HardWare.fr


AMD Athlon 64 & Athlon 64 FX
Processeurs
Publié le Mardi 23 Septembre 2003 par Marc Prieur

URL: /articles/478-1/amd-athlon-64-athlon-64-fx.html


Page 1 - Introduction, les nouveautés



Si il y'a bien une architecture qui a su se faire désirer, c'est l'architecture AMD64 anciennement connue sous le nom de K8. Début 2001, ces processeurs étaient prévus pour le premier semestre 2002, et ont ensuite été repoussés à plusieurs reprises pour en arriver à une annonce de l'Opteron le 22 Avril dernier et un lancement de l'Athlon 64 ce jour même ... soit plus d'un an de retard pour la version PC de bureau.

Loin de nous l'idée de jeter la pierre à AMD, le développement d'un processeur étant des plus difficiles. Toutefois, ce retard explique en grande partie les derniers trimestres difficiles de l'Athlon XP face au Pentium 4 et le "retour" d'Intel.

Les nouveautés
L'architecture AMD64 n'est pas en soit révolutionnaire. En effet, les fondations sont bien celles de l'Athlon originel (K7), et l'AMD64 reprend en quasi intégralité les unités de calcul (3 ALU et 3 FPU) qui sont à l'origine de sa puissance brute.


Ce n'est pas une mauvaise chose en soit, étant donné la réussite de l'Athlon en terme de rapport fréquence / performance, et AMD a donc fait le pari de continuer sur cette lancée au lieu de parier sur une future montée en fréquence très dépendante d'avancées technologiques en matière de fabrication comme c'est le cas pour Intel et son Pentium 4.

Bien entendu l'AMD64 apporte de multiples nouveautés à cette architecture K7 qui commençait à se faire un peu vieillotte. Parmi elles, les plus importantes sont :

- Gravure en 0.13µ SOI
- Allongement du pipeline
- Intégration du contrôleur mémoire
- Intégration de contrôleurs HyperTransport
- Amélioration du cache L2
- Ajout des instructions SSE2
- Extension 64 bits du x86

La première nouveauté se situe en fait au niveau du procédé de fabrication. Les AMD64 sont en effet les premiers processeurs AMD à utiliser un processus dit SOI (Silicon On Insulator ou Silicium Sur Isolant pour les anglophobes). Le but de cette technologie est de réduire la capacité des transistors afin d'en améliorer le fonctionnement. On gagne au final en rapidité de fonctionnement du transistor, et la tension de fonctionnement tout comme la quantité de chaleur dégagée sont réduites.


Il ne s'agit pas du seul changement lié à une future augmentation en fréquence. En effet, AMD a également allongé le pipeline des unités de calcul d'entiers. On passe ainsi de 10 à 12 étages, contre 20 chez Intel. Cela permet de réduire la charge de travail par étage et permet donc d'augmenter la fréquence, comme l'a fait avec succès Intel sur son architecture Netburst.


Page 2 - Les nouveautés, suite



Vient ensuite l'intégration du contrôleur mémoire au sein du processeur. Jusqu'alors, cette tâche était prise en charge par le chipset. Son intégration au sein même du processeur permet de réduire les temps de latence associés aux transferts entre Northbridge et processeur et améliore donc les performances globales. Voici les deux types de contrôleurs présents au sein des Athlon 64 :

Athlon 64 : 1 canal DDR200, 266, 333 ou 400 Unbuffered (standard)
Athlon 64 FX : 2 canaux DDR200, 266, 333 ou 400 Registred

Comme vous pouvez le voir, il y'a deux différences notables entre Athlon 64 et 64 FX. La première se situe au niveau du nombre de canaux, puisqu'il est de deux sur le FX, ce qui lui permet en théorie de doubler la bande passante mémoire disponible. Seul problème, et c'est la seconde différence, ce dernier nécessite à l'heure actuelle de la mémoire Registred, qui vient tout juste de sortir en DDR400 et qui sera plus onéreuse que la mémoire classique même si les constructeurs de mémoires pourraient faire des efforts de ce côté. Pour votre information, les Opteron disposent du même contrôleur que l'Athlon 64 FX, à la différence près qu'ils ne sont officiellement validés que pour la DDR333, ceci étant a priori dû à la taille mémoire bien plus importante utilisée sur les serveurs / stations de travail.


