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Le Wi-Fi MIMO
Divers
Publié le Mercredi 29 Mars 2006 par Raphaël Docher

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Page 1 - Introduction, Rappel



Les réseaux sans fil connaissent une croissance constante depuis leur mise sur le marché il y a déjà quelques années. Les routeurs sans fil sont devenus des produits très populaires au point que les versions classiques sont nettement moins mise en avant. Les gammes de produits évoluent constamment au gré des innovations officielles – et officieuses – qu’incluent les constructeurs.

Depuis quelques mois une nouvelle technologie censée révolutionner le sans-fil fait de plus en plus parler d’elle : Le MIMO. Ses bienfaits seraient nombreux et représenteraient l’avenir du sans-fil. Cependant, ce ne serait pas la première fois qu’une nouvelle technologie, censée repousser de manière considérable les limites du sans-fil, se montre dans les faits plutôt décevante.

Alors le MIMO, Esbroufe marketing ou véritable avancée ? Réponse en pratique à l´aide de solutions proposées par plusieurs fabricants.
Petit rappel
Les premières technologies sans fil grand public sont apparues sur le marché en 1999, avec leur intégration optionnelle au sein des portables Apple, avant d’être démocratisées sur PC par Intel et son Centrino en 2003. Elles étaient basées sur deux normes fixées par l´IEEE : la 802.11a et 802.11b. La première annonçait une bande passante de 54Mbps en utilisant des fréquences autour de 5 Ghz, la deuxième plafonnait à 11Mbps sur une fourchette de transmission se situant dans les 2,4 Ghz. Moins chère et offrant une portée accrue, c´est cette dernière qui s´est rapidement imposé sur ce marché émergeant.

Mais en pratique, tout n´était pas rose : Les débits réels étaient équivalent, au mieux, à 50-60% de la bande passante théorique, et surtout, les portés étaient assez aléatoires, car excessivement dépendante de l´environnement, et tout obstacle amputait sérieusement la couverture du réseau. Cela restait suffisant pour des communications légères entres postes, notamment du partage de connexion Internet, mais tout gros transfert de fichiers devenait vite décourageant.

Fort de ce constat, et face à la réelle demande de la part des utilisateurs souhaitant s´affranchir de l´Ethernet (et surtout des fils), il fut ajoutée une nouvelle norme de transmission, la 802.11g, qui propose une bande passante de 54Mbps. Utilisant la même plage de fréquence que le 802.11b, elle est ainsi compatible avec cette dernière, et permis une évolution en douceur des réseaux 802.11b déjà existant. Ceci ajouté à une chute continue des prix et à une relative simplification de mise en œuvre ont contribué à une démocratisation d´importance du sans-fil.

Cependant cela restait une évolution, et la norme manquait encore d´efficacité face aux usages pratiques auxquelles elle devait faire face, notamment avec la forte croissance des débits de connexion à Internet : être bridé non pas par son modem, mais par son réseau sans fil, c´est plutôt rageant. Les utilisateurs deviennent également exigeant et veulent par exemple pouvoir écouter de la musique ou regarder de la vidéo de la manière la plus confortable possible, et ce en se souciant le moins possible des distances et obstacles qui composent leur environnement.

Voilà pourquoi une nouvelle norme fut une nouvelle fois mise en chantier en janvier 2004: le 802.11n. Actuellement en cours de finalisation, une première ébauche ayant été validé en mars, il apporte comme principale évolution la technologie connue sous le nom de MIMO, dont le principe essentiel est d’utiliser simultanément plusieurs canaux. Les premiers chipsets suivant la première ébauche de la norme sont tout juste annoncés et les périphériques devraient dans le meilleur des cas être disponible en juin, mais on ne sait pas encore quand le 802.11n sera entièrement finalisé.

Officiellement donc, il n’existe pas encore de périphériques 802.11n. Les périphériques testés dans cet article répondent tous par défaut à la norme 802.11g, mais « empruntent » tous la principale nouveauté de la norme n : le MIMO.


