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Le Watercooling facile
DiversRefroidissement
Publié le Lundi 4 Août 2003 par Marc Prieur

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Page 1 - La montée en puissance



Le refroidissement à eau est à la mode, c´est un fait, et les températures caniculaires de ces derniers jours amplifient le besoin de fraicheur de nos machines. Du coup, plusieurs constructeurs se proposent de le mettre à portée de tout le monde via des kits tout en un relativement faciles à mettre en place. Mais ces solutions sont-elles réellement efficaces ?
La montée en puissance
Formulée pour la première fois en 1965, la fameuse loi de Moore court toujours. A l´époque, elle se basait sur les évolutions des puces entre 1959 et 1965, et indiquait que le nombre de transistors allait doubler tous les 12 mois. Cette estimation fut ensuite remise à jour en 1975 avec un doublement qui s´effectuait finalement tous les 18 mois. La puissance des processeurs allait donc croître de manière exponentielle, et cela s´est vérifié comme vous pouvez le voir sur ce graphique :


Seul problème les évolutions des technologies de gravure n´ont pas évolué si vite, si bien que ce doublement des transistors couplé à l´augmentation de fréquence de ces derniers ont entraîné des puissances électriques consommées et des puissances thermiques dégagées de plus en plus importantes. D´une dissipation thermique de 8 Watts pour un Pentium 75, on atteint aujourd´hui 82 Watts pour un Pentium 4 3.2C GHz, en passant par un 27.1 Watts pour un Pentium II 450.

Dans le même temps, les solutions thermiques n´ont pas subi la même évolution. Si on ne conçoit désormais plus un processeur moderne sans un couple radiateur + ventilateur, ce type de solution commence à montrer ses limites tant en terme de dissipation, lors d´overclocking par exemple, que de rapport dissipation / bruit. Etant donné que les fondeurs devraient pouvoir continuer à se livrer une lutte acharnée au niveau des processeurs pendant au moins 10 ans au rythme de la loi de Moore - bien que les avis de spécialistes divergent grandement sur ce chiffre - la recherche de meilleures solutions de dissipation doit devenir une priorité pour les constructeurs.


Page 2 - La dissipation

La dissipation
Pour dissiper la chaleur dégagée par les processeurs de nos machines, on utilise dans la plupart des cas un couple radiateur + ventilateur, plus communément appelé ventirad. La première pièce, le ventirad, se place sur l´élément à refroidir. Il en prend la chaleur par conduction thermique (échange d´énergie cinétique entre les molécules), et l´évacue par convection (transfert de la chaleur par mouvement de molécules du caloporteur).

L´efficacité du radiateur dépend principalement de deux facteurs : la surface présentée au caloporteur (air ou eau, qui va se charger de transporter la chaleur en d´autres contrées) et surtout la capacité du dissipateur à pomper la chaleur de l´objet chaud, liée à sa conductivité thermique. Cette conductivité dépend du matériau utilisé, et voici pour information quelques valeurs :


Les chiffres parlent d´eux-mêmes, le diamant offre la meilleure conductivité thermique, avec toutefois un "léger" problème lié bien entendu à son coût. Il est suivi de l´argent, du cuivre, de l´or et de l´aluminium. L´or et, dans une moindre mesure l´argent, sont éliminés du fait de leur prix trop élevé, et il reste donc le cuivre et l´aluminium.

Peu chers, ces matériaux sont actuellement les plus utilisés, l´aluminium étant majoritaire du fait d´un excellent compromis conductivité / légèreté / prix. Le cuivre est pour sa part plus efficace en terme de conductivité, mais avec une masse plus de trois fois supérieure, si bien qu´il est généralement utilisé en combinaison avec l´aluminium. Vous pouvez voir au passage que la conductivité d´une pâte thermique, même haut de gamme, n´est pas des meilleures. C´est pourquoi il faut toujours l´utiliser avec parcimonie, son seul but étant de combler les imperfections entre les surfaces du CPU et du radiateur afin d´améliorer le contact.

La différence entre le refroidissement à air et le refroidissement à eau se situe principalement au niveau du caloporteur qui va être en charge du transfert de la chaleur. En effet, il s´agira dans le premier cas d´air et dans le second cas ... d´eau. Bien plus dense que l´air, l´eau est en conséquence meilleure pour le transport de chaleur par convection. Il est à noter que le liquide ayant la plus grande conductivité à l´état naturel étant l´eau, le meilleur choix pour un refroidissement à eau est l´eau déminéralisée.


Page 3 - Le refroidissement à eau

Principe de base du refroidissement à eau
3 éléments principaux sont nécessaires à un système de refroidissement à eau :

- L´échangeur interne, qui est placé sur le CPU. Comme le radiateur dans le système de refroidissement à eau, l´échangeur va pomper la chaleur du processeur par conduction. Cette chaleur va une nouvelle fois être évacuée par convection via notre caloporteur qui est l´eau

- La pompe, qui va créer le cycle de l´eau nécessaire à la convection, comme le ventilateur dans le cas d´un refroidissement à air.

- L´échangeur externe, qui a pour but de défaire notre caloporteur - l´eau – de la chaleur qu´il aura accumulée lors de son passage dans l´échangeur interne grâce au cycle crée par la pompe. La plupart du temps on utilise un échangeur refroidissant l´eau par l´air ambiant et une convection forcée qui est donc crée par un ventilateur.


Du coup, on se retrouve en bout de chaîne à refroidir en utilisant le même caloporteur que dans un refroidissement à air. Dans ce cas, quel est donc l´intérêt d´un refroidissement à eau ? En fait c´est assez simple, l´utilisation de l´eau permet de déplacer plus facilement la chaleur à évacuer ce qui permet d´avoir un échangeur externe offrant une surface de contact à l´air sans rapport avec la place disponible pour un radiateur située sur le processeur.

Autre point positif, il est également possible de placer cet échangeur externe à l´extérieur du boîtier, afin de ne pas réchauffer l´air contenu dans ce dernier et de disposer par la même occasion d´un air à une température plus basse.

Conceptuellement, un système de refroidissement à eau peut se représenter ainsi :


La chaleur du CPU est transmise au bloc échangeur eau/eau par conduction (1). Puis, par convection forcée, le caloporteur absorbe cette chaleur (2), chaleur ensuite évacuée par l´échange externe par convection forcée avec un nouveau caloporteur, l´air (3). Notre premier caloporteur, l´eau, repart alors pour un nouveau cycle crée par la pompe (4).

