ceux d’Acer. Ce n’est pas gagné non plus qu’il fasse appel à des tubes dits wide-gamut comme le Nec LCD2690WUXi.

Deux 27 pouces sont également attendus dès janvier, l’un chez Dell, l’autre chez Samsung. Changement de technologie à priori : ces deux moiteurs devraient être en dalles PVA, avec des taux de contraste de 3000:1. D’expérience, puisque nous avons déjà testé des dalles similaires dans de plus petits formats, le temps de réponse annoncé de 6 ms devrait leur assurer une meilleure réactivité dans les jeux que la dalle 26 pouces IPS testée. Le pitch lui passe à 0,303 mm – cette fois c’est gros, plus que sur les écrans 15 pouces (reprenez le graphique en première page pour comparer). Manque le prix de ces écrans, toujours inconnu.


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