Page 2 - Le MIMO, Compatibilité 802.11n

Le MIMO
Les technologies sans fil se basent sur le même principe : l’envoi et la réception de données sous forme d’ondes électromagnétiques, émises à des fréquences précises. Dans le cadre des normes 802.11g et n, la plage de fréquence utilisée va de 2,400Ghz à 2,497Ghz. Ce faisceau est divisé en 14 canaux de 20Mhz chaque, et tous les périphériques d’un réseau sans fil doivent utiliser le même canal pour pouvoir communiquer entre eux.

Une des principales contraintes des réseaux sans fil consiste en l’obligation pour le périphérique émetteur d’obtenir un accusé de réception de la part du receveur avant d’envoyer un nouveau paquet de données. Il en résulte une baisse certaine de la bande passante disponible et donc une chute des débits pratique.

Un autre fort handicap tient à la nature des ondes et de leur comportement avec l’environnement : elles sont victimes de rebond, d’absorption et d’atténuation suivant les obstacles et les distances parcourues. La qualité de la transmission baisse de façon drastique et réduit à la fois portée et débits. C’est sur ce point que se concentrent les innovations technologiques telles que le MIMO afin d’obtenir les meilleures performances possibles en réduisant au maximum l’influence de l’environnement

Acronyme de Multiple In, Multiple Out, son principe, basé essentiellement sur un algorithme, est simple : plutôt que d´envoyer un seul signal sur une seule fréquence donnée, comme le fait jusqu´à présent n’importe quel périphérique sans-fil 802.11a, b ou g, il est envoyé plusieurs signaux différents à des fréquences proches pour à la fois augmenter le débit et la portée du réseau.

La première particularité du MIMO passe donc par l´utilisation simultanée de plusieurs antennes émettrices et réceptrices. L´algorithme qui gère le MIMO est ainsi capable de découper l´information à transmettre et de la faire transiter parmi tous les émetteurs mis à sa disposition. A l´autre bout, le périphérique receveur, bien sûr utilisant lui aussi cet algorithme, est capable de réorganiser les données qu´il reçoit. Dans les faits, un périphérique compatible Mimo se verra ainsi équipé de 2 à 8 antennes (voire plus), chacune émettant sur un canal précis. Plus elles sont nombreuses, et plus les débits (théoriques et réels) augmentent. Ainsi il est annoncé pas moins de 600Mbps (100Mbps réel) dans le cas où une dizaine de flux seraient mis à contribution.

La deuxième particularité du MIMO est la capacité de l´algorithme de composer avec les obstacles rencontrés. Chaque signal émis passe par un chemin différent et utilise les propriétés de rebond des ondes pour atteindre sa destination. De plus ces parcours sont dynamiques, et au cas où un des signaux ne parvient plus à transiter de manière efficace (à cause d´un brouillage localisé ou d´un nouvel obstacle), le périphérique définira un autre chemin pour faire transiter le signal.
Compatibilité 802.11n ?
Il faut noter que si il existe déjà des périphériques MIMO, ceux-ci ne pourront pas évoluer vers la norme n lorsuqe celle-ci sera disponible. Aucun pilote, aucune mise à jour du firmware ne pourront les rendre compatible avec la nouvelle norme. On ne peut guère plus espérer qu’un fonctionnement basique en mode g, leurs fonctions MIMO ayant forte chance d’être inopérante dans le cadre d’un réseau qui serait en n ...

Pire encore, les chipsets n actuels rencontreraient a priori des problèmes de compatibilité avec les réseaux b et g, ce qui inclus également les périphériques dits MIMO. On peut raisonnablement penser que ces problèmes sont temporaires car ce serait aller à l’opposé de la politique de compatibilité en œuvre depuis plusieurs années. Cependant, cela n’empêchera certainement pas certains fabricants de proposer du matériel utilisant ces premiers chipsets, méfiance donc si vous souhaitez faire cohabiter du b/g et du n.


Page 3 - Le test

Avant propos
Le problème quand on teste du matériel sans-fil, c´est qu´il est impossible d´envisager tous les cas de figure étant donné que les performances réelles, que ce soit en débit ou en portée, sont totalement dépendantes de l´environnement.