Il est à noter que pour utiliser un refroidissement à eau, il faut absolument utiliser de l´eau déminéralisée. Mais cela n´est pas suffisant, car même avec ce type d´eau on peut observer après quelques temps des phénomènes d´oxydoréduction (réaction qui mélange les différents métaux) ainsi que l´apparition d´algues. Les constructeurs fournissent des solutions à diluer avec l´eau déminéralisée afin d´éviter ce problème, et si vous en manquez la solution la plus simple est d´utiliser du liquide de refroidissement destiné aux automobiles.
Le refroidissement à eau pour tous ?
Seul problème, jusqu´à il y´a encore peu de temps, le refroidissement à eau était encore très artisanal, ce qui en refroidissait plus d´un. En effet, il n´existait pas vraiment de kits tout en un et on devait se procurer un échangeur interne chez un contact pouvant en usiner un, tout en récupérant un échangeur externe initialement destinés à d´autres utilisations (voiture par exemple), le tout couplé à une pompe d´aquarium immergée dans un réservoir fait maison. Conscient de ce problème et du marché qui s´offrait à eux, plusieurs constructeurs se sont donc lancés dans des solutions de refroidissement à eau "accessibles".

Nous avons donc testé 5 de ces solutions destinées à refroidir votre processeur central :

- Pentalpha Aqualia, environ 130 €
- Thermaltake Aquarius II, environ 130 €
- Asetek Waterchill KT03-L20, environ 230 €
- Corsair Hydrocool 200, environ 300 €
- Koolance Exos + bloc CPU Koolance, environ 350 €


Page 4 - PentAlpha Aqualia

PentAlpha Aqualia
Le premier kit de refroidissement à eau testé dans ce comparatif est l´un des moins cher et aussi le plus simple à monter. En effet, ici la pompe, le réservoir d´eau, le radiateur et ses deux ventilateurs sont intégrés dans un bloc qui vient prendre place dans un emplacement 5 pouces 1/4. Etant donné que les ventilateurs sont situés en haut de ce bloc, il est logiquement recommandé de le placer au dessus de vos différents lecteurs, afin de ne pas gêner le refroidissement.

Le contenu de la boîte est le suivant (merci à Cyber69  pour le prêt) :

- Manuel en anglais de 18 pages
- Le rack Aqualia destiné à une baie 5 pouces 1/4
- L´échangeur interne
- Le clip pour Socket A
- L´adaptateur et les clips pour Pentium 4
- La pâte thermique (Artic Silver 3)
- Les vis nécessaires à la fixation de l´Aqualia
- Une bouteille d´eau distillée



Voici les caractéristiques techniques principales de la bête :




On ne sait pas exactement quel est le circuit effectué dans les échangeurs, mais une chose est sûre, l´Aqualia a à la lecture de ses spécifications un défaut : la taille et le refroidissement de l´échangeur externe, qui est bien entendu lié au concept de rack 5 pouces 1/4. La pompe n´est pour sa part pas très performante, mais étant donné l´échangeur externe cela devrait être suffisant.Le point fort de l´Aqualia, c´est son installation. Le rack est aussi facile à installer que n´importe quel lecteur DVD, puisqu´il suffit de le glisser dans un emplacement 5 pouces 1/4, de le visser et de le connecter à l´alimentation.



Il en va de même pour l´installation de l´échangeur interne sur le processeur. Le clip pour Socket A, bien que très simple, remplis parfaitement son rôle, tout comme le couple d´adaptateur et de clip pour Pentium 4. Dans les deux cas l´Aqualia a l´avantage d´utiliser des fixations standard évitant de démonter obligatoirement la carte mère du boîtier.



Si vous le désirez, vous pourrez ensuite ajuster la taille des tuyaux en fonction de l´éloignement entre le rack et votre processeur, mais ne soyez pas trop radins car comme vous le savez qui peut le plus peut le moins, et il vous pourriez avoir besoin de plus de longueur si vous remontez votre rack ou si vous changer tout simplement de boîtier. La plupart des fixations sont d´origines, et le seul montage est en fait celui à faire entre le rack et l´échangeur interne. Il suffit alors de brancher les embouts et de visser.



Le remplissage du réservoir se fait pompe éteinte par l´avant du rack, qui dépasse d´environ 2cm ce qui sera d´ailleurs gênant pour ceux disposants d´un boîtier avec une porte. Après mise en route, le niveau baissera un peu et il sera nécessaire de rajouter un peu d´eau après quelques minutes de fonctionnement du circuit. Même si PentAlpha ne l´indique pas dans son manuel, nous vous conseillons de faire le premier allumage du kit sans processeur sur la carte mère et avec l´échangeur interne non fixé, afin de remplir parfaitement le circuit et de vérifier si il fonctionne parfaitement.

Comme pour tout système de refroidissement à eau, lors des premières minutes de fonctionnement le système est rempli de bulles d´air qui produisent un bruit distrayant mais vite désagréable de type "rivière". Après quelques minutes de fonctionnement, les bulles disparaissent du circuit et ce bruit n´est plus qu´un mauvais souvenir.

La nuisance sonore du kit Aqualia de PentAlpha est relativement faible, et on peut le qualifier de quasi silencieux. En effet, avec 39 dBA, on est 2 dBA en dessous d´un SLK900U couplé à un Papst 8412NGML en 12V et 6 dBA en dessous d´un Taïsol CGK760 ou d´un ventirad Intel box (Nidec / 0.28A). En fonctionnement, la pompe est inaudible et le bruit provient essentiellement des deux ventilateurs qui refroidissent l´échangeur externe.

Malheureusement cette faible nuisance sonore couplée à certains éléments tels que l´échangeur externe sous dimensionné amputent grandement les performance de l´Aqualia. Sur notre plate-forme de test AMD, nous avons en effet atteint 42.5°C et 54°C sans et avec overclocking. Dans les deux cas, c´est tout de même 3°C de plus qu´avec un Taïsol CGK760, et 5.5 et 6°C de plus qu´avec un SLK900U couplé au Papst.

Sur plate-forme Intel les résultats sont toutefois meilleurs, avec 53°C et 61°C mesuré sans et avec overclocking. C´est mieux que l´Intel Box (54 et 64°C) tout en étant plus silencieux, et c´est équivalent au en overclocking SLK900U+Papst (50°C et 61°C).