Autre contrôleur intégré au sein des Athlon 64, l'HyperTransport. Ce bus d'AMD, qui fait déjà office de lien entre SPP/IGP et MCP chez NVIDIA depuis le nForce premier du nom, offre tel qu'il est implémenté sur les Athlon 64 une bande passante de 3.2 Go /s dans un sens comme dans l'autre, pour un total qui s'élève donc à 6.4 Go /s vers le chipset. Si les Athlon 64 se contentent d'un lien HyperTransport, ce n'est pas le cas des Opteron qui en ont 3. Ces derniers peuvent servir de lien vers une puce I/O mais sont aussi utilisés pour le lien vers les autres processeurs avec les Opteron 2xx et 8xx.


Le cache L2 a pour sa part été revu à la hausse. En effet si le cache L1 reste inchangé à 128 Ko depuis les premiers Athlon, on passe à 1024 Ko pour le cache L2 sur les AMD64, contre 512 Ko pour l'Athlon "Barton" et 256 Ko pour ses prédécesseurs. Ce cache plus important est associé à des TLB plus efficaces ainsi qu'à une prédiction de branchement améliorée. On notera que le cache L2 est en grande partie à l'origine de l'augmentation de la taille du die, puisqu'on passe de 101mm² sur un Barton à 193mm² pour l'Opteron.

Les dernières nouveautés se situent au niveau des jeux d'instructions et des registres. En effet, les Athlon 64 supportent - en sus du MMX, 3D Now! et SSE 1er du nom - le SSE2 et ses 144 instructions introduites avec le Pentium 4 en novembre 2000. A l'heure ce type d'optimisation commence à prendre une place importante dans les logiciels, l'intégration de ces instructions est donc une bonne chose.


Page 3 - Le x86-64 / AMD64 ISA en théorie

Le x86-64 / AMD64 ISA en théorie
AMD va toutefois plus loin avec l'introduction d'une extension 64 bits du jeu d'instruction x86 qui est celui utilisé par vos processeurs Intel ou AMD. Qu'est-ce qu'une architecture 64 bits ? En fait, il s'agit tout simplement d'une architecture dotée de registres capables de stocker des données sur 64 bits. Pour rappel, les registres sont de petites zones mémoire au sein du processeur qui font office de stockage temporaire pour les données.

Le fait de travailler sur des données 64 bits n'a rien d'exceptionnel en soit. En fait, c'était déjà le cas pour les nombres flottants depuis le x87 qui va même jusqu'à travailler en interne sur des registres 80 bits pour une précision accrue et même pour les nombres entiers via certaines instructions SSE2.


Le x86-64, dont le nouveau nom est AMD64 ISA, va plus loin puisque cette fois tout passe en 64 bits, que ce soit les entiers standard ou les adresses, qui étaient jusqu'alors codées en 32 bits. Ainsi, en mode x86, les AMD64 disposent de 8 registres x87 80 bits, de 8 registres généraux 32 bits et de 8 registres SSE/SSE2 128 bits. En mode x86-64, les registres x87 ne changent pas alors que les 8 registres généraux passent à 64 bits et sont compléter par 8 confrères. Côté SSE, on passe de 8 à 16 registres, ce qui prouve que AMD va dans le même sens que Intel et pousse donc les développeurs à délaisser le x87 au profit du SSE.

En ce qui concerne le 64 bits à proprement parler, l'intérêt est double. En termes d'adressage mémoire tout d'abord, il permet d'outrepasser la limite de 4 Go liée au codage binaire sur 32 bits pour la passer à 256 Teraoctet du fait d'une "limitation" à 48 bits du codage de la mémoire virtuelle. Certes, Intel a de son côté pu outrepasser cette limitation sur ces Xeon pour atteindre 64 Go, mais il en faudra toujours plus (640K ought to be enough for anybody, isn't it ?).

L'autre avantage se situe bien entendu au niveau des calculs sur les nombres entiers. En effet, dans les applications nécessitant des calculs sur des entiers très importants (la limite est tout de même de 4.29e9 en 32 bits, et atteint 1.84e19 en 64 bits), le fait de coder l'entier sur 64 bits permet au processeur de pouvoir manipuler plus simplement et plus rapidement ce type de nombre, sans avoir à doubler le nombre de registres et de cycles d'horloges nécessaires aux calculs. Là encore, et comme pour la limite en taille mémoire, cela ne concerne pour le moment que des applications bien spécifique comme par exemple l'encryptage de données ou les calculs scientifiques.