Il ne faut donc pas prendre les résultats annoncés dans les pages suivantes comme argent comptant, car dans d´autres circonstances, les performances pourraient être différentes. Ils servent surtout d´indicatif pour montrer les performances du MIMO par rapport au traditionnel 802.11g. Au delà des performances il faudra donc également voir la facilité d´emploi du matériel, la qualité des pilotes/logiciels fournis, etc.
Caractéristiques globales
Tous les routeurs présents offrent les mêmes caractéristiques de base :

- Compatibles WI-FI avec les normes IEEE 802.11b et IEEE 802.11g
- Equipés d’un port WAN RJ-45 et de 4 ports LAN 10/100 RJ-45.
- Administration par interface web via une adresse de la forme 192.168.x.x (configurable)
- Support des modems câble/DSL avec IP dynamique ou statique et plusieurs types de connexions : PPPoE, PPTP, L2TP...
- Fonction DHCP
- Cryptage WPA/WPA2, WPA-PSK/WPA2-PSK et WEP 64/128bits
- Filtrage par adresse MAC
- Pare feu de type SPI
- Mise à jour par firmware

Aucun routeur n’offre de ports Gigabit, c’est regrettable.
Baratin marketing
Les différents produits présentés sont basés soit sur un chipset Airgo, soit sur un chipset Atheros. Ceux basés sur des chipsets identiques offriront peu ou prou les mêmes caractéristiques. Cependant, pour attirer le client potentiel, les fabricants emploient des termes souvent pompeux, ce associé à des indices de performances invérifiables, et qui souvent ne correspondent à rien de tangible dans les faits. Ils indiquent quand même que leur matériel utilise le MIMO, c’est déjà ça...
Matériels utilisés
Un 1er ordinateur fixe à base d’Athlon XP 2400+, relié au routeur en filaire par l’intermédiaire d’une carte 3Com Etherlink XL 10/100.
Un 2ème ordinateur fixe à base de Duron 800, avec une liaison sans fil assuré par l’un ou l’autre modèle de carte PCI disponible.
Un ordinateur portable HP NX6125, sur lequel aura été utilisé les différentes cartes PCMCIA.
Les tests
Nous avons procédé à des tests de transferts de fichiers entre ces différentes machines pour relever les performances.

Tous les tests de transferts ont été effectués en utilisant un cryptage WEP 128 bit. Cela représente actuellement le strict minimum pour sécuriser un tant soit peu votre réseau sans fil. L’emploi d’un cryptage WPA est recommandé si vous souhaitez plus de sécurité. L’utilisation d’une méthode de cryptage peut faire légèrement baisser les performances, mais cela reste généralement marginal.

Les tests ont tout d’abord été classés en trois catégories :

- 1ere catégorie de test dite « locale » : Le routeur et les deux pc reliés en sans fil sont placés dans la même pièce, à une distance de moins de deux mètres. Les résultats correspondent alors au débit maximal que l’on peut espérer atteindre avec le matériel considéré.
- 2ème catégorie, dit à « à courte portée » : un cas de figure relativement courant, le routeur et les machines sans fil sont distants de quelques mètres, mais pas situé dans la même pièce. Un mur en brique non porteur les sépare.
- 3ème catégorie, dite « à moyenne portée » : L’ordinateur portable est placé deux étages au dessus du routeur, dans un immeuble aux parois plutôt épaisse et en bêton armé.

Ensuite chaque catégorie est elle-même séparé en plusieurs mesures :

- Ethernet vers sans fil (efficacité en download)
- Sans fil vers Ethernet (efficacité en upload)
- Sans fil vers sans fil (efficacité avec plusieurs connexions simultanées), lorsque nous disposions de deux cartes de même constructeur / technologie

Enfin ces mesures ont été effectuées :

- en 802.11g classique (54mpbs) sans optimisation de débit quelle qu’elle soit
- en « MIMO », en utilisant les capacités maximales de chaque routeur

Les tests en 802.11g ont été effectués à l’aide d’un routeur Netgear WGT624 V3, avec toutes les options de transfert avancées désactivées.