Au final, PentAlpha a le mérite avec l´Aqualia de proposer une solution relativement abordable et surtout très facile à installer. Par rapport à un refroidissement à air classique, il offre toutefois des performances relativement mauvaises sur plate-forme AMD Athlon. Avec un Pentium 4, c´est mieux, mais le gain en terme de nuisance sonore ne justifie malheureusement pas une dépense de l´ordre de 130 €. De part leur facilité de montage, ces solutions sont toutefois intéressante et on n´espère que certains constructeurs pousseront le concept un peu plus loin, avec par exemple un kit occupant 2 baies 5 pouces 1/4 qui obtiendrait de meilleures performances.

Nous tenons une nouvelle fois à remercier Cyber69  pour le prêt de ce produit.


Page 5 - Thermaltake Aquarius II

Thermaltake Aquarius II
Nous passons maintenant à la vitesse supérieure avec l´Aquarius II de Thermaltake. Très populaire, ce kit est l´un des plus vendus à l´heure actuelle. A ceci trois raisons : Thermaltake est un constructeur connu, le produit est relativement abordable et surtout bien distribué. Nous allons voir si ce succès est justifié à la vue des performances offertes par ce kit ...

Le contenu de la boîte est le suivant :



- Un manuel en anglais de 43 pages
- L´échangeur interne
- Le kit de fixation pour Socket 4 / 478 / Athlon 64
- L´échangeur externe et son ventilateur
- Un tuyau de 3 mètres
- 5 ressorts de 50cm
- Un pompe 12V
- Un récepteur arrière
- Une solution à diluer avec de l´eau déminéralisée
- La pâte thermique
- Une boîte d´accessoires pour la fixation des éléments au boîtier



Autant vous le dire tout de suite, nous avons été relativement impressionné par ce kit au niveau du nombre d´accessoires fournis, Thermaltake ayant tout simplement pensé à tout. Voici maintenant les caractéristiques principales du kit :


Nous n´avons pas de reproche particulier à faire à ce kit, qui semble équilibré sans pour autant être une foudre de guerre pour ce qui est des performances. On appréciera notamment la longueur des tuyaux. Il est à noter que Thermaltake fournit 5 ressorts de 50 cm à insérer dans les tuyaux pour éviter de les plier. Cet accessoire n´est pas indispensable si vous prévoyez large, mais puisque c´est fourni, autant l´utiliser.



La première partie de l´installation consiste, en dehors de la première partie de l´échangeur interne si vous avez un Pentium 4, en la fixation de la pompe, de l´échangeur externe et du récepteur arrière au boîtier. Avec un boîtier en métal, cela se fait tout simplement à l´aide de petits aimants fournis, et pour l´aluminium on collera auparavant des plaques métalliques fournies sur le boîtier à l´aide de scotch double face fourni. Le système d´aimant est très bien pensé et simplifie grandement l´installation du système, alors que la pompe comme le ventilateur se connectent tout simplement à des connecteurs ventilateurs de la carte mère. Il vous faudra ensuite préparer 5 tuyaux de la longueur nécessaire, d´insérer un ressort légèrement moins grand et enfin de fixer les colliers de serrage de part et d´autre. On relie ensuite les divers éléments entre eux, en faisant passer les tuyaux pour le récepteur arrière par une équerre PCI fournie.



Ce dernier se fixe en effet à l´arrière du boîtier, et sert à remplir le circuit, vérifier le niveau d´eau et rajouter de l´eau sans avoir à ouvrir le PC. Une fois le circuit rempli, il est possible de s´en passer et le court-circuiter, mais il faudra le remonter et le reconnecter si vous devez rajouter de l´eau au bout de quelques mois. Le remplissage du système se fait pompe éteinte avec un mélange entre une solution fournie et de l´eau déminéralisée (non fournie) avec un ratio de 3 pour 10. Allumez ensuite le PC (sans processeur !) afin de faire circuler le liquide dans le circuit et de vérifier son bon fonctionnement, et rajoutez du liquide si nécessaire.



Le montage du bloc interne sur le processeur est relativement aisé sur Socket A. Après avoir fabriqué vous-même (véridique) votre clip à l´aide de trois éléments fournis, vous le montez et ajustez la pression à l´aide des dents sur les deux éléments en disposant. Honnêtement, on a vu mieux, et même si les accessoires permettent d´avoir deux clips au final pour une meilleure fixation on a du mal à comprendre pourquoi on n´a pas le droit à quelque chose de plus classique.

Pour le Pentium 4, c´est plus délicat puisque Thermaltake n´utilise pas le système de fixation intégré aux cartes mères. Il faudra donc le démonter pour le remplacer par un système maison nécessitant le démontage de la carte mère si celle-ci est déjà dans le boîtier. Un système similaire est utilisé pour la fixation sur un Athlon 64 / Opteron, le système étant d´ores et déjà compatible avec ce type de processeur.



En terme de performances, on obtient logiquement des résultats supérieurs à ceux de l´Aqualia, avec par exemple 40°C sur notre plate-forme AMD non overclockée et 48°C avec overclocking. Le premier résultat est peu encourageant car comparable à celui d´un CGK760 (39.5°C), alors que le second est au niveau de ce qu´on obtient avec un SLK900U couplé à un Papst 80mm. Chez Intel, on obtient avec et sans overclocking 57 et 47°C, contre 53 et 44°C avec un SLK900U couplé à un Enermax 92mm à son maximum. Par rapport à un refroidissement à air, les résultats sont donc moyens sur AMD, et bons sur Intel, la différence découlant de la surface de contact entre le processeur et l´échangeur interne très réduite chez AMD.

Malheureusement, le silence est loin d´être au rendez vous. En effet, si la pompe n´est pas très bruyante, ce n´est pas le cas du ventilateur 80mm refroidissant l´échangeur externe puisqu´il a été mesuré à 44.5 dBA, soit à 0.5 dBA près le même chiffre que celui obtenu par des Intel Box ou Taïsol CGK760 que l´on peut qualifier de bruyants. Bien entendu, même si cela n´est pas prévu de base par Thermaltake, il est possible de passer ce ventilateur en 7V afin de réduire la nuisance sonore, mais avec des performances qui ne seront alors pas dignes d´un watercooling en terme de refroidissement.

Bref, si l´Aquarius II est un kit très complet et surtout abordable, il pêche malheureusement sur plusieurs points, à savoir son système de fixation pour le bloc interne ainsi que son rapport performance / bruit. D´un autre côté, vu son prix, on ne pouvait pas demander la lune ...