Dans un premier temps, les gains vont donc être relativement faibles, et l'on va surtout bénéficier de l'augmentation du nombre de registres, ce qui n'est déjà pas si mal.


Page 4 - Le x86-64 / AMD64 ISA en pratique

Le x86-64 / AMD64 ISA en pratique
Pour profiter de l'x86-64, il faut bien sûr les logiciels qui vont avec. Le premier d'entre eux est le système d'exploitation, qui permet d'activer le mode x86-64 des AMD64. AMD nous a livré avec l'Athlon FX-51 une pré-version de Windows XP 64 bits édition dans sa version 1033. Prévu pour le courant de l'année 2004, cet OS sera le premier OS Microsoft grand public compatible AMD64, alors que de son côté Linux est d'ores et déjà x86-64.


Si les applications 32 bits fonctionnent parfaitement sur un OS 64 bits, il n'en est malheureusement pas de même pour les drivers qui doivent absolument être en 64 bits. C'est déjà le cas des drivers nForce3 et Detonator que NVIDIA a pu nous fournir, mais il est fort probable que de nombreux anciens matériels ne soient pas supportés faute de support de la part des constructeurs.

Ensuite, il faut bien sûr des applications destinées à tirer profit du x86-64. A l'heure actuelle, ce n'est le cas d'aucune application commerciale et nous avons donc du nous contenter des logiciels fournis par AMD, à savoir :

- Encryptage (algorithmes RSA) - temps en secondes
- Compression (minigzip) - temps en secondes
- Encodage DiVX - images / seconde

Voici les résultats obtenus :


Comme vous pouvez le constater, les gains sont très variables. Ainsi, selon les fonctions d'encryptage de données, on passe de 1.1% à 79.2%. Le test de compression minigzip laisse pour sa part apparaître une augmentation de performances de 118.6% rien que ça ! Une fois de plus nous tenons à préciser que ces résultats proviennent de logiciels fournis par AMD, un peu comme Intel avec les applications SSE lors du lancement du Pentium III, et qu'il est peu probable en pratique d'atteindre de tels scores. En ce qui concerne l'encodage DiVX, le gain est de 21.7%.

On notera que l'exécutable 64 bits fait 107 Ko, contre 16 Ko pour le 32 bits. Certes, le passage en x86-64 augmente la taille de l'exécutable puisqu'il faut utiliser un préfixe devant les instructions pour passer en 32 bits, mais cela n'a pas une incidence de cet ordre. Il doit donc y avoir d'autres optimisations dans cet exe qui ne sont pas dans l'exe 32 bits. A titre de comparaison l'exécutable 32 bits de compression DiVX pèse 741 Ko, contre 1105 Ko pour celui en 64 bits, ce qui est plus raisonnable.

Reste que dans tous les cas, ces résultats bien qu'intéressants ne permettent pas d'extrapoler sur les gains que l'on pourra retirer du 64 bits dans les applications usuelles. Tabler sur un gain de 10%, provenant en majeure partie des registres supplémentaires, semble toutefois une hypothèses raisonnable.


En ce qui concerne l'exécution de code 32 bits sous Windows 64 bits, l'impact est relativement faible comme vous pouvez le voir, et ce d'autant plus qu'il s'agit d'une pré-version de Windows XP 64 bits.


Page 5 - Plate-forme / CPU

Plate-forme / CPU
AMD annonce aujourd'hui deux processeurs Athlon 64 :

- L'Athlon 64 3200+, 2.0 GHz, Socket 754, environ 500 €
- L'Athlon 64 FX-51, 2.2 GHz, Socket 940, environ 850 €


Comme vous pouvez le constater, ces processeurs n'utilisent pas le même socket. En fait, l'Athlon 64 FX est un Opteron 1xx dont on désactive 2 des trois contrôleurs HyperTransport. Ce processeur n'était pas prévu initialement par AMD, qui semble avoir opté pour cette solution afin de contrer Intel et d'avoir le leadership en matière de performance. Malheureusement, ce processeur nécessite comme l'Opteron l'utilisation de mémoire Registered plus chère que la Unbuffered, coût qui vient se rajouter à celui déjà élevé du processeur qui devrait être disponible dans des quantités assez limitées.