Il a été relevé le temps (en secondes) qu’il a fallu pour transférer un fichier de 100 Méga-octets. Avec une simple division, on obtient alors le débit en Mo/s. Vu la nature fluctuante des ondes, au minimum deux mesures ont été effectuées dans chacune des configurations.


Page 4 - Quelques remarques

Attention à l’environnement immédiat
A noter un point important : la position du routeur vis-à-vis de son environnement immédiat. Contrairement à un routeur g classique, qui subit peu ou pas d’influence, un routeur MIMO doit obligatoirement être placé dans un espace dégagé de toutes perturbations proches, comme un ordinateur, et de préférence en hauteur, sinon ses performances seront très fortement dégradées.
Quid du brouillage ?
Les réseaux sans fil sont censés être très sensibles aux ondes émises par des appareils courant comme les téléphones sans fil et les fours à micro ondes. Impressions après quelques essais :

Téléphone sans-fil : des essais avec le modèle disponible (un Sagem) a montré que l´impact n´est sensible qu´à la condition de coller le combiné contre l´antenne... donc dans une situation qui n´arrivera jamais (ou alors vous utilisez votre matériel d´une façon plutôt spéciale). Dans le cadre d´un usage courant, aucune différence n’a été constatée. Evidemment, rien ne dit qu’avec une autre marque/modèle, les résultats n’auraient pas été différents.

Fours à micro ondes : de véritables tueurs de réseaux si le micro onde est dans la même pièce, voir dans une pièce adjacente ! Les débits s’effondrent totalement, quel que soit le matériel utilisé. Les routeurs MIMO s’en sortent mieux, mais passer de 125-250 Ko /s à 250-500 Ko /s n’est pas des plus glorieux. Toutefois, si vous vous contentez d’une simple décongélation, les débits seront meilleurs ...
Et la portée ?
Quid de la portée ? En sus des tests de débits à 2 étages nous avons été plus gourmand en tentant en connexion depuis le rez-de-chaussée vers le 7 étage. Bien entendu, on est dans un immeuble et donc dans des conditions particulièrement difficiles, mais bon, les constructeurs annoncent des portées exceptionnelles avec le MIMO. Malheureusement aucune des solutions proposées n’a su établir une connexion dans ces conditions.

Du coup nous sommes remontés de deux crans pour arriver à un delta de 5 étages. Cette fois les offres MIMO les plus puissantes telles que le Netgear arrivent à se connecter mais les conditions sont difficiles puisque bien que la connexion soit relativement stable on arrive a des débits de l’ordre de 150-200 Ko /s. Bien entendu en 802.11g aucune connexion n’était possible.


Page 5 - Netgear

Netgear
Deux routeurs nous ont été prêtés, le WPN824 et le WPNT834.

WPN824 : C’est déjà un « ancien » modèle de chez Netgear. Basé sur un chipset Atheros, il est classé comme « simple » MIMO mais est équipé de pas moins de 7 antennes (!), le maximum de ce comparatif, intégré en étoile dans le routeur.


Et pour être sûr qu’on ne les oublie pas, Netgear a eu la « bonne » idée d’ajouter au centre du WPN824 un petit dôme où clignotent sept diodes suivant l’activité. Le premier routeur tuning ? Inutile de préciser que c’est totalement inutile, et que l’on a fait mieux côté discrétion.

Côté marketing, Netgear annonce des débits et des portés augmentés "jusqu´a 1000%", rien de moins, mais sans plus de précision.


L’interface d’admin est classique pour un routeur de cette marque.


WPNT834 : Dernier modèle en date de chez Netgear, c’est lui qui annonce les débits les plus élevés, avec une connexion à pas moins de 240Mbps. Basé sur la troisième génération de chipset « g + MIMO » d’Airgo Networks, (True MIMO Gen3), il réutilise le châssis du WPN824, mais fini le dôme lumineux et les sept antennes, on retrouve trois antennes classique dont seule la centrale est amovible. Outre le 240Mbps, le WPNT834 est estampillé RangeMAX pour accroitre la portée, mais aucune valeur n’est annoncée.