Page 6 - Asetek Waterchill KT03-L20

Asetek Waterchill KT03-L20
Célèbre pour ses boîtiers réfrigérants, qui sont certes les solutions de refroidissement les plus efficaces mais également (et de loin) les plus onéreuses, Asetek se lance depuis peu dans les solutions de refroidissement à eau avec sa gamme Waterchill. Il s´agit bien d´une gamme, car si nous avons testé le modèle KT03-L20 qui se limite au refroidissement du processeur, il existe des variations intégrant également des échangeurs internes destinés au chipset et au processeur graphique.

Voici le contenu du kit :


- Un manuel en anglais de 32 pages
- L´échangeur interne
- Son kit de fixation pour Socket A / 478 / Athlon 64
- L´échangeur externe et son ventilateur
- L´unité de contrôle
- La pompe 220V et son réservoir
- Un tuyau de 1m50 de 10mm de diamètre
- Un tuyau de 1m de 12mm de diamètre
- Un câble d´alimentation pour la pompe et l´équerre PCI
- Une solution anti algues à diluer à diluer avec de l´eau déminéralisée
- La pâte thermique
- Un sachet d´accessoires

Et ces principales caractéristiques :



L´élément qui impressionne le plus lors du déballage, c´est la taille du radiateur et de son ventilateur pour un kit interne. Certes, pour les habitués du refroidissement à eau ils n´ont rien d´exceptionnel mais on comprend mieux le rapport performance / bruit assez moyen d´un kit tel que l´Aquarius II quand on voit les moyens qui sont ici employés.



La première étape du montage consiste en la découpe des différents tuyaux. Ces derniers sont assez rigides, et l´utilisation d´embouts plug & cool nécessite que la découpe soit bien droite. Du coup, un coupe-tube ne sera pas de trop, ou à défaut une excellente paire de ciseaux. Il faut ensuite introduire l´embout le plus haut de l´échangeur externe dans un tuyau de 12mm de diamètre, ce qui est plutôt aisé, et faire de même avec un tuyau de 10mm et l´embout inférieur, ce qui est nettement plus difficile étant donné que les deux embouts ont un diamètre identique de l´ordre de 10mm.

On utilise ensuite le collier de serrage 11/13 en haut, et le 9/11 en bas. Il est toutefois à noter que le collier de serrage supérieur est trop grand en pratique, ce qui entraîne des fuites ! Veillez donc à vous munir d´un autre collier si vous n´aimez pas les mauvaises surprises.

Il faut ensuite fixer l´échangeur externe au boîtier. Asetek vous propose alors deux solutions, la première c´est de l´installer dans un emplacement destiné à accueillir un ventilateur 120mm dans votre boitier. Si votre boîtier ne dispose pas d´un tel emplacement, l´alternative est de percer 4 trous dans votre boîtier afin de le fixer la bête. Vous l´aurez compris, mieux vaut disposer d´un boîtier adapté.



L´installation de la pompe et du réservoir est heureusement plus aisée. Premièrement, les fixations sont de type "plug & cool", et il suffit de cliper les tuyaux pour que la fixation soit faite. Deuxièmement, la fixation au boîtier se fait tout simplement via des ventouses.

Le système de fixation du processeur, destiné aux processeurs Socket 478, A et 754 (Athlon 64) nécessite de démonter la carte mère puisqu´il n´utilise pas les systèmes de fixations d´origine. La difficulté se situe ici au niveau du serrage, puisqu´il faudra y aller fort pour que le contact soit efficace. Le plus simple, et ce n´est pas indiqué dans le manuel, est de trouver les 4 ressorts les moins épais et de les placer entre la carte et l´échangeur et de laisser les plus épais au dessus de l´échangeur. Visez ensuite au fur et à mesure par groupe de 2 têtes en diagonale, et le tour est joué. Comme pour la pompe, il s´agit d´un système "plug & cool".

Attention toutefois, lors du premier montage, nous avons expérimenté une fuite sur l´un des embouts "plug & cool" de l´échangeur interne. Après dé-clipsage et re-clipsage, cette fuite n´était plus qu´un mauvais souvenir. L´autre problème se situe au niveau de la compatibilité carte mère Athlon. En effet, sur ASUSTeK A7N8X, un des coins de la plaque plexi est gêné pour quelques millimètres par un des condensateurs. Il vous faudra donc faire un petit ponçage de la plaque pour que ca passe ... pas très pratique. Sur ABIT NF7-S, le problème est encore plus important puisque comme vous pouvez le voir il ne s´agit plus de seulement quelques millimètres, et comme il s´agissait de notre carte de test nous n´avons pas pu mesurer les performances du système sur plate-forme AMD. Il est à noter que Asetek propose à la vente une plaque plexiglass remplacant celle initiale et qui vient à bout des cartes posant problèmes (à condition de disposer tout de même des 4 trous de fixation), la "03-L-2006". Malheureusement, cette plaque est vendue 40 € ...



On passe ensuite à la connexion de l´unité de contrôle, qui permet de disposer des fonctions SafeStart (démarrage simultané au PC) et NoiseControl (sélection de la tension du ventilateur, 7 ou 12V). Pour la première fonction faire, elle se connecte à l´alimentation PCI ainsi qu´au 220V qui viendra alimenter la pompe à laquelle elle est également connecté. Pour la seconde, elle se connecte également au ventilateur de l´échangeur externe. Enfin, il est possible de connecter une LED 10mA si vous voulez surveiller le fonctionnement du tout.

Le remplissage se fait pompe allumée, et pour se faire Asetek fournit un fil pour démarrer l´alimentation et donc le système Waterchill tout en ayant le reste des éléments du PC déconnectés de l´alimentation. Le remplissage se fait ensuite avec un mélange du produit anti-algue fourni avec de l´eau déminéralisée. C´est à ce moment qu´il faudra vérifier si le système ne fuit pas.

Autant vous le dire, en 12V si le ventilateur est très efficace, il rend également le système Waterchill très bruyant, puisque mesuré à pas moins de 50 dBA ! C´est 5 de plus qu´un Intel box ou qu´un Taïsol CGK760. Heureusement, le passage du ventilateur en 7V via l´unité de contrôle permet de réduire fortement le bruit du ventilateur et de rendre le système quasi silencieux. On atteint alors 39 dBA, le bruit provenant principalement de la pompe.

Pour ce qui est des performances du kit, on pouvait s´y attendre, elles sont bien meilleures que celles de l´Aquarius. Hors overclocking, on passe en effet de 44°C sur notre plate-forme Intel à 40°C en 12V et 41°C en 7V. Après overclocking, la différence entre les modes 12 et 7V s´amplifie puisqu´on atteint respectivement 48 et 51°C, contre 53°C pour un Aquarius.