Bref, il s'agit plus d'une "démo technologique" que d'un véritable produit destiné à être commercialisé en volume, du moins dans un premier temps. En effet, AMD travaillerait actuellement sur une déclinaison plus abordable, ne nécessitant pas la Registred, et utilisant un Socket 939.

En ce qui concerne l'apparence extérieure des processeurs, beaucoup apprécieront la présence d'un IHS qui permet de protéger le core du processeur de tout effritement lors de l'installation d'un radiateur par une personne peu soigneuse avec le matériel.
Fixation du ventilateur
Puisque l'on parle du radiateur, voici le système de fixation propre à l'Athlon 64. La première étape consiste en la fixation de la base système de rétention du processeur à la carte mère. Vous n'aurez normalement pas à passer cette étape puisque les cartes du commerce auront ce système monté à l'avance. On pose ensuite le radiateur - sans avoir peur d'effriter le core - et on l'accroche au système de rétention à l'aide d'un tournevis plat.



La pression finale est pour sa part effectuée via un petit levier en plastique située de l'autre côté du radiateur. Autant vous le dire tout de suite, ce levier craint nos amis les bourrins et on préférera d'autres systèmes de fixations tels que celui que nous avons pu voir chez Coolermaster qui est uniquement constituée d'une fixation par des vis.


Page 6 - Plate-forme / Chipset - Mobo

Plate-forme / Chipset - Mobo
Côté chipset, on retrouve les acteurs habituels, à savoir :

- NVIDIA et son nForce3 150
- VIA et son K8T800
- SiS et son SiS 755
- ALi et son M1687

Nous allons nous concentrer sur les deux premiers, puisque ce sont les seuls que nous avons pu nous procurer pour le moment.

Pour son nForce3 150, NVIDIA fournit une solution originale puisque cette dernière n'utilise qu'une seule et unique puce, ce qui permet de réduire les temps de latence liés à la communication entre Northbridge et Southbridge.

Du côté des fonctionnalités habituellement rattachées au Northbridge, on retrouve bien entendu l'AGP qui est en version 3.0 - 8x ainsi que le lien HyperTransport vers le processeur. Ce dernier est cadencé à 600 MHz et fonctionne en 16 bits dans le sens CPU vers NF3 et 8 bits dans l'autre sens, pour une bande passante totale cumulée de 3.6 Go /s qui est suffisante en pratique dans la plupart des situation mais qui peut poser problème lors de l'utilisation intensive de l'AGP (Viewperf par exemple).

Pour ce qui est des fonctionnalités habituellement rattachées au "southbridge", NVIDIA n'a pas été plus loin que le nForce3 Pro, qui est déjà disponible depuis plusieurs mois. En effet, il faudra attendre le nForce3 250 pour voir arriver le Serial ATA (RAID) ou le réseau Gigabit, qui sont pour le moment gérés par des puces externes utilisant le bus PCI sur les cartes nForce3 dotées de ces fonctions. En ce qui concerne le SoundStorm, ce dernier est absent en prévision du lancement d'une puce externe dédiée chez NVIDIA qui est prévue pour début 2004.

Le VIA K8T800 est pour sa part plus complet d'un point de vue fonctionnalités, mais n'utilise pas un design simple puce. On retrouve donc un K8T800 qui dispose d'un lien HyperTransport 16 bits / 800 MHz bi-directonnel (2 fois 3.2 Go /s) et d'un bus AGP 3.0. Le lien avec le southbridge VT8237 se fait via un V-Link à 533 Mo /s. D'un point de vue théorique, ce dernier peut être plus que saturé en cas d'utilisation simultané et maximum de toutes les fonctions du Southbridge, mais en pratique on en est loin. Parmi ces fonctions, on trouve le Serial ATA mais pas le réseau Gigabit.