L’accès à l’admin du WPNT834, si elle se fait classiquement par une adresse du type 192.168.x.x, peut se faire également par l´adresse http://www.routerlogin.com. Petit bémol, l’admin, toujours au look habituel, utilise des scripts CGI qui ralentissent un peu l’affichage des pages, dommage.


Carte WPN311 : Cette carte au format PCI dispose de la technologie Range Max (XR) et est basée sur un chip Atheros. Elle a été conçue pour aller de pair avec le WPN824. Compacte, elle n’est curieusement équipée que d’une seule antenne.


Carte WPNT511 : Carte PCMCIA compatible MIMO RangeMax 240, et doit donc, en théorie, pleinement profiter des avantages de ce dernier avec un routeur compatible. Elle utilise, comme le WPNT834, le chipset Airgo True MIMO de troisième génération. Une fois la connexion établie avec ce dernier, Windows affiche fièrement un débit de 240Mbits/s. On notera qu’une version PCI n’est pas disponible pour le moment.


Si les deux cartes sont basés sur des chipsets différents, l’utilitaire est lui commun. Simple et efficace, il propose notamment un graphe d’activité qui permet de consulter le niveau de transmission du périphérique, et ainsi de repérer les éventuels problèmes de réseau. Autre point positif, il ne s’affiche en barre des tâches que s’il détecte une carte compatible.


Si le Netgear WPN824 offre des performances du même calibre que les modèles des autres marques, le WPNT834 affiche par contre des résultats impressionnants : Plus de 6Mo/sec en local, encore 4Mo/sec à deux étages, c’est très prometteur pour le 802.11n ! On notera par contre le comportement décevant de la WPNT511 en 802.11g avec le routeur WGT624 V3 de ... Netgear.


Page 6 - Belkin

Belkin
Belkin affiche sa gamme de routeurs et cartes MIMO sous l´appellation "Pre-N", ce qui donc ne signifie pas grand-chose en pratique.


F5D8230 : Basé sur un chipset Airgo, il est annoncé une portée multipliée par 8 et des débits sextuplés. Equipés de 3 antennes non amovibles, il est le seul à ne pas disposer de bouton reset, le seul moyen de le réinitialiser étant de passer par les menus de l’admin.


En parlant de l’admin, elle propose des menus clairs et permet de vérifier les statuts du routeur sans avoir à s’identifier.


F5D8010 : cette carte utilise un pont PCMCIA vers PCI dans le cas où l’on se procure le modèle PCI. Appréciable car cela évite de cantonner le produit à un seul format.


Basé sur un chipset Airgo, elle est fournie avec le logiciel apparemment officiel du fabricant. Chose rare, il est le seul à exister en version française, là où toutes les autres marques se cantonnent en l’anglais (Ne parlons pas des routeurs qui eux restent désespérément en anglais). Problème de taille, la qualité de la traduction est ridicule, de type Babelfish, et cela rend les menus quasi incompréhensibles. En clair, il aurait mieux valu s’abstenir… Heureusement, au moment de l’installation, il est laissé choix à l’utilisateur d’installer ou pas le logiciel, ouf.


Coté performance, Belkin semble souffrir d’un problème de stabilité dans les débits, notamment dans les transferts Wi-Fi vers Wi-Fi : si les connexions s’établissent sans problème, les débits sont eux variables et peuvent varier du simple au double sans explication. Le cas n’est heureusement pas systématique, mais il fallait le signaler et du coup nous avons indiqué le débit moyen relevé sur un nombre répété de mesures.


Page 7 - Linksys

Linksys
Linksys place ses appareils compatibles MIMO sous la technologie SRX (Speed and Range eXtension)


WRT54GX : Arborant un design dans la lignée des derniers produits de la marque, le routeur utilise un chipset Airgo et est équipé de trois antennes amovibles au format SMA. C’est d’ailleurs le seul modèle du comparatif à être entièrement modulaire à ce niveau.

Parmi les LEDs disponibles, une est dédiée à la DMZ. Je reste perplexe sur l’utilité de la chose...


L’admin du WRT54GX reprend le look habituel chez Linksys, et propose les menus classiques qui ne dérouteront pas les habitués.