Pour un kit interne, l´Asetek Waterchill est donc un excellent compromis, mais seul le mode 7V permet de réellement profiter de l´avantage du refroidissement à eau, c´est-à-dire la baisse de la nuisance sonore. On regrettera seulement quelques défauts de jeunesse, tel que le problème peu pardonnable au niveau du collier de serrage ainsi que la compatibilité aléatoire avec les cartes mères Socket A avec la plaque plexiglasse initiale. Asetek fournit d´ailleurs un pdf  assez pratique pour ce dernier point, puisque après impression et découpage vous pourrez vérifiez en 2s si le kit est compatible avec votre carte.


Page 7 - Corsair Hydrocool 200

Corsair Hydrocool 200
Nous passons maintenant en quelque sorte à la vitesse supérieure, avec des kits complètement externes. Le premier kit de ce genre à passer entre nos mains est l´Hydrocool 200 de Corsair, constructeur jusqu´alors connu pour ses mémoires. Pour ce produit, Corsair s´est associé à Delphi, spécialiste reconnu dans le reste de l´industrie pour ces systèmes à refroidissement liquide.

Voici le contenu du kit :


- Deux manuels de 25 pages format A4 (anglais et allemand)
- Deux guides d´installation rapide de 3 pages format A4 chacun (anglais et allemand)
- L´Hydrocool 200, dont les dimensions sont 15,2x15,2x35,6cm
- L´échangeur interne nickel + cuivre, qui fait 5,1x5,1x0,6cm
- Kit de fixation Socket A / 478
- 2x150cm de tuyaux pré-connectés à l´échangeur interne
- La carte interne et son équerre PCI
- Un câble pour connecter la carte interne à l´Hydrocool
- Une bouteille d´une solution propriétaire contre l´oxydoréduction
- La pâte thermique
- Un entonnoir
- Un sachet d´accessoires



La première chose qui surprend, c´est la taille de l´échangeur interne, ce dernier étant le plus petit de ceux testés dans ce comparatif. En fait, il utilise la technologie "Microchannel Surface" de Delphi, qui consiste en de nombreux canaux très fins afin d´avoir une surface de contact accrue entre l´échangeur et notre caloporteur. La qualité des manuels est appréciable et, c´est assez rare pour le noter, Corsair propose désormais de télécharger les versions françaises sur son site .




L´Hydrocool 200 à proprement parler est d´une taille raisonnable, et viendra se placer à côté de votre PC. Il intègre une carte contrôleur, un échangeur externe refroidis par un ventilateur 120mm pouvant fonctionner en mode standard ou turbo (1760 ou 2480 tpm), un flow control pour vérifier si la pompe fonctionne bien et une pompe 12V non-immergée fonctionnant en 12V.

L´unité de contrôle en façade permet d´une part d´avoir une indication de la température de l´échangeur interne, qui est selon les conditions inférieures de 10 à 20°C à celle du processeur a proprement parlé. Un bouton permet également de passer le ventilateur en mode Turbo, et une alarme sonne lorsque le niveau de liquide est trop bas. Il est à noter que si il est possible d´activer le mode Turbo manuellement quelque soit la température de l´échangeur, au-delà de 40°C l´Hydrocool l´activera automatiquement. Une alarme AL1 est fixée par défaut à 45°C, et à 50°C l´alarme AL2 éteindra le PC dans les 4 secondes. De telles températures ne seront a priori atteintes qu´en cas de défaillance de la pompe.



L´installation de l´Hydrocool 200 est des plus aisée. Première étape, on installe la carte interne, on la connecte à l´alimentation (pour son propre fonctionnement mais aussi celui de l´Hydrocool), à la sonde thermique de l´échangeur interne, au bouton power du boîtier et au pin power de la carte mère, ce qui permettra un démarrage simultané du PC et de l´Hydrocool ainsi que le fonctionnement de l´alarme AL2. L´installation du bloc processeur est des plus aisée puisqu´on utilise les points de fixation standard des cartes mères Pentium 4 et Athlon XP. On regrettera toutefois que Corsair n´ait pas inclu d´office une fixation destinée aux futurs Athlon 64. On fait ensuite passer les tuyaux, que l´on peut raccourcir si besoin, par l´équerre PCI.



On insère ensuite les colliers de serrages puis les embouts, tout en plastique, à l´extrémité des tuyaux venant se connecter à l´Hydrocool. Cela se fait très simplement, et sans outils pour le serrage des colliers plastiques. Il suffit ensuite de cliper les embouts à l´Hydrocool 200, et de connecter ce dernier à la carte PCI pour son alimentation ainsi que le l´envoi des information de température et des commandes d´extinction du PC. Après cela, il suffit de remplir le réservoir, dont l´ouverture se trouve au dessus de l´Hydrocool, avec un mélange d´eau déminéralisée et de solution propriétaire à Corsair. Après allumage du PC, et une fois que l´eau aura circulé dans le circuit il faudra re-remplir le réservoir. Bref, le montage est assez aisé, et si on n´est pas au niveau de ce que propose un kit 5 pouces 1/4 cela reste largement plus simple qu´un kit interne tel que l´Aquarius ou le Waterchill.

Il est maintenant temps d´utiliser l´Hydrocool 200. Grosse déception, le système est loin d´être silencieux et est bruyant voir très bruyant. En effet, en mode standard on atteint 48 dBA et 56 dBA en mode Turbo. Dans le premier cas, le bruit provient quasi essentiellement de la pompe, et dans le second cas il s´agit surtout ventilateur 120 mm. Une pompe immergée aurait certainement été un meilleur choix.

Du coup, si les performances de l´Hydrocool 200 sont - mettons fin au suspens - les meilleures de ce comparatif, le rapport performance / bruit n´est pas ce qu´on attend d´un watercooling. Sur plate-forme Athlon, comme avec les autres kits, si cela reste correct ça n´a rien de fantastique car si on compare les résultats à une solution SLK900U+Enermax 92mm au maximum (47 dBA) avec laquelle on obtient 43°C sur Athlon avec overclocking, on est un peu mieux (42.5°C) en mode Turbo et un peut moins bien (43.5°C) en mode standard. Sur plate-forme Intel overclockée les résultats sont bien meilleurs, avec 42°C en mode standard et 41 en mode Turbo, contre 57°C pour la même solution de refroidissement à air, soit un gain pour le moins impressionnant. Vous remarquerez au passage que le mode Turbo n´a que peu d´intérêt.