Côté carte mère, nous avons pu jeter un coup d'œil aux cartes suivantes :

- ASUSTeK K8V Deluxe (Socket 754 / K8T800)
- MSI K8T Neo-FIS2R (Socket 754 / K8T800)
- Gigabyte GA-K8NNXP (Socket 754 / nForce3)
- ASUSTeK SK8N (Socket 940 / nForce3 Pro)


Malheureusement il est encore trop tôt pour trancher, notamment en ce qui concerne les cartes Socket 754. AMD France n'a en effet pas fourni la presse en échantillon d'Athlon 64 3200+, et nous avons dû nous le procurer par d'autre moyen mais pour une durée limitée. Ces solutions offrent toutefois des performances très proches, l'avantage étant parfois au nForce3, parfois au K8T800. Etant donné que nous ne disposions que d'une carte nForce3 Pro en Socket 940 pour l'Athlon 64 FX, c'est donc ce chipset que nous avons également utilisé sur Socket 754 pour la comparaison de processeurs qui va suivre.


Page 7 - P4 EE, Overclocking, Le test

Pentium 4 EE
Intel semble tenir à son leadership en terme de performances. En effet, si le géant de Santa Clara était plutôt serein quant aux performances de ses protégés face à l'Athlon 64 3200+, il a vu d'un mauvais œil le brusque changement de stratégie d'AMD et l'arrivée de l'Athlon 64 FX-51. Du coup, Intel a sorti de son chapeau il y'a une semaine lors de l'IDF un nouveau processeur, le Pentium 4 Extreme Edition.



Il s'agit en fait de l'adaptation au Socket 478 d'un Xeon MP et de ses 2 Mo de cache L3 qui sont absent sur les Pentium 4 classiques.

Il ne se distingue d'apparence du 3.2C GHz "standard" que de par le nombre de composants situés à l'arrière du processeur. Encore plus fort, ce processeur nous est arrivé en test dès la semaine passée, preuve qu'Intel n'avait vraiment pas envie de laisser souffler AMD. Au menu des bonnes nouvelles, ce processeur fonctionne parfaitement sur les cartes mères Socket 478 actuelles telle que l'ASUSTeK P4C800. Moins glop, ce processeur devrait être au moins aussi chèr que l'Athlon 64 FX-51 et ne devrait pas être disponible dans le commerce avant un mois, le tout dans de très petites quantités. Qui a dit vitrine technologique ?
Overclocking
Pour votre information, voici les overclockings que nous avons pu réussir en refroidissement à air sur les différents processeurs testés. Etant donné qu'en dehors de l'Athlon XP 3200+ ces processeurs sont tous des échantillons de tests, ces résultats ne sont pas forcément représentatifs de ce que donneront les processeurs du commerce. On remarquera toutefois que la marge est relativement faible et qu'il sera donc plus adapté d'opter pour des processeurs de même gamme mais de modèle inférieur dans le but d'un overclocking, ce qui n'est malheureusement pas possible à l'heure actuelle pour les Athlon 64 et le P4 3.2 EE. Il est à noter que la diode interne de l'Athlon 64 FX-51 indiquait 52°C en refroidissement à air, contre 50°C pour l'Athlon 64 3200+. Ce dernier passait à 42°C à l'aide d'un refroidissement à eau (Waterchill, déjà compatible!).


Athlon 64 FX-51 : 2.2 à 2.4 GHz (+9%)
Athlon 64 3200+ : 2.0 à 2.2 GHz (+10%)
Athlon XP 3200+ : 2.2 à 2.4 GHz (+9%)
Intel P4 3.2 GHz : 3.2 à 3.6 GHz (+12.5%)
Intel P4 3.2 GHz EE : 3.2 à 3.55 GHz (+10.9%)
Le test
Voici les configurations utilisées pour ce test :

- NVIDIA GeForce FX 5900 Ultra (Det 51.75)
- 2x512 Mo en DDR400 2.5-3-3-8
- Disque dur WD Raptor 36 Go
- Windows XP SP1

Cartes mères utilisées :

- Socket 940 : ASUSTeK SK8N
- Socket 754 : Gigabyte GA-8KNNPX
- Socket A : ASUSTeK A7N8X Deluxe
- Socket 478 : ASUSTeK P4C800-E Deluxe

Nous nous sommes penchés sur le côté applicatif des performances de cette nouvelle génération de processeur et avons donc préféré multiplier les applications de tests plutôt que d'utiliser de simples benchmarks parfois peu représentatifs des performances réelles des produits.