Toutefois, concernant l’admin, nous avons été confrontés à deux problèmes : tout d’abord, la page d’accueil de l’admin est incompatible avec Mozilla, l’affichage est tronqué et aucune action n’est possible. Seule cette page est concernée, les autres pages fonctionnent correctement. Ensuite il nous fut impossible de mettre à jour le firmware (pour éventuellement corriger ce problème de page) : le nouveau firmware semble se charger, mais rien ne se passe, même en attendant une dizaine de minutes. Heureusement cela n’a pas rendu le routeur inutilisable. Le routeur testé était en version V2, la V1 n´est pas affecté par ces problèmes.


WMP54GX, WPC54GX : Si la carte PCMCIA (WPC54GX) n’apporte aucun commentaire particulier, il n’en est pas de même pour la carte PCI (WMP54GX) qui surprend tout d’abord par sa taille, ensuite et surtout par l’imposant système d’antennes fournis : un pied équipé de trois antennes amovibles (format SMA), avec un bon mètre de câble à disposition ! La liaison entre ce pied et la carte se fait à l’aide de quatre fils, trois pour les antennes (avec encore des fiches au format SMA), et une quatrième pour alimenter une diode d’activité. Une fois en place, le système est plutôt impressionnant, même si en pratique les performances ne seront pas spécialement meilleures. Mais en cas d’environnement chargé autour de la carte, cela peut être un atout.


L’utilitaire Linksys est simple, coloré et sans fioritures. Les puristes pourront regretter le manque d’options, mais l’essentiel est là d’autant qu’un grand nombre de ces options sont accessible via les propriétés avancées de la carte.


Les performances sont plutôt bonnes, quel que soit la configuration, et place Linksys juste derrière Netgear dans nos tests dans les tests d´upload et de download. On notera que routeur et cartes Linksys préfèrent semblent-il être un peu éloigné, les performances à une pièce d’écart étant plus importante que celles en « local ».


Page 8 - Trendnet

Trendnet

TEW-611BRP : Utilisant un chipset Atheros, il est équipé de deux antennes orientables non amovibles. Particularité, l’activation – ou pas – du sans-fil s’effectue à l’aide d’un interrupteur situé à l’arrière du routeur, et plus du tout dans l’interface d’administration. Attention, cette opération entrainera quand même un redémarrage de la part du routeur, ce n’est pas simplement un bouton on/off.


Mention spéciale pour l’admin qui est particulièrement riche et détaillé, à un point qui pourrait dérouter les néophytes. Mais pas d’inquiétudes, les paramètres basiques restent simples d’accès.

TEW-601PC / TEW-603PI : cartes équipées d’un chipset Atheros, la version PCI (603PI) dispose de deux antennes dont une seule est amovible (format SMA).


L´utilitaire fourni est simple et sobre, mais la nécessité de créer un profil pour pouvoir établir une connexion est un peu contraignante, surtout quand on est amené, comme dans le cadre de cet article, à jongler entre les routeurs.


Si la carte TEW-603PI offre globalement de bons résultats, la carte TEW-601PC présente par contre de gros problèmes en upload, avec des débits très médiocres et ce que ce soit en mode g simple ou en MIMO. L’emploi d’autres pilotes n’a pas permis de corriger ce comportement.


Page 9 - D-Link

D-Link
Fabricant toujours très présent sur le marché du sans-fil, D-Link ne pouvait rater le marché du MIMO, ici appelé technologie Double XR (2XR) : eXpanded Rate - eXpanded Range.


DI-634M : Visuellement on se rend vite compte que le routeur présente de nombreuses similitudes avec le Trendnet TEW-611BRP : deux antennes non amovibles, alimentation identiques… Après une vérification rapide, nous confirmons bien que les deux modèles sont basés sur le même matériel, chaque marque utilisant simplement un design spécifique. Il est donc lui aussi basé sur un chipset Atheros.


L’admin reste fidèle à la tradition D-Link, et sans aller jusqu’à la richesse du Trendnet, reste suffisamment complet pour une utilisation efficace.