Bien documenté, simple à monter et très performant, l´Hydrocool 200 était presque parfait ... malheureusement sa nuisance sonore importante fait qu´on ne profite pas du véritable intérêt du refroidissement à eau, c´est-à-dire un meilleur rapport performance / bruit. On espère que Corsair corrigera cette erreur dans un prochain Hydrocool, car sans cela il aurait pris sans problème la première place du comparatif.


Page 8 - Koolance Exos

Koolance Exos
Koolance est l´un des pionniers du refroidissement liquide "clés en mains", et nous avions d´ailleurs testé en Février 2002 leur boîtier PC2-C qui intégrait déjà ce type de refroidissement. Depuis, la gamme Koolance s´est étoffée, et le constructeur propose notamment l´Exos, qui à l´avantage d´être adaptable sur n´importe quel boîtier. Contrairement à tout les autres kits, l´Exos n´intègre pas l´échangeur interne dédié au processeur, et il vous faudra donc acheter le CPU-200G de Koolance à part, pour un prix total de 350 €, ce qui fait de l´Exos le système le plus cher de ce comparatif.

Tout comme Asetek avec sa gamme Waterchill, Koolance propose des accessoires destinés à refroidir d´autres éléments : il est ainsi possible d´acquérir des échangeurs pour chipset carte mère ou carte graphique ainsi que des échangeurs destinés aux disques durs.

Voici le contenu du kit Exos :



- Un manuel anglais de 25 pages
- L´Exos, dont les dimensions sont 18.4x9.5x47cm
- Tuyaux bleus de 2x1m pour les connexions directes de l´Exos
- Tuyau transparent de 1m pour les inter-connexions des échangeurs internes
- La carte interne et son équerre PCI
- Un câble pour connecter la carte interne à l´Hydrocool
- Un sachet contenant le liquide de refroidissement
- Un entonnoir
- Une sonde thermique
- Un s´achet d´accessoires




Le manuel est assez complet, et une version française est téléchargeable sur le site de Koolance . Par rapport à l´Hydrocool 200, qui est l´autre système de refroidissement externe de ce comparatif, l´Exos est légèrement plus large, bien moins haut mais plus long. Il viendra se placer au dessus de la tour, et pour se faire vous avez le choix entre du velcro et des patins anti-dérapants, ces deux accessoires étant fournis par Koolance. Le CPU-200G, qu´il faut pour rappel acheter à part, est pour sa part assez grand (8.2x6.3x2.4cm), mais ne pose pas de problème particulier en terme de compatibilité. Il est en cuivre, tout en étant plaqué or afin d´éviter l´oxydation. Deux encoches sont destinées à accueillir la sonde thermique qui se connectera à l´interface interne du Koolance.



Comme chez Corsair, on mesurera donc la température de l´échangeur et non celle du processeur, soit une différence de 10 à 20°C selon les conditions. Il existe trois modes de fonctionnement pour l´Exos :

- Le mode 1, le plus silencieux. Jusqu´à 45°C les trois ventilateurs 80mm fonctionnent à 45%, et passe à 100% au dessus
- Le mode 2, intermédiaire : 45% jusqu´à 35°C, entre 45% et 100% entre 35°C et 40°C et 100% au dessus
- Le mode 3, le plus efficace : les ventilateurs fonctionnent à 100%

A une température de 50°C pour l´échangeur, une alarme audio s´active, et à 53°C le PC s´éteint automatiquement. Ces alarmes ne sont pas réglages manuellement, mais étant donné qu´on n´arrive à ces valeurs qu´en cas de problème sur le circuit (pompe défaillante par exemple), cela n´a pas grande importance.

La première étape consiste à connecter les tuyaux bleus, les seuls à utiliser lors d´un montage avec seulement un échangeur processeur au CPU-200G. On les enfonce dans les embouts de l´échangeur, puis on utilise les colliers de serrage fournis pour la fixation. Avant de fixer le CPU-200G sur le processeur (sur lequel on aura préalablement appliqué de la pâte thermique), il ne faut pas oublier de fixer la sonde qui tiendra via un adhésif fourni (feuille métallique). L´installation du CPU-200G est assez aisée et utilise les points de fixation d´origine de la carte mère, et Koolance propose même sur sa page support  des animations flash sur le sujet. Il est à noter que Exos se limite au Socket A et Socket 478, et qu´on peut se demander si l´actuel CPU-200G pourra se monter sur Athlon 64.



On monte ensuite la carte interne et l´équerre PCI. Cette carte doit se connecter à la diode de température, au bouton power du boîtier, au pins power de la carte mère et à l´alimentation du PC, ce qui permet notamment de synchroniser l´allumage de l´Exos avec celui du PC. On fait passer les tuyaux par l´équerre, et après en avoir réduit la taille si nécessaire on y installe les vis de serrage puis les embouts. Après avoir serré il vous suffit de connecter le tout à l´Exos, puis d´effectuer l´ultime connexion entre l´Exos et la carte interne. Bref, si c´est un peu plus long que chez Corsair qui fournit l´échangeur processeur avec tuyaux pré-montés, l´installation de l´Exos reste relativement simple.



Le remplissage se fait pompe allumée, et pour ce faire Koolance fournit un fil pour démarrer l´alimentation et donc le système Exos tout en ayant le reste des éléments du PC déconnectés de l´alimentation. L´ouverture du réservoir, qui contient deux pompes immergées fonctionnant en 12V, se trouve au dos de L´Exos, et il faudra donc le retourner pour cette opération. Après remplissage, on démarre le système, et on ajoute le liquide fourni tant que cela est nécessaire. Eteignez, refermez, retournez l´Exos, et c´est fini !

Pour ce test, nous avons utilisé le Koolance en mode 1 et en mode 3, le mode 2 étant du fait de son adaptabilité à la température assez difficile à juger. En terme de nuisance sonore, en mode 3 (100%), les trois ventilateurs 80mm sont très bruyants puisqu´on atteint 54 dBA. En mode 1, on profite réellement des avantages du refroidissement à eau puisqu´on arrive à 38 dBA, soit le meilleur score de ce comparatif, niveau auquel le système est quasi-silencieux. En mode 1, le peu de bruit provient principalement des deux pompes immergées.

Pour ce qui est des performances, sur plate-forme AMD l´Exos ne creuse pas un écart énorme par rapport à une solution de refroidissement à air, comme tous les autres kits testés. En mode 1, on arrive sans et avec overclocking à 39°C et 46°C, contre 37°C et 44°C en mode 3. Au vue de la nuisance sonore, autant préférer le mode 1 pour 2°C ! Ces chiffres sont meilleurs que ceux de l´Aquarius, mais en dessous de ceux de l´Hydrocool - ce dernier étant toutefois bruyant dans tout les cas. Reste que la température atteinte en mode 1 est impossible à atteindre en refroidissement à air à niveau de bruit comparable.