Page 8 - 3ds, Maya, Lightwave

3d studio max 5.1

Nous rentrons directement dans le vif du sujet avec un rendu sous 3d studio max dans sa version 5.1. Comme vous pouvez le constater, c'est l'Athlon 64 FX-51 qui s'en tire le mieux puisqu'il se situe juste devant un Pentium 4 3.2 EE. La différence entre P4 EE et standard est assez faible. Si l'Athlon 64 3200+ est plus performant que l'Athlon XP 3200+ malgré une fréquence inférieure (2.0 contre 2.2 GHz), on regrettera toutefois qu'il s'avère tout de même plus lent que le P4 3.2 GHz qui profite ici de l'HyperThreading.
Maya 5

On continue avec les logiciels très gourmands que sont les logiciels 3D avec cette fois Maya 5. Si l'Athlon 64 FX-51 obtient un score quasi-comparable à celui du P4 3.2 GHz, le cache L3 profite bien au P4 EE qui permet à Intel de garder la tête. Comme sous 3ds, l'A64 3200+ est derrière le P4 3.2 GHz même si le gain par rapport au l'AXP 3200+ est plus que notable.
Lightwave 7.5

Pour en finir avec la 3d voici le temps de rendu obtenu sous Lightwave 7.5. Cette fois, le cache L3 n'a pas d'influence sur le résultat, ce qui n'empêche pas les P4 d'être devant le FX-51. L'Athlon XP 3200+ ferme bien entendu la marche.


Page 9 - WinRAR / Lame

WinRAR 3.2 - Compression RAR

Nous passons maintenant à une autre application, à savoir WinRAR dans sa version 3.2, qui a la particularité d'être très dépendant du sous-système mémoire. Les résultats parlent d'eux-mêmes puisque le passage de l'Athlon XP à l'Athlon 64 permet, grâce aux latences réduites du contrôleur mémoire intégré au processeur, de gagner plus de 20% et de se rapprocher d'un Pentium 4 3.2 GHz. Le FX-51 permet de dépasser ce processeur, mais l'arrivée du P4 Extreme Edition met tout le monde d'accord.
Lame 3.93 - WAV vers MP3 VBR

Même si la compression audio va de plus en plus vite, un test sous Lame nous permet de mesurer les performances des processeurs avec d'autres algorithmes. La compression MP3 semble plaire aux P4 qui arrivent aux premières positions, alors que l'Athlon 64 3200+ est dernier, derrière l'Athlon XP 3200+. Comment est-ce possible ? En fait, Lame est très peu dépendant du cache et de la mémoire, si bien que c'est la vitesse des unités d'exécution qui l'emporte. Du coup, à 2.2 GHz un XP 3200+ et un FX-51 ont des performances très proches, ce qui prouve au passage le peu d'évolution de ce côté sur l'architecture K8.


Page 10 - FlaskMPEG / WME

FlaskMPEG / MPEG2 vers DiVX

Après l'audio, voici la compression vidéo en DiVX5 d'un fichier MPEG2 (vob) via l'utilitaire FlaskMPEG. L'A64 3200+ n'arrive pas au niveau du P4 3.2, mais ce dernier est tout de même dépassé par le FX-51. Malheureusement pour AMD, l'arrivée du P4 EE ne lui permet pas de garder ce leadership en terme de performances.

Il est à noter que ces tests ont été faits avec le filtre iDCT DVD2AVI SSE MMX. En utilisant un algorithme de meilleure qualité - mais également plus lent - SSE2, nous avons obtenu 1214s sur le FX-51, 1077s sur le P4 3.2 et 1056s sur le P4 3.2EE. On peut émettre deux hypothèses devant ces résultats qui sont également confirmés par le benchmarks Sandra 2003 : soit l'unité d'exécution SSE des Athlon 64 est moins efficace que celles des Pentium 4, soit les programmes compilés en SSE2 contiennent également des optimisations pour l'architecture Netburst et ses longs pipeline défavorisant la vitesse d'exécution sur une architecture telle que celle d'AMD.
Windows Media Encoder 9 - MPEG vers WM9

Nous passons à un autre logiciel de compression avec Windows Media Encoder 9 de Microsoft. Les résultats sont une nouvelle fois en faveur des Pentium 4, sans que le cache L3 ait la quelconque influence. L'A64 3200+ est loin, tout comme l'AXP 3200+ ...