DWL-G520M/DWL-G650M : L’utilitaire D-Link a très peu évolué en quelques années, mais tant qu’il remplit parfaitement son rôle… Au moins l’on n’est pas dérouté.



Après avoir testé le matériel Trendnet et sachant que les cartes D-Link étaient similaires, je craignais d’être confronté au même problème d’upload sur la DWL-G650M… et ce fut bel et bien le cas. Il semblerait que l’on ait affaire à un bug d’implémentation du chipset dans les cartes au format PCMCIA. De plus les performances sont globalements inférieures à celles de Trendnet.


Page 10 - Récapitulatif performances MIMO

Récapitulatif des performances
Afin d’avoir une vision globale des performances voici un récapitulatif des performances obtenues en mode MIMO. Si nécessaire, nous avons reporté les résultats obtenus avec les cartes PCMCIA et PCI de manière distinctes, et avons également indiqué le meilleur résultat obtenu en mode 802.11g pour chacun des tests à titre de de comparaison.


C’est sans conteste Netgear et sa gamme RangeMAX 240 basée sur la dernière génération de puce Airgo qui remporte haut la main la palme des performances. Le débit varie selon l’éloignement entre 4.1 et 5.9 Mo /s en download, contre 4.5 à 6.4 Mo /s en upload. A deux étages, c’est 2.3x mieux qu’en 802.11g en download et 3x mieux en upload, ce dernier chiffre passant à 2x avec une pièce d’écart entre le routeur et la carte Wi-Fi.

La gamme Netgear se limitant à une carte PCMCIA, nous n’avons pas pu faire de transfert entre carte et dans ce domaine Trendnet et D-Link affichent les meilleures performances ... à condition d’uploader depuis le PCI vers le PCMCIA : dans le cas contraire les débits sont catastrophiques. On notera par ailleurs qu’en upload et en download pure, en dehors de ce souci sur la carte PCMCIA Trendnet offre des performances supérieure à D-Link malgré des composants de base très proches.

Du côté de Belkin on regrettera le manque de stabilité du débit qui l’empêche d’afficher des débits moyens au niveau de la concurrence. L’offre Linksys affiche des performances globales satisfaisantes, même si on aurait pu espérer de meilleurs débits de carte à carte.


Page 11 - Conclusion

Conclusion
A la vue de tous ces tests, notre avis est partagé. D’un côté le MIMO apporte de réelles améliorations en termes de débit et de portée. La génération la plus récente, utilisée chez Netgear, offre d’ailleurs des performances réellement impressionnantes pour du sans fil là où le bon vieux 802.11g avait bien du mal à suivre, surtout dès que les obstacles se multiplient.

Mais de l’autre se pose deux problèmes. Le premier est bien entendu l’interopérabilité : ne répondant à aucune norme officielle, ces périphériques ne sont pleinement compatible qu’avec ceux utilisant les mêmes chipsets et ils obligent donc l’utilisateur à rester dans la même gamme de produits ... et encore il y a quand même des risques a se retrouver avec des chipsets différents chez un même constructeur !

L’autre souci, c’est le prix, un périphérique MIMO est vendu bien plus cher qu’un périphérique g ou « Super G ». L’innovation est toujours chère payée ! En l’occurrence il faut compter 120-130 € pour un routeur, voir même 180 € pour le Netgear WPNT834. Netgear fait également payer très cher sa carte RangeMAX 240 puisqu’il faut compter 120 €, contre environ 80 € pour les cartes concurrentes (voir 60 € pour le modèle D-Link PCMCIA qui est abordable à défaut d’être performant).

Bref, en l’état actuel des choses, à moins d’un besoin vraiment spécifique en terme de débit et/ou de portée auquel répondront les derniers périphériques MIMO, il vaut mieux se cantonner au matériel g actuel, et attendre le développement du 802.11n qui permettra de standardiser tout ce petit monde. Pour finir on remarquera que malgré les débits supérieurs offerts par le MIMO, les débits annoncés par les constructeurs sont toujours fantaisistes. A quand des débits affichés sur les boites qui ne seraient pas 2 à 4x supérieurs à ceux mesurés en pratique ?


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