Côté Intel, nous avons atteint en mode 1 40°C et 47°C, contre 38°C et 44°C en mode 3. En mode 1, c´est mieux que tout les autres kits à l´exception du Corsair, Waterchill en 12V (et donc bruyant) inclus. L´Hydrocool est une nouvelle fois devant, avec 2°C de mieux en mode standard (48 dBA) par rapport au mode 3 (54 dBA) de l´Exos. On préférera toutefois utiliser pour le bien de nos oreilles le mode 1, malgré 2 à 3°C en plus. Pour information un SLK-900U couplé à un Papst en 12V atteint 50 et 61°C sans et avec overclocking, la différence est donc plus que notable !

Si l´Exos n´atteint pas les performances de l´Hydrocool malgré un prix plus élevé de 50 €, il se distingue de part l´excellent rapport performance / bruit offert par son mode 1. Cette solution est sans nul doute le kit clés en mains qui vous permettra de profiter au mieux des deux avantages du refroidissement à eau, à savoir meilleur refroidissement ET bruit inférieur. De plus, Koolance propose également des accessoires permettant de refroidir d´autres éléments du PC, même si il ne faut pas perdre de vue que cela baissera les performances globales du système. Au final, le seul véritable défaut de l´Exos, c´est son prix ...


Page 9 - Protocole de test

Protocole de test
Pour ce test, nous avons testé les kits de refroidissement à la fois sur plate-forme AMD Socket A et Intel Socket 478, à l´aide des plates-formes suivantes :

- ABIT NF7-S
- Athlon XP 2500+
- Athlon XP 2500+ à 2.2 GHz (10x220) en 1.85V

- ASUSTeK P4P800
- Pentium 4 3.0C
- Pentium 4 3.0C à 3.6 GHz (15x240) en 1.75V réel (1.8V dans le bios)

En sus des kits de refroidissement à eau, nous avons intégré les résultats de diverses solutions de refroidissement à air, à savoir :

- Un SLK900-U de Thermalright couplé à un Papst 80mm 8412NGML en 12V
- Un SLK900-U de Thermalright couplé à un Enermax 92mm UC-9FAB 92 réglé au max
- Un Taïsol CGK760 / Aqua 690 pour AMD et un ventilateur Intel Box (Nidec / 0.28A) pour Intel

Les 5 kits de refroidissement à eau ont été testés tels quels, sans modification et avec liquides fournis par le constructeur, mélangés ou non avec de l´eau déminéralisée. Côté pâte thermique, nous avons utilisé de l´Artic Cooling Silver dans tous les cas.

Les mesures de températures (après 30mn de charge sous Prime95) ont été effectuées hors boîtiers, afin de nous permettre de mieux contrôler un paramètre influant sur les performances des kits, à savoir la température ambiante de l´air, qui est le caloporteur utilisé pour refroidir les échangeurs externes. Fixée à 27°C, cette température ambiante fixe désavantage légèrement les kits externes tels que l´Hydrocool ou l´Exos. En effet, généralement la température interne est supérieure, d´où l´intérêt d´un kit externe qui va en plus faire "sortir" du boîtier la chaleur dégagée par le processeur alors qu´il faudra obligatoirement un ventilateur boîtier pour faire cela avec un kit interne. Reste qu´avec un test en boîtier, il est beaucoup plus difficile d´avoir une température ambiante fixe, ce qui rend difficile la comparaison directe des résultats.

Pour les mesures de bruit, nous avons utilisé un sonomètre placé à 30cm des systèmes de refroidissement. L´alimentation des systèmes s´effectuait via une alimentation ATX (ventilateur déconnecté) allumée manuellement, sans système autour donc. Cette fois ce sont les systèmes internes qui sont légèrement désavantagés, puisque enfermés dans le PC ils seront moins bruyants. Reste que la nécessité d´avoir une ventilation du boîtier plus efficace pour extraire l´air contrebalance cet avantage.


Page 10 - Nuisance sonore

Nuisance sonore
Avant de parler des performances des kits à proprement parler, penchons nous sur leur nuisance sonore. Voici les résultats obtenus dans les conditions décrites en page précédente :


A 38 dBA, on peut considérer que les systèmes sont très peu bruyants (inaudible boitier fermé).
A 40 dBA, ils sont peu bruyants
A 44 dBA, ils sont bruyants.
Et au dessus ... ils sont de plus en plus bruyants ... voir même trop au dessus de 50 dBA !

En refroidissement à air, on atteint 41 dBA avec un SLK900U et un Papst 80mm 8412NGML en 12V qui représente un bon rapport entre bruit et efficacité. Il est possible de descendre en dessous, en passant par exemple ce ventilateur à 7V. On arrive alors à 38 dBA, c´est quasi-silencieux (inaudible boîtier fermé) mais le débit d´air est très faible et il faudra vous limiter à des Athlon XP 2500+ ou des Pentium 2.4C voir 2.6C, et sans overclocking bien entendu.

En mode 1, le Koolance arrive au même niveau de bruit, suivi de près par le kit Waterchill en 7V et le kit Aqualia. En dehors de ces solutions, l´Aquarius est bruyant mais encore supportable. En 12V, le Waterchill est très bruyant, alors que le Koolance en mode 3 est trop bruyant. Il en est de même pour l´Hydrocool en mode Turbo, et le mode standard si il est moins pénible reste tout de même bruyant.


Page 11 - Refroidissement - AMD

Refroidissement - AMD
Voici tout d´abord les résultats obtenus sur la plate-forme AMD. Les températures indiquées correspondent à la différence mesurée après 30mn de charge sous Prime95 entre la température du processeur telle qu´elle était reportée par la sonde interne lue par la carte mère et la température ambiante de 27°C. Pour rappel, l´échangeur interne du kit Waterchill ne pouvant pas se monter sur notre NF7-S de test, ce kit n´a pas pu être testé sur plate-forme AMD.

Delta T° Ambiante / T° CPU :


Hors overclocking, avec un simple Athlon XP 2500+ donc, les kits de watercooling n´arrivent pas à se distinguer des ventirads classiques, la dissipation thermique d´un tel processeur n´étant pas suffisante pour que ces kits puissent se distinguer. Après overclocking, les choses sont plus en faveur du refroidissement à eau, mais cela n´a rien d´exceptionnel non plus.