Page 11 - Nascar / Unreal

Nascar Racing 2003

Nous passons maintenant à des applications plus ludiques, et pour se faire nous avons choisi 4 jeux différents. Le premier d'entre eux est Nascar Racing 2003, et les résultats sont sans appel puisque les Athlon 64 sont nettement en tête. Il faut dire que l'Athlon XP s'est toujours bien comporté dans les jeux, preuve en est les performances face au 3.2 GHz ici. Le P4 EE, malgré son cache L3, ne peut rien faire.
Unreal Tournament 2003

Sous Unreal Tournament 2003, les Athlon 64 sont de nouveau à la fête et sont devant les Pentium 4, alors que l'Athlon XP 3200+ respecte son P-Rating.


Page 12 - C&C Generals / IL-2 Sturmovik

C&C Generals

Un test sous C&C Generals ne fait que confirmer les résultats sous NR2003 et UT2003, avec des Athlon 64 en très bonne forme.
IL-2 Sturmovik Forgotten Battles

Nous finissons le volet des performances ludiques avec un test sous IL-2 Sturmovik. Cette fois, les Pentium 4 se comportent mieux, même si les Athlon 64 parviennent à conserver l'avantage.


Page 13 - Conclusion

Conclusion
Que penser de ces nouveaux processeurs AMD Athlon 64 ? Une chose est sûre, il est difficile voir idiot de trancher définitivement sur une architecture juste après son lancement. Lors de leur lancement par exemple, peu de nouveaux processeurs Intel ont réellement convaincu, ne serait-ce que pour le Pentium 4 pour ne parler que du plus récent. On ne pourra donc juger les choix d'AMD que lorsque la plate-forme AMD Athlon 64 aura mûri.

En attendant, on peut toujours constater un état de fait. Les améliorations apportées à l'architecture K7 au sein de l'architecture K8 sont plus que substantielles, les gains entre un Athlon XP 3200+ et un Athlon 64 3200+ étant de l'ordre de la dizaine de %, et ce malgré une fréquence inférieure de 200 MHz pour l'Athlon 64. De plus, l'Athlon 64 en a encore sous la pédale via l'AMD64 ISA, qui devrait apporter lorsqu'il sera utilisé un gain notable de performances, notamment via les nouveaux registres qu'il permet d'utiliser.

En tout cas une chose est sûre, en l'état actuel des choses, les Athlon 64 ne sont pas des tueurs de P4. Si l'Athlon 64 confirme les excellentes propensions ludiques des processeurs AMD, les processeurs Intel conservent en effet à gamme équivalente l'avantage lors de la création, que ce soit pour du traitement de fichier audios, vidéos ou du rendu 3D. Les gains provoqués par les 2 Mo de cache L3 du Pentium 4 "Extreme Edition" sont assez variables mais peuvent atteindre 10%. Selon les applications, cela permet à Intel de reprendre l'avantage, d'enfoncer le clou ou de réduire son retard. Sans ce processeur, le FX-51 était leader dans 3 applications non ludiques sur 7, avec, il n'est devant que sur une d'entre elles ...

Que ce soit l'Athlon 64 FX-51 ou le Pentium 4 Extreme Edition, ces solutions sont toutefois plus pour le moment des démos technologiques qu'autre choses. Si le processeur AMD devrait être disponible en petite quantité dès le mois d'Octobre, son prix ainsi que le prix global de la plate-forme qui découle notamment du surcoût lié à la DDR Registred n'est pas justifié par l'écart de performances. Cela devrait être moins le cas pour le P4 EE, car même si on ne connaît pas son prix il est probable qu'il soit comparable mais avec une plate-forme moins chère. Reste que sa disponibilité exacte n'est pas encore connue.

Si on ne peut que saluer les efforts d'AMD en ce qui concerne les Athlon 64, en ce qui concerne l'achat nous vous conseillons aujourd'hui d'attendre les baisses de prix ainsi que l'arrivée chez AMD comme chez Intel des nouvelles plates-formes au premier semestre 2004, nous pensons bien entendu aux Athlon FX Socket 939 et aux Prescott LGA775. En attendant, vous pouvez toujours vous rabattre sur des solutions offrant de meilleurs rapports performance / prix, que ce soit le Socket A sur l'entrée de gamme (2500+ par exemple) ou Socket 478 pour le moyen de gamme (P4 2.6/2.8C).


Copyright © 1997-2025 HardWare.fr. Tous droits réservés.