L´Hydrocool obtient les meilleures performances mais est bruyant. L´Aquarius ne fait pas mieux qu´un SLK900U + Papst pourtant moins bruyant alors que l´Aqualia est logiquement toujours à la traîne avec en contrepartie une nuisance sonore bien moindre. Pour ce qui est de l´Exos, si il n´abaissera pas significativement votre température par rapport à une bonne solution de refroidissement à air, il vous permettra de gagner quelques dBA. Est-ce suffisant pour justifier un investissement de 350 € ? Pas vraiment.


Page 12 - Refroidissement - Intel

Refroidissement - Intel
Après des résultats sur plate-forme AMD décevants, nous passons maintenant à ceux obtenus, dans les mêmes conditions, sur plate-forme Intel.

Delta T° Ambiante / T° CPU :


Cette fois, les kits se comportent beaucoup mieux ! La surface de contact entre le processeur et l´échangeur interne très réduite chez AMD semble pénaliser ce type de refroidissement, et la présence d´une plaque IHS sur le Pentium 4 (comme sur les futurs Athlon 64) permet à ces solutions d´exprimer pleinement leur potentiel.

Un simple Aqualia s´avère donc un peu meilleur qu´un ventilateur box, pour une nuisance nettement réduite. L´Aquarius de Thermaltake est pour sa part au dessus du couple SLK900+Enermax 92mm au maximum en terme de refroidissement, avec une nuisance sonore un peu inférieur (mais il reste bruyant). Le Waterchill en 12V est aussi bruyant que performant, et on s´intéressera plus aux résultats en 7V.

Les kits externes sont encore plus efficaces puisque l´Hydrocool arrive nettement en tête, avec toujours le même problème de bruit malheureusement. Même en Mode 3, l´Exos ne fait que se rapprocher de l´Hydrocool en mode standard tout en étant plus bruyant. Mais le compromis refroidissement / bruit le plus intéressant reste l´Exos en mode 1.


Page 13 - Conclusion

Conclusion
Le watercooling pour tous ? C´est possible ! Depuis les débuts artisanaux de ce type de refroidissement, les constructeurs ont fait de nombreux efforts afin d´arriver à ce type de kit. Bien entendu, cela reste toujours plus long qu´un simple ventirad à monter, mais l´écart se réduit, notamment en ce qui concerne les solutions internes en rack 5 pouces 1/4 ou les solutions externes. L´Aqualia de PentAlpha ou encore l´Hydrocool de Corsair sont notamment très simples à monter, et un quart d´heure à vingt minutes suffiront.

L´Exos n´est pas plus dur à monter que l´Hydrocool, mais il vous faudra un peu plus de temps puisque la sonde comme les tuyaux ne sont pas pré-montés à l´échangeur processeur. Ces trois kits ont de plus l´avantage d´utiliser les fixations d´origine des cartes mères, ce qui évite de les démonter si elles sont déjà dans le boîtier.

Le kit Aquarius est pour sa part assez long à monter du fait des nombreux éléments (comptez 40 minutes), mais Thermaltake a très bien conçu son kit si bien que le montage reste simple. En ce qui concerne le kit Waterchill, son montage est un peu plus rapide (sauf si vous devez percer la tour), mais le collier de serrage inadapté tout comme les problèmes de compatibilité avec certaines cartes Socket A ne facilitent pas la tâche de l´utilisateur. On notera toutefois que le problème de collier a été résolu depuis notre test.

Pour ce qui est des performances, nous avons été assez déçus du comportement des kits sur plate-forme Socket A. En effet, pour faire mieux qu´un bon refroidissement à air, il faut investir dans des solutions assez onéreuses, et au final les différences ne sont pas énormes. Bref, à éviter.

Sur plate-forme Pentium 4, les choses sont totalement différentes. Les kits sont assez efficaces, et même l´Aqualia arrive au niveau d´un ventilateur Intel standard pour une nuisance sonore qui est moindre. Pour 130 €, on n´en attendait pas moins, et c´est même un peu décevant. Dans la même gamme de prix l´Aquarius obtient de meilleures performances, mais avec une nuisance sonore qui est au niveau du ventilateur Intel standard ... on ne peut pas tout avoir !

La solution Waterchill (230 €) est encore plus performante, et à l´avantage d´offrir de base un mode 12V ou 7V pour son ventilateur. Vu les écarts de température (1 à 3C°), on préférera bien entendu le mode 7V qui permettra au kit d´être quasi inaudible une fois le boîtier fermé. Corsair nous propose pour sa part avec son Hydrocool (300 €) le kit le plus performant. Malheureusement, il est bruyant, ce qui refroidira les acheteurs voulant profiter du silence que peut apporter le watercooling. L´Exos (350 €) offre pour sa part le meilleur compromis entre performance et bruit, grâce à son mode 1.

Au final, deux kits se distinguent à nos yeux. Il s´agit tout d´abord du Waterchill, qui représente un excellent compromis entre prix, performances et nuisance sonore (en 7V), mais qui pêche malheureusement par quelques défauts de finition (compatibilité Socket A, 1 collier trop grand). L´Exos n´a pas de vrai défaut d´un point de vue technique et il s´agit d´une excellente solution. Plus facile à monter que le Waterchill, légèrement plus performante en mode silencieux, son seul défaut est en fait son prix, puisqu´il faudra compter 350 € avec le bloc processeur CPU-200G qu´il faut acquérir séparément.

L´Hydrocool de Corsair présente de nombreux avantages par rapport à l´Exos : plus performant, il est également plus facile à monter et moins cher. Malheureusement ces avantages sont réduits à néants par l´absence d´un mode moins bruyant. Dans l´entrée de gamme, l´Aqualia de PentAlpha n´est pas assez performant et le Thermaltake Aquarius II n´a pas un bon rapport performance / bruit, mais étant donné leur prix on ne pouvait pas leur demander la lune.

Nous tenons également à attribuer une mention spéciale à Thermaltake et Asetek, qui proposent déjà des produits compatibles avec les futurs Athlon 64. On espère que les autres constructeurs proposeront des kits de fixation Athlon 64, voir des échangeurs complets, à bas prix, afin d´éviter aux utilisateurs de racheter un kit complet.

Bref, si le refroidissement à eau a franchit un cap vers la démocratisation, aucun kit ne comble actuellement toutes nos attentes à savoir : prix abordable, facilité de montage, performance et silence. Les constructeurs continuant à travailler d´arrache pied sur le sujet, on peut toutefois raisonnablement penser que ce sera le cas dans les mois à venir ... tout du moins on l´espère !


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